Je ne suis pas convaincue par le choix de construire le poème en une seule phrase ; certes cela correspond pas mal aux tourbillons des flocons qui forment une danse infinie, mais je me suis rendu compte en lisant que je tentais de reconstituer une structure grammaticale cohérente, et que ce faisant je revenais en arrière, cherchais des articulations, etc. Cela a carrément nui, pour moi, à la fluidité de lecture.

Sinon, à côté de jolies notations comme
Ses doux flocons de neige étoilés en secret,
qui me rappelle la symétrie des branches des flocons (j'aime bien ce naturalisme), je déplore la présence de clichés, à mon sens. Dès le premier vers, la robe d'hermine de l'hiver, je trouve que vous faites fort. Le pas de loup discret fleure, selon moi, le pléonasme.
La rime discret/secret me semble vraiment trop facile (deux adjectifs synonymes), d'une manière générale je trouve les rimes peu inventives. Je salue cependant le rythme doux, harmonieux, des alexandrins. Mais, au final, votre poème me paraît pâtir d'un manque de relief, et le choix de la phrase unique peu adroit ; une solution de facilité.

Bravo pour ce très beau poème à la musicalité toute particulière. Personnellement, mais c'est une question de goût, je ne suis pas obligatoirement fan des formes trop contraignantes, car j'ai l'impression que la technique passe alors avant le reste. Comme une recette de cuisine, la poésie doit être un subtil mélange d'ingrédients. Mais chacun de vos 10 vers (je ne les ai pas comptés, je vous fait confiance) est empli de grâce de musicalité...

Vous avez choisi le forme néoclassique je suppose en refusant la diérèse diamant

Bien à vous

Je ne vois pas ce qui empêcherait ce poème de figurer en classique ; la synérèse à "diamants" ne me semble pas rédhibitoire, et s'il n'y a pas alternance des rimes entre les quatrains 2 et 3, c'est parce que c'est la même rime, comme dans le sonnet.
Le robe d'hermine fait un peu cliché, mais l'ensemble est constitué de vers très mélodieux, légers et doux comme cette atmosphère hivernale. Seulement, je ne comprends pas ce que viennent faire la touche mélancolique, la "fête nostalgique" et "l'infini regret". Qui regrette quoi ? Tout était si beau.

J’ai trouvé ce poème réussi ; il s’insère bien dans le thème annoncé par le titre, avec un traitement classique et bien mené. Les images se déploient aisément dans ma lecture et lui confèrent une dimension pratiquement picturale. Le champ lexical tient la promesse perçue et il en ressort une impression de sourde quiétude, ce que la neige m’a toujours inspiré, au-delà même de l’image figée de l’hiver. Oui, je suis rentré dans le tableau et j’ai vu ces flocons, j’ai senti mes pas sur la neige et j’ai imaginé ce Noël magique.

bonjour émilia
Quand l'hiver s'en revient... et étale un si joli décor, la neige me semble manteau de laine, qu'une hermine eut tricoté !
Ses doux flocons paraissent gouttes d'eau chaude, sous lesquels je vais me promener, attrapant ça et là autant de diamants, qui pour ma mie feraient si belle parure...
NB l'exercice technique m'évoque un peu le maillet, dont je chéris la forme ; mais je ne puis dire s'il est agencé à la perfection ?
Cependant, les vers qui l'enluminent sont si mélodieux, en particulier la seconde strophe et son " révélant sa dentelle emperlant la forêt "
Vous avez opté pour la lecture en " synérèse " ( dia/mants ) expliquant selon moi, la forme néo-classique

Un poème agréable qui se lit d'un trait. Il cerne bien cette période ou dans la nuit de Noël la neige apporte sa blancheur magique. Un poème doux comme un souvenir empreint de nostalgie. La cyclanelle lui donne un allant musical.
J'ai juste accroché à l'entrée du premier vers sur "s'en revient" que je trouve peu agréable à la diction.

C'est un trés joli poème doux comme le silence par un temps enneigé.
Je suis juste resté étonné sur le dernier vers après "Où se mêlent la joie et l'infini regret" où je m'attendais plutôt à un vers du genre " Quand l'hiver se défait de sa robe d'hermine". Mais quelque chose m'a peut-être échappé ? Enfin, il sonne bien, léger comme les clochettes de Noël.
Merci Émilia pour votre échangé

Chouette, une cyclanelle ! Si c’est un essai, il est réussi.
Les vers sont doux, musicaux, les images délicates et harmonieuses ; c’est bien le Noël de notre enfance, on s’y croit.

La difficulté de la cyclanelle, c’est d’enchaîner les vers avec naturel (même si c’est un travail de Romain !) et là, c’est parfait. J’ai quand même ressenti un léger malaise à la première lecture, c’est de ne pas trouver le verbe de la principale ; j’ai relu le poème en en faisant l’analyse grammaticale : pas étonnant, il n’y a pas de proposition principale !
C’est le seul bémol, dû, je pense, à la volonté de faire une phase unique.

Cela dit, j’ai beaucoup aimé.
Merci, emilia.

À mon sens, le schéma de reprise crée un effet certain, une sorte de balancement rythmique, lequel s'accorde ici à un thème très bien caractérisé (l'hiver) qui constitue une harmonie esthétique très homogène sur le plan du vocabulaire. L'on peut ajouter encore un ensemble euphonique fluide. Comme souvent en poésie classique on peut regretter des vers un peu téléguidés par la rime, ce qui engendre un aspect un peu artificiel gênant. Sur le plan du sens, le contenu apparaît un peu compassé, convenu.

Ensemble fluide, ai-je écrit, je me permets cependant de signaler, selon mon habitude (notamment)

enivre, Révélant (cacophonie consonantique en r)
Ses éclats de diamants et ses cristaux de givre (cacophonies consonantiques en s z (sé zé), en d (di dia), en t d (taux de)
........

Au final, bilan plutôt positif à mon avis malgré quelques défauts.

Allô emilia !

Pour qui connaît le Québec, l'hiver n'est beau que pour la magie de Noel, les randonneurs dans le bois lorsque la température n'est pas extrême, et les amoureux des sports d'hiver. Le reste du temps l'hiver est dur sur le corps et sur le moral : tempêtes de neiges angoissante pour les usagers de la route, pluie et verglas qui apportent les chutes et les accidents inévitables.
Votre texte magnifie l'hiver, et votre technique d'écriture l'embellit ; merci pour cet autre regard sur l'hiver que ceux qui sont traumatisés par ses sévices ne voient plus.

Wan

Oh ! Une cyclanelle !

Bonjour Emilia,

Que de jolies images, presque des cartes postales comme autant de souvenirs où la neige recouvrait de nombreuses régions. J'aime le mouvement tourbillonnant de l'écriture où chaque vers anime inlassablement le paysage dans les yeux du poète.

Tout pétri de douceur ce poème est infiniment délicat comme l'est, sans nul doute, cette plume unique et particulière d'une auteure de talent.

Bravo pour la forme pas facile à respecter et qui, oui - le créateur l'a dit - ne peut figurer qu'en néo-classique de par l'alternance m/f impossible du deuxième au troisième quatrain.

Note maxi pour cet essai réussi et la particularité de la syntaxe.

Cristale

Bonjour Emilia,

Je ne sais pas si l'essai de cyclanelle est réussi, n'en connaissant pas les règles, mais qu'importe, j'ai beaucoup aimé vos vers doux, poétiques et mélodieux ainsi que les jolies images accompagnant votre poème.
Un bien joli tableau, une belle lecture.