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Poésie libre
Davide : Dessein d’enfant
 Publié le 09/05/21  -  18 commentaires  -  657 caractères  -  381 lectures    Autres textes du même auteur

Le monde est-il le miroir de la conscience ?


Dessein d’enfant



un seul regard
a dessiné le monde

‒ ma chambre et ton sourire ‒

blanc sein
crayons de lune ou grains de peau

mai vantant ses couleurs

puis
le réel aiguisé

des orages
ont griffonné l’enfance et rayé l’horizon

pensée en fleurs

serpentements

fatras de maux d’amour

que n’ai-je su graver les souvenirs de nous
les moirures du temps

tout ce qui fut

lavis s’estompant dans le soir

flétrissures sans fard

à leur couchant
nos yeux
peut-être
éteindront-ils le monde


 
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   Ligs   
16/4/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour,
Tout d'abord j'aime beaucoup la mise en page.
Les mots me portent. Les sonorités aussi.
Le monde n'existe-t-il que dans la relation à l'autre ?
Les images sont d'une grande beauté.

Merci pour ce poème.

Ligs, en E.L.

   Anonyme   
9/5/2021
Rien que pour les trois premiers vers, je commente. Quelle justesse trouvé-je, quelle sensibilité et quelle sobriété ! Pour moi ces quelques mots sont parfaits dans ce qu'ils disent.
Ensuite, à mon avis, le poème garde la même efficacité, le même pouvoir d'évocation, seulement je regrette que ces belles qualités servent un propos de nostalgie à mes yeux facile : la petite enfance c'était bien, les orages surviennent, les "maux d'amour" (jeu de mots éculé selon moi), on se souvient tristement des "moirures du temps" qui m'apparaissent inutilement précieuses (en plus je ne vois pas trop ce que cela veut dire), et voilà on va mourir. Jolie image sur la fin des yeux qui éteignent le monde à "leur couchant".

Du coup je suis ennuyée : pour sa délicatesse d'expression, la justesse du choix des mots malgré ce qui représente selon moi une ou deux fautes de goût par excès, je trouve ce poème au bord de l'exceptionnel. Seulement, en ce qui concerne l'évaluation, on me demande de dire à quel point je l'ai aimé, et c'est une autre affaire. Ne souhaitant pas par une évaluation tiède diminuer l'appréciation de votre travail, je m'abstiens.

EDIT : En relisant je me rends compte que l'expression "maux d'amour" ne porte sans doute pas de jeu de mots, c'est moi qui lui ai superposé "mots d'amour". L'association n'en est pas moins, selon moi, très usée.

   Anonyme   
9/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"Lavis s'estompant dans le soir"

Oui, je ressents ce texte comme un lavis d'encre de chine, des couleurs de l'enfance jusqu'au noir et blanc nuancé, en demi teintes. Des traits enfantins, jusqu'à la lucidité de l'adulte...

Un pont jeté entre l'enfant et son parent...

Beau texte !

   Anonyme   
9/5/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
(je ne sais pas où j'étais dans mon EL, je ne me souviens pas avoir lu ce poème)

Donc ce sera en post-publication !

J'aime particulièrement le titre à double sens, suffit d'enlever le i et de le remettre pour mille lectures. (du poème)
L'exergue ne m'apparait plus quand je commente. Je suis retournée voir, bon, bien sûr, il me convient si bien.

Ensuite le poème en lui-même :
La forme libre est libre, bravo !
Ensuite, j'avoue, pas un mot qui ne me semble pas à sa place.
Tous les espaces pour me poser, juste où il convient de le faire.
Sans majuscules, sans ponctuation autre que des tirets, pour encadrer la chambre.
J'aime les mots "fatras", dérivé de Fatrasie...
"mai vantant ses couleurs"n que l'on peut imaginer orthographié autrement.
"Lavis" issu des Beaux-Arts.

Et ce dernier vers où je lirai aussi "étreindront"

Seul la "pensée en fleur" me semble moins à sa place.

