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Miguel
19/2/2012
a aimé ce texte
Pas
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Je ne comprends rien à ce texte, et la syntaxe, en particulier au dernier tercet, ne simplifie pas les choses. Je donne une appréciation parce qu'il le faut, techniquement.
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wancyrs
25/2/2012
a aimé ce texte
Un peu
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C'est lourd et ça n'évoque pas d'images précises. c'est confus et je n'arrive pas à cerner qui parle. Certes il est question de fin, de mort brusque par inattention, mais de qui ? du piéton ? ou du spectateur ?
Dans la structure, je n'ai pas aimé la construction des vers, et l'allitération en P du deuxième vers du premier quatrain ne m'a pas semblé beau. |
placebo
28/2/2012
a aimé ce texte
Un peu
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Bon… j'ai adoré le haiku et suis tombé sur des sites qui donnent des extraits de l'anthologie : elle a l'air vraiment bien…
Sur le texte, je suis plus mitigé. - "sublime est lui qui ne sait rien" rend la phrase difficilement compréhensible. - "C’est trop tard, et mon âme aura de n’être celles" idem - "sous cet indicateur" ne m'a pas trop plu Bien aimé le premier tercet : les résilles d'étoile, grésiller à quelqu'un, le détournement de proverbes… Le début du premier quatrain me plait bien aussi (à part le dernier vers, donc) Le deuxième quatrain doit comporter des références que je ne maîtrise pas ; si je m'en tiens aux mots et aux sons, ça ne me parle pas trop. C'est un texte vraiment intéressant, il y a des efforts de tous les côtés, je trouve. Le résultat n'est pas convaincant mais il y a des choses à creuser pour moi. Bonne continuation, placebo |
Arielle
1/3/2012
a aimé ce texte
Un peu
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Bien trop concentrée sur le sens à donner à cette devinette, j'ai du mal à y lire encore une quelconque forme de poésie.
Un triste accident de la route me paraît être le sujet de ce sonnet, le récit en formant les deux quatrains suivi du remords qui taraude le chauffeur dans les tercets ... Poésie du quotidien, soit, mais je reste assez peu sensible à cette façon d'enchanter la réalité |
Lunar-K
3/3/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour,
Un sonnet fort original, je trouve, tant par rapport au sujet (un accident de voiture, voilà qui n'est pas banal en poésie classique) que par rapport au langage (incorporer, en poésie classique, un proverbe et un haïku, c'est audacieux également). Et puis, influence orientale oblige, j'aime beaucoup cette espèce d'accession du quotidien (pas trop quotidien non plus, j'espère) à une espèce de valeur esthétique qui, tout en se rapprochant du romantisme (par l'idée du sublime surtout) n'est pas sans me rappeler le grand précurseur du surréalisme (j'y reviens...). Bref, un mélange assez étonnant et détonnant entre registres a priori totalement étrangers les uns aux autres. Ça me plaît vraiment beaucoup ! Sur le fond, j'avoue avoir deux ou trois légers soucis de compréhensions... D'abord, dans le second quatrain, je ne vois pas du tout ce que vous voulez dire par "À trente huit contre un…" ? J'imagine bien qu'il s'agit de mettre en évidence la disproportion de la rencontre imminente à ce moment-là : automobile et piéton. Mais d'où vient ce 38 ? Je ne me l'explique pas vraiment... Ensuite, le proverbe... Autant je le trouve très amusant, autant je ne comprends pas bien ce qu'il cherche à signifier... Apparemment, ce proverbe est cité par le destin lui-même... Destin qui correspondrait alors au "sage" peut-être ? Le sage qui aboierait pour appeler son chien ? C'est-à-dire le piéton... ? Ma foi, cette explication semble bien tenir la route (façon de parler... ^^). Un autre problème se pose quant au vers final. Mais ce n'est pas non plus un véritable problème... En fait, je trouve que le "sublime" est