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Poésie contemporaine
Edouard : Éclat d’urgence
 Publié le 31/07/22  -  5 commentaires  -  1180 caractères  -  91 lectures    Autres textes du même auteur

Jeux égale aime c'est deux.


Éclat d’urgence



Une lumière seule dans le noir
Qui a perdu sa bougie
Est effrayée par un miroir
Dans lequel se reflète sa vie.

Pourtant elle a de la passion
Pour la physique particulaire
Les tenseurs et les muons
Et la gravitation stellaire.

Elle cherche une fibre optique
Qui traverserait la cloison
Freinerait sa course erratique
En rond, dans cet accélérateur prison,
Dans ce laser sans couleurs,
Où tous marchent au pas cadencé
Où se perdent d’heures en heures
Les espaces et les années.

Elle en a marre de Genève
Qui cerne avec sa croix rouge
L’impuissance du grand marabout
À faire sourire les enfants.

Je ne suis pas un video game
Je veux visiter Paris
Tokyo et aussi Karachi
Sur les ondes entendre « je t’aime ».

Je veux me perdre dans les bras
D’un chandelier près d’un Bouddha
Me fondre dans les galaxies
Respirer jusqu’à l’asphyxie,

M’habiller de bleu quand je bouge
Pour me déshabiller de rouge
Être arc-en-ciel en mon boudoir
………
Paix à son âme : elle est tombée dans un trou noir.


 
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   Anonyme   
31/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Edouard,

Une poésie qui joue avec la lumière, ou une particule de lumière, si j’ai bien compris. Il y a quelque chose de dynamique, de presque pétillant qui illustre bien cette course folle de cette énergie qui semble avoir été emprisonnée quelque part et qui n’aspire qu’à parcourir le monde (à 300.000 km/s, bien sûr).

Sujet original, écriture fluide, rimes choisies avec soin (la 4eme strophe en est dépourvue, est-ce volontaire ?), j’aime bien.

Merci pour cette lecture véloce

Anna

   EtienneNorvins   
31/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime bien itou ! C'est aussi matérialiste que spirituel, avec ces allusions à la physique des particules (jusqu'au calembour - le LHC du "cern" à Genève?) qui qui ont donc peut être une âme et n'oublient pas d'être sentimentales (le photon qui veut des je t'aime...) Ni cosmiques jusqu'au tragique du trou noir, prison de toute matière... mais sa matrice aussi, peut être ? Puisqu'on revient au point de départ !
Juste : si j'ai été emballé par l'image filee sur les deux premiers vers, le quatrième est un peu indigeste :)
Merci pour ce lumineux partage.

   senglar   
31/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Edouard,



Bravo pour l'incipit même si je ne l'ai pas déchiffré à la vitesse de la lumière.

J'ai bêtement cherché le "Lu" pour "cerne", tant qu'à faire !

Il est remuant cet électron, pourquoi ne s'est-il pas contenté de son cyclotron pour tranquillement tourner en rond ? ! Bouddha passe encore, passé le prix du voyage on reste bien sagement assis ; mais se déshabiller de rouge ! Briller en un boudoir ! Il méritait tout à fait son trou noir !

Il y sera simplement allé un peu plus vite que les autres.

ça pétille, ça sémille, c'est grandement divertissant. On a envie de faire une gigue.

   Queribus   
3/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Curieuse façon d'écrire qui mêle à la fois poésie néo-classique avec ses règles, octosyllabes (qui n'en sont pas toujours: une lumière seule dans le noir, qui a perdu sa bougie) et ses rimes avec de la modernité pure; certains puristes pourraient en être choqués, ce n'est pas mon cas. je trouve l'ensemble même habilement construit et l'écriture s'accorde bien avec le thème choisi; j'ai par ailleurs beaucoup apprécié le dernier"vers" en guise de conclusion. Un poème quand même réservé aux"connaisseurs"

Bien à vous.

   Lulu   
4/8/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Edouard,

Ce poème m'a semblé facile à lire. Le registre est simple et l'ensemble visuel.

Cependant, avec plus d'attention, ce poème m'a semblé moins aisé à comprendre par endroits. Je n'ai pas compris, en effet, qui était le "Je" dans le texte. Le narrateur, sans doute ? Mais en ce cas, où se situe-il s'il observe cette "lumière seule dans le noir" ?

Je n'ai pas aimé l'expression "Elle en a marre..." trop familière par rapport au reste plus courant et porté par la musicalité des vers livrée par les rimes, notamment.

Je n'ai pas trouvé l'intérêt des petits points séparant le dernier vers, même si je comprends bien l'envie de marquer les derniers mots.

Le dernier vers m'a semblé trop long. Je l'aurais mieux vu sur deux vers sans les deux points. D'une part, pour la continuité d'un certain rythme qui n'aurait rien enlevé au fond exprimé, et d'autre part pour le visuel de la présentation du poème.

Cela dit, j'ai trouvé le thème intéressant. Il met en perspective une interrogation qui peut interpeller sur ce qu'est la matière, le devenir de cette dernière, et donc pour partie ce que nous sommes nous-mêmes.

J'ai aussi pensé à Amnesty International par l'évocation de la bougie que j'ai mise en relation avec l'actualité (Genève, la Croix rouge...).

Bonne continuation.


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