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Poésie néo-classique
Donaldo75 : Pierrot ne pleure pas !
 Publié le 11/01/23  -  7 commentaires  -  870 caractères  -  187 lectures    Autres textes du même auteur

Inspiré par l'écoute du Pierrot lunaire d'Arnold Schoenberg.


Pierrot ne pleure pas !



Des notes dispersées dans un flot mélodique,
Une crue atonale aux abords des tympans,
Des bémols sinueux comme des taïpans,
Une vague de sons sur un champ sporadique.

Pierrot brave lunaire un espace modal
Et cherche Colombine en sinus acnodal.

Les cordes crissent fort leur délire fractal
Pour que la cantatrice appelle l'amoureux
De sa voix soprano dont le fa vigoureux
Résonne dans l'orchestre en staccato fatal.

Pierrot ne pleure pas ! crie un dièse basique
Ton histoire émouvante inspire la musique.

Des notes épurées affichent le foutraque
D'un air dodécaèdre au vieux goût de Dada
Comme si le livret jouait en haïda
Un poème irlandais dans une langue opaque.

Le public applaudit encore abasourdi,
Pierrot quitte la scène et le laisse engourdi.


 
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   Miguel   
30/11/2022
 a aimé ce texte 
Pas
Je suis allé sur le lien écouter cette musique, et je n'y suis pas resté longtemps. Pour moi la musique moderne est à la musique ce que la poésie moderne est à la poésie: le triomphe de l'abscons, du nombrilisme et de la préciosité : on s'écoute dire ou jouer.
Mettant un peu d'espoir dans la notification "néoclassique", je me suis rabattu sur le poème, qui n'a de classique que la forme, et qui m'est apparu (cela n'engage que moi) aussi obscur que la musique: des termes techniques et mathématiques savants, de mots rares et exotiques, ce n'est pas interdit mais il ne faut pas en abuser, des images et comparaisons parfois précieuses elles aussi, et au milieu de ce discours prétentieux, le mot "foutraque" qui arrive comme un cheveu dans la soupe; quoique ... le mot "Dada" le justifie un peu. Quoi de plus foutraque, en effet, que le dadaïsme."Engourdi" n'est là que pour rimer avec "abasourdi", à mon sens.

   papipoete   
1/12/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
néo-classique
Pierrot bien esseulé, recherche sa Colombine... un orchestre entame sa partition et chaque instrument joue un air semblant lui dire
" ne pleure pas mon ami Pierrot ! "
NB j'imagine bien la scène de cet opéra, où chaque musique envoie un message de consolation, un air d'espoir.
J'admire la richesse du vocabulaire, mais en fais un bémol car ce poème ne peut être savouré, sans dictionnaire que par des mélomanes !
Au 3e vers, il fallait la trouver cette rime " taïpans ", mais de quoi effrayer les autres notes, sachant ce serpent le plus dangereux de la planète !
je préfère les refrains :
les amateurs lyriques apprécieront la construction, aussi ne veux-je point pénaliser ce texte pour mon inculture musicale !
je vois des dodécasyllabes sans faute
papipoète

   Vincent   
11/1/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Donaldo75

Votre texte à la structure ouverte

m'a emmené dans un monde surréaliste

et musical qui m'a enchanté

merci

   arigo   
11/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Donaldo75

Je tiens d'abord à préciser que je n'ai pas été emballé par la chanson en elle-même. Je pense qu'il est difficile de l'être à travers un écran. C'est le charme de l'opéra, du théâtre, de la scène... d'être vécu en direct.

En revanche, j'accroche à votre poème, qui je lis avec fluidité, comme une histoire. Finalement, en prenant connaissance du lien youtube, le texte lui-même pourrait perdre de son charme, car il endosse un peu plus un contour descriptif. Paradoxalement, pour prendre pleinement compte du sujet, les deux sont indissociables.

Je trouve votre chute réussie et je reste sur une lecture très agréable.

Merci pour le partage,

Arigo

   Myndie   
11/1/2023
Bonjour Don,

Eh bien il fallait le faire ! Bel exploit que de doubler d'un texte poétique ce Pierrot lunaire, technique aussi aussi théâtrale que dodécaphonique appelée « Sprechgesang ». Cette oeuvre musicale peut sembler déconcertante, « foutraque », mais il faut y voir le pendant de l'expressionnisme, style artistique que j'affectionne particulièrement en peinture et en cinéma (plus qu'en musique).
Ainsi ton texte aurait-il pu être tout aussi singulier, paré de la même esthétique particulière, troublant, dérangeant par son étrangeté ou son manque d'intelligibilité. Il n'en est rien.Tout est ici fluide, limpide grâce à l'alexandrin roi qui fait passer l'émotion et insuffle la souplesse et l'harmonie qui font défaut sans doute au Pierrot lunaire de Schoenberg.
J'y ai trouvé des accents aussi romantiques que gothiques et beaucoup de sensitivité. Par ce terme j'entends toutes les sensations sonores et visuelles que tes vers nous font partager :
« Des notes dispersées dans un flot mélodique »
« Une vague de sons sur un champ sporadique »
« Les cordes crissent fort leur délire fractal » etc, etc...
C'est nous le public abasourdi, on y est !
J'aime énormément l'exercice qui consiste à transcrire en poésie son regard propre sur un tableau, une œuvre musicale, une danse. Et là je suis comblée.

J'ai aimé passionnément.
Bravo encore et merci !

Myndie

   jeanphi   
11/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Donaldo75,

J'apprécie beaucoup le parti pris d'empreinter une forme d'écriture particulièrement explicite et fluide pour décrire un système d'écriture (musicale) cependant extrêmement codifié. Une poésie sur la musique nouvelle n'appelle pas nécessairement à une versification nouvelle ...

   Raoul   
12/1/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Bonjour,
Ne manque qu'un "ptyx" à la participation.
Un poème intéressant, sur un thème hors du temps, immémorial, et bien balancé pour être un dodécaphonique du capitaine Dada comme disait J. Higelin.
Très agréable à lire ce curieux objet est un peu comme cette tortue dont la carapace, ornée de pierre ras et précieuses, est le clou de la collection de l'esthète de Huysmans. Une curiosité fin de siècle, mais lequel ?
Amusant exercice de perspective, et ” Le *public applaudit encore abasourdi" voir même ébaubi.
Merci pour cette lecture.


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