Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie contemporaine
Dynamot : Le lavement des pieds
 Publié le 24/06/17  -  11 commentaires  -  960 caractères  -  210 lectures    Autres textes du même auteur

Ce qu'un bivouac peut révéler…


Le lavement des pieds



De la Terre on voyait des astres solitaires.
On campait… L'isolant du ciel était brisé.
Les bois sentaient l'averse et les abécédaires
occupaient la parole. On buvait du rosé.
L'étoile était ce vain friand de nos caresses.
Alerte, on rêvassait… La lune avait la peau
d'un voyage-ecchymose, elle avait des adresses
où l'humanité songe. On avait mis dans l'eau,
six doigts, le pouce, un pied, les deux jusqu'aux chevilles ;
il était vase-étang cet infini cassé,
doll et porcelaine intime. On trouvait des brindilles
à l'endroit même où l'homme avait souvent chassé
l'indice et la virgule. On vivait dans la zone
où la langue est sauvage , où la sève est l'écrit
d'un orage endormi. Dans le silence aphone,
étanche et compulsif, on écoutait le cri
d'un métal imprévu. La Grande Ourse était fière !

Un ange ankylosé faisait la courte échelle
à des enfants perdus.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Brume   
13/6/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Je ne ressens pas de mélancolie est pourtant vos vers s'y prêtent à cette émotion. Mais émotion il y a bien sûr.
Il y a cette contemplation d'un univers plein de bleus et de brisures. Vous invitez le lecteur à voir le monde d'une autre manière.

Les associations d'images sont à la fois étranges et superbes. Et ce passage le défini bien:

- "On vivait dans la zone
où la langue est sauvage , où la sève est l'écrit
d'un orage endormi."

J'aime la forme, vous évitez le linéaire. Certains passages semblent posés, d'autres assez toniques, et j'aime les moments de silence.

Quand au titre je le comprends comme le fait de soigner, de prendre soin, de soulager les ecchymoses de cette Terre.

Très beau poème.

   papipoete   
24/6/2017
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour Dynamot,
De notre bivouac, au matelas de trèfle et pissenlits, nous regardions la nuit venue, le spectacle de la Lune grande prêtresse et ses voltigeuses scintillant dans la voix lactée, et nous rêvions ...
NB l'auteur image à l'extrême sa vision nocturne, au point que certaines lignes me troublent " l'Etoile était ce vain friand de nos caresses " ( je dois préciser que dans notre Jura, il existe un fameux terroir, l'Etoile un grand vin dont l'amateur est friand )
La conclusion de votre poème est si charmante .

   Anonyme   
24/6/2017
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonsoir,

Il y a quelque chose d'étrange, d'apaisé, de tranquille...
Je regrette que l'inégalité parfois me gêne. Comme sur le vers L'étoile était ce vain friand de nos caresses. où le vain, bien que logique me semble trop facile. Où la ponctuation entre les deux vers ne me semble pas la meilleure alternative.
Je ne suis pas fan des tirets non plus. Le voyage ecchymose aurait pu s'en passer. C'est dommage ces jeux sur les mots...

Sinon de très jolies choses : Les bois sentaient l'averse et les abécédaires occupaient la parole.

On avait mis dans l'eau, six doigts, le pouce, un pied, les deux jusqu'aux chevilles ;il était vase-étang cet infini cassé,

Un ange ankylosé faisait la courte échelle à des enfants perdus.


Le rythme est bon (sauf sur les vers du rosé et du vain, que j'aurais rebossé pour qu'il ait moins l'air induit par la rime) et les sonorités fluides et agréables.

Par contre, si je puis me permettre, j'aurais vu votre poème posé en prose, sur un seul élan, avec peut-être des espaces après les points ? Avec les deux derniers vers rassemblés à la fin, espacés du reste du texte. Mais ça n'engage que moi. Je trouve que ça aurait encore pu renforcer le rythme. Et au final toute la valeur poétique du poème. Parce qu'en l'état, moi je sens encore trop la recherche de la contrainte de la rime. Et c'est dommage.

ça fait deux fois dommage...
:-)

Il manque un petit quelque chose...

Cela dit, il y a quelque chose.

Merci pour le partage.
Au plaisir !

