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Poésie libre
Davide : Papa
 Publié le 23/03/20  -  13 commentaires  -  1189 caractères  -  335 lectures    Autres textes du même auteur

Une musique, des souvenirs…
Yann Tiersen – Comptine d'un autre été : L'après-midi


Papa



Dans la fanfare pourpre
De nos rires tout chauds,
Nous avons savouré
Le bonheur confiture
Aux fraises des collines.

Dans nos âmes fertiles
Où grelottent les pluies
Et les mauves avrils,
Nos gestes crépuscules
Ont fait naître une rose.

Au preux d’humbles hivers,
Nous avons déroulé
Les pelotes du vent
Pour réchauffer le feu
Des Noëls triomphants.

Sur tes paumes vert tendre
Ont ruisselé mes jours,
Mon amour hémophile
Et tout le temps perdu
À rougir de pudeur.

Que de ciels ont couru
Dans nos yeux terre d’ombre
Avant que les ronciers
N’écorchent les frissons
Des marelles d’ardoise !

Désormais, sur nos nuits,
Je recouds l’édredon
D’étoiles en velours
Pour couver notre amour
À mémoire de forme.

Qu’importent les naufrages
Et les ports de salut,
J’écume le safran
D’un flocon de lumière
Et le porte en ton cœur.

Je te cueille l’azur
D’un solstice d’été,
Un bouquet de pour toi,
Des je t’aime à foison,
Des toujours éternels…


 
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   Anonyme   
5/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une très belle déclaration d'amour. Un poème enchanteur tant les trouvailles y sont légion. J'aurais du mal à n'extraire que quelques vers ; c'est l'ensemble qu me charme... Mais je suis particulièrement fan des " gestes crépuscules" , des " pelotes du vent" ou des " yeux terre d'ombre".
Merci pour ce partage.

   Pouet   
10/3/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bjr,

eh bien c'est magnifique, quoi.

Je ne pense pas avoir grand chose à dire de plus.

Très imagé, très inspiré, très sensible, très bien écrit, très émouvant.
Bref que du très et je ne force pas le trait.

Je ne sais pas si c'est ma strophe préférée, mais j'ai envie de citer celle-ci:

Désormais, sur nos nuits,
Je recouds l’édredon
D’étoiles en velours
Pour couver notre amour
À mémoire de forme.

Pouet, testeur de matelas Tempur.

Bravo.

   apierre   
23/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Sous nos yeux ébahis ,de très belles images poétiques tout au long de ce poème très réussi. Elles sont nombreuses, j'ai particulièrement aimé "le bonheur confiture aux fraises des collines","avant que les ronciers n'écorchent les frissons des marelles d'ardoise ","notre amour à mémoire de forme".Bravo et merci pour la lecture !

   papipoete   
24/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour davide
on ne peut pas compter le nombre de mots que l'on dédie à Maman, mais ceux à Papa sont bien rares à mon humble avis !
et de façon pas du tout " prosaïque ", l'auteur déroule des écharpes de mots, ouvre des tas de pots de confiture, et dessine des poèmes 8 en tout pour cet homme qui compte tant pour lui !
NB je crois comprendre que ce texte n'est pas posthume, aussi je songe que ce Papa a de la chance, de se voir encensé de la sorte par son enfant ! ( même devenu grand )
la dernière strophe monte comme un cantique profane, et me fait douter de l'ile où vit ce père... sur Terre ou un peu plus haut...?
EDIT je n'avais pas vu la vidéo ! comme c'est beau !

   Corto   
23/3/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Magnifique.
Ma première réaction: 'comment peut-on écrire ainsi ?'
Chaque strophe est une pépite.

La video qui accompagne ce poème est également superbe.

Une tonne d'applaudissements pour l'auteur.

Corto ébloui.

   BernardG   
23/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour,

Je me suis laissé porté par la musique des mots sans en chercher la signification précise.....La finalité et le ressenti appartiennent à l'auteur; il n'empêche que la tendresse qui sous-tend ce travail est palpable et imprègne tout ce poème.

Bien à vous

Bernard G.

