Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie classique
Davide : La tonnelle fleurie
 Publié le 02/05/19  -  21 commentaires  -  1494 caractères  -  602 lectures    Autres textes du même auteur

Ballade primitive en alexandrins.
Finistère. Été 1920.


La tonnelle fleurie



Sur la rive turquoise¹, aux brises de l’été,
S’envole de ma plume un vers de villanelle,
Si loin de toi, mon cœur semble s’être arrêté,
Tu n’es plus sur la plage où la nuit se constelle ;
Les blés d’automne² ont l’or d’une vieille aquarelle,
Je languis de tes bras dans la blondeur du soir,
Tes doigts fins m’ont écrit quelques pages d’espoir,
Viendras-tu me trouver au banc, sous la tonnelle ?

Ta lèvre est un velours que j’ai tant convoité,
J’ai rêvé de l’ourdir au feu d’une chandelle,
La grimace incertaine éclairant ta beauté
Porte le délicat d’un art qui m’ensorcelle ;
La mer d’Iroise a mis tes robes en dentelle,
Son écume a voilé le bleu de son miroir,
C’est au clair de tes yeux que j’irai la revoir,
Viendras-tu me trouver au banc, sous la tonnelle ?

De nos instants vécus, que n’ai-je regretté ?
Un déjeuner sur l’herbe au chant d’une hirondelle ?
Tes égards au serment de ma fidélité ?
J’ai toujours voulu croire en la vie éternelle ;
Mais vois-tu, la colombe, avant peu, bat de l’aile :
Et s’il n’est plus, un jour, de mots doux dans le noir,
Et s’il n’est plus d’amour qui ne sache émouvoir,
Viendras-tu me trouver au banc, sous la tonnelle ?


______________________________________

¹ L’eau a parfois de belles teintes turquoise en Bretagne, notamment près des rives.
² Blés que l’on sème en automne.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   BlaseSaintLuc   
8/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
très classique évidement , l'impact est fort et les vers sont charmant
"Viendras-tu me trouver au banc, sous la tonnelle ?"

"La mer d’Iroise a mis tes robes en dentelle,"

pour la mode c'est égal le tailleur si connait ,il envoie c'est vers très haut dans les étoiles

*l'eau à parfois de belles teintes turquoise ,mais votre encre elle à des couleurs d’Iroise

   lucilius   
13/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
De la belle ouvrage, avec une construction originale des rimes entre chaque strophe. Un tableau que les yeux contemplent et recontemplent sans métronome du temps.

   INGOA   
14/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
De très jolis alexandrins pour décrire un amour éculé, des regrets que rappelle une tonnelle face au bleu turquoise de l'Atlantique. Je me suis laissée bercer par cette ballade nostalgique.

   Anonyme   
2/5/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour,

Très belle poésie classique, avec de très beaux vers en alexandrin .
Une lecture rendue très agréable par la fluidité des dits vers.
Magnifiques souvenirs d'un amour de jeunesse ?

" Viendras-tu me trouver au banc, sous la tonnelle ?"
Je l'espère ...

   Anje   
2/5/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Du très joli classique. Tant sur le fond que sur la forme. De la nostalgie, des regrets, un souffle d'espoir mais de la nostagie au vent de la mélancolie. Des mots légers aussi, comme une mer d'Iroise qui semble toute douce.
Je vous souhaite qu'elle revienne sous votre tonnelle romantique, moi j'y reviendrai lire.

   Anonyme   
2/5/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour

Bien que pas trop fanatique de ces formes de poèmes, je lui reconnais
une valeur certaine et de bien jolis vers.
Dont :
Les blés d’automne² ont l’or d’une vieille aquarelle,
Ta lèvre est un velours que j’ai tant convoité

Entre autres.

J'aime moins l'emploi de ourdir et grimace.

