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Poésie contemporaine
Donaldo75 : Requiem pour un doudou [Sélection GL]
 Publié le 13/08/16  -  16 commentaires  -  1192 caractères  -  194 lectures    Autres textes du même auteur

À toi, compagnon de mes enfants.


Requiem pour un doudou [Sélection GL]



Hippopotame brun, de la fille doudou,
Tu protèges son lit, éloignes le vaudou,
Barris des compliments, écoutes son histoire,
Et de ses sentiments joues bien à l'exutoire.

La gamine te mord les oreilles très fort,
Bave sur tes orteils sans te faire du tort.
Maintes fois recousu, tel Frankenstein le frère,
Tu ne m'évoques plus un bon gros mammifère.

Pourtant je le sais bien, tu manges ses tracas,
Détournes ses frayeurs sans pertes ni fracas.
Patron de son coucher, tu n'es pas inutile,
Quand il faut assurer un bout de nuit tranquille.

La petite grandit, se lasse des joujoux,
Maquille ses sourcils, achète des bijoux.
Le bébé devenu cette belle poupée
Combat ses cauchemars par la pharmacopée.

Doudou mon vieil ami, tu finis au placard,
Chouchou ne veut gâcher son tout dernier rencard.
La poussière te rend la vie un peu pénible,
Mais tu restes ici, peluche incorrigible.

La grande a décollé, tu n'es plus qu'un item,
Laisse-moi te chanter ce dernier requiem.
Je scotche le carton, écris au stylo bille
Une adresse d'Emmaüs, ta future famille.


 
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   Anonyme   
24/7/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
J'ai beaucoup aimé ce texte qui bien sûr m'est très parlant, surtout que le dernier de mes enfants (27 ans), a eu en cadeau de naissance, un lapin comme doudou, je ne savais pas à quel point, il allait me "pourrir" la vie, car lorsque la nuit il perdait ce fameux doudou, j'avais droit à des pleurs, il fallait se lever pour retrouver ce fichu doudou, et cela plusieurs fois dans la nuit. Enfin, bref, ce lapin maintes fois recousu par sa grand-mère, avec un nouvel habit, il n'a plus que la tête d'origine, dort au milieu des autres peluches, dans une boîte, pas question de s'en débarrasser.

Bon revenons à votre poème, il est magistralement bien écrit, très émouvant, ce "Requiem pour un doudou", pour les petit(e)s, il est capital, c'est un vrai désastre quand il vient à être perdu, il n'est pas vraiment remplaçable. Il ne faut surtout pas le laver.
Mais les enfants grandissent ....

Vous rendez là un bel hommage à tous les doudous du monde entier.

   MissNeko   
13/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Mais moi je l ai gardé mon doudou !!!!!! Sacrilège faut le garder !
Bon pour revenir au poème, j ai beaucoup aimé le thème et l écriture.
L enfant grandit, le doudou est délaissé. Quel objet essentiel à la petite enfance. Cet objet de transition que l on appelle en jargon de prof. Moi je les aime les doudous et j aime votre poème qui leur rend hommage.

Édit : le dernier comptant 13 pieds ( merci papipoete) il suffirait juste d écrire : "une adresse Emmaüs, ta future famille" pour retomber sur nos pieds de 12

   papipoete   
1/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
néo-classique
Une maladie infantile est contrariante, fait pleurer bébé, mais que vienne à disparaître le doudou, ( oublié, perdu ) la catastrophe est à venir avec ses torrents de larmes !
En animal, bientôt plus queue ni tête, sale comme un peigne d'avoir bu bave et larmes de son protégé, ne l'oubliez surtout pas lors d'un départ ! il vous en coûtera très cher !
Le temps passe, bébé, gamine puis fille, pour elle fini la peluche qui habite son placard ; mais n'y touchez pas, un chagrin d'amourette pourrait nécessiter le réconfort de doudou !
Ce ne sera qu'une fois du nid envolé, et avec la permission de sa maîtresse, que le cher fétiche pourra prendre la direction d'emmaüs, attendant que sur lui un regard attendri se penche .
Je vois ici une maman, un papa qui connait la question, et la traite avec beaucoup de tendresse, de vécu .
NB le dernier vers compte 13 pieds

   Noran   
13/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Voilà un texte plein de tendresse !
Et qui évoque dans le thème une iconographie cartoon, ce qui rends la lecture tout à fait agréable.

Merci !

   Robot   
13/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Beaucoup des doudous que j'ai connu ont fini en lambeau. Celui-ci semble avoir résisté.
Requiem, (repos) c'est contradictoire puisqu'il va continuer sa vie chez Emmaus, pour un autre enfant probablement qui ne le laissera surement pas se reposer.
J'espère qu'il a connu le lave linge avant le don. (sourire)
Mais j'ai apprécié ce rappel de moments de tendresse dont chacun ne se souvient qu'au travers des enfants et rarement de sa propre enfance.

