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Poésie libre
Donaldo75 : Zugarramurdi
 Publié le 17/10/23  -  12 commentaires  -  915 caractères  -  256 lectures    Autres textes du même auteur

Au 17e siècle, le village de Zugarramurdi en Espagne, comme d'autres avant lui, connut l'un des pires procès en sorcellerie conduit par l'Inquisition.


Zugarramurdi



Les pénitents avancent en silence, lentement dans la nuit espagnole, étouffante, lumineuse et rouge. Des cercueils de bois, des croix renversées, accompagnent les silhouettes sombres drapées de tissu mauve. La Lune s’affiche enfin nue, diabolique, envoûtante, possédée, magnifique.

Zugarramurdi.
Urdazubi.
Urdax.

Dans cette procession millénaire, cette marche sans prières, Satan appelle ses enfants anonymes. Les façades muettes contemplent le spectacle. Des milliers de fenêtres jaunes, béantes, fardées, regardent des ombres sans mots. Des mains de chapelets, un troupeau de coupables veut se faire pardonner. Dieu a quitté la Navarre et le Roi depuis très longtemps.

Urdazubi.
Urdax.
Zugarramurdi.

Les bouches décousues, les regards emplis de larmes, surpeuplent la rue des sans-espoir, dans les couleurs outragées d’une triste fin du monde.


 
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   Gemini   
22/9/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
J'ai trouvé la première phrase problématique. La suite : "avancent, en silence lentement" ne me semble pas heureuse à l’oreille. Avec ses deux "ence" qui s'imbriquent au deux "lent", elle n'est pas très euphonique. On est en libre, mais ne faut-il pas quand même chercher à rendre la poésie fluide ?
Ensuite, j'ai mal compris en quoi une "nuit étouffante lumineuse et rouge" était plus espagnole qu'une autre. Il m'a paru que la présence d'"espagnole" ne servait qu'à situer les lieux de l'action (déjà exposés en exergue).
On ne trouve rien, plus loin dans le texte, qui vienne corroborer ces qualificatifs.

Le récit concernant une partie très particulière de l'Histoire, j'avoue ne pas le connaître. J'ai donc dû chercher cet épisode sur le Net : https://www.mindshadow.fr/histoire-vraie-zugarramurdi/.
J’ai eu un peu de mal à saisir si le texte traitait d’un autodafé (pénitents, coupables) ou d’un sabbat (procession millénaire, Satan appelle ses enfants, Dieu a quitté la Navarre...). Il peut s’agir aussi d'une conversion de satanistes cherchant à rejoindre le giron de Dieu (présence de toges mauves). J'avoue que pour moi c'est un peu flou. Mais comme il m’a semblé deviner un parti pris du narrateur pour ces sorcières, j’ai opté pour l’autodafé (qui expliquerait le rouge de la nuit).

Dans la dernière phrase, j’ai un peu calé sur les "regards qui surpeuplent" ; je ne comprends pas l'utilité de donner de l'emphase à ce verbe.

En résumé, je trouve le texte bien court (6 lignes) pour faire rentrer un lecteur dans la scène, et je note un emploi important de qualificatifs pour tenter de donner de l’ampleur (ou de la poésie) au spectacle. La mise en page est originale : on dirait qu'on enfonce le clou, ce qui donne un côté martyr à ces trois villages.

J'ai senti du caractère dans la plume, mais l'écrit ne m'aura pas convaincu. Content tout de même d'avoir découvert ce morceau d’Histoire, et l'existence d'un Salem basque.

   poldutor   
17/10/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Donaldo
J'ai bien aimé cette "poésie libre" genre que je n'apprécie pas toujours, mais votre texte introduis une ambiance envoutante dans cette nuit "étouffante, lumineuse et rouge", avec ces pénitents silencieux où même aux fenêtres le silence est de mise !
Je n'ai pas cherché à comprendre le fond de l'histoire mais je me suis laissé emporter (bercer ?) par le déroulement de cette cérémonie.
Cordialement.
poldutor

   hersen   
17/10/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
J'ai beaucoup aimé ce poème par l'ambiance qu'il offre. Et si bien sûr les mots n'y sont pas pour rien, il y a ce quelque chose, comme procession millénaire, qui nous pousse plus loin.
Je ne suis pas sûre que l'on ne brûle pas toujours et encore les sorcières, que l'on n'envoie plus de "prières". je raconterais bien une histoire, mais ce n'est pas le lieu.
Est-ce que je rêve ou bien n'a-t-on pas déjà eu une ambiance similaire, à San Sebastian je crois, dans un de tes poèmes ,
je vais descendre dans les archives...

   papipoete   
17/10/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour Donaldo
On croit porter la croix et le poids des péchés, que ces pénitents portent sur leurs épaules, tant cette déambulation est sinistre sous cette Lune envoûtante.
NB pas besoin d'en dire davantage, les lignes avancent au pas lent des pénitents, à qui l'on ment...
Dernièrement, nous vîmes à la Télé cet inquisiteur de Bordeaux, obtenir des aveux " non consentis " sous la question, de femmes aux pouvoirs maléfiques ( guérir les malades par des décoctions herbacées, avorter des filles et femmes violées, prévenir d'un fléau imminent... ) et finir malgré leurs aveux, sur le bûcher !
Ces processions continuent toujours je crois, et c'est sous cape, que s'avancent ces " possédés du démon "
Satan appellerait ses enfants ( ils pourraient quitter le corps de ces repentants ? )
La ligne finale montre je pense, la foule amassée le long de ce funeste cortège.

