Bonjour,

J’ai été attirée par le titre. Puis j’ai lu. Puis je me suis marrée. Je crois que ce sont ces rimes en Ic Uc Oc Ec Ac qui m’ont amusée (comme j’imagine que vous avez pris plaisir à les écrire) parce qu’elles mon rappelé les homarstruosités de La Tour Sombre de Stephen King. Certes, c’est une diatribe pas nouvelle sur ces gens superficiels et synthétiques que tout le monde connait, les m’as-tu-vu-quand-je-cause-des-autres et autres pantins obséquieux, flagorneurs, écornifleurs, et j’en passent, qui parasitent régulièrement la sphère artistique commune. Bon parfois, vous vous regardez écrire « Perché dans les hauteurs de l'éther écliptique » mais quand ce n’est pas le cas vous êtes simple, féroce et juste : "il sent l'oseille et la vieille hypothèque. Le sonnet fabriqué contre un tout petit chèque. » Ha ha.

Pour pinailler, une perruque est fatalement « fausse ».

J’ai bien aimé votre tonalité.

Anna en EL

Voilà un exercice de style fort bien réalisé. J'apprécie le côté très claquant, clinquant, de ce sonnet au rimes abruptes.
Dénonciation de ce qui est à la mode et qu'il est de bon ton d'encenser, autodérision ? Sans m'attarder trop sur le sens, je préfère relever quelques passages savoureux comme "Ecoutent la critique et sa fausse perruque / Célébrer le travail d'un artiste du vrac", ou "Pourtant il sent l'oseille et la vieille hypothèque".
Quelques maladresses néanmoins à mes yeux : "au sens très elliptique" ne coule pas très bien (le mot "très" fait un peu cheville), "d'un seul coup et d'un bloc" est assez redondant, et le vers final manque un peu de fluidité.
Bien aimé le mélange de termes familiers (toc, mastoc, vrac, oseille) et plus recherchés (cryptique, fol, écliptique, caduque).
L'absence de traits d'union à "cul de sac" est-elle volontaire ?

bonjour Donaldo
C'est le morceau qu'il faut à tout prix écouter, et se pâmer tellement il est hors du commun ! Moi, je ne l'aime pas et le dis ; ça va détonner, mais pour moi, ce n'est que du toc
NB un peu comme devant une oeuvre abstraite, où l'on se confond en félicitations, l'on est ébahi par... ce point sur la toile immaculée !
Je gage que l'auteur ne sera pas invité, lors de la sortie du prochain opus !
Je vois tous ces groupes se produire sur scène, sur des boum-boum ou autres crissements sur un vinyl et dans ma tête rapproche cette soupe, de ces musiciens extraordinaires ( à la Fender, à la batterie, aux cuivres, comme l'orchestre de Monsieur Eddy par exemple )
le second quatrain nous montre la saveur de cette daube !
Un sujet moderne écrit en alexandrins classiques, comme quoi...
Excuse-moi Donaldo si je suis parti sur une fausse piste, mais c'est ce que tes mots m'inspirent !

Oh yes, i love Bowie, même si vos rimes claquent plus Nougaro. Hic !
Vous touchez avec rage au mal qui prolifère chez les artistes du dimanche.
Il manque un éclat d'humour rock pour approfondir ce poème classique.
Zoé sans perruque.

B on, ben au moins, c'est dit ! :)

Une critique (qui reste encore peut-être un peu trop sérieuse ?) envers celui qui croit que parce qu'il a aligné trois lignes en ligne bien droite il est un génie (mais c'est presque secondaire !) mais qu'il va aussi gagner de la thune. De la thunette. A la vue large.
Si la critique est encore un peu sérieuse, elle vaut surtout (et sans doute était-ce le but recherché) par le grinçant. Deux trois petites choses que j'ai remarquées dans le texte : la preuve par du neuf pour faire du vieux ou bien petites erreurs de l'auteur Don ?
Je connais un peu le gars... et je sais pas, du coup.
C'est bien de penser connaître un peu les gens, mais ce ne sera jamais tant que ça, finalement. c'est ainsi qu'ils continueront à nous surprendre.

Merci de la lecture !

Bonjour Donaldo 75,

"Je l'ai vite craché, d'un seul coup et d'un bloc,
Tel l'ultime sursaut d'un fol épileptique
Perché dans les hauteurs de l'éther écliptique,
Avant de récolter des coups d'électrochoc."

Mon passage préféré .

Je sais, aujourd'hui, par vos mots quel est le sens du tapageur, du battant, du criard et de l'amer rythme du plaqué toc : si ce n’est pas celui d’exercer une influence musicale, c’est-à-dire d’agir contre les mots savants d'un poème mastoc, donc surfant sur la vague, du moins j’espère que cette influence musicale peut influencer et agir au faveur d’un temps à venir.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

Je ne suis pas fervent de mots savants mais j’aime bien quand même « cryptique ». Je ne suis pas non plus fervent des électrochocs, même exégétiques ; cela dit je dispenserais bien une petite secousse neuromagnétique sur « d’un seul coup et d’un bloc » pour le reformater en « d’un seul coup, d’un seul bloc », mais je ne suis pas vraiment clinicien, alors ce que j’en dis… [EDIT : finalement, à la relecture, « d’un seul coup et d’un bloc » ne me choque plus et je retire ma dernière phrase]

À part ça, c’est génial ! Je sais la difficulté de réussir un exercice de style acrobatique comme celui-ci quand la forme s’efforce en permanence à parasiter le fond. Bravo !

