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Poésie libre
dom1 : Trou noir...
 Publié le 12/05/20  -  6 commentaires  -  643 caractères  -  285 lectures    Autres textes du même auteur

La preuve qu'il existe ne sera jamais apportée. C'est ce qui fait sa force millénaire par rapport à la réalité scientifique...


Trou noir...



Au fin fond de mes vers ou en catimini
dans les lieux univers où se pose la lie
de ce qui fait nos vies, fades ou imaginaires
au plus fort de ces cris, aiguës, graves ou grégaires
des atomes naissants ou bien se disloquant
en passé éternel ou en futur de miel
et de nos corps échus par les gènes assidus
s'élabore le fantasme, que paix ait à son âme
dans le vide qui s'impose en forme de symbiose
entre terre et le bang où je puise la langue
en quête d'un roman qui traverse le temps
en ce soleil qui luit, en cette étoile qui fuit
vers l'infini secret qui guide mes pensées...


 
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   Donaldo75   
12/5/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Salut Dom1,

J’ai adoré ce poème cubiste ; je trouve que cette forme va bien avec ce qu’évoque l’exergue. Elle ne s’encombre pas de théorie des cordes, de multivers ou autres béquilles fumeuses inventées par des scientifiques perdus et restés adolescents à s’inventer des excuses pour ne pas comprendre leur environnement. Ce qui est étrange, c’est que le début du poème rime puis ce n’est plus le cas, comme si des restes de poésie classique venaient encore imprégner ton écriture. Je ne serais pas étonné outre-mesure; ça m’est également arrivé sur une poésie en prose dont la plupart des vers s’avéraient des alexandrins ou construits dans le même rythme, inconsciemment. Je m’égare, je digresse presque à ouvrir des parenthèses. Revenons au poème avant que ce commentaire ne soit modéré pour cause d'insuffisant ratio entre le texte et les apartés. Je trouve que la longueur des vers - incluant son usage de la ponctuation - apporte une richesse à l’ensemble parce que chaque phrase contient plusieurs symboliques, issues de champs sémantiques tels que la physique, de la biologie, de la philosophie, le tout étant il y a des centaines d’années fusionnées dans un grand tout appelé religion et dont le but ultime était de nous expliquer ce que nous percevions avec nos petits yeux apeurés. Et l’approche cubiste de la forme permet au kaléidoscope de ressembler à autre chose que des tiroirs bien rangés où chaque argument est rangé à côté de ses points forts, de sa thèse, son antithèse et sa synthèse, comme une armoire à sous-vêtements où les chaussettes ne sont pas éparpillées au milieu des cravates ou que sais-je de plus désordonné. Et j’adore « l’infini secret qui guide mes pensées » .

Contrairement à d’autres poèmes récents qui me paraissent cubistes et me plaisent beaucoup pour cette raison, celui-ci n’est pas hermétique ; il ne sort pas du cerveau d’un auteur qui aurait oublié le lecteur, pensant que sa pensée universelle forcément suffirait à transcender la distance qui nous sépare, nous pauvres lecteurs en quête de sens dans ce que nous lisons, du Grand Ordonnateur.

Pour toutes ces raisons et pleins d’autres dont le sublime « Angel » de Jimi Hendrix que je vais m’écouter maintenant, je passe outre les avis péremptoires des rebelles de salon et tend avec fierté et morgue en leur tirant la langue – parce que le smiley onirien attribué à cet effet ne fonctionne pas dans la zone de commentaires- ma pancarte « Passionnément ».

Bravo !

Donaldo

   Anonyme   
15/5/2020
Ce qui est génial avec la poésie,c'est que l'on peut dire tout, voire n'importe quoi, enchaîner des mots les uns aux autres, et c'est là l'art de la poésie..c'est comme le chat, on retombe sur ces pattes, tant et si bien qu'au final il y a quantité d'interprétations possibles et inimaginables voire improbables, un tas d'angles de visions possibles et des angles morts, mais le tout miraculeusement s'accorde à donner un sens...ou presque...

