Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie libre
Catelena : L'instant
 Publié le 28/06/23  -  14 commentaires  -  513 caractères  -  696 lectures    Autres textes du même auteur

L'instant…


L'instant



Quand le soleil abîme sa joie dans l’onde
que la douceur du soir donne envie de pleurer
les mots déploient leur ombre cannibale

Dans son étreinte bleue sur un lit de fortune
la nuit ample dans sa robe de lune
caresse le silence dressé

Son poids de plume sur mes rêves d’encre
d’un « je » hardi ose
langue amoureuse froisser le papier

Lesté d’errance mon sourire fouille
agenouillé ému devant la page blanche
les failles de l’instant parfait


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Ornicar   
17/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Quoi de plus éphémère et de plus difficile à retenir et à décrire que cet instant délicat et langoureux entre chien et loup, quand le jour moribond rend l'âme et que la nuit étend son linceul ? Heure propice aux contemplations, à la méditation.

Ici deux narrations s'entremêlent. Au spectacle purement descriptif des jeux de lumière, se superpose et se confond le récit introspectif des vélléités de création littéraire et poétique de son narrateur "pris de rêves d'encre", "lesté d'errance"..."devant sa page blanche". Un narrateur dont la sensibilité n'est pas à mettre en doute puisque dans la première strophe, "la douceur du soir (lui) donne envie de pleurer".
Mais rien n'est grave ici. Les larmes qui viendraient à couler sont des larmes de bonheur ou de mélancolie, cette forme douce de tristesse qui nous rend heureux, face à la beauté fragile des choses et du monde.
Tout reste léger même. Preuve en est cette confession qui dérive sur le registre amoureux et sentimental à l'approche de la troisième strophe, convoquant aux jeux de l'amour et du hasard, les éléments de la féminité avec cette"robe de lune". Et quels jeux ! Quelle est amusante, savoureuse et pleine d'esprit cette "langue amoureuse" des amants passionnés qui répond à l'amour de la langue (littéraire) de son narrateur.

Curieusement, c'est cette troisième strophe qui m'a déconcerté. Il m'aura fallu plusieurs lectures pour mettre des mots sur votre poème et "pondre" ce modeste commentaire. Peut-être, et c'est là ma seule réserve, avez-vous voulu trop en faire dans la virtuosité narrative en mélangeant pas moins de trois registres : le crépuscule, l'écriture, l'amour.
Mais à votre décharge, il est vrai qu'à cette heure du jour, l'ombre gagnant du terrain, l'oeil peine à distinguer ce qu'il voyait clairement auparavant. Déficience de ma vision nocturne, sans doute...

De belles images émaillent ce texte. Je relève par exemple, cette "ombre cannibale" à la fois visuelle et dynamique, cette "étreinte bleue" pour désigner la nuit, et votre dernier vers, ces "failles de l'instant parfait".
Malgré une petite réserve, mon appréciation reste globalement favorable. Publication en vue, si je puis me permettre.

   EtienneNorvins   
18/6/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Il faut prendre le temps de bien lire... Tout est subtilement évoqué, par des images où s'entrechoquent doucement les contraires : la joie est abîmée, la douceur donne envie de pleurer, le poids est de plume, l'errance leste, la perfection est parcourue de failles...

Est donc décrit l'instant fatal entre chien et loup, où la page cesse d'être immaculée, où l'infini se resserre - où les failles apparaissent qu'il faut explorer. Où il n'y a plus 'que ça' tracé sur la feuille, même "lesté" des "errances" qui ont présidé à l'acte. Ecrire détruit autant qu'il fait venir à la lumière - les mots ont en effet une "ombre cannibale".

Je trouve particulièrement réussi l'évocation de l'instant 'qui précède', du "silence dressé" comme on dresse une table, du silence qui s'apprête à ... passer à table (et revient en écho le mot cannibale).

J'aime donc beaucoup l'immensité ténue de cette chose littéraire, musicale.

Merci beaucoup.

