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Poésie contemporaine
Dian : Couleurs
 Publié le 15/10/24  -  12 commentaires  -  3335 caractères  -  91 lectures    Autres textes du même auteur

Sept sonnets de sept pieds sur la couleur, dans l'ordre : Noir, Bleu, Rouge, Violet, Vert, Jaune, Blanc. Cette série correspond aux couleurs utilisées dans l'héraldique (l'orange étant une variante du jaune).


Couleurs



Ô Noir mangeur de couleurs !
Obscurité des vieux temples
Asphalte des voies ferrées
Qui traversent les saisons

Abandon des vieilles mines
Où rêvent les chariots morts
Écurie des chevaux d'ombre
Oppression des grandes forges !

Coffres ancestraux baignés
D'une lumière de cale
Éventrée dans les bas-fonds

Mystère du Noir total
Cocon des mille bouddhas
Ô Noir où surgit le Blanc !



Bleu des sommeils infinis
Paradisier des atolls
Outremer des Antarctique
Et des brises pacifiques

Bleu des forêts sous-marines
Bleu des épaisseurs liquides
Vides incommensurables
Qui dévorent la raison

Turquoise des jours d'été
Quand l'aube a levé son camp
Cobalt des matins d'hiver

Bleu des sonorités larges
Au plus profond du silence
Bleu des stratosphères calmes



Rouge des fleurs de passion
Qui blessent l'entrée du bois
Dans les îles écarlates
Où palpite un dieu vermeil !

Rouge carmin des cerises
Innombrables de l'été
Rouge des lèvres de fée
Qu'humecte un minuit sanglant

Rouge des ferments – des vins
Rouge des boucles d'oreilles
Qui scintillent dans les vignes

Rouge des Colorado
Mélancoliques et tièdes
Qu'assombrit le vol de l'aigle



Violet des météorites
Irradiant les continents
Violet des ciels péruviens
Qu'ouvrent les observatoires

Violet des basaltes mous
Que vomit le mont sacré
Lorsque la Lune et Vénus
Inondent le firmament

Violet des teintures chaudes
Et des brûlures chimiques
Violet des mathématiques

Violet des fleurs surannées
Qui parsèment la lisière
D'un bois qu'on a déjà vu



Vert élixir des couleurs !
Sourire des eaux captives
Où dorment les soleils glauques
À l'abri d'Eldorado

Mousses des temples de ruines
Des cavernes et des trolls
Trésors sans nom des rivières
Fréquentées par les enfants

Vérité des sapins mornes
Entre le ciel et la terre
Vérité des roseaux clairs

Vérité des frondaisons
Lorsqu'avec un bruit sourd craque
Le mouvement des forêts



Jaune sucré des bananes
Jaune coupant des savanes
Canaries réverbérant
La lumière des citrons

Jaune rayé des grands fauves
Qui marchent sur les pépites
Ignorées des voyageurs
Sombrés dans l'or des déserts

Jaune hermétique de Chine
Où les calmes gongs de cuivre
Résonnent à travers l'air

Jaune sacré de l'éclair
Jaune étrange de la Mort
Tapie dans l’œil du serpent



Blanc des neiges éternelles
Aux secrets fantomatiques
Blanc des baleines polaires
Qui batifolent en paix

Blanc des platanes coupés
Dans les moiteurs accablantes
Blanc des mains que vous prenez
Par un jour de ciel couvert

Blanc des crabes et des nacres
D'argent connus des sirènes
Blanc léger des os de seiche

Blanc des arches de Noé
Qui s'ouvrent à l'infini
Blanc tonnant des cataractes


 
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   Lebarde   
4/10/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
L’exergue annonce les "couleurs" : 7 sonnets (à vers ) de 7 pieds sur chacune des couleurs Noir, Bleu, Rouge, Violet, Vert, Jaune, Blanc. …Les choses sont clairement posées … oui mais assez mal respectées:

Un sonnet c’est deux quatrains et deux tercets construits sur des rimes codifiées (ABBA ABBA CCD EED par exemple) ce qui n’est pas le cas ici.
Les Vers de 7 syllabes (pieds) annoncés, en ont parfois 8 et même 9, avec la prise en compte oubliée des diérèses.

En continuant sur la prosodie on pourra regretter :
Les rimes totalement ignorées et le non-respect de l’alternance M/F,
Quelques e non élidés et hiatus,
La ponctuation aléatoire,
Les phrases trop courtes et l’absence fréquente de verbes pouvant conduire à une syntaxe difficile,
Les répétions nombreuses notamment des couleurs en tête de vers qui alourdissent le propos.

Autant d'imperfections qui sont incompatibles avec la catégorie néo-classique revendiquée.

Sur le fond l’idée n’est pas mauvaise, sans toutefois être originale mais l’objectif ambitieux consistant à évoquer les 7 couleurs héraldiques dans un même texte conduit immanquablement à une longueur de poème que je trouve excessive , d’autant que les images sont parfois « ébouriffées » et le propos est souvent superficiels.