   Lariviere   
18/10/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
salut Don

Je ne sais pas pourquoi mais j'ai beaucoup aimé la tonalité de ce poème. Je crois que ce qui fait sa force ce sont les images économes certes mais pourvu d'une force d'évocation assez saisissante pour ne pas dire envoutante...

Les noms de ses villages espagnol ajoutent du pittoresque à l'ensemble et sonnent comme des coup de tocsin à travers la nuit noire de la procession.

Un texte qui donne presque le frisson...

Merci pour cette lecture et bonne continuation !

   Eki   
19/10/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Un texte énigmatique qui est le reflet des lieux superstitieux...

Il y a un mystère volontaire qui domine dans vos mots, un peu comme si l'auteur nous entraînait dans cette grotte qu'est Zugarramurdi...

J'avoue que je ne connaissais pas. Par votre texte, j'ai pu plonger dans l'antre obscure des sabbats...sourire d'Eki


Mais il y a comme un petit frisson là...

   Provencao   
19/10/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Donaldo75,


J' ai bien aimé l'articulation de cette procession millénaire en votre écrit qui dépasse largement, la notion de l'espace comme la notion du temps, avec cet univers dans les couleurs outragées d'une triste fin du monde.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Louis   
19/10/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
J’ai aimé ce texte pour les noms qu’il fait entendre.
Ces noms de villages basques qui sonnent comme des formules magiques, des mots de sorcier, des mots sortilèges
Ils exercent, par leur sonorité, un charme étrange, un charme d’enchantement et de mystère, et reviennent comme des incantations :

Zugarramurdi
Urdazurbi
Urdax

La scène est pourtant silencieuse, celle d’une procession dans laquelle « les pénitents avancent en silence », où l’on n’entend nulle parole de prière : « cette marche sans prières ». Même les « façades » sont muettes, et l’on ne voit que des « ombres sans mots ».

À ces femmes et ces hommes qui défilent, réduits à des « ombres », on leur a volé les mots, ceux enchanteurs auxquels on croyait, les mots magiques, les mots puissants, capables d’agir sur la nature ; on leur a extorqué les mots de l’aveu sous la "question" des inquisiteurs, mots qui mènent aux pires condamnations. Les mots sont désormais à taire, alors qu’ils n’ont plus qu’un pouvoir de mort, sous l’effet de ces puissances plus grandes, puissances étatique et religieuse, que celles du pouvoir des mots magiques.

Tout alors est silence ; résonnent seulement hors-champ les noms d’un monde qui n’est plus, les noms d’un monde enchanté que les pouvoirs religieux et politiques ont détruit.

La scène est dominée, non par les sons et les paroles, mais par les couleurs.
Teintes d’un monde en perdition : la nuit est « rouge », d’un rouge sang, celui des victimes des Grands Inquisiteurs, d’un rouge aussi associé à la sensation d’étouffement ; des tissus couleur « mauve », teinte de la décoloration du rouge vif, teinte triste du deuil, de la mort et de la solitude, mais qui diffuse encore une part de mystère. Les façades des maisons ont à leur fenêtre le teint « jaune » ; couleur du déclin, du vieillissement, et de la trahison, comme elle l’a été souvent au cours de l'Histoire, avant que Van Gogh et Gauguin ne la réhabilitent.

Les mots de ces lieux, et ceux de leurs habitants, scandés hors-champ, ne font donc plus monde, et la procession avance dans « les couleurs outragées d’une triste fin du monde ».

   Eskisse   
21/10/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Don,

Je me décide enfin à commenter ton poème... Pour tout te dire, j'ai eu du mal à entrer dans le sujet. C'est la forme qui l'a emporté..

J'ai aimé ces énumérations qui épousent le rythme de la procession, la mise en page vise au même objectif : étalement des lignes.

Et surtout, ces sonorités basques si belles ont produit un effet sur moi et je me suis rappelée lentement ( comme la procession ) que je connaissais ce village....

   Geigei   
24/10/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
Je pourrais chercher de quoi nourrir ma propre mythologie en allant du côté basque. Pas sectaire.

Mais avant de me diriger vers le documentaire, j'attends de trouver la note poétique de ce texte. Si elle existe.

Le documentaire attendra. Satan aussi.

   Donaldo75   
25/10/2023

   Malitorne   
25/10/2023
Modéré : Commentaire hors-charte (se référer au paragraphe 6 de la charte) A noter que l'accusation de plagiat ne peut se justifier simplement par le fait de traiter un même thème.


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