|
|
Geigei
9/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
|
"À mon dernier soir"
Un poème sur le temps qui passe, sans amertume, et le conseil du saule, à la fin. Chhh... J'ai donc contemplé cette contemplation, à la fraîche. Le 5/5 est un rythme saccadé. S'il tient en éveil, il gagne à être soutenu par des rimes croisées. Enfin, si je considère qu'il y a des rimes. Les termes galants où ces choses-là sont dites sont dans la dernière strophe "musard", "remuements", "rognonne", "ourdie". |
ferrandeix
9/5/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime beaucoup
|
j'adore les 2 premiers vers et la rime léonine sur 'oir'. elle est beaucoup plus efficace, phoniquement, que toutes les autres rimes de ce poème, rimes qui à mon avis, n'apportent pas d'effet réel. Le poème vaut également par le sentiment très mélancolique qu'il exprime, en relation avec l'image du canal. En revanche, les 2 derniers quatrains me paraissent peu clairs et laissent une impression dommageable par rapport aux 3 premiers. Je privilégie le sentiment exprimé magnifiquement au début du poème dans mon appréciation. Cela malgré d'autres faiblesses, dont un contenu un peu artificiel pour satisfaire à la rime. Un conseil à l'auteur, si je peux me permettre: supprimer toutes ces rimes inutiles et rechercher des homophonies et rimes léonines.
|
Lebarde
14/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
|
Une belle manière de rendre hommage au canal du midi en évoquant avec lui et le saule qui le borde, ceux qui l'ont creusé, en promettant lors du "dernier soir "de venir s'y "asseoir" pour "saisir l'immobile" et préparer son départ en poursuivant le dialogue avec le vent d'autan et admirer la nature.
Mais stop, je suis "trop bavard". L'écriture fluide, avec ces couleurs pastel et délicates, ces sons murmurés, sait donner à ces lieux une sérénité élégante, une atmosphère douce, reposante, d'une grande poésie. J'aime bien ce genre de poème qui peut, savez vous m'émouvoir. Merci En EL Lebarde |
fanny
24/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
|
De ce que j'en retire vous n'avez pas attendu le dernier soir pour vous asseoir au bord du canal tant l'atmosphère est merveilleusement retrancrite.
Je trouve le texte d'une grande poésie, d'une grande douceur et vraiment léger malgré la tristesse du thème en toile de fond, que finalement on oublie. La peinture que vous faites des canaux, de vos états d'âmes et de votre niveau de communication avec les lieux nous berce et nous caresse ; j'ai l'impression d'être assise à côté de vous, d'entendre le grand saule, de le sentir revivre, oui vous êtes un musard. Édit du 24 : comme je viens juste d'apprendre ce qu'est une rime léonine, je vire une partie de mon commentaire initial qui me fatigue rien qu'à me relire. |
Anonyme
24/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
|
J'aime bien le côté nonchalant de votre poème, le rythme de décasyllabes parlés, les rimes décontractées, le choix de ne pas débuter chaque vers par une majuscule : ces éléments, à mes yeux, concourent à une impression générale de douceur, d'apaisement, de naturel, qui vont bien avec le propos. Le saule en vieux sage grommelant clôt fort bien je trouve, il apporte la note de dérision, de taquinerie qui parachève l'ensemble. Sujet beaucoup évoqué, celui de la vanité de toutes choses, ici décliné avec élégance et une gravité souriante.
|
Provencao
24/5/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
|
Bonjour Edgard,
Très très admirative de votre poésie où vous avez fort bien repenser "la contemplation" celle de " l’œil de l'âme" selon les Grecs... Vous êtes dans votre écrit en lien direct avec l'intimité du bord du canal, qui enveloppe les bateaux halés, les secrets de la rivière accrochés aux douleurs et tourmentés par le remords, l’humilité sereine du grand saule, raillant au pied de l'eau. Merci. Au plaisir de vous lire Cordialement |
Malitorne
24/5/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
|
J’ai du mal à admettre qu’on vienne au bord d’un canal pour « saisir l’immobile » alors qu’il n’est que mouvement continu. Même la peinture se doit de retranscrire, à sa mesure, la fuite des éléments.