   Pimpette   
13/8/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
J'aime beaucoup!
Un beau sujet personnel qui appartient à tout le monde....fameux

la tendresse et la poésie irriguent le texte:

"La grande a décollé, tu n'es plus qu'un item,
Laisse-moi te chanter ce dernier requiem."

   Anonyme   
13/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Donaldo75... Ceux qui déplorent très souvent les thèmes mille fois rebattus seront, je l'espère, comblés par l'aventure de ce doudou... Sujet original, qui m'a bien plu !
J'ai apprécié l'écriture quasi classique, l'alternance des rimes féminines/ masculines et la métrique presque parfaite, hormis le vers final qui pourrait être modifié comme suit pour entrer dans le moule...

L'adresse d'Emmaüs, ta future famille.

Joli poème intemporel, sympa et sans prise de tête... Merci

   dom1   
13/8/2016
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Le doudou... D'où doux ? Trop doux pour moi. Trop classique. Pas assez péchu pour rendre l'objet " star " de l'enfant devenu roi.

dom

   vendularge   
13/8/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime bien ce texte, au début je me dis, bon c'est une déclaration d'amour à l'enfant, c'est mignon..mais le point fort et drôle c'est cette évolution parallèle de l'enfant et de l'objet transitionnel. La description sans grandiloquence du départ, bref un joli moment de lecture

Vendularge

   Cristale   
13/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Donaldo75,
Qui dit que le privilégié du dernier rancart n'a pas lui aussi caché son doudou dans le placard ? J'en connais. Non je ne donnerai pas les noms :)
Ah les enfants ! Des ingrats qui renient leurs doudous comme ils interdisent à leurs parents de venir jusqu'à la porte du lycée...trop la honte !

Ceci dit, ce poème m'a amusée et attendrie de par les sentiments exprimés avec une grande pudeur.
Le dernier vers mériterait un petit coup de ciseaux sur le "d" pour équilibrer la métrique.
Quant au pauvre doudou, celui-ci aurait peut-être préféré attendre dans un carton la naissance de vos futurs petits-enfants. Les mamans aiment ressortir leurs vieux jouets pour les donner à leur bébé.

Bravo et merci pour ce joli moment de fraîcheur.
Cristale

   Anonyme   
13/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Ah, le sacro-saint doudou ! A une époque plus lointaine c'était le nounours.
" La gamine te mord les oreilles très fort,
Bave sur tes orteils sans te faire du tort." c'est toujours un spectacle attendrissant.
" tu manges ses tracas,
Détournes ses frayeurs sans pertes ni fracas."

Pour ma part, je ne pense pas qu'un doudou finisse souvent à une autre adresse... C'est comme si on effaçait des souvenirs de l'enfance.

   Vincendix   
13/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Doudou martyrisé, Doudou torturé, Doudou écartelé mais Doudou adoré !

La vie d’un doudou parfaitement décrite dans ces quatrains, sa période active et sa mise au placard quand la demoiselle change de statut…

J’aurais préféré, plutôt que la pharmacopée, une autre thérapie pour combattre ses cauchemars,

   hersen   
14/8/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un thème très intéressant pour ce poème car qui n'a pas eu de doudou, quel que soit l'objet ?

j'ai cependant une petite réticence au mot joujou. car un doudou est tout sauf un jouet, il est l'élu parmi les objets qui absorbe toutes les joies, tous les tracas, toutes les interrogations et tous les espoirs de l'enfant. je ne dirais pas que l'enfant joue avec son doudou comme avec ses autres jouets; un confident, plutôt, que l'on délaisse dès qu'on se lance dans la vie sans filet, à l'adolescence;

mais après joujou, je lis le mot poupée. Alors peut-être que l'auteur veut mettre l'accent sur le jeu de la vie.

Un texte bien intéressant en tout cas.

Merci de cette lecture.

   plumette   
14/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bien vu!
rendre hommage au doudou, il fallait d'abord y penser puis réussir à nous transmettre par des mots et des images le parcours de ce cher objet transitionnelavec en parallèle celui de l'enfant qui grandit et oublie...
la 2 ème strophe m'a spécialement amusée, Le doudou est maltraité,c'est son inévitable destin.

bravo!

Plumette

   Annick   
16/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La vie d'un doudou ressemble à celle de tous les autres doudous car les étapes de la vie sont les mêmes pour tout le monde. D'abord adoré, puis ignoré, rejeté, oublié. Et si on était des doudous au regard de certains proches : avoir rempli sa mission sans rien attendre en retour.
Voilà un poème comme je les aime. Pas hermétique mais plein de profondeur. De la tendresse, de la poésie à revendre. Et puis, un enseignement à tirer sans doute de ce bien joli poème aux images évocatrices. j''aime ce tutoiement qui permet au doudou de garder sa dignité, comme une ultime reconnaissance malgré tout.

   LGduVar   
25/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une âme pour un doudou qui aura droit à la résurrection... pour un autre bambin... belle idée. Merci


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