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Poésie classique
Donaldo75 : Je ne vous entends pas
 Publié le 03/04/17  -  15 commentaires  -  706 caractères  -  301 lectures    Autres textes du même auteur

Quand Pierrot redescend sur Terre en 2017.


Je ne vous entends pas



Le lunaire Pierrot, redescendu sur Terre,
Marchait seul dans la ville et ne comprenait rien
À ce monde moderne, un peu trop euclidien,
Où les points et les ronds terminaient à l'équerre.

La Lune semblait loin de la prison de verre,
De murs et de bitume, où tel un bohémien,
Il affichait sa peine, un air de galérien,
En face des passants et des êtres de pierre.

Il se mit à crier « je ne vous entends pas »
À la foule muette, à tous les gens d'en bas,
Devenus les pantins d'un théâtre électrique.

La file s'arrêta dans un lâcher d'écran,
Osa hurler un « non » et devint un volcan,
Puis avala Pierrot sous le feu magnétique.


 
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   lucilius   
8/3/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Deux bémols dans ce texte pourtant fort bien pensé :
"En face des passants et des êtres de pierre" : qui sont ces êtres de pierre, un être étant forcément humain ?
"Il se mit à crier ... à la foule muette, à tous les gens d'en bas...".
A tous les gens d'en bas serait compréhensible si notre Pierrot lunaire était resté perché sur son croissant ; mais dès le début du texte, le Pierrot est redescendu sur terre ; dès lors il n'y a plus de gens d'en bas.
M'entendez-vous haut et clair, vous qui n'entendez pas ?

   Brume   
11/3/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

Très originale cette histoire de Pierrot qui se termine en tragédie. La fin est violente.
Pierrot se sentant invisible dans un monde où les êtres sont enfermés dans leur bulle. Mais il a eu le malheur de provoquer une colère bien enfouie qui s'est retournée contre lui. Un beau conte moderne que j'ai pris plaisir à suivre et à visualiser.
Je n'ai rien à dire sur la forme, rien ne me heurte à la lecture, c'est fluide, vivace, limpide.

   Proseuse   
12/3/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Bien triste complainte pour l' ami Pierrot !
Mais aussi, mais enfin, qu' allait-il faire dans cette galère ?
L' ami Pierrot, c' est -au clair de la lune- qu' il doit-être et là, c' est sûr, il entendra bien les poètes ! ( sourire)
J' ai bien aimé vous lire , ce fut un p'tit moment récréatif à souhait !( et la poésie, heureusement, c' est aussi ça !)
... vous direz bien le bonjour à l' ami Pierrot quand il ressortira de ce feu magnétique !!
merci et à bientôt de vous lire

   mina   
3/4/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime beaucoup le point de vue adopté ici, pierrot deux points zero?
La troisième strophe est particulièrement réussie et a même quelque chose d'un peu shakespearien, dramatique , tragique condition de l'homme moderne constaté par un pierrot d'un autre temps . " all the world is a stage ..." merci DE m'avoir fait repenser à Lui ceci dit... je l'avais oublié...

   Curwwod   
3/4/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une belle métaphore pour déplorer le mutisme qui s'est installé entre les êtres depuis l'avênement des technologies communicatives et des réseau sociaux qui mettent en contact virtuel des individus aussi virtuels que leur pseudonyme. Quid de l'humanité, de l'authenticité des sentiments et de la poésie? Est-ce un cancer inéluctable ? Votre final semblerait avec pessimisme l'affirmer.
La forme est très conforme aux canons du sonnet et l'écriture me paraît de qualité.

   silvieta   
3/4/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La forme classique, plutôt soignée, véhicule efficacement la métaphore qui dénonce les mégapoles d 'indifférence, où béton et bitume étouffent la nature, les personnes et l'inspiration poétique.

La dernière strophe comporte de belles images mais je ne suis pas certaine d'en avoir compris le sens exact . Le "feu magnétique" correspond-il à la vision qu'offrent les files ininterrompues de voitures, la nuit ? cette idée serait corroborée par le choix du mot "file" mais de quel "écran" s'agit-il ? ( "la file s'arrêta dans un lâcher
d'écran " ).

   Anonyme   
3/4/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Donaldo,

Pour tout dire je trouve ce texte bien écrit mais un peu plan-plan. J’aurais essayé d’y mettre plus de fantaisie et de gnaque. Je trouve que ce Pierrot reste un spectateur trop contemplatif, il est très loin du Pierrot de la comptine, qui était un sacré lascar, à partager la voisine avec les visiteurs. D’ailleurs j’avais lu « fille » au lieu de « file » dans le second tercet, et j’avais donc poussé ma note jusqu’à « beaucoup » avant de retomber dans une modernité assez décourageante. C’était pas mal cette fille qui devenait un volcan, non ? Vous ne connaissez pas la comptine jusqu’au bout ?

