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Lebarde
3/1/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
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Un hommage à Puccini et son célèbre opéra, "Madame Butterfly", que le titre "Cendres de neige", à mon avis assez décalé, n'invite pas forcement à lire.
La tentative est louable et les amateurs apprécieront. L'atmosphère du livret est bien rendue avec cette subtile utilisation de mots d'origine extrême-orientale (ottoké, ikébana et plus faciles kimono et geisha ) qui auront le mérite ( si je les retiens) d'enrichir mon vocabulaire, et ces discrètes évocations japonisantes du "cerisier" et "sa neige rosée", ou de la "maison de papier". Pourtant ce poème aux accents classiques souvent poétiques avec ses dodécasyllabes bien chaussés mais dont le rythme est rendu saccadé, hésitant et désagréable par une métrique désordonnée, me dérange un peu. Bien que ce poème soit présenté en contemporain, j'aurai tellement mieux apprécié que l'auteur(e) soit plus attentif aux rimes fautives qui ne respectent pas l'alternance féminine/masculine, (les rimes féminines étant curieusement en sous nombre), aux E non élidés, aux hiatus, soigne mieux la ponctuation et évite l'abus des inversions qui nuisent à la poésie et la fluidité du texte parfois artificiellement alambiqué et maladroit. Enfin c'est mon ressenti que plusieurs lectures n'arrivent pas à tempérer. Dommage et je le regrette. Peut être y avait-il mieux à faire avec un tel sujet? En EL Lebarde |
fanny
20/1/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
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Belle ouverture que de s'essayer à une autre catégorie, ce n'est pas toujours facile car même en contemporain il faut apprivoiser un certain nombre de règles.
On reconnaît bien là ton entièreté : direct quatre trophes de six vers en alexandrins, bah oui tant qu'à faire allons y franco. Le thème est bien trouvé et je salue le travail sur le vocabulaire et les nombreuses images parfaitement adaptées, l'estampe est bien romantique et japonisante, il y a quelques lourdeurs dans le phrasé, mais malgré les césures aléatoires qui sous cette forme se doivent d'être un peu plus travaillées, je retiens de jolis vers ornant bien le thème : "Les papillons repoudrent vos défuns envols" "Cerisier du Japon pleut sa neige rosée L'érable, dans sa robe d'illusion, frisonne" Une belle approche de la catégorie, et un poème qui reste lumineux, tel un petit rouge-gorge au dessus d'un monde flottant. Belle journée Eki |
papipoete
20/1/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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bonjour Eki
Moi, qui ne connais que le nom de cet opéra, vois très bien ce film dérouler sa pellicule ; l'histoire de cette Geisha, qui se laissera séduire par un beau lieutenant de la " marine américaine ", qui ne fera que passer... mais rendra éplorée à jamais Madame Butterfly... NB point besoin de se torturer les méninges, pour suivre cette malheureuse, pour qui plus rien n'aura d'attrait, grâce à ses yeux, même les cerisiers fleurissant au Printemps. Un opéra put m'ennuyer ( plutôt un concert de Pink-Floyd... ) mais narré à la façon d'un peintre, m'emplit d'émerveillement, et cette " belle au teint de marbre blanc " dans la 3e strophe, en particulier me subjugue et put embuer les paupières de bien des marins... techniquement, ce texte n'est pas loin de la forme " néo-classique " - rose/moroses = singulier/pluriel - kimono/tombeaux = idem - vol/envols = idem et d'autres broutilles... - le 13e vers me pose problème à mesurer ? ( geisha se dit-il en diérèse ? ) je ne sais. Cependant, la beauté du poème n'en pâtit point du tout ; il est magnifique ! |
EtienneNorvins
20/1/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bien sûr, j'ai été attiré sous ton texte comme un papillon par une lanterne de papier... d'autant que la fin de cet opéra est pour moi une source intarissable de larmes :))
C'est une belle pièce de 'japonisme', avec des échos directs au livret (ottokés), aux précédents lotiens (Mme Chrysanthème ou Mme Prune) ... et aux ukiyo-e, ces estampes du monde flottants - et tout particulièrement la dernière strophe. Après, il est vrai que l'exercice est très difficile - un peu comme celui de Puccini : comment 'tenir' en 2 à 3 actes ou 4 strophes sur un sujet aussi mince ? Et le titre ne nous prévient-il pas ? Que peut-il rester d'une neige passée au feu, réduite en cendres - sinon comme une buée, une vapeur qui disparaît dans l'invisible ? C'est aussi la gageure des peintres d'ukiyo-e - saisir ce monde qui passe, et je trouve que tu t'en tires admirablement - même si je dois reconnaître qu'à première lecture, j'ai été surpris par la structures des strophes en 6 vers, et que j'ai eu du mal à 'dire' nombre d'entre eux. Mais n'y a-t-il pas une tentatives de rompre nos habitudes et nos attentes, en cassant précisément le rythme attendu, pour éloigner / "exoticiser" (à la Segalen ? qui pourtant détestait Loti !) cette image d'un Orient imaginaire ? Au final donc, c'est surprenant, déstabilisant - mais musical comme les compositions de l'Ecole de Pont-Aven, la première fois qu'on y est confronté. Merci Eki ! |
