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Poésie néo-classique
David : Le syndrome du scaphandrier
 Publié le 27/12/14  -  11 commentaires  -  758 caractères  -  410 lectures    Autres textes du même auteur

Ich liebe dich ueber alles in der Welt.


Le syndrome du scaphandrier



La mer est un écran d’ordinateur, surface
Où s’immerger, fenêtre à guillotine, ouvert
Mon œil attend le bleu, devine un peu le vert,
La plongée entame un sang-froid que rien n’efface.

Au plus près d’un roman sans titre et sans préface
Où lire est s’engouffrer, sables mouvants, désert,
Une autre mer, encore un autre écran, Hubert,
Attends-moi, je reviens d’un nouveau face-à-face...

Au fond, comme un pendu flottant dans un bocal
Opaque et scintillant, sans plus rien de vocal
Qu’une bulle au coin de mes lèvres comme un chancre.

Elles se ferment pour imposer ce reflet
Aux voiles que ne gonfle aucun coup de sifflet,
Dans ce trop proche écran le regard est une ancre.


 
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   Myndie   
7/12/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Je suis partagée parce que désorientée : j'aime le fond de ce poème, j'en aime moins la forme. Je m'explique.
Votre texte est onirique à souhait, lynchéen serais-je tentée de dire. La dimension irréelle et fantastique que prend un simple écran d'ordinateur, objet tout à fait prosaïque, appellerait presque l'interprétation psychanalytique ; à tout le moins, elle titille fortement l'imagination.
Ainsi votre texte aurait-il gagné en puissance si vous aviez délaissé la forme classique. En l'occurrence, les rimes me paraissent superflues, la contrainte formelle dessert le texte, le baîllonne presque, freine son expressivité.
D'autant que, certaines tournures souffrent de trop de « travail » :
«... sans plus rien de vocal
Qu'une bulle au coin de mes lèvres comme un chancre » est particulièrement lourd

J'aime ce que vos mots portent en eux, des images fortes, des sensations et toutes choses qui se refusent au bon sens, à l'entendement : vous devriez les laisser transgresser et s'émanciper de tout carcan.

   Anonyme   
7/12/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bien que le sujet ne me passionne pas à la base, je trouve intéressante la manière dont il est abordé, dont la "plongée" dans le virtuel est assimilée à une plongée sous-marine...
Le rythme chahuté du premier quatrain me semble bien s'accorder aux remous d'un début d'immersion. Au deuxième quatrain, Hubert me paraît trop appelé par la rime !

J'aime bien les tercets aussi, surtout le deuxième malgré le mélange de métaphores qu'apporte selon moi le mot "sifflet", plus ferroviaire que marin.

Au final, un poème que je trouve dépaysant, intrigant. "Trop proche écran", bien vu pour moi !

   Anonyme   
8/12/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Ce poème aurait pu être intéressant mais la construction
de certains de ses vers en cassent complètement le rythme.
A vouloir obstinément réaliser des rimes riches, l'auteur
nous perd dans un dédale de facilités ou d'incompréhensions :

désert/Hubert préface/face à face reflet/sifflet.

Quelques belles choses :

La mer est un écran d'ordinateur
Au fond, comme un pendu dans un bocal

D'ailleurs le premier tercet est mon passage préféré de ce poème.

   Curwwod   
15/12/2014
 a aimé ce texte 
Pas
Faut avouer que je n'ai pas ressenti grand chose à cette lecture où l'immersion qu'elle ait lieu dans un roman où un écran quel qu'il soit peut effectivement être totale et profonde (scaphandrier). Des images compliquées, alambiquées, des comparaisons dignes d'un cabinet de naturaliste, un texte aussi pesant que les semelles du dit et Hubert dans tout ça ? je vais peut-être passer pour un idiot, mais je ne trouve ici aucune dimension poétique.

   papipoete   
16/12/2014
 a aimé ce texte 
Un peu
le 3e vers du 1er tercet avec la césure sur le "de", et les enjambements du 1er quatrain classent effectivement votre texte en "néo-classique".
Nous plongeons avec vous dans cet univers , où l'oeil perd peu à peu ses dixièmes, au gré de la descente vers le fond de l'océan. En bas, plus de voix qui dit "ich liebe dich", mais simplement une bulle sans rien dedans qui perle des lèvres du scaphandrier?
Forme de sonnet plaisante, mais l'histoire me déconcerte un peu.