assez ambigu. Mais c'est une "bonne ambiguïté", un dédoublement du sens plutôt qu'une confusion : à quoi se rapporte-t-il ? à "celui qui ne sait rien" ou à l' "éclair" ? C'est surtout le haïku à la suite qui me fait douter car, instinctivement, je le rapportais à l'éclair. Mais le haïku dit "Sublime est celui" alors je ne sais trop quoi en penser. Bien sûr, ça peut tout aussi bien être un "rejet", et on reviendrait alors à l' "éclair sublime" plutôt qu'au "sublime celui". En tout cas, c'est ainsi que je l'entends... Ce qui semble bien s'accorder à la conception romantique du sublime comme sentiment inintelligible (ce pourquoi celui qui le ressent se trouve forcément ignorant)... Une dernière difficulté consiste à savoir, pour chaque strophe, qui parle... J'ai l'impression qu'il faut distinguer trois personnages et une "voix off". Les trois personnages seraient ainsi : l'automobiliste, le piéton et le spectateur hébété. Strophe à strophe, la répartition des rôles donnerait alors : narrateur, automobiliste, piéton, spectateur. Mais je pense qu'il est tout à fait possible de comprendre ce texte autrement... Ces difficultés élucidées (sinon le "38 contre 1"), je peux enfin vous dire en quoi ce texte me fait penser au "grand précurseur du surréalisme". Ce n'est pas par rapport à la forme que je dis ça, mais par rapport à ce qui me semble être le message. Comme je le disais, cette scène finalement toute quotidienne ("terrestre", disons plutôt) semble tendre vers une dimension qui lui est à première vue totalement étrangère, à savoir une dimension esthétique (le sublime, donc). Or ce message ou cette dimension me semble pouvoir être énoncé par une comparaison à la forme archi-célèbre : "Beau (ou "Sublime"...) comme un accident de voiture"... Lautréamont, bien sûr ^^ ! Bon, je suis peut-être à cent lieues de ce que vous aviez vraiment en tête, mais j'ai tout de suite pensé à ça... Bref, un poème fort amusant... Enfin... le thème est tragique, bien sûr, mais je me suis bien amusé à démêler un peu tout ça : vos distorsions, vos confusions volontaires... L'air de rien, c'est un sonnet assez riche en référence et en influence. J'aime vraiment beaucoup ! |
Anonyme
9/3/2012
a aimé ce texte
Un peu
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Ce qui me gêne ici, c'est que j'ai l'impression d'un changement de perspective brutal : dans les quatrains, on a le point de vue du conducteur de poids lourd qui écrase le piéton (si j'ai bien compris), dans le premier tercet je ne vois pas trop de quoi on parle, parce que le destin, j'ai quand même l'impression que c'est surtout le piéton qui l'a rencontré, et dans le dernier tercet cette nouvelle orientation me paraît encore plus nette. Parce que si c'est le camionneur qui vient disserter sur son âme malheureuse après avoir ratatiné un piéton, je trouve que ça craint... À moins, et c'est certes tout à fait possible, que je n'aie rien pigé. Rien de rien.
Du point de vue de la forme, il me semble percevoir beaucoup d'attention aux rimes, mais aussi un relâchement par moments : ainsi, le "teur" n'a pu être complètement maintenu au long des quatrains, et le "age" est suffisant mais pas riche. Le passé simple du quatrième vers dans le récit au présent, même s'il se justifie grammaticalement, est bizarre pour moi. Et avec "suivant le vieil adage" dont je ne vois pas trop ce qu'il vient faire là, j'ai l'impression de tout un hémistiche cheville. L'"indicateur" aussi, pour moi, est gauche. Bref, entre le propos qui m'échappe et la forme que je ne trouve pas éblouissante (très honnête, mais avec un côté forcé, comme si vous ne croyiez pas vraiment à ce que vous écriviez et donniez dans le pur exercice de style), je dois dire que je ne suis guère convaincue. |
Anonyme
13/3/2012
a aimé ce texte
Pas
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Quelques images jaillissent, mais l'ensemble m'est globalement hermétique, malgré plusieurs lectures.