Merci Donaldo pour ce moment de plaisir cachinatoire, épileptique, j’en ai goûté tout le suc, ça vaut plus qu’un kopeck ou qu’un tout petit chèque : je le porte au pinacle... « et l’agelaste en vain tâche à le rabaisser ».

Un poème qui claque sec sur des rimes quand même pas évidentes mais bien à leur place. Alors j’adhère bien entendu avant de prendre mes cliques et mes claques pour fuir cette musique en vrac.
Je suis client de ce genre de sonnet parfaitement réussi et pas besoin de me payer pour ça. Ni troc ni chèque.

Bravo Donaldo

Lebarde

tic et toc, chic et choc , j'aime bien ces rimes qui claquent, elles donnent un rythme.

Et là, avec la contrainte que tu t'es imposé, c'est assez jouissif!

il y a de jolies trouvailles comme : "fervent de mots d'un poème mastoc"
ou "écoutent la critique et sa fausse perruque"

les mots un peu plus compliqués trouvent moins leur place me semble-t-il

Mais je me suis bien amusée, Merci pour le sourire!

Salut Don,

J'ai bien aimé ce poème mastoc ou les rimes claquent à outrance... le rythme est bon, les images singulières...

Pas tout compris sur le fond, même si je comprends qu'il s'agit d'un poète qui écrit un sonnet pour un concours rémunéré ?

En tous cas un bon moment de lecture, bravo pour le travail et bonne continuation

Bonjour Don,

Une critique de la facticité en poésie, il fallait y penser! (Thème balzacien par excellence...) Et servie par ces admirables consonances en ( k) Bravo !

A chaque quatrain son thème:
1. un rythme affecté dans un sonnet sans sens
2. le premier jet, le non travail

Les tercets poursuivent le travail de dérision :
T1: des critiques dithyrambiques
T2: payés par l'auteur

Merci pour ce voyage dans les sphères littéraires et mondaines
(La comparaison de l'ultime sursaut du fol épileptique est hilarante.)

Bonjour Donaldo,

Et oui, la poésie est tout sauf un assemblage de mots savants, écrit pour quelques sous et encensé par de soi-disant maîtres de l'art.

Si le poète n'y met pas un minimum de son âme, il claque, il clique, pourtant il sonne creux. Aucune émotion ne s'en dégage.

Une parodie bien tournée.

D’entrée une citation de Bowie puis un sonnet qui rime avec rock.
J’ai aimé ce joli troc : une âme contre un poème en toc pour séduire le jury d’un concours de poésie ou quelques commentateurs oniriens.
Devant ce pari faustien, je suis et je relance avec un “beaucoup” en espérant que cette âme vendue contre un tout petit chèque récoltera en sus quelques plumes…

C’est une prouesse de traiter ce sujet sous forme classique.
Bravo !

Yep Don,

j'ai pensé à Nougarock, de Nougaro, les rimes m'y ont directement conduite en fin de deuxième vers.
C'est bien joué parce que ça induit directement un rythme de lecture rapide qui se prête parfaitement au thème et à la forme.

Donc.
L'image plaqué toc ne me plait pas particulièrement en titre, j'aurais aimé que tu utilises une image plus décalée le fol épileptique, éther écliptique... bref, j'ai plein d'images plus percutantes que tu aurais pu mettre en avant, but why this one dear ?

Par contre ton vers de fin dépote mon poto.

Bravo, l'exercice était périlleux, il s'agissait de ne pas reprendre les rimes connues et de surfer sur la vague épileptique des tik-toks, que tu as d'ailleurs très habilement évité de citer dans ce texte critique des moyens faciles pour parvenir à une renommée sans mérite.

Merci pour ce rappel habile de ce qu'est, aussi notre société.
C'est une poésie beaucoup plus intelligente qu'elle n'y parait en première lecture, qui pose des questionnements sans les ponctuer de pourquoi. J'apprécie.

Et of course, au plaisir de te relire.

Bonjour Donaldo75,

On en arrive parfois à se demander ce qui, que, quoi, comment, on devrait peut-être torturer son lexique pour une frime littéraire qui ne nous satisfera pas foncièrement mais paradoxalement pourrait aussi bien faire se pâmer le profane. En tirerait-on une gloire égocentrée et quelques roupies de mécènes d’occasion qu’on sait bien que ça ne nous satisferait pas tant que ça.

Il fallait bien ses assonances chaotiques –toc –tac pour ce genre d’exercice et pour lui donner le punch voulu. J’ai le souvenir d’avoir composé il y a longtemps une chanson sur le même thème et toutes ses rimes tombaient aussi en tac-toc-tic. J’ai donc pris un plaisir particulier à lire votre texte qui dans une forme très classique prend encore plus de sens et de pertinence.

Merci du partage.

Mes remerciements et remarques ici: http://www.oniris.be/forum/plaque-toc-mes-remerciements-et-commentaires-t30563s0.html#forumpost435638