Pour ma part, après plusieurs cafés et une remise en route de mes petites cellules grises, façon Hercule Poirot, j'ai essayé de trouver un sens, et me suis perdu dans un kaléidoscope disloqué d'impressions et de voyages en de multiples univers d'où je ne suis sorti indemne, mais vaporeux,oxygéné, flottant, évanescent, coruscant, désintégré...En proie à une foultitude d'impressions multidimensionnelles et hallucinatoires , je me suis assoupi, non sans demander une amnistie à ma raison et à mes questionnements, à toutes ces images qui m'assaillaient, défilaient, me tourmentaient.
J'ai alors eu le sentiment de glisser dans un couloir d'une dimension parallèle inconnue CHAOTIQUE que j'ai explorée. Merci pour ce trip galactique ou bien était-ce...? je ne me souviens plus, un trou noir...

   Vincente   
12/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une immense phrase qui se boit d'une goulée ; oui ça coule bien, dans le son et le sens. Je dirais que ça tient presque de l'exploit d'écriture, car si l'on ingère la chose d'un geste de coude, l'on n'en est pas pour autant débordé, ni rassasié, c'est avec intérêt, et donc un certain plaisir, que l'on y revient ; parce que tout de même la chose prétend à des saveurs multiples, l'on en ressort certain.

Car outre cette forme avenante bien que d'aspect monobloc, rien ne semble monolithique dans cette expression. Ainsi j'ai beaucoup aimé l'ambivalence que l'auteur instille autour de son titre et de ce qui en découle. Le "Trou noir" du titre joue adroitement de son ambiguïté "astronomique", dans l'état actuel des connaissances scientifiques du cosmos, donc de sa réalité physique et métaphysique d'un "vide contenant", une notion que pourrait endosser également quelque conception divine ou représentation spirituelle, et même de façon terriblement plus prosaïque, l'appellation du "trou de mémoire", tout bête et tout pantelant de naïveté… Quelle amplitude dans ce titre !

Mais ne serait-ce pas un peu trop lui demander ? Car si l'on s'accorde à piocher à loisirs dans le buffet à volonté de cette auberge espagnol, je crains que chacun y trouve par trop ce qu'il apprécie habituellement, ce qu'il croit, mais peut-être n'y trouvera-t-il pas l'exceptionnel ? Bon je fais l'avocat du diable (tiens il serait aussi de la partie celui-là ! tout le monde s'y inviterait donc ?...), car je trouve le regard et son questionnement très intéressants. La posture de la réflexion avoue une modestie franche, comme si le flou quasi artistique de l'interrogation existentielle trouvait dans ce calage de nos spécificités humaines une juste place, prodigieusement interrogative parce qu'incroyablement dépassées par tout ce qu'elle voit…

Pour conclure, ce vers qui a su justement sortir du lot de mes satisfactions gustatives :
" entre terre et le bang où je puise la langue"

   hersen   
12/5/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Un rythme, une verve, les mots justes.
Voilà qui caractérise la poésie. La poésie, c'est l'instant, l'instant où elle nous tombe dessus. Elle n'est pas faite pour rester, elle est faite pour perdurer de l'un à l'autre, d'un texte à l'autre.
Ici, j'ai l'impression d'être sur un passage à gué, posée sur un caillou poétique sur lequel je m'arrête, écoutant le bruit des mots, ce flot qui m'emporte... avant que je ne me pose sur un autre caillou, et ainsi de suite, un voyage alimentant la poésie au fond de moi.

Merci pour cette très belle lecture !

   PPeronne   
12/5/2020
Bonsoir,

il y a une musicalité, une harmonie des mots et des sons dans votre texte; les sonorités que je qualifierais de dures alternent à part quasi égale avec celles plus douces. Un peu gêné en première lecture par le trop de présence des pronoms relatifs et de la conjonction (qui-que)… je m'y suis accoutumé en relectures.Un chaos subtilement poétisé.

pp

   Robertus   
12/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour dom1

J'ai aimé votre recherche de fluidité, les mots sont bien agencés, avec assez de rimes pour en oublier les absents, et pas où peu de mots que l'on sentirait " rajoutés " pour respecter le nombre de syllabes.

Ce vers est fort de sens et possède en plus une rime à l'hémistiche : " et de nos corps échus par les gènes assidus ". On sent la dégradation du corps qui semble programmée par l'adn et peut-être même par ce trou noir invisible.

Je ressens dans ce vers " en quête d'un roman qui traverse le temps " comme un besoin d'infini, un cri intérieur contre ce qui est vide et fini. Ce que je trouve tout à fait légitime.


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