Eskisse
20/1/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour Eki,
J'ai trouvé l'hommage délicat. L'adresse y est adaptée. Les métaphores et comparaisons sont douces, on a l'impression effectivement de plonger dans une estampe japonaise. Il reste à gagner en fluidité en gommant les hiatus comme " parfum enivrant". Pas l'ombre d'un "bouquet de regrets" de t'avoir lue. Merci |
Provencao
20/1/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
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Bonjour Eki,
J'avoue que les métaphores ne me sont pas des plus aisées, elles suscitent à mon sens des résistances. Il me paraît assez indélicat qu'accorder aux métaphores un sens, c'est leur gratifier une valeur de vérité. Suis-je prête â affronter tout uniment les corollaires d'une telle requête?. J'en suis désolée, je n'ai pas accrochée à votre écrit. Une autre fois. Au plaisir de vous lire Cordialement |
Cristale
20/1/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Eki,
Un poème contemporain digne de cette appellation. Je ne connais rien de cet opéra que d'avoir entendu le nom de "Madame Butterfly" ici et là dans quelque émission musicale et autre reportage mais pas de quoi me rendre érudite concernant le sujet. Par contre j'ai entendu beaucoup de poésie dans ces vers bien ordonnés. "la lèvre de rose" "Cerisier du Japon pleut sa neige rosée ! L'érable, dans sa robe d'illusion, frissonne. " "Les papillons repoudrent vos défunts envols." Et le titre vraiment joli : "Cendres de neige". La deuxième strophe a ma préférence. |
Myndie
23/1/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime beaucoup
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Bonjour Eki,
la poésie s'est tournée vers le japon pour s'habiller d'exotisme et de grâce. Ne connaissant de l'oeuvre de Puccini que quelques extraits musicaux (Un bel di vedremo par Maria Callas qui ferait pleurer un caillou), j'apprécie beaucoup la richesse visuelle de ton poème qui m'emmène dans cet univers où les kimonos aux broderies de soie le disputent aux éventails chatoyants. J'entrevois la beauté des effets scéniques,les gestes stylisés, le visage blanchi et la bouche menue de la geisha, toute la douceur et la délicatesse d'une estampe qui pourtant ne tempèrent nullement la violence de la passion et les ravages de la douleur. Par le choix du thème, son originalité,son traitement et les perles de poésie qui émaillent les vers : « Cerisier du Japon pleut sa neige rosée ! L'érable, dans sa robe d'illusion, frissonne. » c'est une réussite. Ce qui me gêne un peu plus, c'est le parti pris de la rime qui prive le poème de cette légèreté de papillon si joliment évoquée par ailleurs et sans doute freine l'écriture, la rend moins fluide et fait parfois « buter » à la lecture. Ce carcan que tu t'es imposé n'était peut-etre pas nécessaire puisqu'on est en catégorie "poésie contemporaine". Il reste malgré tout la beauté des images et l'émotion palpable que tu as su si bien faire passer. Merci Eki. |
Cyrill
25/1/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
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Salut Eki,
Je crois que j’aurais préféré lire ce poème sous une autre forme : en prose, peut-être, ou en libre. Mais en tout cas débarrassé de la contrainte de rime. Dans leur majorité elles sont pauvres, elles n’apportent donc pas au texte de valeur musicale. Elles ont nui à l’ordonnancement syntaxique, qui me paraît ainsi pris dans un carcan. Le découpage m’a semblé artificiel et guidé par cette même contrainte. C’est bien dommage, mais j’ai tout de même découvert un portrait sensible, qui ne manque pas de détails tout en délicatesse et poésie, et l’émotion est là. Sans connaître, sinon de réputation, Mme Butterfly, j’en ai senti sa dimension romanesque, exotique et mystérieuse. Merci pour la lecture. |
Louis
25/1/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Dès le premier vers, Madame Butterfly est présentée femme « à la lèvre de rose », image déjà de ce cerisier en fleur, en pleur, en pluie comme des pleurs, qui clôturera le poème :