   Francis   
27/12/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Vivre en position fœtale dans le ventre d'une mère ou s'immerger dans les flots d'une mer. Ne percevoir qu'un mariage entre le bleu et le vert.Ouvrir un livre aux pages vierges où tout reste à écrire. Se sentir seul comme dans une mer de sable. Voilà de multiples images qui naissent dans mon esprit à la lecture de vos vers figés sur l'écran de mon ordinateur. Bien sûr, ce sont des impressions personnelles.

   jfmoods   
28/12/2014
Comme souvent, dans les sonnets de David, l'intertextualité mallarméenne s'impose (penchant affirmé pour les négations, recours à la forme infinitive, découpe parfois déroutante du vers, importance du jeu des sonorités, goût du mystère). L'assonance en « an » est assez prégnante dans le poème, laissant une impression de mollesse. Les allitérations en « f » et en « v » distillent une certaine douceur.

La présentation par l'auteur signale la charge d'utopie que ne manquera pas de véhiculer le sonnet. La thématique de l'eau (« scaphandrier », « mer » x 2, « plongée », « flottant », « bocal », « bulle », « voiles », « ancre ») met en lumière la dépendance extrême, foetale, du rapport exclusif aux images. Les métaphores initiale (« la mer est un écran d'ordinateur ») et finale (« le regard est une ancre ») ainsi que l'anagramme (« écran » / « ancre ») signalent la fermeture inéluctable de la perspective. Quelques verbes pronominaux (« s'immerger », « s'engouffrer », « se ferment ») ainsi que la gradation (« sables mouvants, déserts ») confirment, s'il en était encore besoin, cette lecture. La « fenêtre à guillotine » est celle qui peut nous faire perdre la tête au sens propre. Au sens figuré, elle décapite notre capacité de réflexion. La gradation anaphorique (« Une autre mer... un autre écran ») matérialise le caractère vide et répétitif de l'expérience. Les négations (« rien », « sans... sans », « sans plus rien », « ne... aucun ») appuient sur la passivité du sujet. Le recours au discours direct (« Hubert, / Attends-moi ») invite le lecteur à assister à cette relation déshumanisée à l'autre. L'avant-dernier vers (« Aux voiles que ne gonfle aucun coup de sifflet ») entérine l'impossibilité totale du sujet, dans un tel contexte, à désirer autre chose, à relever un quelconque défi. Au dernier vers, l'adverbe (« trop ») marque le jugement moral de l'auteur sur la situation.

Ce sonnet fait indubitablement penser à l'allégorie de la caverne.

Merci pour ce partage !

   David   
28/12/2014
Merci aux lecteurs, quelques mots par ici

   Robot   
29/12/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un texte qui puise la force du thème dans une écriture expressive et par la forme choisie. J'aime aussi le titre excellemment métaphorique. L'écran devient un océan ou "le regard est une ancre" qui devrait éviter l'errance et la perdition.
Ce texte m'a réellement bousculé. Il fait surgir une réalité dont on sait qu'elle existe mais à laquelle on ne prend peut-être pas assez le temps de réfléchir. C'est aussi le mérite de ce superbe travail.
A-t-on le droit d'être ému par un sujet poétique qui décortique les sentiments face à l'outil ordinateur. Je pense que oui. En vous lisant je pensais au film "Tron" - l'original - une plongée de l'homme jusqu'aux octets ainsi qu'à "La Machine maitresse" de Christopher Stork.

   Anonyme   
30/12/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je trouve ce sonnet très intéressant. L’ image de l’ écran - océan est fascinante et bien développée tout au long du poème. Je ne suis pas sûre de l’ utilisation de ’fenêtre à guillotine’ dans la première strophe car cela coupe un peu l’ illusion du grand bleu. Mais l’ utilisation des couleurs pour illustrer les sens qu’ elles désorientent dans les vers qui suivent est vraiment bien choisie.
J’ aurais bien aimé voir un peu plus de cette ’plongée’ mais la fin est très forte. Le dernier vers est vraiment mémorable, ’is a beaut’, comme on dit de l’ autre côté de l’ étang.

   Anonyme   
11/2/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Le titre est un roman de Serge Brussolo, un écrivain très prolifique qui écrit à l'économie de mots avec une totale maîtrise de style. Je m'attendais donc plus ou moins à en retrouver la substance, mais non ! Ici le poème parle de tout autre chose, et le sujet me passionne parce qu'il nous amène à nous interroger sur le temps que nous passons devant l'écran d'un ordinateur. Nous cliquons sur un onglet et une fenêtre s'ouvre, mais sur quoi ? Puis nous cliquons sur autre chose et d'autres fenêtre apparaissent, s'ouvrant sur d'autres mondes. On s'y enlise (d'où le terme de "sables mouvants"), on s'y noie ("une autre mer").

D'un côté c'est une ouverture sur le monde, de l'autre une sorte de "bocal opaque et scintillant", presque sans âme...

Que voyons-nous au juste, devant le prisme de l'écran ? Bonne question...


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