[EL]

   jeanphi   
28/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Je suis très d'accord avec tout ce qui a été dit avant, texte dense, poliforme, dont chaque élément trouve son utilité. Douceur fragile que cette très belle description de la nuit, et du rêve qu'elle induit.
Ma seul reserve va pour le vers :
" Langue amoureuse froisser le papier " pour moi qui n'ai sans doute d'autres moyens que de rester quelque peu mécanique au sujet de la syntaxe, il manque une virgule ...
Beaucoup de belle images métaphoriques participent à dégager une ambiance intimiste et familière.
Merci ce poème matinal.

   papipoete   
28/6/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Elena
Les heures passent toutes sœurs, quand peu à peu croît le crépuscule ; se pose alors " l'instant " que mon esprit savoure, " le soleil abîme sa joie dans l'onde "
NB l'on put écrire " le soleil est couché, il fait nuit..."
Mais l'auteure est poétesse, non point dresseuse d'emoticones, sait regarder quand d'autres ne font que voir .
La lune entre en scène , tend un vélin " prête-moi ta plume "
Un très joli texte, aux vers delicats dont ceux de la première strophe ont ma préférence !

   Myndie   
28/6/2023
Bonjour Elena,

Que cette douceur mélancolique est prégnante ! Que ce poème est beau ! Il témoigne d’une maîtrise certaine car bien qu’en vers libres, il porte en lui tout à la fois l’harmonie phonique d’un poème classique et la magie des haïkus : les strophes semblent posées là comme autant de ces petits poèmes qui se suffisent à eux-mêmes et soufflent l’émotion provoquée par la beauté d’un instant.
Le choix des mots et leurs alliances subtiles offrent des images sublimes ( « la nuit ample dans sa robe de lune » m’évoque Ferré et ses « draps d’aube fine ») et entraînent subrepticement sur les sentiers des sens cachés.
C’est un texte très intime auquel nous n’avons accès que par la grâce des images allusives, c’est la délicate poésie des instants précieux, ceux qui ne se reproduisent jamais à l’identique dans une vie.
Je suis sous le charme de ton poème tout en élégance et en finesse.

Bravo et merci Elena pour ce moment de grâce.

   Provencao   
28/6/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Elena,

Je me suis laissée porter par votre écriture douce et légère. Merci pour ces émotions offertes.

"Dans son étreinte bleue sur un lit de fortune
la nuit ample dans sa robe de lune
caresse le silence dressé"

C'est féerique et je suis émue devant cette page non blanche...qui prend véritablement sens en moi.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Lebarde   
28/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Joli poème plein de charme et de poésie aux images élégantes qui confèrent à ces quatre tercets plaisants un ton délicat et délicieux du plus bel effet que j’aime beaucoup.
Merci pour cette lecture
Lebarde

   AMitizix   
29/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Ce poème m’a plu.

Les deux premières strophes m’évoquent un coucher de soleil vu depuis la plage (« abîme » et « onde »), avec le troisième vers qui introduit déjà les deux strophes suivantes, qui décrivent les premiers mots qui se posent sur le papier. Et finalement, tout le poème semble décrire cet « instant parfait » : instant qui est d’abord celui du coucher de soleil, et ensuite celui du début de l’écriture, ces deux moments poétiques réunis atteignant la perfection.

L’image du troisième vers est vraiment bien faite, l’encre qui noircit le papier en « ombre cannibale » s’inscrivant bien dans l’ambiance d’obscurité naissante que l’on décrit. Et « ombre cannibale » donne l’impression de quelque chose qui « grignote » le papier, inexorablement, l’ombre du coucher de soleil continuant longtemps à progresser avant la nuit noire, comme l’encre continue à s’épancher sur le papier blanc. Ce poème (ou ce texte) tout juste commencé devra bien finir un jour.
« Ombre cannibale » … Il y a aussi quelque chose de vaguement effrayant là-dedans. Comme si le texte s’échappait pour aller se répandre de lui-même où bon lui semble, et dévorer là l’énergie nécessaire à son écriture… On l’aura compris, cette image m’a marquée. Je m’en souviendrai.