Sans doute faut-il reconnaitre beaucoup de bonnes intentions et la volonté de bien faire et à coup sûr un réel potentiel qui cependant ont besoin de s’affirmer par une meilleure maitrise des techniques poétiques.
Dans l’état, j’ai du mal à me laisser emporter par ce poème et je reste assez réservé.
Désolé.
En EL
Lebarde

   Cyrill   
12/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Contrairement à d’autres poèmes déjà lus ici qui déclinent les couleurs, je n’ai pas eu ici l’impression d’un exercice, du moins il y a dépassement de celui-ci. Ce texte est inspiré de bout en bout. Je vois les couleurs comme sur la palette d’un peintre halluciné et chacune d’elle est l’occasion d’images et d’émotions. C’est un festival parfois psychédélique qui emmène le lecteur en lui donnant le tournis dans plusieurs états de conscience modifiés, où temps, espace, sens et je ne sais quoi d’autre qui ressemble à s’y méprendre à de la poésie sont mêlés. Que demande le peuple ?!
Je pourrais regretter que vous ayez tenu à respecter une forme rimée au début, mais il semble finalement que vous vous en éloigniez et tant mieux. Si les rimes sont présentes au début, elles s’effacent ensuite sans qu’on y prenne garde. Le rythme de 7 pieds me fait l'effet d'un galop, je ne sais pourquoi, toujours est-il qu'il m'emporte.
Bravo et merci pour la lecture réjouissante.

   Ornicar   
12/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Ma première réaction, d'instinct, n'est pas très favorable. Dieu, que c'est long ! Beaucoup trop long ! Ma seconde, réflexion faite, est plus accueillante, plus apaisée, comme si une certaine magie (noire ?) avait opéré en moi.
Sur une thématique qui n'est pas nouvelle, celle de la déclinaison des couleurs, celle-ci, bien que parfois inégale à mes yeux, me semble particulièrement inspirée et fait preuve de rythme, de caractère. Le recours aux nombreux vers nominaux (sans verbe) et le choix d'une métrique courte donnent à ce texte de l'impact, un coté "halluciné" faisant parfois naître de lointaines réminiscences de voyelles rimbaldiennes. Il y a dans ce poème "haut en couleurs" quelquechose de l'ordre de la voyance et de l'ivresse. En tant que lecteur, j'ai parfois l'impression de me trouver dans un état second.

Peut-être faudrait-il resserrer le format (1 quatrain + 1 tercet par couleur) et ne conserver que les meilleures images.
Par exemple, pour ne prendre que la couleur rouge, je garderai le premier quatrain et le dernier tercet. Loin de toute platitude, qu'elles sont diablement évocatrices et mystérieuses - et donc attirantes et désirables - ces "îles écarlates où palpite un dieu vermeil". De même, ces "colorados mélancoliques et tièdes" où rien qu'en imagination, mon âme de lecteur ou de rêveur aime plonger et se perdre.
Une belle invitation au voyage immobile. Le tout, sans prise de substances illicites.

   Dameer   
15/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Hello Dian,

Première lecture, j’aime beaucoup ! Si l’idée de départ est relativement simple, le rendu est hypnotique et onirique.

A la 2ème lecture je sens plusieurs petites faiblesses :
Certaines couleurs se prêtent mieux aux variations, notamment le bleu (outremer, turquoise, cobalt) et le rouge (écarlate, carmin, sanglant, vermeil ? qui évoque vermillon). A mon avis, Jaune aurait pu être plus diversifié : citron, doré, fauve, ocre, or, paille, safran, serin, topaze.

Parmi les images associées aux couleurs, l’Afrique est la grande oubliée du Noir !

Et toutes les propositions ne se valent pas : ce poème est comme un marché coloré sur lequel on vient faire… son marché !
Parmi les images que je retiens, en fonction de mon propre vécu (l’Afrique, les îles, les plages, l’Outremer), ou des visions que j’ai dans la tête (Colorado) :
- Asphalte des voies ferrées
Qui traversent les saisons
- Ô Noir où surgit le Blanc !
- Bleu des sommeils infinis
Paradisier des atolls
- Bleu des forêts sous-marines
Bleu des épaisseurs liquides
- Rouge des fleurs de passion
Qui blessent l'entrée du bois
Dans les îles écarlates
- Rouge carmin des cerises
- Rouge des Colorado
Mélancoliques et tièdes
Qu'assombrit le vol de l'aigle
- Violet des fleurs surannées
Qui parsèment la lisière
D'un bois qu'on a déjà vu
- Mousses des temples de ruines
- Vérité des frondaisons
Lorsqu'avec un bruit sourd craque
Le mouvement des forêts
- Jaune sucré des bananes
- Jaune rayé des grands fauves
- Jaune étrange de la Mort
Tapie dans l’œil du serpent
- Blanc léger des os de seiche
- Blanc tonnant des cataractes

   Robot   
15/10/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime bien
Je suis disons mitigé sur ce poème. S'il a la forme annoncée d'un sonnet, (2 quatrains 2 tercets) il n'en respecte pas les règles et de loin.
J'aurais pu accepter quelques écarts avec les règles, mais là c'est trop de divergences. Donc j'ai l'impression d'une "tromperie sur la marchandise". Comme si au restaurant om me proposait au menu une choucroute royale servie avec du vin ordinaire et sans petit-salé.

