Une particule qui vient du fond de l’univers
Illumine ma rétine de bleu, de rouge, de vert.
Est-elle fille d’un gaz ou d’une supernova
Qui, d’un dernier éclat, l’obscurité brava ?
A-t-elle vu d’autres mondes, éclairé d’autres cieux
Brillé à des autels d’extraterrestres dieux ?
Et dans le cœur étrange d’une âme interstellaire
A-t-elle transité, y laissant un éclair ?

C’est elle qui maintenant élicite ma vision
Me permet d’apprécier, malgré la confusion
Le sourire de l’amante, la robe de la rose
Fleur que je vais humer, celle qui est la cause
De ces instants où la raison me fait dire que j’aime.

Mais en fin de compte, c’est un drôle de système
Dans lequel le rien domine le jamais le toujours
Où personne ne gagne, ni la haine ni l’amour.

Je me complais à penser que quand je serai mort
Une particule vive qui brillera comme l’or
Aura connu mon cœur. Mon éternel sommeil
Resplendira alors dans un autre soleil.