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Poésie contemporaine
Donaldo75 : Éclipse
 Publié le 15/07/23  -  3 commentaires  -  926 caractères  -  118 lectures    Autres textes du même auteur


Éclipse



Le dieu safran abreuve une peuplade esclave,
Une ombre suppliant tel un appel aux vœux
Tous unis par un chant au verbe souffreteux
Murmuré par leur bouche en plein désert Mojave.

Le soleil tourne pourpre en sang et puis en feu.
L'air avale le temps, les nuages, les cieux.

Le dieu rouge dévore aussitôt ses enfants,
Des cadavres raidis sis à perte de vue
Dans la sierra torride où la nature nue
Vit la fin du repas de ses yeux de serpent.

Le soleil crache alors ses derniers oripeaux.
Le ciel pourfend la terre où brulent l'air et l'eau.

Le dieu sombre célèbre un bout de nouveau monde.
Les crotales mangent les restes calcinés
Sous l'horizon fondant au plaisir retrouvé
Où les quatre éléments font l'amour à la ronde.

Le soleil lâche enfin les étoiles, la lune
Et tous ses compagnons de la matinée brune.


 
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   jeanphi   
16/7/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Voici de bien belles paroles
'L'air avale le temps, les nuages, les cieux."
On sent une colère qui devient du sarcasme, la forme est très fine, la structure très intelligente, vous finissez comme une comptine au cours de laquelle tous ces petits humains sont calcinés de n'avoir voulu ouvrir les yeux sur leur réalité.
J'aimerais tant que de belles paroles viennent à leur tour contredire le postulat dans ce poème.
(Beaucoup a été fait sur le terrain pour la transition écologique, et, bien que les récentes ouvertures de centrales à charbon chinoises réduisent les efforts globaux pour le climat à néant (Blinken 2020), soyons avisés que les efforts vont être accéléré par la nécessité.)
L'optimisme n'est-il préférable ? Peut-être pas, surtout pour ce genre de poème, plus vrai que nature !
P.S. Si votre intention se borne à décrire une éclipse, alors je suis complètement passé à côté ! Mysticisme et douceur qui me paraissent être une toile de fond au sujet climatique, un subterfuge ...

   Quidonc   
16/7/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
on peut interpréter le poème comme une représentation symbolique d'une éclipse, un phénomène astronomique qui implique l'alignement et l'occultation de différents corps célestes. Cette interprétation renforce l'idée d'un monde plongé dans l'obscurité et le chaos, où les éléments naturels sont perturbés. Ce poème propose une image sombre et puissante de la nature, mettant en scène des éléments tels que le dieu safran, le soleil pourpre, l'air avaleur de temps et les cadavres dans la sierra torride. Il décrit un monde désolé où les enfants sont dévorés par un dieu rouge, où le soleil crache ses oripeaux et où le ciel pourfend la terre.

Ce poème, pourrat être un cri pour la survie, un cri qui transmet le message sur le changement climatique et l'urgence d'agir pour préserver notre planète.

Sur le plan de l'imagerie, le poème utilise des métaphores fortes pour dépeindre une scène apocalyptique. Les images de destruction et de dévoration évoquent une atmosphère sombre et oppressante. La mention des quatre éléments qui font l'amour à la ronde ajoute une touche d'érotisme et de mystère à l'ensemble.

Cependant, certaines phrases sont difficiles à suivre en raison de la syntaxe complexe et de l'utilisation d'expressions poétiques peu communes. Par exemple, l'expression "un chant au verbe souffreteux" peut être difficile à interpréter sans une connaissance préalable de son sens.

   Eki   
3/10/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Une éclipse apocalyptique...
De l'obscur, de la colère, le soleil qui saigne, le chant au verbe souffreteux...
Tout semble nous pousser vers les portes de l'enfer...

Paysage désertique et richesse des images...Nous sommes bien dans le désert...

Avec ce reste d'humanité qui persiste et ne demande qu'à ressusciter avec intensité...

Le soleil tourne pourpre en sang, le soleil crache ses derniers oripeaux, le soleil lâche...

Attendre que les heures fiévreuses s'évanouissent...pour que les quatre éléments soient un peu plus sages...

J'ai appris sur le désert Mojave...Merci !


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