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Anonyme
27/9/2021
a aimé ce texte
Un peu ↑
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Un choix audacieux que celui de l'hendécasyllabe, surtout pour un sujet aussi "bateau" que celui de l'amour ! Je salue cette audace mais ai l'impression que vous n'avez pas vraiment maîtrisé ce rythme difficile.
La scansion 4/7, à mon avis il faut oublier, cela rend le deuxième hémistiche interminable, impossible pour moi à manœuvrer. J'ai lu quelque part que pour l'hendécasyllabe il fallait prévoir une césure après la sixième syllabe, comme pour l'alexandrin, pour ma part j'ai constaté que dans votre poème ce sont les vers rythmés 5/6 qui m'apparaissent harmonieux : Dans l’éclair ardent d’une fidèle flamme par exemple. Ma première lecture, je dois avouer, est complètement parasitée par les difficultés de scansion, comme si je cherchais ma position assise dans un fauteuil de cinéma inconfortable alors que le film a commencé : j'ai le plus grand mal à suivre l'intrigue. À relecture, bon, tout cela me semble bien convenu. Y a même une rose trémière qui s'ouvre au jardin pour signaler l'amour triomphant ! Le seul élément, outre le rythme, qui sort de l'ordinaire sirupeux, c'est la rime forteresse/tendresse que je trouve intéressante. Mais je maintiens : jolie tentative que cette exploration de l'hendécasyllabe, je crois que ce serait gratifiant de reprendre votre poème en en stabilisant la scansion. Mon avis bien sûr, rien d'autre. |
Eskisse
9/10/2021
a aimé ce texte
Un peu ↑
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Bonjour Emilia
J'ai été gênée à la lecture par l'anaphore de "Tant que" qui est presque systématique et qui surtout me rappelle trop le sonnet de Louise Labé " Tant que mes yeux pourront larmes épandre". C'est dommage car " tant que" les poèmes parleront d'amour, je serai partante pour les lire sans considérer que le thème est rebattu. J'ai bien aimé la danse des doigts magiques.. Mais je suis moins fan de certaines formules : " bonheur serti dans son écrin" ou " tresseront la forteresse" qui sonne mal à mon oreille. |
papipoete
9/10/2021
a aimé ce texte
Passionnément
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bonjour emilia
Tout pourrait s'arrêter, tomber à l'eau, et voir nos doux serments toucher le fond de l'abîme, et disparaître à tout jamais, ne laisser aucune trace de ce que fut NOUS... mais Tant que et tant que tant que... je croirai à tes yeux, j'écouterai battre nos deux coeurs, nos bras ne se dénoueront pas, tes doigts tiendront fort les miens, nous irons ensemble jusqu'au bout du chemin..; NB certes la longue phrase que constitue votre poème, impose de bien placer la respiration, mais elle semble tellement criée de ferveur, que à " s'en casser la voix " nous pouvons joindre la nôtre à la vôtre ! Un haïku impose de marquer des silences, aussi ces tercets qui leur ressemblent, forcent sans peine à attendre le dernier mot, pour enfin trouver ce moment... le dernier peut sembler " lumière chrétienne ", mais cela ne m'offusque aucunement. Ineffable parchemin puisque tout est dit dans ces louanges ! la 5e strophe est ma préférée, mais les autres n'ont pas à rougir ! Ma deuxième main est toute surprise, que je ne compte pas jusqu'à 12 ! je lui ai expliqué, elle m'a répondu " ah bon ! " ces vers sans faute portent le " classique " de bien belle façon ! |
Miguel
9/10/2021
a aimé ce texte
Pas
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Désolé de porter sur ce texte un regard si négatif: je ne parviens pas à y entrer. Déjà, je n'ai guère de goût pour l'hendécasyllabe (je crois bien que c'est ainsi qu'on homme ce monstre de la prosodie, qui a, je le sais, de brillants défenseurs, Verlaine par exemple, mais cela ne suffit pas à me le faire aimer). Mais alors ici, cherchant désespérément un rythme auquel m'accrocher, je tombe sur des césures après 4, après 5, après 6, rien de régulier, bref je trébuche à chaque vers. Sur un chemin aussi malaisé, impossible de jouir du paysage.
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Cristale
9/10/2021
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La terza rima, forme importée d'Italie, s'écrit en hendécasyllabes, soit des vers de onze syllabes.