Je sens pourtant qu'il y a du talent là-dessous. Je suis peut-être obtus. |
Raoul
13/3/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
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Voilà qui ne manque pas d'originalité. J'ai apprécié ce rébus au trente-huit tonnes très tenu. À la lecture, j'ai pensé aux Choses de la vie…
J'aime le jeux des focales, des gros plans, des ralentis, qui déconstruisent en même temps qu'ils reconstituent -même si le second quatrain me reste un peu mystérieux-. Beaucoup aimé aussi la transcription de la mise en garde criée en vain qui se rapproche du sage qui montre la lune mais aussi de l'imbécile qui regarde le doigt : un accident, c'est toujours terriblement bête. Cette distance de description, curieusement, donne l'impression d'un silence, d'un ralenti qui n'en fini pas… La culpabilité qu'exprime le dernier tercet est dite du bout des lèvres… Tout est dans la blancheur de la sidération. Au final, cette vision très esthétique, découpée (renforcé par le "carré" du sonnet), sa la précision graphique, m'ont évoquées les images de Christopher Doyle et Last life in the univers. Passionnant. |
fredericprunier
13/3/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
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l'histoire est assez forte
pour admettre une syntaxe aléatoire si c'est voulu bravo sinon joli coup de dés qui vous fauche au hasard !!! |
brabant
13/3/2012
a aimé ce texte
Un peu ↓
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Bonjour David,
A la première lecture j'ai décroché à mi-parcours quant au sens de ce sonnet (d'où mon évaluation). La lumière fut après avoir lu les autres commentaires... quelques lectures et macérations plus loin. 1. Le feu passe au rouge (pour stopper semble-t-il le courant automobile) et un piéton patient s'engage du pied droit pour s'attirer les bonnes grâces du destin. 2. Un camionneur distrait tout à son remorquage s'en va l'exterminer : trente-huit tonnes contre un quidam, cela ne fait pas un pli ! * je note en passant "adage... malheur... exterminateur" se référant au Destin et au glaive. Fatum et exterminateur. Zeus/Jupiter (iu-pater) avec l'éclair. 3. C'est bien le Destin, sciant et grésillant, pythonien lors des rêves qui va frapper. Mais le destin s'exprime par rébus et autres devinettes : "... et quand le sage aboie, il faut chercher le chien." Ses avertissements sont difficiles à interpréter. D'ailleurs ici, tout le monde semble avoir perdu son latin, le sage y compris. Puisqu'il faut se fier à un chien. Le chien qui garde serait-il le gardien suprême de la raison et des forces primaires et primordiales. La symbolique du chien pourrait être intéressante à rechercher. 4. Vient la gerbe d'étincelles qui révèle ce qu'il fallait comprendre : N'est pas innocent celui qui tue, tu n'avais de toute façon qu'à faire attention ! "Devant l'éclair sublime est (ce-)lui qui ne sait rien." Conclusion : Entraîne-toi à lire dans les entrailles des boeufs, des poulets, des lapins ou dans le marc de café, entraîne-toi à décrypter le vol des oiseaux, c'est selon. Sinon on risque de dire de toi : "Sublime, forcément sublime Monsieur le Camionneur !"... et assassin ! ps : Mon évaluation eût été double si j'avais compris tout seul. Au fait, ai-je bien compris ? |
Anonyme
13/3/2012
a aimé ce texte
Bien
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Je vais taquiner en passant Lunar-K, dont le récent poème "Désordre l'absolue" a créé un débat passionnant sur l'hermétisme en poésie, et qui cale ici à la première ellipse, pourtant aveuglante d'évidence :
- "À trente-huit contre un… c’est exterminateur". La clé de l'énigme est même donnée par avance dans le vers précédent qui évoque un "fabuleux tonnage". Il s'agit donc tout simplement d'un camion 38 tonnes. Vous voyez, Lunar, je ne veux pas en rajouter une couche, mais vous avez là, étalée devant vos yeux, toute la difficulté de cette passerelle entre le langage et sa perception. Vous pouvez peut-être maintenant mieux comprendre nos interrogations concernant votre poème. Après cet aparté, je reviens à David. Je veux d'abord parler de la forme. J'aime beaucoup les rimes, qui pour la plupart sont riches, et qui même lorsqu'elles ne sont que suffisantes comme "malheur/exterminateur", ont une assonance là encore très riche. Par contre je n'apprécie pas du tout, mais alors pas du tout, que pour faire un alexandrin vous charcutiez le haïku du dernier vers, que vous avez par ailleurs l'honnêteté de reproduire. Si l'auteur a écrit "celui", ce n'est pas pour l'abaisser à "lui". D'autant que ce "lui" est d'une prétention stylistique outrancière. Il faut je crois en toute circonstance respecter l'intégrité artistique, en poésie plus qu'ailleurs, où chaque syllabe compose l'oeuvre. Celà dit ce "lui" s'accouple bien avec "l'âme" tarabiscotée deux verres plus haut. Dans le premier quatrain vous citez avec malice un "vieil" adage que vous venez tout juste d'inventer, sauf que votre citation n'a pas la forme d'un adage, et que donc je n'y vois qu'une escroquerie à la rime. Votre mystérieux adage du premier tercet (mais bon dieu, qu'y a-t-il donc avant ces satanés points de suspension?) me laisse espérer qu'il s'agit d'un chien d'aveugle, pour nous guider dans les "résilles d'étoiles" de la nuit, ou peut-être du destin, puisqu'on ne sait pas très bien qui elles définissent. Sinon, le fond. Qu'est-ce-que vous nous racontez? Un spectateur, l'homme qui choisit l'heure de sa mort ("un piéton patient" qui attend que le feu passe au rouge) pour se laisser emporter par un 38 tonnes. Pourquoi un 38 tonnes, et pas un vélo ou une voiturette? Est-ce la mort qui parle au 2e quatrain, est-ce l'ange exterminateur? Le destin n'est pas loin qui nous parle à l'oreille... Tout ça est assez prenant finalement. Votre style me plaît; à mon goût il reste à débarrasser les scories de préciosité ("mon âme aura de n'être" - "l'éclair sublime est lui" déjà évoqué plus haut). Je l'avoue, je ne peux pas m'empêcher d'aimer ce poème. Cordialement Ludi |
Anonyme
13/3/2012
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Bonsoir David, même si je trouve un peu le fil d'ariane de ce poème je le trouve beaucoup trop complexe pour donné un rendu impeccable (pourtant ça sens le travail là dessous!..)