J’ai apprécié les images de ce poème, j’ai aimé me laisser bercer par la rêverie éveillée du narrateur solitaire devant la nuit. « langue amoureuse froisser le papier », « mon sourire fouille » … Autant d’actions simples auxquelles le poète redonne toute leur signification avec tendresse. C’est aussi ce que j’ai aimé dans les deux dernières strophes – surtout la dernière : il y a quelque chose de doux, de tendre, qui me touche plus profondément qu’une simple rêverie. D’ailleurs, c’est peut-être cette alliance du rêveur et du tendre qui fait la poésie de ce texte.

Le dernier tercet m’évoque visuellement et avec force l’image de quelqu’un qui écrit, sur sa table de bois, à la lumière tamisée d’une lampe de chevet, devant sa fenêtre donnant sur la mer. Finalement, c’est parce qu’il parle à mon imaginaire que j’apprécie ce poème : j’arrive à mettre mes sentiments, mes images, mes souvenirs sur les mots de l’auteur. Sentiments, images et souvenirs qui sont peut-être très éloignées de ce que voulait nous dire le poète : là est la magie des mots partagés.

Un petit bémol cependant : j’ai eu des difficultés à la première lecture, notamment avec la troisième strophe, qui, finalement, ne m’ont heureusement pas empêché de relire et d’apprécier ce poème, et de me laisser plonger dans l'ambiance qui est instaurée.

Merci à l’auteur, et bonne continuation.

   Eki   
4/7/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Ode lyrique que cet instant si délicieux...

De très belles images et des expressions originales :

Quand le soleil abîme sa joie dans l’onde

son étreinte bleue

la nuit ample dans sa robe de lune
caresse le silence dressé

Belle inspiration !

Eki

   Catelena   
6/7/2023

   Cristale   
6/7/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Elena,

"les mots déploient leur ombre cannibale"
L'image est excellente !

Rien n'est en trop, rien n'est pas assez, je me suis assise au bord des mots pour contempler "L'instant", l'unique, le magique, celui qui fait d'un simple regard, ni voyeur, ni curieux, simplement subjugué, le miroir de la beauté pure : cet instant là, les yeux sur la page blanche en ont dessiné les reflets dans une poésie pétrie d'émotion en quelques lignes, douze vers si simples et si riches en couleurs, du sensitif, du sensuel, et le son de ce joli silence qui accompagne le tableau évanescent :

"Dans son étreinte bleue sur un lit de fortune
la nuit ample dans sa robe de lune
caresse le silence dressé"

Et me voilà conquise par la représentation en mots de cette émotion fugitive si particulière devant les couleurs toutes en nuances de ce coucher de soleil.
C'est fort, vous avez un sacré don artistique.

Merci de m'avoir laissée pénétrer "les failles de l'instant parfait".

   Louis   
10/7/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
La première strophe met en scène l’irruption dans le temps d’un instant particulier.
Dans la régularité du cours des choses, quand vient le soir, en cette heure quand le soleil "se couche", s’est produite une coupure dans l’ordre du temps dit "chronos", celui qui "passe", le temps mesurable, fait d’une suite de moments homogènes.
Cette coupure dans la continuité du temps chronos laisse place à un autre temps, le temps dit "Kairos", qui ouvre sur l’instant et l’inattendu, en un temps qualitatif et non quantitatif ; ouvre sur le moment propice, l’instant poétique décisif.