La césure généralement est acceptée en 5/6 ou 6/5. Je reconnais là l'ambiance romantique dont l'auteure nous offre la grâce dans ses poèmes, un petit peu moins avec celui-ci sans doute en raison de l'irrégularité du rythme qui aurait plus joliment dansé sur du 6/5. Je garde de belles images de votre sonnet "Où la rose s'invite" Mais bon, c'est bien essayé :) |
Anonyme
9/10/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Bonsoir Emilia,
Bien que des vers de 11 syllabes me perturbent à la lecture, j'ai beaucoup aimé cette ambiance romantique et amoureuse qui se dégage de cette poésie. L'anaphore "tant que" dans la quasi totalité ne me dérange aucunement. Je ne le prononcerai pas sur le côté technique, je n'ai pas suffisemment de connaissances,. Flèche en bas pour la gêne due à l'hendécasyllabe , préférant les alexandrins. Je salue toutefois le travail fourni. |
Provencao
9/10/2021
a aimé ce texte
Bien
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"Tant que nos voix vibreront avec entrain
De nos vœux liés en sincère promesse Au gré du bonheur serti dans son écrin," J'y ai lu dans ce passage, le sacré, l'ineffable en ces voix originaires de perception de voeux, de promesses, comme un pouvoir quasi magique...vecteur des pas qui traceront le chemin dans le sens céleste, suprême... Au plaisir de vous lire Cordialement |
Anonyme
10/10/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Une douce romance où l'on sent avec plaisir « le ciel souriant (offrant) sa lumière ».
C'est beau, c'est simple comme le « bonheur serti dans son écrin », finalement. Et l'on se laisse aller, tendrement bercé par le rythme nonchalant qui concède au tempo de l'amour un brin délicieusement suranné... Merci, Emilia Et aussi d'avoir remonté l'aiguille à souvenirs avec ce bel extrait de Victor Hugo en exergue. Cat |
Louis
14/10/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Dès la première strophe, sont évoqués les « reflets dans les yeux » des amants : ces réalités si ténues, évanescentes, insaisissables, infimes traces de « l’éclair » jeté par une « flamme », et qui renvoient à un sentiment vif, « ardent », un sentiment d’amour, pour constituer le texte sans mots d’un amour indicible.
Est évoqué ce qui apparaît-disparaît « à la pointe de l’instant » comme dit joliment Jankélévitch : un reflet, un éclair dans les yeux, un « presque-rien », mais qui dit tout un amour. De cet instant fuyant, on espère la durée, dans un retour, celui de ce qui ne se vit qu’une seule fois, en un renouvellement de son éclat fulgurant, ainsi tout le poème est écrit au futur. Il s’agit d’éviter ces accents que Baudelaire adresse à une «passante», à ce qui passe sans retour : « Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté Dont le regard m'a fait soudainement renaître, Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ? » Le poème voit dans l’infime éphémère, dans le temps renouvelé des lueurs évanescentes, l’écriture de ce qui ne peut s’écrire avec les mots. Comment les paroles du langage pourraient-elles saisir la pointe vive de l’instant intensément vécu, dans son caractère unique, mais capable pourtant de passionner une vie ? Ces mots d’un universel, ces verbes d’une abstraite généralité, ces termes limités, ces termes qui "terminent’’, qui délimitent, en disharmonie avec l’infini éprouvé, comment pourraient-ils saisir l’insaisissable ? « Mais où trouver les mots pour désigner ce qui est trace insaisissable, signe équivoque, instant, brise légère ? » : demande Vladimir Jankélévitch, dans Quelque part dans l’inachevé. Le poème poursuit dans les strophes suivantes la capture de ces instants uniques, qui se jouent comme une musique, s’enchaînent dans les corps comme une chorégraphie : Du « caressant refrain susurré », de « la vibration des voix » à la « forteresse tressée par les bras », à l’union des « doigts en prière » avec leur « danse légère ». S’écrira un texte sans mots dans le surgissement renouvelé des instants trop tôt envolés. Un texte, comme l’indique l’étymologie du mot, renvoie à ce qui se tisse, se lie dans une trame, dans un tissu ; à ce qui se lie et s’enchaîne dans un canevas. S’écrira donc un texte qui assemble les traces de l’union des cœurs, qui les entrecroisent, comme les corps déjà entrelacés, « nos bras tresseront la forteresse »… Cet enchaînement de traces constitue un chemin, et un « parchemin», qui riment dans la dernière strophe, et le dernier vers. Le parchemin est cette peau fine, cette surface sensible, où s’écrit sans mots l’histoire d’un amour, et l’être aimé, on l’a "dans la peau’’; parce qu’en cette surface remplie par le sable de ce temps qui s’écoule, demeurent les traces des petits pas brûlants du cœur, en chemin qui s’invente dans chaque enjambée, chaque élan sensible. Il se compose enfin, sur l’ineffable parchemin, faite d’étincelles, de miettes, de "brises légères’’, de mots susurrés, de retours et de refrains, une musique, une mélodie souriante et ensoleillée, qui accompagne l’éclosion des « roses trémières », pour dire sans mots combien ils s’aimèrent. « La musique commence là où s'arrête le pouvoir des mots » écrivait Richard Wagner. Par le langage, par les mots et leur musique, le poème tente de dire l’indicible. Il ne se substitue pas au « parchemin », il en indique seulement l’existence, et son écriture sans mots faite de "presque-rien’’ qui font un "presque-tout’’. |