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Poésie classique
David : Sonne au funambule
 Publié le 17/08/10  -  10 commentaires  -  736 caractères  -  288 lectures    Autres textes du même auteur

Premiers pas.


Sonne au funambule



Aux fils de l’ambulance, à tisser son exil,
Il lègue en ce bitume et son ventre de raie,
Ses bras en oasis, son dos de palmeraie,
Asphalté sur le sol, un battement de cil.

Il déshérite donc les zébras du péril.
Il s’est en confettis au loin du blanc de craie ;
Sans attendre la braise ou peut-être la vraie,
Si c’est toujours ainsi, de marcher sur un fil.

Il a tombeaux ouverts de rester dans le doute,
Au soin de cette soie, au long tout de sa route
Inaudible à la pluie, indicible au verglas.

Son heure a klaxonné sur un ton de pétoire,
En mettant un début à toute cette histoire
À dormir dans un lit ; c’est alors que le glas...


 
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   Anonyme   
23/7/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Un thème singulier qui m'interpelle.
Un funambule serait donc tombé.

Le contexte (qui semble urbain) me fait penser qu'il s'agirait d'un funambule (assez fou comme Philippe Petit qui dans les années 70 se rendit via un câble d'une des tours jumelles à l'autre du World Trade Center.) qui aurait échoué dans sa tentative.

Il y a des passages intéressants :
"tisser son exil" en effet, le câble que ce funambule attache d'un point A à un point B symbolise une sorte d'évasion car (par rapport au doc que j'ai visionné sur Philippe Petit) ces acrobates ont l'air de se détacher du monde lorsqu'ils sont sur le fil.
D'où l'idée des bras en oasis et son dos de palmeraie, comme si malgré la chute, subsistait le havre de paix dans lequel s'est auparavant confiné notre funambule.

"Il déshérite donc les zebras du péril" , J'aime cette sorte de clin d'oeil. Plusieurs lignes pour traverser la route (au sol) alors qu'il y en avait qu'une seule en haut pour traverser.
triste ironie que pour un funambule de s'écraser donc sur des zebras.

J'aime également ce vague rapport avec l'araignée :
"tisse" "soie" (qui représenterait à mon sens le premier fil d'une toile (d'araignée).
quelque chose d'instinctif dans tout ça.
Un but inexplicable.
Malgré le "doute" ? Serait-ce cet instant de doute qui aurait causé sa perte ?
ou bien un klaxon (en bas) qui aurait déconcentré notre funambule ???

Le verglas qui renvoie au dérapage.
Autant de clins d'oeil.

le lit ? Où il aurait imaginé le début (peut-être) de sa prouesse (rêve) serait aussi celui de sa fin (brancard ou lit d'hôpital ?)

J'ai beaucoup aimé éplucher ce texte au final, surprenant et imaginatif, avec un contexte et un champ lexical plutôt bien adapté malgré deux ou trois zones obscures comme :
"son ventre de raie" que je ne saurais intercepter ou
"Il s’est en confettis au loin du blanc de craie ;
Sans attendre la braise ou peut-être la vraie,"

   Marite   
31/7/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Certains vers m'apparaissent complexes et hermétiques surtout:
" Il déshérite donc les zébras du péril.
Il s’est en confettis au loin du blanc de craie ;
...
Il a tombeaux ouverts de rester dans le doute,
Au soin de cette soie, au long tout de sa route..."
Cette forme d'expression ne m'a pas permis de percevoir le fond de ce sonnet. Quant à la forme, sans être spécialiste du genre (classique) certains vers ont 13 syllabes non?

   brabant   
8/8/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Sonnet classique que je laisse aux experts le soin de mesurer. Mais je devine sans peine qu'il n'y a pas d'erreur ni de rime, la moindre est suffisante, ni d'accentuation à l'hémistiche, je ne vois pas non plus de hiatus ni de problème diérèse/synérèse puisque celles-ci sont absentes du texte.

Ainsi le funambule s'est ramassé sur l'asphalte, pardon sur le bitume, les bras en croix, l'oeil incrédule, et roule à tombeau ouvert - mais quels sont ses tombeaux ? - son heure ayant sonné.

Voilà pour moi les gros traits de l'histoire.

Je vois ici et là des images assez simples (le mot n'est pas péjoratif) la métaphore filée des fils et du tissage de l'exil, de la progression sur un fil - qui n'a tenu qu'à un fil ou plutôt n'a pas tenu - se fie-t-on à une soie ?
Le ventre de raie pourrait être celui du bitume avec sa ligne blanche, autre histoire de fil. Le fil est conducteur.
"Au long tout de sa route" indique une bousculade, il s'agit bien là d'une histoire de télescopage, et la fin de l'histoire renvoie le funambule tout à son début - ses débuts ? - Lui a-t-il fallu mourir pour commencer à vivre ? En définitive je crois que l'on peut dire que ce funambule est sonnet.

Mais je compte sur vous pour me donner les clefs, je suis bien certain que ce sont celles du paradis. Pour l'habileté de cette combinazione, elle est diabolique.

Je suis bien certain qu'elle n'a pas sa part de hasard, pas même la chute de son Icare.

Me trompé-je ?

   Leo   
10/8/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Étrange funambule, qui termine "asphalté sur le sol", étrange fusion du rêve aérien et de la (dure) réalité terre à terre.

Je regrette quelques tournures qui me semblent trop forcées : "au long tout de sa route", "il lègue en ce bitume". Elles alourdissent l'écriture de manière très inutile, il y a moyen de les formuler autrement.

