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Poésie contemporaine
Edgard : Grenouillerie
 Publié le 21/03/14  -  6 commentaires  -  1588 caractères  -  140 lectures    Autres textes du même auteur

Petite fantaisie au bord de la mare.


Grenouillerie



Les cuisses de la grenouille
Sont marquées des griffouilles
Du temps
Du temps qu’elle passait
À plaire à coasser
Elle en a vu passer
Du temps
D’un rire elle le défiait
Le temps

Tandis qu’elle faisait
Inconstante et jolie
Reine de l’Arcadie
Des grimaces aux matins
De l’œil aux batraciens
Des discours aux nuages
Ailleurs on s’occupait
De lui tourner les pages

Même sa jolie bouille
A subi les grattouilles
Du temps
Du temps qu’elle passait
À plaire à folâtrer
On devrait s’en méfier
Du temps
Une noire araignée
Le temps

Ceux qui rident les mains
Et fanent les binettes
Lui tissaient le destin
Elles sont loin les fêtes
Le temps qu’elle montrait
Gironde sa faconde
Aux oiseaux des marais
Et qu’elle y promenait
Sa cuisse vagabonde

Les graminées fléchissent
Dérive l’élodée
Le temps
C’est ce qui penche un peu
Se coule en camaïeu
Sur nos layons dorés
Le temps
Un long serpent qui glisse
Le temps

Lors elle voit moribonde
Dans le miroir de l’onde
Sa face de gargouille
Comme ces fleurs pâlottes
Son âme de gribouille
Qu’un blanc rayon dorlote
Quand l’automne s’avance
Dernière prévenance

Le cœur de la grenouille
Décline les papouilles
Du temps
Du temps qu’elle arrangeait
Son bonheur en bouquets
Elle en a vu passer
Du temps
À en avoir assez
Du temps


 
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   Anonyme   
2/3/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Je ne connaissais pas le mot "Grenouillerie", j'ai crû à un néologisme (adorable). Et je suis allée voir sur le net. Si, si le mot existe et j'ai même trouvé une citation d'un écrit de Francis Ponge que je vous offre :
" À la fin de l'automne] la terre dans les airs parmi les autres astres reprend son air sérieux. Sa partie éclairée est plus étroite, infiltrée de vallées d'ombres. Ses chaussures, comme celles d'un vagabond, s'imprègnent d'eau et font de la musique. Dans cette grenouillerie (...) tout reprend forces, saute de pierre en pierre et change de pré (Ponge, Parti pris,1942, p. 10)."

Ce poème est, comme son titre, adorable.
Les rimes en -ouille donne un effet des plus sympathiques. Associées aux rimes en -ote, le côté tendre, drôle et doux est amplifié.
Le vocabulaire parfois familier est bien en phase avec l'humour.

Peut-être l'insistance sur ce "temps ravageur" est un peu trop marquée.

Merci et bravo
Éclaircie

   Robot   
3/3/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un petit régal à haute voix ce poème. La diction lui donne du rythme. Son aspect comptine, un peu à la Prévert, rend le texte sautillant, (normal pour une grenouille). La construction d'apparence désordonnée et qui ne s'arrête pas aux règles des rimes et des pieds contribue à donner du dansant à ce texte très sympathique.

   fugace   
11/3/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Le thème du temps vu de cette façon par une jolie grenouille est une pièce d'orfèvre!
Rien de triste ni de négatif dans ce poème, alors que le coeur de la grenouille finit par décliner les papouilles du temps.
J'ai beaucoup aimé l'environnement, la nature, les images de ce texte.

   senglar   
21/3/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Edgard,


On reste dubitatif quand on connaît les sabords furieux des crapauds, pauvre grenouille qui bondit de viol de viol ; mais La Fontaine lui-même n'était pas à l'abri des errements zoologiques qui omettait de dire que la fourmi s'enrichissait aux dépens de la cigale, aussi feindra-t-on de croire que la rainette a pu mener le jeu en matière de galipettes et de cuissage mais aussi sanctionnera-t-on le carpe diem de cette sympathique batracienne d'un (-) Coac Coac

Ben oui quoac !

lol

brabant :)

   Anonyme   
21/3/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément
Les rimes sont vraiment bien trouvées.
Je le trouve juste brillant.

Un plaisir de le lire ! :)

   leni   
22/3/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Edgard
Ce texte gagne à être lu à haute voix C'est le temps qui passe pour la grenouille Elle le passait;à plaire...à coasser...à des grimaces au matin...à fojâtrer... à promener sa cuisse Une vie bien remplie Bel humour! ET ET j'aime beaucoup la finale en papouilles

Le cœur de la grenouille
Décline les papouilles
Du temps
Du temps qu’elle arrangeait
Son bonheur en bouquets
Elle en a vu passer
Du temps
À en avoir assez
Du temps
Un vrai joli moment de plaisir Merci à toi

Salut cordial Leni


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