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Anonyme
5/4/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour,
Je me lance à la première lecture, excusez-moi, c'est risqué. Ce poème ne peut me laisser indifférente. Mes remarques, en vrac : la différence de rythme dans les différents paragraphes me gêne un peu : Le premier claque, choque (j'ai apprécié), les suivants sont plus calmes, moins percutants, moins jeux avec les mots, plus avec les idées, peut-être. Ensuite j'ai remarqué l'intervention du "je", on peut apprécier ou pas. Voir ce "je" comme un élément du tableau, une sorte de zoom, ou trouver qu'il n'est pas indispensable, que l’ensemble est assez percutant, explicite, poétique. J'hésite. Ensuite la question de la ponctuation. Celle-ci me paraît "à minima", il me semble en manquer ou il y en avoir trop. L'exergue m'a fait sourire : cette narratrice aurait plus de 100 ans. Merci de ce partage et bravo. Éclaircie |
Corto
15/4/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Elle est lourde de souvenirs cette "Mémoire, mémoire": des souvenirs collectifs, ceux de l'humanité présente, ceux qui font le ressenti d'aujourd'hui. Et pourtant ce refrain "Trop vite" ne les renie pas mais fait écho au vécu, souvent douloureux, lourd à porter.
Je vois comme un parfum de désespoir "Homère et Socrate sont à la traîne / Où sont les sciences des sociétés humaines ?" conforté par "Hantés et maudits à nouveau / Par l'indifférence / Car tout va trop vite". "la grande marche des coquelicots accomplira notre Destin" fait un beau final à sens multiples. J'ai apprécié la finesse et la richesse du style, l'amplitude de la pensée qui porte ce poème. Je peux même dire que j'en ai été impressionné. Bravo Dolybela. |
ANIMAL
15/4/2021
a aimé ce texte
Passionnément
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Bravo pour ce poème magnifique et clairvoyant. Ces strophes pleines de morts et de déliquescence de l'âme donnent une atmosphère apocalyptique mais si réaliste.
Je relève notamment, bien que tout le poème me séduise par sa noirceur, comme un cri d'alarme alors qu'il est déjà trop tard : "Nous marchons sur des morts Et ne pensons plus" "Où sont les sciences des sociétés humaines ?" "Chute des chiffres et chute des hommes Chute de Dieu" *Mémoire, mémoire Quand tu te déchires Tu laisses entrevoir des souvenirs Qui ne sont pas les miens" Un texte au goût de cendres qui ne peut laisser indifférent. |
papipoete
15/4/2021
a aimé ce texte
Bien
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bonjour Dolybela
Il peut se passer bien des choses, en si peu de temps... du bonheur d'être né et vivre, connaître l'essor... de souffrir et trop jeune être mort... Le progrès prendre le dessus sur l'esclavage, la domination d'un moustachu au pinceau... l'emprise du patriarche sur une famille, l'écrasement de l'épouse par son mari... Tous ces morts que la terre engloutît, que la marée avala... la tête pleine de ces cauchemars devenus réalité... NB un tableau si noir, qu'il faudrait des boîtes de craie pour le recouvrir ! le cerveau de l'héroïne n'est plein que de chair broyée, de pleurs et gémissements, de bras levé dans ce " Heil ! ", un vrai champ de l'apocalypse... Faut-il être désespéré pour ne voir que noir, n'entendre que le cri des corbeaux et le bruit lugubre de la " faucheuse " infatigable... Un texte à ne pas mettre sous tous les yeux, en particulier ceux de celui qui se bat pour guérir... ( en ces temps... ) |
Anonyme
15/4/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Dolybela, bonjour
Ceux qui sont « tombés » continueront à vivre par nos souvenirs. Mais qui se souvient vraiment de tous ces corps suppliciés qui dorment en dessous et sur lesquels le temps a passé, étendant sur eux son gris linceul d’oubli ? Que reste-t-il à présent de tout cela ? Rien que de la poésie, tout au plus. « Nous marchons sur des morts Et ne pensons plus » Merci d’entretenir par la poésie, le souvenir de ces « sacrifiés » pour notre liberté à tous… dream |
Provencao
15/4/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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" Des larmes pour toi
Fier et si sérieux Dans ton uniforme de soldat Pour ta tête défaite Sur la poitrine de ton frère Trop vite Le rythme mystique du Boléro Souffle sur les chants de coquelicots La balle, la violence, la puissance" Mon préféré. J'ai beaucoup aimé cet esprit de sacrifice, qui dicte l’existence d’ hommes, dont il dénonce l'honneur, l'honneur d’une hardiesse capable d'aborder le risque de son propre épuisement plutôt que de se désavouer . Par là même, cet esprit de sacrifice écorche le soldat à sa solitude et révèle à l'uniforme sa solidarité, lorsqu’il s'achève en balle à l’oppression d’autrui.... Au plaisir de vous lire Cordialement |
Robot
15/4/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Le texte veut-il évoquer, au travers du rappel des tragédies passées, que nous serions peut-être dans une phase de retour à la barbarie.