Le premier vers évoque chronos de façon métaphorique, mais surtout avec légèreté et délicatesse par le choix du vocabulaire ; de façon gracieuse encore, pour s’accorder, convenir à l’instant de grâce dont il annonce le surgissement.
Au soleil, à sa lumière est associée la « joie ».
Le coucher est donc le temps d’une joie qui prend fin. La joie dont on dit communément qu’elle "inonde" a laissé place à « l’onde » où lumière et soleil « s’abîment".
Pourtant, au déclin de la joie dans son éclat ne se substitue pas une tristesse, mais une douceur, « une douceur du soir » telle qu’elle « donne envie de pleurer », telle qu’une part de chagrin doit s’y mêler.
Cette douceur n’est pas la pleine vie active, éclatante, bouillonnante ; elle n’est pas le froid de la nuit, la mélancolie ou les frayeurs nocturnes, mais une modération de la joie, et son inflexion dans une subtilité des sentiments, un affinement de l’émotion dans ses nuances affectives, une tonalité de l’âme en convenance avec une lumière du soir qui a perdu la clarté crue, l’ardeur brûlante du jour, mais sans avoir versé encore dans le froid et la noirceur de la nuit.

« Les mots » ne manquent pas l’occasion opportune du kairos, ils « déploient leur ombre cannibale »
Temps encore de la transmutation et de la perpétuation de l’instant vécu en instant de parole.
Dans l’allongement de l’ombre des choses par l’effet du soir, là se situent les mots comme prolongement non spatial du processus qui redouble et réplique.
L’instant de douceur et de grâce est associé aux mots, qui en constituent l’une de ses composantes.
Ce ne sont pas seulement les mots d’une oralité, mais d’une écriture à venir.
Les mots ont un pouvoir. « Cannibales », ils dévorent, ils absorbent. Cannibales, et non pas végétariens ou simplement carnivores, ils avalent de l’humain, se nourrissent d’humanité, ils engloutissent la locutrice (ou le locuteur), la captivent dans une dimension autre que celle vécue dans le jour, active sous le soleil. L’instant est un "ravissement".
Les mots se sont emparés de la lectrice, et non l’inverse.
Ainsi le moment de grâce n’est pas pleinement vécu s’il n’implique pas, s’il n’inclut pas la dimension verbale.

Dans son cours chronos ouvre sur la nuit.
Mais la deuxième strophe l’accueille dans sa tenue de "soirée", vêtue dans « une robe de lune ».
Kairos a pris chronos dans ses filets.
La nuit perpétue la douceur du soir ; s’habille de la douceur lunaire, éloignée de la splendeur solaire trop rutilante.
En tenue de soirée. Au bal des songes. Dans la danse des mots.
Nuit allongée « sur un lit de fortune », mais un « silence dressé » qu’elle « caresse ».
Pas de heurt avec ce silence, ce calme de la nuit, tout semble glisser à sa surface : surface du silence, surface de la nuit, avec les rêveries toutes proches, et cette aura du moment vécu en soirée, émouvant à pleurer, alors que dure encore l’alchimie qui transmue le vécu dans la dimension du langage.

La troisième strophe évoque « son poids de plume sur mes rêves d’encre »
Poids de la nuit ? Poids du silence ? Des deux sans doute.
Le silence n’est pas celui des mots, mais la pause des "bruits" environnants, au sens de tout ce qui altère ou empêche le « déploiement des mots » ; il n’est pas leur absence, mais la condition favorable à leur advenue.
Le silence ainsi a son « poids » de plume d’écriture.
Nuit, avec son poids de rêves, sa pesée des songes, non pas images mentales évanescentes, mais poids de ce que pèse l’encre des mots, car c’est en eux qu’ils s’effectuent, s’incarnent, dans leur densité poétique, dans leur agencement musical.
Nuit et silence : deux conditions favorables à l’écriture.

Ainsi d’ « d’un je hardi ose ».
Kairos s’avère aussi le temps opportun de l’écriture personnelle, celle d’un « je ». Mais celui-ci ne semble pas le sujet de l’écriture, son principe et sa cause, ou son auteur, mais son effet.
Les mots cannibales ont absorbé le vécu et l’émotion de la soirée, ils sont maintenant restitués par écrit dans l’élaboration d’un « je » sujet, d’une personne, qui prend la plume, et porte l’émotion.
La puissance des mots fait renaître la locutrice dans l’état de grâce.
Hardiment, elle « ose » un « je », dans un processus qui la dépasse et la traverse, dont elle n’est pas l’origine ; s’aventure dans la singularité constituée par la convenance, l’appariement entre sa vie et la soirée d’un monde.

