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Cyrill
11/12/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Les phrases sur le modèle sujet-verbe-complément restituent des images un peu statiques. Trois sens sont sollicités en trois paragraphes qui se clôturent chacun en précipités sans virgules, tels : "de l’air de l’eau de la terre et du feu".
J’apprécie cette structure très réfléchie, du bon boulot me dis-je. Mais paradoxalement, sa relative raideur m’évoque un vêtement empesé et a tendance à prendre le pas sur le fond. Plutôt que de m’immerger dans la métaphore à l’œuvre et l’atmosphère findemondiale, ma pensée reste fixée sur la symétrie formelle et l’occupation des signes sur la page/écran. Mais foin de ces considérations de pure forme, j’adhère à ce propos de grandeur et déliquescence capitales dont "La tour de fer pleure ses anneaux multicolores" est le pinacle. J’ai souri (et ce n’est pas une critique) à ce passage : "Des hommes bleus aux bâtons blancs poursuivent en criant des ombres rouges aux gilets jaunes.", qui m’évoque des pièces de Lego (cf Comme un Lego de Manset). Je verrais bien un modèle de construction sur le thème, à mettre sous le sapin. Les grands enfants seraient ravis et ça ferait moins mal :-) Nota bene : je me rends compte en relisant que ces visions sont présentées dans le désordre, les gilets jaunes après les anneaux des JO par exemple. Dans le désordre ou plutôt dans le même espace-temps a-chronologique du tableau, ce qui a pour effet d'infirmer la proposition ordonnée du texte. Je remonte mon appréciation. |
Ornicar
11/12/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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J'ai trouvé originale la démarche qui consiste à dépeindre "la capitale" sous les traits fardés et chargés d'une "Babylone" lieu de tous les vices et dépravations qu'il s'agit de détruire. Un peu comme Carthage, quoi. Le choix du titre ("Babylone") et le recours à l'anaphore ("Brûle, Babylone, brûle" et surtout ne renaît pas de tes cendres ) n'est pas anodin.
J'ai apprécié cette ambiance de fin du monde, ou de fin d'un monde, ce déluge de bruits, de flammes, de fureur et de couleurs, cette vision déjantée où se téléscopent effectivement dans une vision kaléidoscopique Babylone et Paris, Notre-Dame et la tour Eiffel, les JO et les gilets jaunes, splendeur et misère des contemporains courtisans dans un grand dérèglement général (voir le dernier paragraphe) Plusieurs formulations m'ont plu. Ainsi par exemple, cette cathédrale qui "brille de mille âmes perdues". Je lis "brille" et je vois "brûle". Comment maintenant ne pas "glisser" d'un terme à l'autre ? Trop de richesses ostentatoires aussi dans cette moderne Babylone au point que "les immeubles mordorés ploient sous les dorures", un étalage insupportable aux yeux du lecteur quand juste après "des enfants aux yeux crevés courent pieds nus dans tous les sens". La fin du texte tourne en dérision l'autorité en dépeigant les compagnies de CRS ("des hommes bleus aux bâtons blancs") comme d'inoffensifs playmobils. Plaies mobiles ? Au final, j'ai bien aimé ce jeu de massacre paré d'une esthétique flamboyante et baroque. Il y a du Néron chez ce narrateur. Curieux de savoir à quoi il carbure... |
Pouet
17/12/2024
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Slt,
je n'ai pas forcément envie de disséquer le texte telle une notice Ikea expliquant les circonvolutions de mon hémisphère gauche, ni d'utiliser I.A en quête de je ne sais quelle "objectivité" qui n'existe pas plus que la prétendue unicité de l'âme commune au ferrailleur et à la dentellière. Le premier vers est très expressif et plonge de suite dans l'ambiance, "tomber des nues" demeure une de nos préoccupations principales à nous autres, animaux habillés. Peut-être un poème sur la vacuité et l'éternel recommencement me dis-je avant d'avoir recours au "Char d'hélios" floqué de ce slogan: "La lucidité est la blessure la plus proche du soleil." |
Provencao
17/12/2024
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Bonjour,
"Ce soleil qui tombe des nues aux sons de la dernière virée" provoque une sorte de dissolution de ce kaléidoscope qui fait retour au chaos initial. Déluges et feux sont les échos de ce Chaos. Ainsi s’amorce l’idée d'une restauration cyclique. Au plaisir de vous lire Cordialement |
papipoete
17/12/2024
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bonjour Donaldo
Je ne sais si l'on voit Paris retourner au temps de Lutèce, et disparaître sous l'invasion de djiadistes, mais ça ne sent pas bon pour la Tour Eiffel, et ses environs. NB plus simplement, je vois la France et Paris particulièrement, lorsque l'homme aura disparu de la Terre. Un documentaire montrait la chronologie suivante ; - 1 an après - 10 ans après - 50 et puis 100 ans plus tard et justement la Grande tour de fer, disparaitrait en dernier... En tous cas, le scénario ici déroulé fait plus que froid dans le dos ! la dernière strophe, qui pourrait faire sourire par moments, me plaît particulièrement. |
Robot
17/12/2024
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Une image m'est revenue à l'esprit à la lecture de ce poème libre:
Celle de la dernière image du film original "La planète des singes" quand le héros et sa compagne découvre le bras tendu avec la torche de la statue de la liberté écroulée. Oui Babylone brule. Ici c'est Paris. Les hommes éblouis par l'éclat des anneaux olympiques ne perçoivent pas la menace qui va s'abattre sur leur monde. Brule Notre Dame Brule. Heureusement elle a pu renaître contrairement à l'injonction de la dernière phrase: "Ne renaît pas." Une vision pessimiste d'un avenir apocalyptique qui dans une forme d'incantation entraîne le lecteur et ne le laisse pas indemne. |
Rosaura
17/12/2024
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"Des hommes bleus aux bâtons blancs poursuivent en criant des ombres rouges aux gilets jaunes…"
Une ligne de fuite si évocatrice ! Un embrasement...pauvre Sisyphe ! Vive Notre-Dame ! Phoenix des hôtes de ces pierres ! |
Volontaire
18/12/2024
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Bonjour,
L'imaginaire potentiel du texte fait écho à mon imaginaire, quelque part entre les souvenirs de manif à Paris, les scènes de bombardement aérien (avec les créatures entre l'oiseau et le fer, le mélange étrange entre la nature et la technique) dans Le Château ambulant de Miyazaki et la description des bombardements durant la Seconde Guerre mondiale. Usage de l'asyndète (si c'est le mot juste) qui me paraît efficace pour transmettre le sentiment de trop-plein de Babylone au bord des cendres (et de la surcharge d'impressions qu'on peut avoir à Paris parfois). Merci :) Bonne journée, |