Mais bon, l'ensemble reste de grande qualité.

   papipoete   
2/5/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
bonjour Davide
Bien sûr que l'on ne parle, ni n'écrit de la sorte aujourd'hui, mais dire à sa mie l'admiration, l'amour que l'on ressent pour elle, par l'entremise d'une BALLADE, a vous l'avouerez, plus d'allure qu'un SMS !
De plus, cette correspondance emploie le tutoiement, donc point de condescendance entre ces deux tourtereaux !
Une plume " pinceau " ici, qui joue avec les couleurs, le bruit des vagues et la douceur d'un déjeuner sur l'herbe .
Cette femme adorée que tout rappelle au héros esseulé, entendra-t-elle cette prière ? " viendras-tu me trouver au banc, sous la tonnelle " ?
NB en l'an 2019, de telles lignes désuètes mais si charmantes font aimer la poésie ; des alexandrins en habit de lumière, semblent colombes portant un ardent message !
Unique bémol au 6e vers ( je languis de ) ne dit-on pas " je me languis de " ?
Des vers tels " ta lèvre est un velours que j'ai tant convoité/j'ai rêvé de l'ourdir au feu d'une chandelle " ... c'est beau !
Le refrain de cette ballade est d'une douceur...

   Anonyme   
2/5/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
De belles images pour signifier le regret de cet amour enfui.
La nostalgie plane sur cette poésie aux superbes alexandrins.

Une construction toutefois me gêne un peu :
" Je languis de tes bras " dans cette expression , languir devient pronominal et j'opterais pour : Je me languis de tes bras (?)


Une lecture agréable.

   Vincente   
2/5/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
L'évocation façon vieille aquarelle est très harmonieuse, autant dans la qualité de l'écriture que dans les images qui se peignent dans notre esprit instantanément à la lecture.

L'intention semble principalement de décrire une jolie représentation, mais l'auteur ne se contente pas de dévoiler une aimable évocation, il s'y investit. Mais il y a quelques questions qui surviennent :
- l'exergue tout d'abord qui situe la scène en 1920
- pourtant l'emploi du "je" invite à penser que l'auteur en est contemporain...!!? Donc il se serait plutôt introduit dans la peau du narrateur et parlerait en son nom ?
- le personnage pourrait être un aïeul de l'auteur, dont la proximité affective aurait poussé à cette substitution ?

Désolé, mais ce flou m'a un peu dérangé. Pour me laisser porter et caresser par toute la beauté du poème, j'ai "besoin" d'y croire a minima.
D'autre part, au chapitre de mon humble dérangement, "le chant d'une hirondelle", est fait de petits cris saccadés, aigus, par trop chantant... alors cet emploi ne serait-il que dû à un besoin de rime avec un joli nom, c'est vrai que "hirondelle" est bien harmonieux phonétiquement ? Et puis, j'ai trouvé que la scansion avec une césure systématique à l'hémistiche avait un peu de monotonie.

Mes vers préférés, vraiment très beaux :
La mer d’Iroise a mis tes robes en dentelle,
Son écume a voilé le bleu de son miroir,
C’est au clair de tes yeux que j’irai la revoir,
Viendras-tu me trouver au banc, sous la tonnelle ?

   Cristale   
2/5/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
La ballade dite "primitive" est composée de trois strophes qui reprennent la structure métrique du huitain ababbccb, le dernier vers est répété pour faire le refrain.
Une forme classique très exigeante sur 3 rimes seulement habituellement écrite sur 8 ou 10 syllabes,
dont les strophes comprennent autant de vers que les vers ont de syllabes  : l’auteur a opté pour l’alexandrin ce qui n’est pas pour me déplaire et je me mets à rêver d’une grande ballade en alexandrins sur des strophes de douze vers (ababcccdeeed) suivies d’un renvoi de six ….je soupçonne Davide d’en être capable, mais je m’égare….
Consciente des difficultés et de la forme et du rythme je ne puis que dire bravo Davide pour cette "entrée" en classique sans faille !

« té-elle-oir » et voici que les rimes m’entraînent dans un paysage qui m’est cher ; les rives de l’Iroise, la mer et sa couleur turquoise, la plage, l’absence, les robes de dentelles, le banc, sous la tonnelle, mots doux dans le noir….Peut-être aurais-je écrit « lueur » à la place de « grimace ».

L’attente, l’espoir du retour de l’être aimé, tout m’appelle et me ravit comme un écho traversant le temps et l’espace de la poésie. Je me sens chez moi ici, là où finit la terre et où commencent les lignes du poète, pareilles au ressac des vagues déposant doucement sur le sable son écume de mots.

« Viendras-tu me trouver au banc, sous la tonnelle ? »
– Je viendrai te trouver au banc, sous la tonnelle
Entendre tes mots doux, ta ballade si belle.