La « félicité » est un état de béatitude, comment peut-on l’être pourrissant six pieds sous terre ? Cette évocation de vos terrassiers me choque à nouveau. Il y a comme ça des associations de mots qu’il faut bien soupeser au risque de leur conférer une aura d’absurdité, surtout avec des lecteurs de mon type en quête pointilleuse de sens, de cohérence. C’est finalement le dernier quintil qui me parle, pourtant le plus fantaisiste, mais en accord avec le murmure magique d’un canal que je connais bien pour y avoir autrefois navigué… et parcouru en vélo sur le chemin de halage. La tonalité générale reste douce et langoureuse, à mon goût entachée de contre-sens dommageables. |
Pouet
24/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
|
Slt,
un poème face à la mort. J'y trouve une forme de fatalisme positif, sans trouver d'autre terme adéquat immédiatement. J'aime bien le titre, cette expression un peu polysémique et ce qui en découle. J'aime bien l'ensemble donc, j'aime bien ce ton. Dans le livre que je lis actuellement y a une citation d'une chanson de l'album Ella Fitzgerald chante Cole Porter qui dit " Debout, debout, somnambule, débout ! Ne vis pas ta vie en mourant... profite de ton temps, des quelques années où nous sommes sur terre... ne rêve pas, sois ton rêve.." Je sais pas, ce texte m'a fait penser à ça. |
Elysa
24/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
|
Sur la rive, un poète tente de décrire la mort en se servant de la matière qu'il trouve dans un paysage serein qu'il connaît bien. La mort apparaît plutôt réconfortante, comme une suite paisible du voyage. Les absents n'ont pas de rancune et ils sont encore quelque part ici, on les entend chuchoter, on les voit même briller dans les reflets de la félicité. Le poète ne peut s'empêcher de partir dans ses rêveries, tout est frais, léger. Bien que la mort, fatale et grinçante le mette en garde, elle aussi finalement caresse cette eau douce.
|
papipoete
24/5/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
|
bonjour Edgard
Quand viendra ce fameux jour, tu seras dans mes pensées cher canal ; toi, au long duquel je vins si souvent me délasser, ou même parfois me confier à toi sur mes joies ou mes peines. Mais chut, ne parlons pas trop fort ! le vieux saule pourrait me sermonner ! NB un texte mélancolique, non point maléfique ; il en est passé tant et tant de monde ici... des constructeurs au flâneurs de tout crin. Une toile que le poète peint de sa plume, avec des couleurs tantôt chatoyantes, tantôt sombres de la faucheuse qui s'avance. la dernière strophe me fait sourire ( en effet, j'écrivis la lente agonie de ce vieux saule qui penchait inexorablement vers le sol " fin de vie " ) techniquement ; dommage que le 7e vers s'envole sur 11 pieds ! |
Cyrill
25/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
|
Bjr Edgard,
J’aime bien la tranquillité qui émane de ce poème. On est pris par le balancement calme de ses vers. Sans doute dû à nombre de terminaisons en -ment. J’en compte 4. Je remarque le « sans ressentiment » faisant écho au « sans peur, sans remords » du narrateur. Un bon mariage d’humeurs, donc. Sans remords mais un brin de mélancolie tout de même, vite contrarié par l’apostrophe du saule, un arbre qui comme chacun sait est toujours là pour vous remettre les pendules en retard quand vous vous perdez en considérations oiseuses. Mais que serait la poésie sans elles ! |
Myndie
26/5/2023
|
Bonjour Edgard,
même si mon canal, plus au nord, n'est pas le même que le vôtre, vous chantez ici un espace cher à mon cœur. Chemin de halage, complice de ces balades en solitaires pourvoyeuses de vers (combien d'heures passées à noyer pas et pensées dans les brumes givrées qui se délitent au soleil !) ou rive immobile et sereine propice à la méditation et à l'inspiration du peintre, le résultat n'est-il pas la même intimité avec l'environnement ? Evidemment, un canal sans ses grands saules serait-il vraiment un canal ? J'aime beaucoup la personnalisation de cet arbre avec sa « voix rognonne » - ou comment dialoguer avec son inconscient et se faire morigéner par lui, quand on déraille un peu et que le « muet babil » rend « trop bavard ». J'aime le pastel de vos images d'aquarelliste : « peindront mon néant d’un flou éternel, d’un muet babil. » « les chuchotements des bateaux halés bercent doucement leur félicité… » C'est une bien belle introspection qu e vous nous offrez, aussi douce et mélancolique que pleine de résignation. Merci pour cette jolie lecture. |
Marite
26/5/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
|
Une bien belle sérénité pour ce dernier soir " au bord du canal". Tout en simplicité mais avec cependant une expression si poétique qu'il est impossible, après le dernier vers d'éprouver de l'angoisse au bord de l'éternité. Le saule même fait naître un sourire amusé. Si nous pouvions ainsi aborder ce grand changement qui nous a attend ...