Ludi
fervent adepte des primes lunes

   Anonyme   
3/4/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Pierrot a laissé son croissant de lune pour venir voir ce qui se passe sur terre en 2017. Bien sûr tout a bien changé depuis...
Et ces terriens sont " Devenus les pantins d'un théâtre électrique ".

" La file s'arrêta dans un lâcher d'écran,
Osa hurler un « non » et devint un volcan,
Puis avala Pierrot sous le feu magnétique." La chute est pessimiste, mais on ne peut éluder une part de vérité quand même.

   Recanatese   
3/4/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir,
Ce Pierrot criant sa solitude face à une foule muette emporte mon adhésion haut la main. Seul le mot "bohémien" qui me rappelle un célèbre poème de Rimbaud m'a obligé à relire le quatrain, car je l'avais prononcé en diérèse, à la manière du poème en question... Bon, je chipote un peu d'autant plus que lire par la suite "ga-lé-ri-en" aurait eu quelque chose de disgracieux, on vous pardonnera donc aisément cette petite entorse.
Bien à vous
Recanatese

   jabbar   
3/4/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Très beau , fluide , entraînant et plein de sens, merci.

   papipoete   
3/4/2017
bonjour donaldo,
C'est vrai que Pierrot ne devrait pas descendre sur terre ; tout juste un petit saut pour prêter sa plume à qui n'a plus de quoi écrire !
En bas, il y a tellement de bruit que l'ami lunaire n'entend rien ;
NB le tercet final m'est hermétique et je ne saurai pas ce qu'il advint du pauvre Pierrot !

   BeL13ver   
3/4/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Sans paraître génial, ce texte reflète par son style pesant l'épuisement et l'enfermement auquel Pierrot se trouve malgré lui condamné.
Seul à seul, je n'aurais pas aimé les vers, mais mis bout à bout, on comprends mieux leur choix. Cette poésie prend à la gorge, car nous suffoquons dans ce monde "de murs et de bitume". J'ai l'habitude d'être transporté par la poésie ; d'être emmené, de voyager. Mais là, je me rends compte que la poésie peut aussi être noire, morte.
Ce poème paraît presque prosaïque, mais il parle bien plus que d'autres. Il ressent ce qu'il nous fait ressentir ; il comprend ce qu'il nous fait comprendre. J'aime vraiment me laisser interroger ainsi, me faire prendre de court par un texte bien plus grave qu'il n'y paraît.
Comme d'autres ont pu le noter, le premier tercet est très touchant : on sent le désespoir, ce cri devant le manque d'émotions.
Ne pas ressentir d'émotions me semble être le maître mot de ce poème. À vrai dire, je le trouve génial, sans en avoir ressenti à le lire. Simplement parce que je pense qu'à sa lecture je ne dois pas en ressentir : notre monde manque clairement de sentiments, lui qui veut nous conformer à des modèles inaccessibles.

   Anonyme   
3/4/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Merci tout d'abord de déboulonner Pierrot de son croissant de lune (image ô combien galvaudée), et de le déposer en quelque sorte sur le terrain.
Bon, je trouve que vous avez beaucoup d'imagination mais que la forme, dans le cas présent, n'est pas sa meilleure amie (à cette imagination). J'aurais aimé aller plus loin, même si la confrontation de ce Pierrot avec la réalité, faite paradoxalement de virtualité, est un excellent thème. En fait j'ai le départ de quelque chose de fort et d'intéressant sans en avoir le développement.
J'ai suivi cependant avec attention votre personnage mis à l'épreuve devant ces moyens de communication qui rendent sourd (et aveugle, à n'en pas douter).
Merci.

   Vincendix   
8/4/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Donaldo,
Une image poétique illustrant le fossé qui se creuse de plus en plus entre le rêve et la réalité. Il est bon d’être « Pierrot » de temps en temps, de s’évader du monde terrestre, mais l’actualité nous rattrape vite. Il faudrait adopter un compromis, les pieds sur terre et la tête dans les nuages.
Vincent

   Donaldo75   
30/4/2017
Mes remerciements et mes réponses sur le forum dédié aux textes publiés.
Voici le lien:
http://www.oniris.be/forum/mes-remerciements-pour-le-poeme-je-ne-vous-entends-pas-t23945s0.html#forumpost317959


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