Dommage bon sang..! (de la rime, de la rime et après?) Pour moi la poésie est chercheuse d'un message plus fort.. Je ne peux m'empecher de penser à une poétesse du site nommé Nora et qui manque terriblement à Oniris je trouve, alors pour satisfaire ma faim j'ouvre un énieme recueil de Charles Bukowski. Puisez donc au fond de votre poitrine, la poésie est un cri. Bonne continuation. |
funambule
14/3/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
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Première lecture... rien! Deuxième lecture... je perce le sens! Troisième lecture... la fluidité enfin!
Une drôle de fluidité d'ailleurs dans ce méli-mélo entre action, pensées et vision. Ce pourrait être, si ce n'était une scène banale (façon d'exprimer le fait divers), inséré dans un polar. Le descriptif multi-angles produit un bel effet! Un écrit décalé sans doute dans le réalisme mais l'effet boomerang fonctionne à plein. Une vraie originalité (pour mes références) en poésie... J'ai beaucoup aimé. |
Anonyme
16/3/2012
a aimé ce texte
Bien ↑
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Il n'était peut-être pas obligatoire de vous astreindre à un certain formalisme : la métrique, les rimes, et toutes ces sortes de choses fort ennuyeuses (de mon point de vue, je m'empresse de le préciser)...
Puisque l'idée de départ venait d'un haïku, il aurait peut-être fallu tenter un haïku, ou quelque chose "façon haïku". De toute façon la tentative est courageuse et mérite d'être saluée, et puis un auteur qui connaît Bashô et l'apprécie ne peut pas être un mauvais auteur... |
Anonyme
16/3/2012
a aimé ce texte
Bien ↓
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Bonjour David,
Je vais apporter ma petite pierre à l'édifice avant le clash irrémédiable de ce qui peut être un fait divers sublimé. Tout d'abord : m(véhicule)/m(piéton) = 38, n'est-ce point cela ?... La facture est correcte mais le sentiment poétique me parait insuffisant. Question de point de vue. J'apprécie toutefois votre habitude de fréquenter, toujours, des chemins non balisés. |
David
24/3/2012
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Quelques mots par ici.
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leni
27/3/2012
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J'ai compris ce poème après avoir lu le commentaire de Brabant
cela me parait un peu compliqué mais c'est une forme de style à laquelle je ne suis pas habitué Je ne juge pas Leni |
Anonyme
4/7/2015
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Bonjour David.