Éclaircie

   Anonyme   
9/5/2021
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour

J'aime bien le début de ce poème en forme libérée : un seul regard
a dessiné le monde-ma chambre et ton sourire-.
Mais voilà, le hic et presque habituel chez l'auteur, ça part après
dans toutes les directions et j'ai du mal à suivre le cheminement
de ce texte.
Le réel aiguisé des orages ???
Serpentements ???

Finalement, encore une déception, le poème semblant se perdre
comme une rivière dans des méandres d'où il ne sort pas.

Je retiendrai les 3 premiers vers.

   hersen   
9/5/2021
 a aimé ce texte 
Un peu
Tout me semble très bien dit dans ce poème, il y a de la recherche. Sauf que j'en reste "intellectuellement" à la vision que les mots provoquent.
je ne ressens pas d'émotion.
je pense qu'il y a une volonté de dire "trop" et je me perds, chaque vers quasiment n'entraînant pas forcément l'autre.
Je fais donc une lecture assez hachée, et c'est probablement ce qui nuit à une montée d'émotion, que vraiment j'aurais aimé ressentir.

Désolée de n'avoir pas été sensible à ce poème.

   papipoete   
9/5/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↓
bonjour Davide
Quand dessein rime ( pauvrement ) avec destin, ce premier regard d'une mère se coulant à celui de son enfant...
L'enfant jusqu'à devenir grand, fera des dessins où sa mère sera son héroïne à dessein ; mais délaissant ses crayons de couleur, viendra le jour où des larmes mouilleront la page...
NB j'aime bien l'entrée en matière qui situe le cadre de cette relation qui naît, que l'on met en " parenthèses " longtemps, même parfois pour toujours... jusqu'à songer " que n'ai-je su graver les souvenirs de nous ! "
Le développement m'apparait plus abscons...

   ANIMAL   
9/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J’aime bien ce poème aérien, presque volatil, qui parle de l’humain, depuis ses premiers jours au monde jusqu’aux derniers où il s’apprête pour le long départ.

Douceur et tendresse, malgré les quelques avanies de la vie, sont les qualificatifs qui me viennent à l’esprit pour toute une existence résumée en quelques vers

"des orages
ont griffonné l’enfance et rayé l’horizon"

"que n’ai-je su graver les souvenirs de nous
les moirures du temps"

Seule la présentation me dérange, trop éparpillée pour que les images prennent une réelle densité.

Mais peut-être est-ce le propre de ce poème que de rester évanescent.

   Lebarde   
9/5/2021
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je ne voudrais pas qu’on croit que je déserte le site mais ça plus ça plus ça, moins ça, j’ai l’enthousiasme en berne. Est ce moi, est-ce les poèmes qui sont proposés,sans doute un peu les deux.

J’ai bien aimé l’image de la dernière strophe mais je ne suis pas trop fan de ce type de poésie.
Un avis tout personnel.
Ne m’en veuillez pas.

Lebarde un peu nonchalant en ce moment.

   Corto   
9/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une fois de plus l'auteur nous fait partager ce qui emporte son regard intérieur.
Ce n'est pas le concret qui compte mais la relation, le ressenti, l'éphémère, le temps qui passe.
Il y a ce qu'on a su dire et ce qu'on n'a pas su dire.

Je mets au centre de la démarche cette belle formule:
"que n’ai-je su graver les souvenirs de nous
les moirures du temps".

C'est beau à en rêver comme le rêve qui nous fait vivre.

Bravo.

   Myo   
9/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un regard qui s'ouvre au jour puis lentement en fait le tour..
Le tour d'un monde, de notre monde intérieur, limité mais unique.
Nous ne saurons de la vie que ce que notre regard en aura capté, notre regard et notre coeur ouvert... et ce monde unique s'éteindra avec nous.

Un poème épuré qui en quelques mots porte toute l'intensité de notre destin.

Merci.