Sur le fond j'avoue avoir globalement apprécié la déclinaison de ces couleurs, bien que je regrette l'abondance des paragraphes.
Faire plus court aurait permis de valoriser les images les plus signifiantes par rapport à celle moins évocatrices.

Mais c'est cependant un bon ouvrage.

   Catelena   
15/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Au festival des couleurs, me voilà conviée.

La palette se décline en images envoûtantes qu'il faut parfois apprivoiser.
Parfois aussi, il faut accepter de se laisser emporter...

Au final, un beau bouquet psychédélique qui nécessite, me semble-t-il, de resserrer quelques lacets en élaguant le superflu. Ce qui concéderait à la lecture une hardiesse plus entraînante encore.

Au final, encore, c'est une belle envolée inspirée au pays d'un arc-en-ciel qui aurait pendu l'ogre noir et son sosie blanc à ses (longues, très longues) cordes.


Mon rouge préféré :
"Rouge des lèvres de fée
Qu'humecte un minuit sanglant"


Bravo, Dian, et merci pour le partage.



Cat

   papipoete   
15/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour Dian
Je serais tenté, après avoir lu votre première parution onirienne, de dire " ce n'est pas du Dian ", tant ce poème inaugural nous avait stupéfait, avec ses mots inventés !
Ici, c'est tout le contraire, en voyant un vocabulaire certes soigné, mais que tout francophone put utiliser!
Trouver un thème, à travers toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, était gageure que vous avez tenue, mais.....la longueur du texte ressemble davantage à celle d'une nouvelle, et peut rebuter le moindre lecteur.
NB ma strophe parmi celles de toutes ces soeurs sonnettiques, est
VERT
avec ses
" mousses des temples de ruine... " où je me revois Enfant, ou bien mes petits-enfants "
Techniquement, je songerais que vous avez adopté, comment dire... une façon " dianesque " pour construire vos sonnets ?
bien que vos vers mesurent régulièrement 7 pieds,
- rimes fausses ; masculin/féminin ; singulier/pluriel
parsèment votre oeuvre .
- vous ponctuez de manière aléatoire ( points d'exclamation puis plus rien )
Je salue néanmoins le travail recherché, autour de cette palette multicolore !

   Roxanne   
15/10/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
Bonjour Dian

S'imposer une forme sans en respecter les critères n'a pas grand intérêt à mon sens. Une poésie libre sous la contrainte de la suite héraldique des couleurs aurait suffit puisque chaque sonnet n'a pas d'autre unité apparente du point de vue des images.
Je me perds un peu dans l'énumération des représentations symboliques personnelles que vous livrez sous le martellement des répétitions des termes de couleurs qui semblent volontaire.

C'est dommage car dans le fond le texte est d'une grande richesse et de nombreuses images poétiques ne demandent qu'à être développées.

Roxanne

   Provencao   
15/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Dian

S'ouvrir à l'infini.....joli secret de couleurs, raffinement... parfaire la beauté du monde à porter la sculpture des mystères et à conserver ouvert le joli ciel halé de l'arc-en-ciel.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Hiraeth   
15/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Des sonnets irréguliers mais non dénués d'intérêt. J'ai aimé me laisser prendre par la fantaisie de ce poème, qui m'a donné parfois l'impression d'avoir été composé en écriture automatique.

Un texte qui se lit plus facilement qu'on ne le croit malgré sa longueur. Mais je trouve la fin trop abrupte et anecdotique, elle aurait gagnée à être peaufinée.

   MarieL   
15/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Un bouquet de couleurs offert par une main amoureuse des images.

Belles références à un monde varié et qui semble sans limite.

Le final est tout à fait superbe.

   Eskisse   
15/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Dian,

Exemple de pure poésie.
" Rouge des fleurs de passion
Qui blessent l'entrée du bois"
Le rythme a un côté incantatoire. Les images sont réussies, semblent aller par associations personnelles :
"Blanc des platanes coupés
Dans les moiteurs accablantes
Blanc des mains que vous prenez
Par un jour de ciel couvert"
Cette dernière image des mains blanches que l'on prend laisse champ libre à l'imagination du lecteur.
Peu importe alors l'oubli de la contrainte tant qu'il y a poésie.


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