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Poésie libre
dom1 : Es-tu là... ? [Sélection GL]
 Publié le 20/08/20  -  8 commentaires  -  912 caractères  -  131 lectures    Autres textes du même auteur

Difficile, parfois, de regarder la réalité en face, de faire avec, ou plutôt sans, l'autre qui n'en finit pas de s'imposer au quotidien...


Es-tu là... ? [Sélection GL]



Es-tu là devant moi,
ou bien est-ce mon doigt,
qui renonce à sa voie ?
L'illusion n'est pas choix,
un vague à l'âme en soi,
les souvenirs sont là,
qui parlent avec ton chat.

Je sais, tu m'aurais dit,
que rien n'est interdit,
que les vagues se plient
aux ressacs de minuit,
je sais, tu aurais ri,
à pareilles inepties.

Mais que veux-tu,
si ce n'est la berlue,
si je te crois toute nue,
ou bien sans retenue,
c'est bien toi que j'ai vue,
sous l'astre de Fulu ?

Combien ça va durer,
une vie, un été,
ces ondes par paquets,
à longueur de journée,
ce qu'écrit Beaumarchais :
feindre d'ignorer
ce qu'on sait ?

Je ne sais si c'est feint,
ou si l'on peut y voir
la folie qui se rit,
sous la voûte du soir,
de l'orgueil d'être seul...


 
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   sauvage   
2/8/2020
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour,

une maîtrise du mètre moyenne faisant hésiter à la lecture sur les e muets ou non comme :
"si je te crois toute nue"

car globalement, on a affaire à des hexasyllabes sauf dans la strophe 3 et 5 où cela peut perturber :
"feindre d'ignorer
ce qu'on sait?"

De même les strophes ont entre 5 et 7 vers.

Tout ça me permet de dire que l'auteur tend vers une forme assez régulière sans y parvenir réellement.

La chute, c'est à dire la dernière strophe, est meilleure que le reste comme par exemple, au début :
"ou bien est-ce mon doigt
qui renonce à sa voie?"

où par homonymie, je pourrais comprendre aussi que mon doigt renoncerait à sa voix, un vilain jeu de mots laids (jeu de mollets?)!

J'accentue évidemment le trait pour expliquer mon point de vue, c'est que je me suis égaré à la lecture.

Sauvage en E.L.

   Corto   
6/8/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce poème basé sous l'étoile du questionnement est attirant.

Le jeu des sonorités en fin de vers est amusant et bien géré. J'aurai même à cette occasion découvert "l'astre de Fulu".

On ressent à la lecture comme un vaste bouillonnement intérieur qui aimerait trouver réponses à ses interrogations. Les formulations sont riches et partent logiquement un peu dans tous les sens.
La dernière strophe rassemble toutes ces incertitudes qui font vaciller jusqu'à "l'orgueil d'être seul..."

Un poème riche et bien mené.

Bravo à l'auteur.

   Myo   
8/8/2020
 a aimé ce texte 
Bien
La douleur d'une absence bat entre les lignes de cet écrit.
Une sorte d'égarement, de sourde lassitude face à cette question ..combien de temps va durer cette souffrance.

Il m'a fallu relire plusieurs fois pour m'imprégner de ce ressenti, de "ces ondes par paquets" ( très jolie formule)
Mais les vagues sont bien là.
Une conclusion qui interpelle...

Peut-être un peu trop d’assonances à mon goût dans le premier paragraphe notamment. Mais en poésie libre... tout est permis, n'est-ce-pas ?

En EL Myo

   Donaldo75   
20/8/2020
Modéré : Commentaire hors-charte (se référer au point 6 de la charte).

   papipoete   
20/8/2020
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour dom
" es-tu là ? dis-moi, es-tu là ? " Tu m'aurais répondu, avant, " tu vois bien qu'il n'y a personne ! "
Et celui qui n'a plus sa moitié, a la tristesse pour lui tout entier...
Il ne peut se résoudre à l'évidence, et continue de faire comme si...
NB ce poème me touche personnellement, car ma belle-soeur vit ainsi, et parle à son mari à la maison, et au cimetière...mais la réponse ne vient pas ! Et bien des " ondes par paquets " nagent dans son univers.
Elle ne " feint pas d'ignorer ce qu'elle sait ", mais comme dans ce poème, ça l'aide à ne pas sombrer !
Tantôt l'on peine, tantôt l'on sourit à lire ces vers aux assonances " soeurs ", mais l'on vous suit même si l'on n'y croit pas...

   Provencao   
20/8/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai été très touchée par votre écrit...certainement en lien avec mon histoire.

J'ai aimé ce face-à-face avec ce vide qui ouvre la possibilité de le regarder enfin dans les yeux, d’y lire son manque, de retrouver cet autre à nouveau.

C’est cette douleur, cette incompréhension qui vous poussent à " l’errance", à un mouvement d’ouverture à ce vide ; un vide qui se cherche ; un vide qui se trouve ; un vide qui peut identifier sa douleur au moment même où vous acceptez d'être seul...

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Vincente   
20/8/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Le ton triste, égaré, de ce poème m'a touché. Il n'est question que de questionnements, d'interrogations et d'atermoiements, mais l'aveu d'amour y est sensible. Bien que circonspect, maladroit, agacé, obnubilé, et on le comprend disparu, l'amour y demeure patent. Les vers, dans une langue jaillie comme la douleur qui paraît par pics sous leurs traits, sont peu travaillés, ils émanent brutes et brutaux de l'esprit du narrateur chamboulé.
C'est ce versant du poème qui m'est apparu intéressant.

Mais je regretterais malgré tout ce parler un peu trop "jeté", même s'il "argumente", accompagne et justifie l'épanchement dont l'auteur semble s'être allégé. Je pense qu'une expression un peu plus soutenue aurait mieux porté cette plainte au lyrisme plutôt bridé, et mieux accueilli ses convocations érudites (ces beaux vers illuminés "que rien n'est interdit, / que les vagues se plient / aux ressacs de minuit,", ou l'ésotérique "astre de Fulu", ou encore cette invitation de "Beaumarchais" de "feindre d'ignorer ce que l'on sait").

J'ai cru deviné que l'âme sœur serait décédée et que le tourment qui a produit ce poème évoque la douleur dissociant le souvenir passé, le souvenir revécu au travers des réapparitions du disparu, et de ce constat amère que l'autre, le narrateur, est ici seul, face à lui-même et ces images qui le hantent.
Mais il semble que ce sentiment pourrait être ressenti de même ampleur à la suite d'un amour défait unilatéralement douloureusement (peut-être qu'une petite incise orientant le lecteur aurait été bénéfique à sa participation plus entière ?).

   Gouelan   
21/8/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Dom1,

J'ai beaucoup aimé la 2è strophe. Elle glisse à l'oreille, elle chuchote.
Il y a dans ce poème de la tristesse enfouie sous la douceur des mots. Comme pour ne pas faire mal.
L'autre est là sans être là.
C'est dit avec justesse si bien que l'illusion prend vie.

Est-ce folie qui nous lie ou la force de l'attachement qui nous permet de voir au delà du réel ?


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