   Vincente   
23/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je suis débordé par un ressenti assez ambivalent.
D'abord il y a cet afflux d'images, abondantes, riches, d'une poésie fournie.
Ensuite, il y a l'intention exacerbée de déclarer une passion quasi fusionnelle envers ce "Papa" qui n'est nommé que dans le titre, comme si dans le texte, dans le parcours de vie, la filiation avait ceci d'évident qu'elle s'affirmait dans l'implicite. Toutes les évocations, elles, chantent par ellipses la relation père/fils (à la suite du petit film d'animation avec le délicat morceau de piano ; une très invitante introduction). Le lecteur convié à cette confidence, fondu dans leur intimité, ne peut qu'être ému par tant de connivence.
Et puis il y a ce débordement de tendresse, qui sous le verbe généreux, inspiré, se dit dans l'indirect, au travers des interlignes et dans la pudique "dissimulation" métaphorique. Le surréalisme des associations venant accroître cette impression.
Quant à ces quintils libres, ils offrent une scansion bien agréable dans une écriture très maîtrisée.

Tout cela déclare un sentiment très fort et une volonté attentionnée de chanter de pleine écriture l'amour envers ce "Papa".
Je tiens à citer mes deux strophes préférées, elles sont non seulement très inspirées mais aussi très réussies dans leur formulation.

" Dans la fanfare pourpre
De nos rires tout chauds,
Nous avons savouré
Le bonheur confiture
Aux fraises des collines.
"

Et :

" Que de ciels ont couru
Dans nos yeux terre d’ombre
Avant que les ronciers
N’écorchent les frissons
Des marelles d’ardoise !
"

Et puis ces vers :

" Sur tes paumes vert tendre
Ont ruisselé mes jours,
Mon amour hémophile
"

Je parlais de l'ambivalence de mon ressenti, il me pousse à un relatif embarras. Car cette force, cette richesse, cette maîtrise de l'expression ne m'a, paradoxalement, pas porté à l'assentiment total ; pourtant tout y était dans la démarche.
Il me semble, mais c'est très personnel, qu'il y a du "trop" à plusieurs niveaux.

Tout d'abord, sûrement, et ce serait pourtant aussi de là que viendrait la beauté du geste, je crois qu'il y a trop d'envie ; il y a tant d'envie qu'il a été difficile de refréner l'expression au moment de l'écriture. Comme si le premier geste s'était tant excité, dans une sorte d'emphase, que le second n'avait suffisamment pu le maîtriser.
Ensuite, certaines images m'ont un peu dérangé. Je n'ai pas compris le "pour couver notre amour" dans une relation père/fils. Et le "à mémoire de forme", une expression que j'ai reçue comme toute droit sortie d'un document technique, et le clin d'œil des "ports salut" d'une marque de fromage, bien triviale. Deux expressions qui m'ont sorti du champ onirique très accompli dans tout le reste du poème.

Je trouve qu'il y a un trop en longueur pour cet épanchement ; peut-être cinq ou six strophes auraient permis d'accentuer encore la tension émotionnelle.
Et pour finir, je trouve que les trois derniers vers, bien que très touchants, appuient encore cette sorte d'emphase.

Reste le principal qui offre dans la belle écriture un formidable cri du cœur, une bien belle déclaration.

   Mokhtar   
24/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Après une première lecture, j’ai écouté la musique, puis j’ai relu.
C’est fou comme cette comptine au piano, magnifique et dépouillée, peut conditionner le lecteur, le prédisposer à la poésie légère, en survol, et à l’émotion.

J’ai été conquis des la première strophe par la finesse de ce poème. « dérouler les pelotes du vent » : superbe. Texte sans doute très personnel, mais exprimé comme en recul, avec pudeur. Avec des séquences souvenirs belles comme un cristal que l’on manie avec précaution et délicatesse.

Belle réussite, malgré les rares anicroches justement relevées par Vincente. (port salut : volontaire ou coïncidence involontaire ?).

Merci pour cet excellent moment de poésie.

   Hiraeth   
24/3/2020
 a aimé ce texte 
Bien
J'aime bien les dimensions cosmiques de ce poème nostalgique et joyeux, où le papa, tout en gardant une part d'humanité simple, se voit mythifié et prend des allures de divinité mère (hihi), gaïaesque : "Sur tes paumes vert tendre / Ont ruisselé mes jours". L'image me fait penser aux portraits de Giuseppe Arcimboldo, qui ne me parlent pas particulièrement, mais qui réussissent quand même à me faire plisser les sourcils par leur étrangeté.