C'est ce que je ressens à la lecture d'un texte fort d'une réflexion profonde sur l'humanité qui n'est pas à l'abri d'un recul comme en ont connu les civilisations passées. Nous avons de beaux textes de réflexion en ce moment sur le site. Et celui-ci est de qualité. |
emilia
16/4/2021
a aimé ce texte
Passionnément
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Un texte magnifique et bouleversant qui interpelle quand la narratrice se penche sur le cruel destin qui a fauché toute cette jeunesse, toute une génération de soldats jeunes et moins jeunes appelés au sacrifice… et questionne le rôle de la Société, des Sciences et du Savoir qui n’ont pu stopper cette « marche en avant » vers la mort, la puissance destructrice de la violence dans un enchaînement trop rapide qui ne permet plus de « penser », comme au rythme d’un train lancé à toute allure et que nul ne peut plus arrêter…
Les répétitions lancinantes ponctuées par l’anaphore « trop vite » conduisent au point culminant où apparaît cette image emblématique et mystique du « Boléro » de Ravel associé aux « chants de coquelicots » et stigmatisent cette transe mortifère où se partage la même « misère » entre frères d’armes, où résonne ce cri de sinistre augure et à contre-emploi du mot allemand « Heil ! » Avec « tout le poids du mal et des morts » qui pèse sur notre mémoire et la lourde responsabilité des instigateurs de ce conflit inhumain qui n’a pas pris en considération toutes ces vies détruites confrontées à « l’indifférence » et dont l’écho ressurgit « à nouveau », peut-être dans cette guerre générée par un autre fléau, cette pandémie où se trie « l’espérance de vie » de chacun et qui impacte aussi « notre Destin » en ce 21e siècle… Alors, peut-être faut-il être « hanté » par ces souvenirs dramatiques à ne pas oublier si l’on veut respecter le souhait formulé face à cette tragédie : « Plus jamais ça… ! » Un poème qui m’évoque l’idéal mallarméen (ce poète dont il m’a semblé retrouver un jeu de sonorités dès l’entame « Obus abolis… ») contenu dans ces vers extraits de « Fenêtres » : « Mais, hélas ! Ici-bas est maître : sa hantise Vient m’écœurer parfois jusqu’en cet abri sûr, Et le vomissement impur de la Bêtise Me force à me boucher le nez devant l’azur » … |
AESpes
16/4/2021
a aimé ce texte
Passionnément ↑
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Poème très sérieux d'une âme hanté par la mémoire des autres. Je n'ai pas l'habitude d'aimer la poésie qui résonne ainsi d'histoire et de détresse, mais vos vers, libres et francs, me la font apprécier. Nous avons tendance à oublier ce qui nous précède. À effacer les temps au détour d'un poème. Merci pour ce beau partage poétique qui fait de nous lecteurs des revenants, à défaut d'être toujours hantés, en nous renvoyant quelques siècles en arrière. Vous trouvez que le dernier vers ne convient pas au reste du poème, je crois au contraire qu'il le clôt parfaitement. Bravissimo !
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