Kénavo !

Cristale
Breizh, le 2 mai 1920

   Lebarde   
2/5/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Un sujet vieux comme le monde mais tellement bien écrit qu’il en paraîtrait presque nouveau et d’actualité.

Ce poème classique exemplaire dans la forme est magnifique . Les vers très harmonieux et délicats s’enchainent merveilleusement et sont d’une lecture facile et agréable .
J’aime bien le vers présenté en « ritournelle « pour clôturer les strophes .
J’apprécie beaucoup et j’en redemande .

Merci

   Mokhtar   
2/5/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Parmi les vieilles formes de versification classique, la villanelle est une des seules à ne pas me sembler trop surannée, pour peu que l'auteur se sorte avec habileté des exigences en matière de rime.

C'est la cas ici pour ce joli poème sur fonds d'amour nostalgique un peu manqué.

Sur les détails d'écriture, en plus de ce qui a été remarqué par Hananke, j'aurais bien vu "de l'" devant hirondelle. Et pourquoi pas substituer un "rejoindre" au "trouver" dans le vers répété (en supprimant la virgule.

Il n'en demeure pas moins que j'ai pris plaisir à la lecture de ce poème bien inspiré.

   Anonyme   
2/5/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Davide,

La villanelle est l’ancêtre de la chanson. Pour apprécier ce poème il faut donc accepter de jouer le jeu, de remonter quelques siècles de forme et de style. Nous nous y sommes amusés aussi en forum, Miguel et moi, dans une certaine pastourelle.
Pastourelle Miguel-FrenchKiss

A partit de là, a-t-on vraiment le droit d’être contrarié par la brise d’un été, loin de toi mon cœur semble s’être arrêté, je languis de tes bras, viendras-tu me trouver au banc sous la tonnelle (elle en a vu celle-là), le velours d’une lèvre… Bref... La copie rendue est parfaite s’il s’agissait de faire souffler le vent des bergeries anciennes, mais j’avoue que j’attends un peu plus de quelques auteurs du site, dont vous faites partie. Compiler tous les poncifs de ce que fut le langage amoureux de la Renaissance peut être un jeu amusant, mais sous votre plume exigeante, je n’y vois pas vraiment de mérite. Les poncifs amoureux sont si nombreux qu’on pourrait écrire des villanelles à l’infini.

La versification est impeccable, l’ampleur des alexandrins montre une maîtrise de ce vers, mais votre choix d’auteur ne me convainc pas. De vous j’attendais une respiration différente des jeux de l’amour et du hasard. Ce qui était « charmant » il y a cinq siècles est devenu lieux communs en les traversant jusqu’à nous.
Il me semble toutefois difficile dans mon échelle de notation, d’estimer que votre talent exprimé ici vaudrait moins que Beaucoup.

Cordialement

FrenchKiss
marin plutôt que berger

   Bidis   
2/5/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
J'adore.
On voudrait pouvoir dire ces choses, comme l'auteur ici, à une personne aimée. C'est empli de sentiments tendres et nostalgiques, un peu désespérés peut-être ou c'est moi qui lis ces vers au travers le prisme d'une certaine tristesse. En tout cas, le style est tout de délicatesse et d'élan poétique et empreint d'un beau rythme qui berce l'âme.
Grand talent.
Passionnément pour : "La grimace incertaine éclairant ta beauté"...

   senglar   
2/5/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Davide,


Joli poème d'amour nostalgique au ton mesuré, parfaitement maîtrisé. L'auteur rêve à rebours compté là où il décidé de rêver et l'on s'alanguit soi-même à ce rêve discrètement niellé dans une complicité, un accompagnement attendris, mâtinés, oh ! très légèrement, comme d'un nuage de lait dans un thé subtilement parfumé, d'un voyeurisme de bon aloi, pensif, les yeux mi-clos, la narine réceptive car ici tout se voit intimement mais en même temps tout se hume, tout se sent. En un mot cette scène rêvée, magnifiée par la mémoire, vécue comme au présent, se ressent. La force de cette poésie vaut ainsi par cette présence diffuse qui s'impose naturellement au lecteur.

