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Poésie classique
emilia : Où la rose s'invite…
 Publié le 14/06/21  -  15 commentaires  -  710 caractères  -  386 lectures    Autres textes du même auteur

« Un jardin, même tout petit, c'est la porte du paradis. »
Marie Angel, Vivre avec les fleurs


Où la rose s'invite…



C’est un petit jardin, délice des abeilles,
Terrasse végétale aux savoureux fruitiers,
Où règne la fougère ombrageant les sentiers,
La vive campanule affleure ses corbeilles ;

D’un bleu céruléen, parmi d’autres merveilles,
Un grand pied d’alouette érige volontiers
Une hampe fleurie, auprès des églantiers
Offrant leur ton pastel, face aux rouges groseilles ;

Mosaïque d’artiste en parfums et couleurs,
Choisie avec amour jusqu’aux plus humbles fleurs,
Ode à Ronsard, Hugo, ces illustres esthètes,

Célébrant la beauté dans le livre éternel,
Cette île-paradis, au sens originel,
Où la rose s’invite en hommage aux poètes…


 
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   poldutor   
31/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour
Ce poème sent bon le printemps, la fraicheur des sentiers ombragés,
les couleurs éclatent bleue, pastel, rouge, rose et les parfums...
Un beau rappel aux poètes qui ont célébrés les fleurs.
Bien que je ne sois pas spécialiste, il me semble que le classement de cette poésie en "classique" ne convient pas, j'ai relevé un certain nombre de césures sur la septième syllabe, n'est-ce pas incorrect en classique ?
Merci cependant pour cette "île paradis".
Cordialement.
poldutor en E.L

   Lebarde   
31/5/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Superbe sonnet classique sans faille évoquant avec une poésie consommée un jardin magnifique que se disputent les fleurs les plus subtiles pour flatter et honorer "Ronsard et Hugo".

Une écriture couleur pastel, savoureuse et odorifère, "délice des abeilles", à laquelle le lecteur se laisse prendre.

L'oeuvre d'un(e) poète(sse) au sommet de son art.
Un très beau travail.

En EL

Lebarde sous le charme

   Miguel   
31/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une poésie joyeuse et colorée, dont la musicalité vient s'ajouter aux charmes du tableau. Un jardin de mots ! On aimerait fort à s'y promener, non sans quelque Ève peut-être, et en se tenant à l'écart des pommiers, de peur d'en être chassé.

   Donaldo75   
4/6/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quel beau poème je viens de lire ! La joliesse du sonnet fleure bon la poésie parfumée où les mots sont autant de fleurs dans un jardin littéraire. La rime est légère et onctueuse, le rythme est agréable à la lecture, les images s’immiscent dans l’esprit rendant l’ensemble pictural.

Bravo !

   Vincent   
14/6/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour

Je ne suis pas amoureux du classique en général

mais je dois dire en tant qu'artiste

que votre tableau sonnet m'a enchanté

par ces images sés couleurs et la virtuosité de votre écriture

merci

   papipoete   
14/6/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
bonjour emilia
C'est un petit jardin... extraordinaire, qu'une fée put avoir créé, tant fleurs et végétaux de toute sorte poussent comme par magie !
C'est comme un livre enluminé, où chaque page cueille notre regard émerveillé, et flatte notre nez de ses subtiles senteurs.
" Mesdames et messieurs , veuillez accueillir Sa Majesté, La Rose ! "
NB couleurs, ports altiers de tige et senteurs enivrantes se révèlent à travers ce poème, et l'auteure se fait Guide particulier, nous prenant par la main à travers ce jardin des délices.
le second tercet est mon passage préféré !
des alexandrins qui coulent de simplicité et rendent le " classique " banal... pourquoi n'écrivons-nous pas tous, en " classique ? "

   Provencao   
14/6/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Face à une sublime mosaïque, il n'est de noblesse que de parer...

Vous avez su fort bien veiller sur le sublime, dans le fourmillement des pastels du livre éternel.

Les mots délicats sont véritablement le langage de la poésie que l'on aime et que l'on déguste...un langage secret de la nature comme autant de miroir, de reflet de la contemplation.