   Ombhre   
10/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Davide,

un beau poème, empli de nostalgie, de légèreté malgré une certaine tristesse qui s'en dégage, esquisse crayonnée du temps qui passe sous le Pont Mirabeau...
De belles images dans ces vers très éclatés:

crayons de lune ou grains de peau

des orages
ont griffonné l’enfance et rayé l’horizon

J'ai été touché par ce poème qui passe presque sans laisser de traces, mais dont la saveur légère se savoure.

Un seul regret sur la forme très éclatée de ce beau poème qui m'a un peu dérangé dans ma lecture, mais de n'est que mon ressenti.

Merci pour le partage.
Ombhre

   Vincente   
10/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une conscience d'adulte face à son dessein d'enfant.
Le poète évolue ici dans l'espace révolu de son enfance, et s'aperçoit que ses dessins d'alors se nourrissaient des regards de sa maman, aujourd'hui partie dans un autre univers.
Il va reprendre les étapes, celles du début "argumentées" par les sourieuses formes et invitations maternelles (sympa cette incise à double sens "blanc sein[g]", alors que l'on est dans le soin et l'engagement…), puis tempérées par un "réel aiguisé" et ses "orages… rayant l'horizon" (jolie inspiration). Puis encore, plus tard quand les choses se compliquent, où les "pensées en fleurs" s'imbriqueront dans les turbulences, les déceptions et les douleurs.

Tout ceci s'avoue à mots couverts et pas comptés, l'on sent le vagabondage mémoriel envahir la plume qui lézarde dans son passé, et se lézarde sous la torsion du temps, jusqu'à cette blessure portant à la sourde mélancolie par ces "flétrissures sans fard", qui inspirent ce poème. Comme si la prise de conscience de l'état mental de l'adulte ne parvenait pas à se satisfaire de ce qui l'avait construit et porté jusqu'alors.
D'où cette interrogation en préambule, "Le monde est-il le miroir de la conscience ?". Question qui, si elle devait avoir une résolution absolument affirmative, dirait que notre esprit est celui qui domine notre réalité, à l'insu, voire au mépris, de la réalité exogène. Terrible constat sauf à imaginer que notre conscience est capable d'apprentissage, d'évolution et de prises de recul. Recul face au miroir qui nous dicte une apparence ; un salut plus qu'une échappatoire pour voir la vie plus belle que celle que nos yeux des mauvais jours nous présentent.
La strophe finale glisse ainsi son doute dans sa timide proposition : "à leur couchant / nos yeux / peut-être / éteindront-ils le monde".

J'ai bien aimé l'univers mental atermoyé que dévoile ce poème. Dans une forme peu chargée, adroitement construite, pleine d'une modestie non sentencieuse, l'espérance du narrateur pointe le bout de sa volonté de dorer la réalité, qui dans le moment de cette écriture ne cache pas sa morosité, par sa "conscience" déçue, et pourtant garde un œil attendri sur sa vie.

   emilia   
10/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un questionnement philosophique proposé par l’exergue « le monde est-il le miroir de la conscience ? », à travers un regard d’enfant à la fois introspectif et en rapport avec l’autre et le monde extérieur dans un lien unique évoqué par ce seul vers « ma chambre et ton sourire », qui se dessine en gardant sa part de mystère déroutante, un peu comme un tableau de Magritte suggéré par les jeux de mots homophones « blanc sein/ blanc-seing et dessein/dessin », dans une intentionnalité qui se mêle à la technique picturale (dessin/crayons/grains/couleurs/lavis), avec un constat qui semble amer d’une enfance ( griffonnée/l’horizon rayé/les fatras des maux d’amour, les flétrissures/, l’impuissance exprimée « que n’ai-je su graver… » et qui renvoie sur une autre interrogation troublante portant sur un « peut-être… » qui reste énigmatique…

   Pouet   
11/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Slt,

peut-être un peu du fameux mot de Calderon "La vie est un songe".

Quel enfant (ou adulte) ne s'est-il jamais posé la question de la disparition du monde juste en fermant les yeux?