   Arielle   
17/8/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai une tendresse particulière pour l'image du funambule si riche de symboles et j'ai, bien sûr, été attirée par le titre.
Ah ! Je n'ai pas été déçue. D'une remarquable maitrise, la traversée est fluide, sans faux pas. L'auteur connait parfaitement les ficelles (les miennes sont grossières, j'avoue !) du sonnet.
J'aime l'humour noir que je sens dans ce "ventre de raie" qui vient de s'aplatir.
J'aime ce "battement de cil asphalté" (un peu moins le "sol" mais c'était tentant sol/cil, je reconnais)
Dans le "blanc de craie" je vois la silhouette tracée autour du corps par la maréchaussée. Toutes ces images dont le sens oscille sur le fil de ma compréhension, se bousculent agréablement et font que j'emporte en vrac ce corps disloqué de manière très évocatrice.
Le dernier tercet résume magistralement toute l'histoire qui est loin d'être à dormir debout et son ironie amère me rappelle certains vers de Corbière que j'aime particulièrement.
"Son heure a klaxonné sur un ton de pétoire,
En mettant un début à toute cette histoire
À dormir dans un lit ; c’est alors que le glas..."
Les trois points de suspension invitent à reprendre le fil à son début, une jolie boucle que la vie dont j'apprécie la métaphore.

   Anonyme   
17/8/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour David ! Rien à dire sur la prosodie classique ici parfaitement respectée. Le second quatrain est (pour moi) un peu trop hermétique et la tournure 'au long tout de sa route', un peu forcée, n'est pas du meilleur effet. Le thème est intéressant mais dans l'ensemble le sens reste (toujours à mon avis) assez difficile à appréhender pour le commun des mortels. Amicalement. Alex

   Wencreeft   
17/8/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Salut,
Tout d'abord, mention spéciale pour la prosodie. Alternance rime féminine/masculine, compte des pieds, pas de hiatus, césure à l'hémistiche. De la poésie classique dans toute sa splendeur. Bravo.

Ensuite, en ce qui concerne le poème, le premier quatrain est, pour moi, et de loin, le bien plus réussi.
J'interprète "tisser son exil" par "se prépare pour la mort" puisque que l'homme est apparemment écrasé par terre. "Asphalté sur le sol" est une belle trouvaille.
Le reste du poème est plus abscons, trop hermétique.
Le deuxième quatrain reste une énigme pour moi, de même pour le trop sibyllin premier tercet.
A vouloir faire trop poétique, on ne comprend plus rien du tout, d'autant que certaines tournures sont vraiment lourdes ("maladroites ?"):
"ou peut-être la vraie"
"au long tout de sa route"
le "donc" au 5ème vers qui parait être là pour le respect de l'alexandrin.

Bonne continuation.

   daphlanote   
18/8/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ces premiers pas sont plutôt maîtrisés, ami funambule.
J’aime beaucoup la musicalité du premier vers (vraiment, j’adore la sonorité de ce vers).
Le second vers est plus faible. Mais j’aime encore moins ce « dos de palmeraie » qui, s’il est signifiant à mes yeux, ne m’en parait pas moins bien laid. Je regrette la facilité de ce « battement de cil », aussi (même si dans ce quatrième vers, la musicalité est au rendez-vous –je vois que Léo n’est pas d’accord avec moi, comme quoi…).
L’allitération du premier vers de la seconde strophe n’est pas des plus facile. Ca m’évoque plus un exercice de diction (assez rébarbatif en somme). Syntaxe bouleversée au second vers, pourquoi pas ? Je ne sais si j’aime ou pas, mais je suis agréablement surprise. Le « Si c’est toujours ainsi » me parait moins joli que le reste du quatrain, surtout par contraste avec le troisième vers, qui est vraiment agréable.
Troisième strophe. Toujours cette syntaxe bancale (ou nonchalante ou simplement travaillée, en fait) qui fait son petit effet. Les « tombeaux ouverts » me plonge dans l’interrogation ; il y a la vitesse, le vent, l’impression de vertige accéléré, tout cela qui entre en collision avec ma vision du doute (qui serait plutôt comme un ralenti, un arrêt du temps). Toujours cette allitération quasi douloureuse : « au soin de cette soie », c’est vraiment laid à prononcer. Pourquoi pas, pour le troisième vers ? Moyennement convaincue par la seconde partie de ce vers mais… pourquoi pas, oui ?
J’aime le tranchant de la quatrième strophe, les « klaxonné » et « pétoire » tranchent agréablement/efficacement. Joli retournement de situation, d’ailleurs.

Un poème agréable, plutôt maîtrisé, ai-je trouvé. Des choses faciles, d’autres plus laides (mais est-ce volontaire ? Ou est-ce mon goût personnel qui parle ?). Une fluidité qui se cherche encore mais un joli fil dans le signifiant, des images bel et bien présentes et, surtout, un narratif qui n’enlève aucune poésie.
Encore ?

Edit : Et, oui, ce funambule d'Absolue qui me trotte encore en tête. Peu de similitude dans mes souvenirs, ceci dit. Simple coïncidence ?

   jaimme   
18/8/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Je suis impressionné par ce mélange: histoire dramatique et ton presque enlevé. J'y vois même un clown triste, il reste dans le spectacle et ce malgré la chute.
J'aime particulièrement le premier quatrain et le dernier tercet (et la fin qui ramène au titre). Les deux autres me semblent un peu forcés.
Merci David, ce poème est d'une réelle puissance d'évocation.

   David   
21/8/2010
Pour les échanges au-delà des commentaires, c'est par là :

http://www.oniris.be/forum/a-propos-de-sonne-au-funambule-t12396s0.html#forumpost150176


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