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Poésie néo-classique
Donaldo75 : Les zèbres du papier peint
 Publié le 19/09/22  -  11 commentaires  -  1214 caractères  -  184 lectures    Autres textes du même auteur

Turn off your mind
Relax and float down stream
It is not dying, it is not dying
Lay down all thoughts
Surrender to the void
It is shining, it is shining
That you may see
The meaning of within
It is being, it is being

(John Lennon/Paul McCartney)


Les zèbres du papier peint



Les zèbres du papier peint dansent sur les murs,
Animent nos désirs et gardent nos cœurs purs.
Alice s’émerveille et le jardin de verre
Prend les mille couleurs d’Éden et de la terre.

L’herbe tourne à l’azur comme un flot irréel,
Un continent perdu dans un grand bout de ciel.
Puis Alice s’envole au fond du paysage,
Où le monde visible est de moins en moins sage.

Je ne sens plus le sol, la hauteur ou le bas,
Éloigné du chemin où l’on marchait au pas.
Alice disparaît, fondue et déchaînée,
Dans un vide lointain, une aire illuminée.

Les zèbres de papier invitent l’anormal,
Éclairent notre temps, le rendent animal.
Je retrouve la fille, une sorte d’Alice,
Celle de mon passé, pure et sans artifice.

L’éther devient brillant, des cailloux lumineux,
Paillettes et flocons, un régal pour les yeux.
Je m’élève à mon tour sous une voix divine
Et traverse le mur que plus rien ne domine.

Adieu le papier peint, l’utile et le certain,
Tout me paraît serein dans un miroir sans tain.
Alice m’apparaît sœur, amoureuse et mère,
Un phare dans ma nuit, mon ultime lumière.


 
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   BeL13ver   
12/9/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Je ne me souvenais pas que les rimes plates donnaient un air si pesant et si lourd à la rythmique classique. J'avoue ne pas avoir accroché avec ce choix stylistique.

Pour ce qui est du fond, sans être convaincu par tout le texte, j'apprécie l'ensemble et je trouve le style intéressant, même s'il me paraît mieux convenir à un slam.

Dommage de rendre un texte que l'on souhaite classique dans la forme si répétitif et lourd. Peut-être est-ce volontaire, mais j'ai du mal à me détacher de l'exercice. J'aurais aimer parvenir à rêver, à ressentir une émotion, un quelque chose, avoir une image qui me monte à l'esprit, ou imaginer comme un cliché. C'est dommage, parce qu'il y a parfois de bonnes idées : "Je retrouve la fille, une sorte d'Alice / Celle de mon passé, pure et sans artifice." "Je m'élève à mon tour sous une voix divine."

Je classerais plutôt ce texte en contemporain à titre personnel.

   Anonyme   
19/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Don,

Alice n’est plus dans les villes mais sous LSD (la reine blanche). Elle n’a plus besoin d’un lapin blanc à redingote pour rejoindre Wonderland. Juste suivre les zèbres de son papier peint pour s’envoler, accompagnée par la nostalgie du narrateur. La multiplicité des réinterprétations symboliques est libre à chacun que l’on verse dans la littérature postmoderniste ou la psychologie doltoiènne. Après tout dans l’œuvre originale, Alice ne demande t’elle pas à sa sœur sans nom :

« À quoi bon un livre sans images, ni dialogues ? »

On pourrait répondre : à rien puisque tout nous ramène à l’enfance et à son imagination sans frontières.

Moi je n’avais pas de zèbres sur le papier peint ma chambre de petite fille mais les personnages de Tintin. Et je crois bien les avoir suivi bien souvent au-delà des murs

Merci pour cette lecture gratuite et le temps que tu as passé dessus.

Juste pour égratigner la surface, j'aurais opté pour un terrain lexical davantage enfantin afin de tordre encore plus le truc mais je suis folle.

PS : on a le droit d'aimer les Beatles^^

Anna du Cheshire

   Anonyme   
19/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

Moi, dès l'instant que l'on me parle des Beatles je réponds présent.

On a beaucoup accusé Lennon d'avoir composé cette chanson :
Lucy in the sky...sous l'emprise du LSD mais ce n'est q'une légende
relayée par la BBC qui la surnomma LSD à cause de son titre complet.
Il avouera dans une biographie que ce fut un dessin de son fils Julian
encore enfant qui lui inspira la mélodie.
Ce qui ne veut pas dire pour autant qu'il n'abusa point de la drogue.
Keith Richards des Rolling Stones dira lui aussi dans une biographie
que Lennon ne repartait de chez lui que souvent couché
à l'arrière d'une voiture.

Autrement j'aime bien le texte qui illustre une grande partie
de mon adolescence. ( sans la drogue).

   poldutor   
19/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Donaldo
Vous décrivez des effets provoqués par des produits illicites, il semblerait que vous parlez en connaissance de cause! Seriez-vous le narrateur? Avez-vous essayé "L(es) S(ubstances) D(éfendues)?"
J'ai aimé de beau vers : et tout d'abord, "les zèbres de papier" bien mieux que les "éléphants roses!
puis

"L’herbe tourne à l’azur comme un flot irréel,
Un continent perdu dans un grand bout de ciel."

"Je ne sens plus le sol, la hauteur ou le bas,
Éloigné du chemin..." très explicite!