Chacun vivant dans un monde différent à l'aulne de son regard.
Monde identique et différent pour chacun.

Les mots ne sont jamais un jeu, amusons-nous des maux.

L'enfance n'est pas un souvenir mais un état perpétuel pour ceux qui savent entretenir l'imaginaire, s'abandonner au croire en ignorant les croyances.

S'il suffisait d'avoir des yeux pour voir...

   Davide   
12/5/2021

   Louis   
15/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le poème se présente comme la cartographie d’une vie.
Un monde s’éclaire sous un regard ; un enfant s’ouvre au monde.
Comme un premier plan sur le fond flou d’un espace indéterminé, peut-être même d’un néant, une image se découpe.

Dans cette ouverture, l’image prend forme, comme une "gestalt" ; et dans l’ouvert se dessinent une « chambre « et un « sourire ».
Si l’on suit l’idée de la gestalt, chambre et sourire constituent un ensemble, une totalité qui est plus que la somme de ses parties. Ainsi dans l’ouvert, s’est constitué un monde-chambre-sourire, pour tout univers.
L’ouvert se réalise d’abord par les lèvres d’un monde qui s’entrouvrent en un sourire, et qui renvoient à celle ou celui qui leur fait face. La vie se présente donc comme un face à face avec un monde-sourire, monde accueillant, sans hostilité et sans rejet.

Des formes se rajoutent à ce monde, le réagencent selon les impressions, selon la manière dont le sujet du regard est affecté par ce qui est vu, dans une optique très proche de celle des peintres expressionnistes
Une unité se constitue qui associe des « objets », au sens premier du mot, celui de l’ob-jet, ce qui est jeté là, devant soi, devant la conscience en éveil ; une unité qui réunit ce qui se dessine en quelques traits, dans le regard lui-même déterminé par des affects qui sélectionnent les objets de prédilection, et reste aveugle aux autres choses du monde, à moins qu’il ne refuse l’existence à ce qu’il n’éclaire pas dans sa visée.
Ainsi le « blanc sein », et de même « les grains de peau » viennent-ils prendre place dans le monde, sous le regard qui en dessine la silhouette,
Il appartient à ces objets élus, non pas le "sein blanc", mais un «blanc sein ».
Les mots, sous la lumière du paysage-monde dont le poème trace les contours, sont suivis de leur ombre, de leur reflet, de leur écho homophone. L’espace visuel se dilate dans l’espace sonore.
Le troublant galbe du sein blanc prend la figure en deux dimensions de la carte blanche, là où s’inscrivent des possibilités inouïes ; là où les signes du temps apposent leurs signatures, et sur laquelle bientôt les dessins des figures du monde adopteront des perspectives qui en feront des « desseins ».
Les « grains de peau » constituent d’autres reliefs du paysage-monde, qui ne paraissent pas, par leur hauteur et par leur importance, comme ce mont blanc que dessine le sein.

On remarquera que la vue semble seule en jeu dans l’expérience sensible qui contribue à dessiner la carte d’une vie, avec toutefois une extension sonore. N’apparaissent pas, en effet, l’expérience des contacts avec le monde, les sensations physiques plus directes ( toucher, sentir, goûter).
L’expérience sensible est réduite au visuel, même si, bien sûr, dans la vision l’affectif intervient considérablement.
Que d’affects chez l’enfant doivent être rattachés à la vue du « sein blanc » d’une mère.
Le visible l’emporte sur le sonore, le tangible, la saveur et l’odorat. La vue, celui des cinq sens qui est le plus à distance, celui aussi le plus en lien avec le spatial et le temporel, reste privilégié.
Cette cartographie d’une vie ne passe donc pas par les saveurs du monde, par leurs odeurs ou les parfums…
Elle ne croise pas l’hétérogénéité de tous ces espaces visuel, tactile, sonore etc.
Elle intègre pourtant les couleurs du printemps aux contours du monde, teintes d’une jeunesse, d’une fraîcheur, « mai vantant ses couleurs »