Une petite remarque qui vaut ce qu'elle vaut :
"La mer d'Iroise a mis tes robes en dentelle"
derrière "mettre... en..." on s'attend à voir 'mettre en... pièces' d'où une impression de dentelle déchirée (Ce qui marcherait d'ailleurs très bien avec l'écume de la mer) mais je ne crois pas que ce soit le cas.
Pourquoi pas :
"La mer d'Iroise a mis tes robes de dentelle"
? :)
il est vrai qu'il y a "de" au vers suivant...

Je ne citerai pas de nombreux vers magnifiques qui m'ont ravi à la lecture de cette poésie. Vais aller voir si d'autres l'ont fait tiens, je suis sûr qu'ils n'y auront pas manqué :)))


senglar

   TheDreamer   
3/5/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Respect de la forme. Forme d'autrefois pour dire le tendre. Ici, l'expression des sentiments est pleine d'afféteries. On trouve quelque chose de suranné dans maintes formulations. Sans doute le style l'exige-t-il quelque peu.

Je retiens quelques vers en particulier :

"Les blés d'automne ont l'or d'une vieille aquarelle".

"La mer d’Iroise a mis tes robes en dentelle,
Son écume a voilé le bleu de son miroir,
C’est au clair de tes yeux que j’irai la revoir".

"Et s’il n’est plus, un jour, de mots doux dans le noir,
Et s’il n’est plus d’amour qui ne sache émouvoir".

Merci.

   Davide   
3/5/2019

   Lulu   
3/5/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Davide,

J'ai vraiment beaucoup aimé ce poème.

Je ne connaissais pas les vers de "villanelle"... Merci !

J'ai à la fois apprécié le rythme, classique, certes, mais surtout poétique avec des rimes et un refrain qui met en perspective l'espoir et le jour d'une tonnelle fleurie si visuelle.

Ce refrain, doux et léger, me semble être une invitation tendre et poétique. Etre juste là, sous la tonnelle, dans le souvenir et l'avenir paraît à la fois simple et essentiel.

Pour moi, cette forme me semble toujours d'actualité. Ecrire dans cette forme en 2019 est juste un cadeau. Je crois que l'écriture n'a pas d'âge vraiment - sentiment tout personnel.

Je suis d'autant plus touchée que la mer d'Iroise est juste mon petit paradis sur Terre ! Je connais bien ces rives turquoises évoquées, et suis si touchée qu'elle ait pu vous inspirer ces si beaux mots.

Si je devais émettre un bémol, il serait infime : ce serait peut-être l'expression au singulier de "Ta lèvre". J'aurais préféré un pluriel "Tes lèvres". Mais c'est marginal. Le registre d'ensemble est superbe.

Comme d'autres, j'ai beaucoup aimé ce vers : "La grimace incertaine éclairant ta beauté"

Merci d'avoir partagé cette belle composition !

Au plaisir de vous relire.

   jfmoods   
5/5/2019
Un poème, c'est d'abord une musique. Le charme particulier qui émane de celui-ci n'est pas étranger au jeu des assonances (é, è) et des allitérations (d, t).

Un poème, c'est ensuite un canevas. Le jeu croisé, puis embrassé, des rimes masculines et féminines épouse ici les contours d'une dualité perdue, souligne la résurrection amoureuse à l'oeuvre.

Un poème, c'est enfin une histoire. Ici, le crépuscule ("la nuit se constelle", "la blondeur du soir", "au feu d’une chandelle") réactive le souvenir de l'Aimée. Le paysage côtier ("la rive", "la plage", "La mer d’Iroise") ouvre un horizon d'attente rendu poignant par l'anaphore qui clôt les 3 huitains ("Viendras-tu me trouver au banc, sous la tonnelle ?").

Merci pour ce partage !

   Miguel   
5/5/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Des vers d'une grâce touchante, d'une grande beauté. Un romantisme frémissant en même temps que contenu dans une sorte de pudeur digne. Il y a là quelque chose d'authentique qui parle au coeur.

   Quidonc   
14/5/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Il n'est jamais trop tard pour exprimer son émoi et de l'émoi il y en a sous la tonnelle fleurie. On se laisse bercer de nostalgie sous l'éclairage d'un amour de jeunesse, de l'Amour de jeunesse.
Et on attend le soir assis le banc de nos premières amours.
Mais l'horloge tourne et il est temps de rentrer .

Merci pour cette très belle et rafraîchissante lecture

Quidonc


Oniris Copyright © 2007-2023