« cerisier du japon pleut sa neige rosée » Dans la blancheur d’une innocence, s'unissent en elle le plus fragile, le plus éphémère et le plus durable. Les deux premiers vers rapprochent, en effet, le rose éphémère, la blancheur de la neige appelée à fondre et disparaître, et le marbre blanc, la "pierre d’éternité". Ainsi s’assemblent en Mme Butterfly les couleurs du temps. Et s’incarne dans son être cette part d’éternité dans l’éphémère. Du côté de l’immuable, perdure une « âme » endolorie : « Une âme inconsolable, étreinte de douleur » Elle figure pour toujours cette souffrance qui, par la force de son « étreinte », ne lâche pas, dans une fidélité sans faille, celle qu’elle a épousée. Mme Butterfly, mariée à la douleur, apparaît ainsi en contraste avec ce faux époux ; ce « beau lieutenant » infidèle. La suite de la première strophe la saisit dans un moment d’attente Un moment suspendu. Attente perpétuelle. Car celui qui reviendra ne sera pas le bel amant, et son "mari" pour qui elle a tout sacrifié, mais le mari d'une autre. Dans cette attente s’unissent à nouveau, par voie de métaphore et d’homophonie, dans le végétal et le minéral, le « rose » passager et la roche dure et durable du cristal : « Vos yeux mi-clos, sous le ciel de cristal, moroses » Attente inscrite dans la beauté de la nature, comme espérance, comme promesse plutôt, par la « beauté, promesse de bonheur » disait Stendhal, mais ici promesse jamais tenue. Cette attente, cette promesse constitue le thème de l’aria de Puccini duquel le poème se fait l’écho, le sublime « un bel dì, vedremo », que l’on ne peut écouter sans frissons ( je l’ai, pour ma part, le plus souvent écouté par la très belle voix de Montserrat Caballé ). Attente perpétuelle d’un printemps, de ce temps « quand les rouges-gorges font leur nid », quand reviendra la belle saison, un « beau jour », quand les amants se reverront. Butterfly continue, dans la figure que le poème trace d’elle, d’unir les opposés : d’une apparence éclatante, lumineuse, elle s’offre à la vue « éblouissante », tout en préservant une part aveugle, inapparente, comme un aveuglement par ce qui éblouit, « éblouissante de pudeur », ce que renforce encore le premier vers de la deuxième strophe : « Belle inaccessible au doux parfum enivrant » Inaccessible à la vue, elle pourtant toute de lumière, sous le ciel clairvoyant du cristal, Mme Butterfly enivre par l’intermédiaire d’un autre sens, un délicat odorat, exhalant un « doux parfum », ce qui confirme encore son être-floral de pétale-papillon. Explicitement dit, elle est affirmée : « fleur parmi les fleurs ». Mais fleur aux pétales-papillons, aux pétales qui s’envolent au printemps. De nouveau, dans la deuxième strophe, son papillonnement se fige dans un temps « suspendu », éternisé, représenté « telle une estampe » ukiyo-e, image arrêtée, permanente, d’un « monde flottant », sans permanence. Dans ce « flottement » général de toutes choses, demeure une douleur, une attente pour toujours, un arrêt sur image d’éternité, mais image sans cesse reprise,"rejouée" avec les saisons qui passent et reviennent ; répétée, déclinée lorsqu’au printemps « pleut » le cerisier et « frissonne » doucement « l’érable ». Mme Butterfly réunit encore l’absence et la présence. Elle n’est plus, sa vie emportée « au silence des tombeaux », et toujours présente pourtant : « ombre fragile », ou bien encore fantôme errant, « tel un spectre, ici-bas ». Le titre « cendres de neige » unit aussi des opposés, et constitue sans doute la principale union des contraires : le chaud et le froid, le feu et la glace, le noir et le blanc, la vie et la mort. Pour qu’il y ait des « cendres », il a fallu une combustion, un feu, des flammes, et l' amour de Butterfly pour le lieutenant Pinkerton fut ardent, pour se résumer en « cendres », ni grises ni noires, de « neige » printanière, de glace, au blanc permanent d’une innocence. Blancheur des fleurs de printemps sur les cerisiers, heure blanche, et noirceur de la mort, qui rôde derrière la beauté des fleurs. La troisième strophe réinscrit Mme Butterfly dans l’espace et le temps du devenir, de la mouvance, avant de la replacer, dans celle qui clôt le poème, en une éternité. « Hier, vous étiez… » Dans l’espace culturel nippon, geisha, elle était musique et chant, fleur donnant vie et beauté à ses sœurs florales par l’Ikebana, ancrée dans un lointain passé de la tradition, « escortée par l’esprit divin des ottokés », mais « Désormais, vous errez… », fleur déracinée, « bouquets de regrets ». La dernière strophe la replace dans la permanence, et l’identifie à cette terre du Japon au printemps, qui « s’inspire » d’elle : « Tout s’inspire, ici, de votre mélancolie » Tout parle de Cio-cio-san dans de cette terre au printemps. Se condense en elle ce qui apparaît à un cœur aimant et mélancolique, lorsqu’il contemple cette terre. Ainsi Mme Butterfly nous apparaît comme ce papillon qui volète sur une ligne d’existence, selon cette trajectoire temporelle, où chaque élément se mue en l’autre : fleur- papillon- amour- feu- eau- neige- cendre. Mais elle condense, dans une coexistence intemporelle des opposés, ces éléments d’une nature auxquels se joignent ceux d’une culture, celle du pays au soleil levant. Merci Eki |
Eki
25/1/2024
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