À la beauté déliée du délice obéira la douceur s'invitant au chant.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Cristale   
14/6/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
La rose a raison de s'y inviter parce que qu'il est bien joli ce petit jardin.
J'en ai fait le tour, parcouru les allées, les sentiers dit le poète, ah oui, il est aussi un peu sauvage avec sa fougère, ses campanules et ses églantiers. Un jardin à l'anglaise dirait-on.

Un sonnet coloré et parfumé dont j'ai aimé suivre les lignes.
Une gourmandise pour les yeux et l'âme.

Bravo Emilia !
Cristale

   Myo   
14/6/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Un tableau enchanteur aux couleurs vives et variées.
Un délices pour les abeilles mais aussi pour le regard du poète qui se laisse envouter par la magie du décor.

Un sonnet finement ciselé.

Bravo!

   ANIMAL   
14/6/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Quel bel équilibre, quel balancement harmonieux dans ce poème au charme printanier. Des couleurs, des parfums, de la beauté, rien ne manque dans ce jardin merveilleux pour assouvir les sens, pas même le discret bourdonnement des abeilles semble-t-il.

Dès le début, "C'est un petit jardin" me fait penser à "c'est un petit bonheur" et je plaque malgré moi les accords de cette belle chanson sur vos vers.

Merci de nous faire découvrir ce paradis végétal.

   GiL   
14/6/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce sonnet accompli me fait penser à certains tableaux de Klimt ou de Monet : des fleurs, encore des fleurs, c’est « une mosaïque d’artiste » mais l’artiste-jardinier n’est pas là, les seules présences qu’on perçoit sont celles des poètes disparus auxquels ce jardin rend hommage…

C’est très très bien écrit, la plume cours sur les vers comme le pinceau sur la toile, apparemment sans effort…
(J’ai été un peu déstabilisé par l’absence de proposition principale (donc de verbe) dans la phrase qui regroupe les deux tercets).

Merci, emilia, pour ce joli moment de lecture.

   Louis   
15/6/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Dans ce beau sonnet, une différence très nette apparaît entre les quatrains, essentiellement descriptifs et contemplatifs, et les tercets qui laissent place au réflexif.

Le premier quatrain, en effet, dépeint le jardin par l’agencement des plantes, fleurs et arbustes qui le composent, alors que le second insiste sur l’éclat et l’harmonie de leurs couleurs : « bleu céruléen », « ton pastel » des églantiers, « rouges groseilles».
Dans ces deux strophes, on se laisse aller à l’enchantement du lieu, à l’admiration de ses « merveilles », à une contemplation qui l’associe à l’Eden, jardin des « délices », non pas pour les seules abeilles, mais aussi pour le goût des humains.

Vient le temps du réflexif, dans les tercets, qui fait sortir du seul ravissement des sens.
Ce qui se présente à nous, est-il précisé dans cette réflexion, c’est «une mosaïque d’artiste », une œuvre d’art « en parfums et couleurs», qui pourrait être agencé par un peintre comme Claude Monet, mais l’œuvre s’avère plutôt d’une autre nature, et ne se réduit pas aux seules apparences et sensations picturales et odoriférantes, elle est, en effet, une « ode » aux poètes.

Les fleurs et les arbustes font signes vers les artistes « esthètes », elles font signes vers les poètes.
Les plantes du jardin ne sont pas seulement de belles choses, colorées et parfumées, elles sont aussi des signes, elles sont aussi des mots ; nous sommes dans « un jardin de mots », pour reprendre la belle expression de Chloé Rolland.

Ces fleurs "re-présentées" nous enchantent parce qu’elles nous ont déjà enchanté, dans les tableaux des peintres, mais aussi dans les textes des poètes, qui nous appris à les voir et à les admirer, tout en nous faisant aimer les noms qui les désignent, les mots chantants qui les représentent.
Les mots dans la poésie ne s’effacent pas dans ce qu’ils signifient.
Les poèmes ne nous ont pas seulement appris à aimer les roses, celles qui poussent dans les jardins, mais aussi leur nom, le "nom de la rose", dans les vers qui les exposent et les font rimer, et les transposent vers d’autres réalités, et les métamorphosent par des métaphores et des images, et tant d’évocations, de dénotations, de connotations...
C’est un « petit jardin, qui nous est chanté, mais une grande métaphore qui nous est proposée.