|
Louis
29/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
|
Le poème présente un projet personnel du locuteur-poète, une initiative singulière à réaliser quand approchera la fin de vie :
« à mon dernier soir, moi… » Elle sonne comme un engagement, une promesse que l’on se fait à soi-même, et désormais, par ce poème, devant un témoin lecteur. L’engagement consiste à aller « s’asseoir / au bord du canal ». Non pas marcher le long du cours d’eau, non pas "musarder" mais adopter une position assise et immobile, inactive et contemplative, comme une anticipation vivante d’un temps sans vie, situation favorable pour : « saisir l’immobile ». On peut être surpris par la volonté de saisir l’immobilité à proximité d’un canal dans lequel l’eau s’écoule, lieu de perpétuelle mobilité. L’écoulement de l’eau s'impose depuis longtemps, en effet, comme l’image du temps qui passe, celle de l’impermanence ; image aussi du mouvement de la vie ; et de plus le canal est celui du « Midi », non pas ici la seule localisation géographique, mais ce qui s’oppose au « soir » de la vie : Midi de la pleine lumière, Midi du centre de l’existence vécue. Il s’agit donc de s’installer au bord de la vie, sur la rive du temps, la berge de Midi ; en marge, en retrait du cours de l’existence, mais tout proche sur son bord ; en préparation d’une éternité hors du temps, lui qui est changement et mouvement. L’immuable sera recherché au bord même du flux de l’existence ; sur ses bords immobiles qui rendent possible la permanente mobilité des eaux du canal. L’éternité, non pas un temps perpétuel, mais celle du temps aboli, se trouve aussi visée à travers le temps-même. Comme Platon, le poète-locuteur semble concevoir le temps comme « image mobile de l’éternité immobile ». Assis donc, au bord d’un canal, creusé afin de permettre un passage dans l’espace entre lieux différents et distants, le locuteur trouvera un autre passage encore, du temps à l’éternité. Un passage calme et serein. Le canal n’est pas le sombre Achéron à franchir, ou sur lequel s’embarquer. Le locuteur-poète ainsi ne tournera pas le dos à la vie ; la mort attendue au bord du canal l’accompagnera, elle, la vie, dans son écoulement. La mort n’est pas représentée comme sa pure négation. Compagne de la vie, la mort n’est pas imaginée come une totale absence, mais une présence diffuse, en creux, là au bord du canal, invisible et inaudible ( « muet babil »), mais une présence portée par « moires et moirées », mots dans lesquels s’entend encore un ‘moi’ qui ne sera pas totalement anéanti, mais dont « le flou » éternel, en substitut du "flux" perpétuel, constitue un portrait-paysage en formes indéfinies, dans une présence non localisée, non concentrée en un corps, et rendue par des teintes de « fusain et d’aquarelles », en un tableau où tout se dilue. Le canal ne serait pas sans les hommes qui l’ont construit. Il vit de leur rumeur et de leur dur labeur. Et que serait-il encore sans le regard et l’usage de ceux qui sont demeurés vivants. Ces bâtisseurs de passage, malgré la lourde peine endurée dans leur besogne, sont imaginés sous terre, « sans ressentiment », dans un état de « félicité ». Ainsi est-elle imaginée, parce qu’ainsi désirée, la mort non pas comme à l’envers de la vie, mais à son endroit, en ce lieu, près du canal ; non dans un au-delà lointain, mais ici-bas ; non dans un antagonisme mais une compagnie. Désirée encore, que la mort ne soit pas une solitude, mais le revoir en l'aprrès-vie avec celles et ceux que l’on a aimés. La troisième strophe exprime ainsi l’attente d’une union, d’une réunion pour toujours, sans absence et sans séparation. Un entretien s'engage dans la dernière strophe entre le locuteur-poète et le « grand saule ». Sur le « grand » arbre, si robuste, est projetée la part la plus sage de soi-même. Le saule « caresse l’eau », il sait comment vont les choses. Il parle par expérience, de sa douce connaissance de ce qui passe, de ce qui vit, et même de toute psychologie. « Tu t’égares encore au jeu de la mort » : déclare-t-il. « Un jeu de la mort » ! Non pas que la mort soit l’objet d’une activité futile et dérisoire, trop tragique est-elle pour cela, et si souvent dramatique. En quoi serait-elle alors un « jeu » ? Nous ne pouvons savoir ce que sera l’après-vie, aucune connaissance vraie, prouvée, vérifiée, certaine, de ce qui suit la vie n’est possible, seulement des croyances, fondées sur des désirs, des espoirs et des craintes. En l'absence de savoir, reste seulement un « jeu » qui consiste à parier. Un peu à la façon de Pascal. Seulement une promesse que l’on se fait, de se donner rendez-vous avec soi-même au soir de sa vie, le long du canal, et de parier d’y être fidèle, et de parier sur une éternité de félicité. Dans ce jeu règnent le hasard et l’incertitude, qui font que la promesse n’ait pas la garantie de pouvoir être tenue, et que la félicité éternelle ne soit pas avec assurance le sort de ce qui suit la mort. Le saule dans sa sagesse veut-il dire que le poète-locuteur a mal joué ? Que son pari n’est pas le bon ? Peut-être pas, puisqu’il ajoute : « Tu es trop bavard ». Le poète n’est pas mauvais joueur, mais trop causeur. Les paroles engagent, elles constituent un engagement qu’il n’est pas certain que l'on puisse tenir, celui de se retrouver au bord du canal quand la mort approchera, mais aussi de connaître la félicité éternelle de l’union avec ses proches dans l’après-vie : espoirs et croyances peuvent être déçus. L’arbre préconise le silence prudent. Non pas le refus de toute promesse et de toute croyance, mais un silence teinté de scepticisme ; une précaution contre la douleur provoquée par les déceptions. Ainsi parle le grand saule de sa voix de vent, dans le frémissement de son feuillage. Merci Edgar pour ce beau poème. |