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Anonyme
17/1/2014
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Soyons clairs : comme lectrice, je me moque totalement des contraintes ayant présidé à l'écriture du texte ; ce qui m'intéresse, c'est l'effet qu'il produit sur moi.
Première constatation, à mes yeux : la strophe "refrain" revient bien trop souvent. Soit, cela fait partie du genre incantatoire, mais en l'occurrence, le poème étant déjà long, j'ai avec ce retour obsédant une fâcheuse impression de rallongement de la sauce. C'est d'autant plus dommage qu'à part cela j'ai beaucoup aimé, justement, ce caractère ressassant, cette manière qu'a le narrateur de tourner autour du pot pour révéler (ou non) sa culpabilité, l'acte monstrueux qu'il a (ou non) commis. Un bel aperçu sur une âme tourmentée, et l'emploi de gros adverbes bien pesants illustre fort bien, pour moi, le poids qu'elle traîne dans l'existence. Une mention, bien sûr, pour cet "inimaginablement" qui "bouffe" presque tout un vers. Du reste, dans le même quintil, je trouve admirable "Idiot j’aurais pour qu’elle m’aime Roué de roses cette femme". Avec un regret toutefois pour la rime "femme"/"infâme" qui me paraît fort éculée. J'ai en revanche adoré l'"aorte" qui déboule en rime d"exhorte" et d'"emporte" ! Au final, un poème intense et intelligent, à mon avis, dont le propos serait encore plus percutant je crois en réduisant de sa matière. Mon avis, bien sûr. Ah oui, j'ai failli oublier : à la lecture j'ai eu une vague impression d'Apollinaire. Y a pire comme référence. |
Ioledane
27/1/2014
a aimé ce texte
Bien ↑
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IRINA une fois, deux fois … quinze fois. Pas facile !
Ce texte est composé uniquement de rimes féminines, ce n’est certainement pas un hasard. Le style est certes contemporain, mais la prosodie semble hésiter entre classique et néoclassique : cela paraît un détail mais cela m’a parfois dérangée, car dans certains cas il faut appliquer la diérèse selon les préceptes classiques (ex : ru-ines, in-sou-ci-ant) mais dans d’autres non (ex : i-diot, fièvres). J’aurais préféré une cohérence. Sinon, j’ai bien aimé le côté un peu décousu, et ce foisonnement d’images hétéroclites, bien que je ne les aie pas toujours comprises. Quelques passages que j’ai appréciés : - « Insouciant le dieu renverse / Noms et visages du nocturne » - « Nuit chaque nuit » - « Irais-je en marge d’un grimoire / Narrer les courbes visitées » - « Idiot j’aurais pour qu’elle m’aime / Roué de roses cette femme » - « Ici de Thèbes rien ne reste / Roi ton royaume se dérobe » A l’opposé, ce qui m’a dérangée : - la « gougoutte » : incongrue ici, et en plus elle rime avec « goutte » - le « rabiot » : pas très poétique comparé au reste, me semble-t-il - « inimaginablement » : adverbe pas très catholique si j’ose dire - quelques tournures curieuses ou très désuètes : « Il me souvient cette bruyère » (pourquoi pas « Il me souvient d’une bruyère » ?), « dessous paupière » (pourquoi pas « sous la paupière » ?) - des phrases qui me semblent incorrectes, c’est sans doute volontaire mais très curieux : « Navire et voile au vent vacille / Autant la vie entre ses lèvres » (qu’est-ce qui vacille ?), « Insulte et rage pour exhorte » (exhorter est un verbe dont la forme conjuguée arrive ici comme un cheveu sur la soupe), « Ni la justice ni le probe / Amoindriront ton double inceste » (manque un N’), « Rapidement la lame telle / Incise aux œufs de l’ovipare » (je ne comprends pas la phrase), « Abîme dont je m’accapare » (ce verbe est transitif, pourquoi pas « que je m’accapare » ?). Question subsidiaire : pourquoi « SATURNE » en majuscules ? Au final, je trouve une vraie force et une vraie originalité à ce poème malgré ses imperfections, et je salue au passage le respect des contraintes (j’en ai repéré deux mais peut-être y en a-t-il davantage). |
senglar
8/2/2014
a aimé ce texte
Bien ↓
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Bonjour Edgar,
Ben quoi, ce texte mérite un ton incantatoire ;) D'une maladresse voulue pour rendre le poème hiératique, je me suis senti reporté aux aubes des langues forgées... mais aussi engoncé dans un cilice qui m'a fait crisser des dents. (-) parce que cela m'a été désagréable en dépit d'une certaine fascination hypnotique troublée par des ruptures de registres de langue. Je sais il s'agissait de reproduire un creuset pour le meilleur et pour le pire. Ben oui quoi : (-) ! brabant Euh... me suis senti plus béotien que Béotien. Si vous pouviez éclairer mon oedipe... :) |
Anonyme
17/11/2016
a aimé ce texte
Vraiment pas ↑
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Je suis allé jusqu'au bout de ma lecture qui fut laborieuse, je n'ai vraiment pas accroché du tout, ce texte est bien trop long, il m'est devenu ennuyeux à partir de sa moitié. Il n'a pas retenu mon attention, ce n'est pas faute d'avoir essayer, il y a une monotonie qui se dégage de ce poème, il est comme une chape de plomb, très pesant.
Dans son ensemble la formulation des strophes n'est pas plaisante : " Insolemment ce rêve entraîne Rime – nymphe – tableau – gougoutte Incessamment et la gangrène Nuit chaque nuit et goutte à goutte Atteint ma veine souterraine " Il me faudrait pratiquement tout citer, je n'ai pas aussi compris la relation entre certaine strophe. il ressort aussi la sensation d'un rythme monocorde, sans doute dû à toutes ces rimes féminines. Peut-être que trop de contraintes enlèvent le côté aéré et léger d'un poème. J'ai senti mon émotion mise entre parenthèse, elle n'est pas arrivée à percer ce bouclier de mots étanches. |