   Timoline   
25/6/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Ah oui bien sûr il y a quelque chose.
Un peu de mal à entrer dans cet univers au démarrage (L'isolant du ciel, euh pas très concluant à mon oreille), mais j'ai décollé précisément ici : "La lune avait la peau d'un voyage-ecchymose, elle avait des adresses où l'humanité songe. On avait mis dans l'eau, six doigts, le pouce, un pied, les deux jusqu'aux chevilles ; il était vase-étang cet infini cassé"

Et cette toute belle fin.

Merci pour ce beau moment

T.

   Robot   
25/6/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Un peu dérouté à la première lecture par le découpage, je trouve finalement qu'il est cohérent à la déclamation.
Un texte dans lequel je trouve de belles images d'une formulation originale.

   Pouet   
26/6/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bjr,

De la poésie comme j'aime en lire. Le rythme est très intéressant bien que j'ai été coupé dans mon élan à "doll et porcelaine intime."

De superbes images et une "singularité" qui se dégage peu à peu de vos productions et ça, c'est très précieux à mon sens.

De l'inspiration à l'état brut et une liberté d'écriture qu'on ne peut qu'envier.

Et les deux vers finaux... Magnifiques.

Grand bravo.

   Arielle   
27/6/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Après "Dormition" j'entre ici dans un univers particulier dont je ne cherche pas à élucider la géographie ni l'histoire. Je me contente de suivre la musique et de savourer les images, c'est assez rare pour que je m'en étonne.
" On vivait dans la zone
où la langue est sauvage , où la sève est l'écrit
d'un orage endormi."
Un vrai ravissement à psalmodier !
Je crois que chaque lecteur attentif est un enfant perdu auquel votre ange fait la courte échelle.
Je trouve vos textes particulièrement inspirants

   Anonyme   
28/6/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Beaucoup de ce que j’appelle ‘le souffle’ dans ce poème. Ce je ne sais quoi qui apporte des vers tels que ‘L’isolant du ciel était brisé’ ou ceux de la toute fin… et pleins d’autres, je ne vais pas tout citer.
C’est ce qui me plaît dans votre poésie. Et puis l’alternance de presque banalités avec de vraies pépites, dans un dosage parfait.

Ici je me suis demandé (alerté par un autre commentateur) ce que c’était que ce ‘vain friand’, et si c’est juste un jeu de mots… bof, mais après tout pas grave… je vais oublier si je relis, emporté par le fameux vent fort qui soulève vos vagues de mots… je vais voyager avec vous… autour de ce feu de camp qui me rendrait presque nostalgique des rares feux auxquels j’ai participé…

Un style fort, un beau poème plein d’étoiles filantes, bravo et à vous relire !

   framato   
28/6/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

J'ai beaucoup aimé votre texte et ceci pour plusieurs raisons. D'une part le travail sur la forme avec ces hyper enjambements qui font bien souvent oublier la rime. D'autre part le travail des images souvent très originales et visuelles (l'isolant du ciel, l'écrit d'un orage endormi, ...)
Les deux derniers vers sont superbes !

Merci pour ce bon moment passé en compagnie de vos mots

   letho   
3/7/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Dynamot

Un texte qui "arrache" avec ses mots tout ébouriffés, même si parfois j'ai l'impression que vous forcez un peu la note pour "faire" original ( ainsi le "vain friand" aurait pu tout aussi bien être le "vin friand" sans dénaturer votre objectif )

J'aime beaucoup le "silence aphone, étanche et compulsif", trois adjectifs qui sonnent vrais à mes oreilles exercées ( au silence ! )

Les deux derniers vers sont magistraux
Merci et à vous relire

   Raoul   
18/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour, il n'est jamais trop tard,
J'aime beaucoup ce poème, bien envoyé, bien balancé en alexandrins* avec césure à mi vers. Le jeu des rimes est discret et naturel. Les images sont parlantes et pas banales
" il était vase-étang cet infini cassé, "
" où la langue est sauvage, où la sève est l'écrit
d'un orage endormi." / "on écoutait le cri
d'un orage imprévu. "
Tout est précis, et ce "on" est embrassant, on y est, à regarder le ciel, mais les pieds dedans. Je me suis laissé embarquer.
Merci pour cette lecture !

* sauf peut-être le onze...


Oniris Copyright © 2007-2023