"Bonheur confiture", "gestes crépuscules", "papillon comète" dans le précédent... Si un jour vous veniez à être célèbre et étudié, nul doute qu'on verrait naître une thèse sur votre penchant pour les noms composés.

Vous êtes un vrai poète, nul doute là dessus, et qui plus est intelligent, ça se voit. Mais ici j'aurais malheureusement les mêmes réserves que la dernière fois : c'est too much, trop précieux, ça manque de simplicité, on dirait que vous vous regardez écrire dans votre quête effrénée du beau vers à grands coups de synesthésie et de personnification, qui tend d'ailleurs à éclipser l'objet réel du texte, plus un prétexte qu'autre chose. C'est le cas ceci dit de tous les bons poètes, et la preuve qu'ils ne sont guère plus que des vampires esthétiques. Certains sont juste plus doués que d'autres pour le cacher.

Je vous reproche donc, en un sens, de ne pas être assez bon pour cacher que vous êtes très bon.

   Castelmore   
25/3/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Davide

La profusion d’images, de métaphores et l’emphase de l’écriture que vous nous proposez dans ce poème finissent par étouffer le lecteur que je suis.

Corto écrit
« Chaque strophe est une pépite »
Oui! cent fois oui !!

Mais lorsque je vais dans une pâtisserie je n’achète pas tous les gâteaux ... et je n’inonde pas celui que je mange de crème ...

Je suis plus goumet que gourmand .

Une autre chose me gêne dans ce texte :
il déborde de « je », associés à quelques « nous »
Mais aucune mention de « tu »

Le père n’apparaît nulle part autrement que dans une fusion avec le fils ou pire comme un sujet sur lequel le fils exerce sa prééminence ...

D’autant qu’il était simple, si cela avait été votre intention, de faire autrement, notamment dans les premières strophes, celles de la petite enfance ... si vous me permettez ces suggestions :

Dans la fanfare pourpre
De nos rires tout chauds,
Tu m’apprends le partage
Du bonheur confiture...

Dans nos âmes fertiles
Où grelottent les pluies
Et les mauves avrils,
Tes gestes crépuscules
Font renaître les roses.

Au preux d’humbles hivers,
Tu déroules pour moi ( pour nous )
Les pelotes du vent ...
Pour réchauffer le feu
Des Noëls triomphants.

( l’emploi du présent au lieu du passé composé renforcerait de plus la prégnance de ces événements sur le narrateur)

En l’état du texte, cette omniprésence du narrateur me semble donner une coloration narcissique à cette relation filiale.

Le bouquet de la dernière strophe est magnifique, mais mon impression d’ensemble reste très mitigée.

   emilia   
25/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une belle réminiscence pour évoquer un père et les instants partagés et « savourés » à travers cinq quatrains : « nos rires, le bonheur confiture, nos âmes fertiles et nos gestes crépuscules, des noëls triomphants… », un regret du « temps perdu » par « pudeur », du temps qui s’est écoulé et auquel a succédé « les ronciers »… Puis le poème bascule à partir de l’adverbe de temps «Désormais », laissant entendre un temps qui n’est plus quand le « nous » cède la place au « je » dans les trois derniers quatrains, il n’existe alors plus que « notre amour à mémoire de forme », « un flocon de lumière porté en ton cœur » pour s’achever , semble-t-il sur un recueillement avec le bouquet cueilli « pour toi » et cette dernière déclaration « d’amour éternel »…

   STEPHANIE90   
29/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,

de sublimes vers pour un "papa" chéri. Trop sublime peut-être ou peut-être pas. Mais la poésie est bien là et c'est le principal. Bravo !!!

"Désormais, sur nos nuits,
Je recouds l’édredon
D’étoiles en velours
Pour couver notre amour
À mémoire de forme."

Merci pour ces mots et tant pis pour les naufrages tant qu'il y a des ports de salut...
Mes amitiés poétiques,

Stéphanie

   Davide   
12/7/2020


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