"L’éther devient brillant, des cailloux lumineux,
Paillettes et flocons, un régal pour les yeux.
Je m’élève à mon tour sous une voix divine
Et traverse le mur que plus rien ne domine.
en plein "voyage" !
Très bien évoqué!
poldutor

   Lotier   
19/9/2022
Un hommage aux territoires de l'imaginaire, de l'autre côté du miroir. Alice guide, Alice double, personnage de papier et ou être aimé ? Je pense aussi à Tom et le jardin de minuit, de Philippa Pearce. L'imaginaire passe par des portes et par des murs. Je pense aussi au chaton de Robert Heinlen qui traversait les murs parce que personne ne lui avait dit que c'était impossible…
L'image du zèbre fait aussi écho à ce qualificatif qu'on donne aux surdoués…

   Angieblue   
19/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Cool, un poème psychédélique !
Je regrette quelques facilités au niveau des rimes, c'est parfois un peu forcé et sans surprise.
Pas fan, non plus, de certains passages trop narratifs.

"Puis Alice s’envole au fond du paysage,
Où le monde visible est de moins en moins sage."
"sage", ça fait un peu trop simple.

"Je retrouve la fille, une sorte d’Alice,
Celle de mon passé, pure et sans artifice."
Un peu trop simple aussi.

Pas fan, non plus, de la chute que je trouve aussi trop banale.

Mais, j'ai bien aimé la première strophe, ça avait très bien commencé avec cette belle image psychédélique de zèbres qui dansent sur le papier peint. j'ai apprécié aussi les deux vers suivants:
"L’herbe tourne à l’azur comme un flot irréel,
Un continent perdu dans un grand bout de ciel."

En somme, il m'a manqué un peu de trouvailles au niveau des images et des rimes. ça aurait pu être plus fantastique et surréaliste comme dans "Lucy in the sky with diamonds".

   Anonyme   
19/9/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Holà El Don,

J'avais eu ta poésie en EL et puis elle a disparu le temps que j'en commente un autre.

Le titre est bien trouvé, il attire le regard, on en vient à se demander si le bruit de leurs sabots fait penser à un cheval.

Du coup, l'idée de "trompe l'oeil" s'insinue automatiquement dès les premières lignes.

Je regrette l'usage de rimes souvent très simples et peu intéressantes en l'état, mais la recherche est peut-être ailleurs.

Ces quelques mots me semblent plus aboutis : "Alice disparaît, fondue et déchaînée, Dans un vide lointain" (la coupe est volontaire, je perds mon entrain après lointain).

La fin est OK mais ne m'envole pas non plus.

Bhé mon cochon, ça m'arrive rarement, mais je trouve que pour une fois ton écrit n'est pas aussi percutant/original/inspiré que d'habitude.
Où généralement, je trouve que tu as une puissance évocatrice assez violente, assez unique en son genre, entre les références et les formules bien senties, là je ne sais guerre...

Je ne suis pas convaincue. Le sujet est bon, le titre aussi, la forme ne m'emballe pas, et la mise en abîme de sujet me semble manquer de passion, de flamme.

Mais ce n'est que MHA.

Merci pour le partage, quoi qu'il en soit, c'est toujours agréable de te lire malgré tout.

   pieralun   
20/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Donaldo,

And she’s buying a stairway to heaven….

J’ai beaucoup aimé les premiers quatrains, et un peu moins les suivants
J’en conclue que vous n’auriez peut-être pas dû rejoindre Alice dans son éden: mais le monde est si moche en ces temps….
Un beau voyage tout de même

   Eskisse   
21/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Don,

Le sujet n'est pas pour me déplaire moi qui aime lire tout ce qui amène à sortir du réel que ce soit un rêve, une folie, ou comme ici un paradis artificiel et tout ce qui touche à la quête d' un amour absolu.

J'ai bien aimé les deux premières strophes moi aussi et le " fondue et déchaînée" qui suggère bien le côté visuel du voyage et l'entremêlement des plans.

   StephTask   
23/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Concernant la forme je suis moyennement fan de ces quatrains en rimes plates qui manquent un peu de souffle. Je trouve aussi le début du 5e quatrain un peu saccadé. Concernant le fond, j’aime bien l’idée d’une Alice apparaissant dans plusieurs états simultanés, à la fois adulte et enfant. Lewis Carroll a bien inspiré l’expérience de Schrödinger. Je retrouve ici l’idée de ce wonderland un peu quantique, où il n’existe plus vraiment de haut ni de bas, où le présent peut précéder le passé avec ce papier peint qui habille un portail vers un monde parallèle. J’ai bien aimé cette évasion. Merci pour ce voyage.
A lire avec ou sans revolver…

   Cristale   
23/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Don,

Les rimes suivies sont souvent utilisées dans les genres "tragédie" et celles-ci ne m'ont pas gênée lors de ma lecture d'autant plus que le contexte de l'histoire n'est pas des plus léger.

J'aime beaucoup les quatrains 2, 4 et 5.

Les commentateurs précédents ont déjà tout dit alors je me contente de relire ce poème en appréciant la façon dont est racontée une réalité plutôt sombre avec des mots plutôt lumineux. Je ne saurais pas le dire autrement dans l'instant.

Un bel ensemble poétique et profond.

Et le fleuron, ces vers à tomber de sa chaise :

"Alice m’apparaît sœur, amoureuse et mère,
Un phare dans ma nuit, mon ultime lumière."

Très beau poème, bravo !

Cristale


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