Un tournant s’esquisse sur la ligne de vie, qui se dessine dans la prolongation de l’enfance :
« puis
Le réel aiguisé »
On passe du monde arrondi au « réel », un réel « aiguisé ».
Le monde semble d’abord conforme aux désirs, il y répond. Le sein blanc, la peau et ses grains, satisfont les désirs d’enfance ; ils se dessinent en courbes douces ; mais finit par s’imposer le réel, cette partie du monde qui résiste, et contrarie les désirs ; cette partie tranchante et douloureuse par laquelle les désirs et le réel ne s’accordent pas.
Avec l’émergence d’une réalité, surgissent les « horizons » : ouvertures implicites à une dimension cachée et retirée, se tenant en arrière-plan ; ouvertures à des dimensions futures qui rendent possibles un épanouissement, la réalisation des aspirations de jeunesse, des idéaux nouveaux, des avenirs pleins de promesses.
Mais les « horizons » sont « rayés », raturés, barrés. Des obstacles, un réel, obstruent le passage.
Les dessins du paysage se font limites et frontières ; ils circonscrivent et délimitent, mais avec la conscience d’un infini, d’un au-delà des bords du monde, inaccessible.

La figure du monde néanmoins se distend dans la durée, le long de lignes sinueuses, « serpentements », ondulations zigzagantes d’un parcours qui s’entrelace à tout un « fatras de maux d’amour ».
Le sujet s’extrait de la carte où il était absorbé pour exprimer des regrets :
« Que n’ai-je-su graver les souvenirs de nous
Les moirures du temps »
Constat d’une carte à l’espace lisse, sur laquelle les événements glissent, les traits s’estompent, s’effacent, tendent vers l’invisible de l’oubli, « lavis s’estompant dans le soir », la vie s’estompant.
Et quand tout s’en va déjà, sur une ligne de fuite qui tend vers des bords obscurs, le regret de ne pas avoir su « graver des souvenirs ».
Il eût fallu pour cela creuser des sillons, des rainures, dans l’espace subjectif où se dessine la vie, et ouvrir une nouvelle dimension, en profondeur, sous la surface où court, glisse un crayon ; entailler l’espace pour y laisser les traces profondes qui font obstacle au temps qui passe.
Traces ineffaçables, traces pour toujours, disponibles pour tout retour, il eût fallu trouver l’intemporel.

Le drame de cette cartographie se trouve dans les blancs de l'oubli ; il y a du blanc dans cette carte, il y a du vide, quand des pleins seraient souhaitables, colorés et lumineux, apparents, en permanence visibles, de tous ces moments vécus d’un « nous ».
Le temps blanchit la carte ; des étendues de neige couvrent en grande part le paysage figuré.

Une lumière éclaire l’esquisse de toute une vie, un soleil donne au paysage sa luminosité, et sur un autre bord, la lumière faiblit, l’obscurité se répand. Un regard moins vif, quand tout sombre, du côté informe et opaque.
« À leur couchant
Nos yeux
Peut être
Éteindront-ils le monde »

L'expérience humaine peut-être interprétée soit comme une inclusion en nous de ce qui est – c'est l'idéalisme -, tout est alors dans notre conscience et dans notre regard ; soit comme une inclusion de nous-mêmes dans ce qui est,– c'est le réalisme, et le réel détermine, comme dirait Marx, notre conscience.
Un philosophe comme Merleau-Ponty veut pour sa part la comprendre comme "ouverture". L'expérience n'est alors rien d'autre que ce mouvement paradoxal qui nous situe en même temps en nous-mêmes et dans les choses, en ce point où nous nous faisons monde. En ce point où semble se tenir ce poème.

   Eskisse   
24/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Davide,

Je ressens moi aussi la forme picturale de ce poème, fait par touches apposées. Les blancs sont une invitation à méditer sur chaque distique en suivant le fil conducteur du Temps et de la disparition.

Me touchent particulièrement ces vers :
"des orages
ont griffonné l'enfance et rayé l'horizon"


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