Je tutoie par défaut les hommes. Comme ton texte est difficile, je propose un pas à pas. Le feu qui passe au rouge éveille un spectateur, — Bien vu : ce qui interdit excite la transgression, Encore que tu précises au singulier « le spectateur » Il peut s’agir du double du lecteur, Avec cette duplicité selon laquelle Le conducteur est acteur, il appuie sur le frein, Et devient un spectateur : l’acteur s’endort, Le yang se fait yin. Un piéton patient posant sur son passage — Sans doute perpendiculairement, Je me vois plutôt dans la voiture. L’allitération qui se poursuit au vers suivant Suggère les petits pas du corps de l’homme. Un premier pas d’abord, suivant le vieil adage : Il partit du pied droit sous cet indicateur. — J’aime bien la redondance du dernier vers, Qui ferme et apaise la tension due à l’avancée des trois premiers. Le pied droit suggère un yang, Le feu rouge moins une protection que l’indicateur d’un yang. Je le vois traverser ce rampant de malheur — Il semblerait que la voiture passe sous un pont Et qu’il ne soit pas nécessaire de s’arrêter Du moins pour laisser passer le passant. La conformation des lieux semble complexe. La voiture s’est arrêtée quand même, Pour observer un acteur. Cela suggère La subtilité du feu rouge et la finesse du conducteur. Alors que je parviens tout à mon remorquage — La voiture est alourdie plutôt que locomotrice Ou bien le remorquage désigne celui du corps du poète. Enfin à l’emporter ce fabuleux tonnage : — Je ne comprends pas la reprise par le pronom personnel. Je ne sais pas non plus pourquoi il emporte le tonnage À trente-huit contre un… c’est exterminateur. — J’aime bien le découpage de trente-huit en trois syllabes. Ta réflexion semble reprendre l’avertissement du passage au rouge, Cela dit un seul mec peut en plaquer 38 s’il a le pouvoir. Longtemps je t’ai rêvé, la nuit sous tes résilles — Voilà une femme au début de la seconde moitié du poème Et en bon poète, tu commences à rêver avant de la rencontrer. Le passant en devient très métaphorique, comme un premier danger à éviter dans la vie, avant la vie à deux. D’étoiles, mon destin lorsque tu me grésilles : — Mais ce n’est pas une femme, c’est le destin, N’est-ce pas un peu pareil ? L’enjambement est très réussi. « … et quand le sage aboie, il faut chercher le chien. » — La thématique de l’ennemi, de la chose à remarquer, Le feu, le passant, le destin, Se trouve décentrée par un double personnage secondaire. Je, le poète, tu, le destin, lui, le sage. Soit le chien est dans le sage et il l’en faut extraire, Soit le sage aboie pour signifier la nécessité de trouver le chien qu’il imite Et le chien n’est pas forcément un danger, Il peut être un compagnon comme le destin. C’est trop tard, et mon âme aura de n’être celles --- J'aime bien cette notion d'être comme obtention méritoire Innocentes quand vient la gerbe d’étincelles : Devant l’éclair sublime est lui qui ne sait rien. — Je crois en effet que tu ne sais pas et que tu en as conscience, Ou que tu fais parler un poète qui ne sait pas, Ce qui serait encore plus fort ; Je choisirais la deuxième option vu l’utilisation de la citation, Encore qu'il soit possible que tu aies cherché à définir par contraste ce qui te manque, durant le processus d'écriture du poème Le poème est désincarné, Non point polymorphe car il n'est pas lui-même la gerbe d'étincelle mais le reflet de cette âme qui se purifie, Non point polymorphe mais plus mallarméen, à toujours parler de ce qui est juste à côté de la chose (mot vulgaire que tu n'emploies pas), Que les interprétations peuvent remplir. Tu dis « quand vient la gerbe » mais aussi « c’est trop tard », Ce qui est un peu facile de même que l’espoir est un peu facile. Cette fin rappelle le septuor scintillant, mais tu ne désignes pas la forme de ton poème. Le poème est un tapis rouge, une avancée dans le déroulé du tapis rouge, cette rencontre que tu attends ou dont tu préviens le lecteur qu'il doit s'y attendre avec l'événement extraordinaire. D'après moi, c'est l'amour. La résille coquine hélas s'étend dans les étoiles et monte d'un cran dans la métaphore comme pour signifier l'éloignement avec la Bien-Aimée, celle que les romantiques décrivaient et que les modernes n'évoquent même plus, comme revenus de tout. L'éclair suggère d'ailleurs le coup de foudre. Je reprends : Le tonnage pourrait désigner simplement le poids de la voiture, Ce qui revient au 38 contre 1 (3 tonnes ?). La voiture pourrait tuer son destin, Heureusement qu’elle s’est arrêtée au rouge. Le poète a beaucoup rêvé à son destin, À cette gerbe d’étincelle, Il a « veillé » comme on dit dans la Bible et il se tient prêt à recevoir l'énigme du monde à tout moment. Mais sa sagesse aboie encore, il a l'intelligence de s'en apercevoir. Aussi il a su s’arrêter devant le passant alors qu'il aurait pu passer puisque le feu rouge est très discret, Et regarder le sage pour comprendre la présence d’un chien, Risque ou compagnon, signal d'impureté, mais non point gerbe. La gerbe arrivera plus tard Et le poète se prépare, Je le crois dans une dynamique. Le sage aboie parce que le passant est lié au malheur, Le conducteur-poète aurait pu le renverser, Il pense encore à l’accident. C'est parce qu'il pense à l'accident et qu'il a peur de la gerbe qu'il n’est pas prêt. Mais cet avertissement est de bonne augure. Inutile de piloter un A380 où le destin le tutoierait À l’horizontal au lieu de grésiller, Sa vie est sur la route. |