C’est dans une tonalité « amoureuse » que s’écrit la poésie d’un soir de douceur et de grâce
Convient le registre de l’amour, en ce qu’il est un ingrédient principal de l’instant précieux : amour du réel malgré son tragique, amour de la vie et d’autrui.
« agenouillé ému devant la page blanche » : une entrée, avec kairos, dans un moment sacré.
À « fouiller » ainsi « les failles de l’instant parfait »
Cet instant correspond-il à celui de l’écriture ou celui vécu intensément à la tombée du jour ?
Sans doute, de nouveau, faut-il répondre l’un et l’autre. Tous deux sont unis comme deux faces d’une même réalité.
La perfection, pleine réalité à quoi rien ne manque, à laquelle rien ne fait défaut, se trouve en opposition avec « les failles ».
Oxymores et contradictoires se multiplient dans cette dernière strophe ( « lesté d’errance » ) comme indices d’un état fusionnel dans lequel s’unissent les contraires en l’instant de grâce.

Malgré tout, « les failles » éventuelles, s’il y en a, ne peuvent se situer que dans le manque d’accord entre le moment vécu, et les mots. Non pas tant dans les mots eux-mêmes, dont la densité est née de l’instant comme l’une de ses dimensions, mais dans leur agencement, leur articulation dans une forme poétique.

Ce poème peut être qualifié de ‘métapoétique’ : poème sur le poème et sa genèse ; poème sur l’écriture poétique ouverte dans l’instant opportun du temps kairos.

Merci Elena

   Cyrill   
3/10/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
De bien belles trouvailles dans ce poème qui rend grâce aux failles qui se produisent dans ce que chacun peut reconnaître comme son instant parfait, car, me dis-je, sans ces failles il serait moins parfait.
Quoi de mieux que cette « étreinte bleue » de la nuit « dans sa robe de lune » ? C’est affaire de goût, je choisirais plutôt l’aube. Mais tu as trouvé les mots pour faire vivre au lecteur "ton" instant.
Je parlais de trouvailles, j’en ai cité. En voici une autre : « Son poids de plume sur mes rêves d’encre ». quand on sait ce que la plume et l’encre représentent pour la poésie, on peut se dire que tu as tout juste.
Je pourrais rajouter aussi ce « silence dressé », qui m’évoque un mur dont le franchissement ardu permettrait d’enfin accéder au verbe. Verbe poétique, qui offre la possibilité de dire en beauté ce qui l’instant d’avant se refuse.
Il y a une belle sensualité dans ce commerce avec la nuit et ses permissivités, presque inquiétante avec l’ « ombre cannibale » des mots. La parole dévorante engloutit celui ou celle et ce qu’elle évoque en même temps qu’elle les évoque, me semble-t-il comprendre.
Ça me fait penser à une citation de Paul Valéry que Eki m’a transmise par commentaire interposé : « la prose est un discours qui disparaît au fur et à mesure qu’il avance, dont l’effet dévore la cause en ce sens que la prose produit du sens et le sens dévore la prose ».
Je serais tenté d’élargir à tout langage poétique cette assertion. À tout langage, allez, soyons généreux !
Toujours est-il que le thème de la poésie n’a pas fini de faire couler l’encre poétique.
Merci Cat, et bravo !

   Geigei   
25/10/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Un micro tendu vers l'autrice pendant qu'elle écrivait n'aurait rien reçu.
Rien de ce que j'ai lu ne peut être dit, même au critique littéraire le plus érudit.
C'est un concentré d'émotion pure, transparente à force de légèreté.

Chaque mot est pesé au trébuchet, équilibré par des microgrammes de délicatesse.
"joie", "douceur", "caresse", "langue amoureuse", "sourire"

"parfait"

Je n'ai pas cherché de sous-texte. Le texte m'a suffit.


Oniris Copyright © 2007-2023