Les poètes ont nommé les fleurs et les jardins, ils leur ont rendu hommage, mais ici, dans une inversion, ce sont les fleurs qui rendent hommage aux poètes, et la rose s’invite pour rendre hommage à Ronsard et à Hugo.
La rose qui s’invite reste pourtant un nom de fleur. Et c’est ce nom qui rend hommage à Ronsard, à l’art avec lequel il l’a utilisé, dans les vers restés en mémoire : « J’aime la bouche imitante la rose », ou « Mignonne allons voir si la rose ». En l’allant voir, on constatera sa nature sonore, et sa rime avec « desclose », et comment les mots, avant de renvoyer aux choses, renvoient à d’autres mots ; à des tournures de mots et à d’autres fleurs, les "fleurs de rhétorique".
Dans sa préface à La Franciade, Ronsard écrit que ce sont les fleurs qui distinguent la prose vulgaire de la poésie divine, car la poésie doit être ornée : « de Figures, Schemes, Tropes, Metaphores, Phrases et periphrases eslongnees presque du tout, ou pour le moins separees de la prose triviale et vulgaire (car le style prosaïque est ennemy capital de l’eloquence poëtique) et les illustrant de comparaisons bien adaptees, de descriptions florides, c’est-à-dire enrichies de passements, broderies, tapisseries et entrelassements de fleurs poëtiques, tant pour representer la chose, que pour l’ornement et splendeur des vers… »

La rose s’invite, et avec elle toute sa "guirlande de jeunes filles", son ornement de fleurs stylistiques, sa féminité de femme-fleur, avec la santé physique, la fraîcheur, la beauté, la jeunesse, le teint rosé de la jeune fille en fleur.
Avec sa sensualité :
« J’aime la bouche imitante la rose
Au lent Soleil de May déclose
Un petit tetin nouvelet
Qui se fait desja rondelet,
Et sur l’yvoir eslevé se repose.»
(Ode de Ronsard à Jacques Peletier)

Avec aussi sa temporalité :
« Comme on voit sur la branche au mois de may la rose » (Ronsard)
« Et rose, elle a vécu ce que vivent les roses
L’espace d’un matin. » ( Malherbe.)

Ainsi avec Verlaine (Poèmes saturniens),
« Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,
Je me suis promené dans le petit jardin
Qu'éclairait doucement le soleil du matin,
Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle. »
C’était le poème d’emilia.

   Damy   
15/6/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Un « petit jardin » qui met tous les sens en éveil et dont Monet (d’autres l’ont dit) pourrait être envieux. Ronsard et Hugo seraient émerveillés.
Le dernier tercet l’élève à un niveau spirituel et mystique bienheureux où la rose se fait grande prêtresse pour les âmes des poètes dont la dévotion a inspiré de si belles icônes.

Merci, émilia, pour cette promenade qui inspire paix et calme bienfaisants, autant pour le corps que pour l’esprit, comme une méditation de pleine conscience.

   Anonyme   
16/6/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Emilia,

Je m'inviterais bien pour tenir compagnie à la rose, et découvrir la beauté de ce petit jardin si joliment décrit .

Un très beau sonnet dont la forme classique est parfaite et les images magnifiques.

Une très belle lecture.

   Jahel   
23/6/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un bien délicat poème tout en douceur et en simplicité que Ronsard et Hugo, certes, auraient apprécié et j'ajoute qu'un autre poète bien oublié aujourd'hui aurait commenté avec bonheur d'un accent qui roule les "R", d'un accent béarnais: Francis Jammes.

J'aime ces poésies au vocabulaire non prétentieux qui disent, avec les mots de tous les jours, superbement agencés, combien la terre est belle et combien beaux sont ces petits jardins de curé où la paix repose dans chaque fleur; chaque fleur caressée par un bourdonnant silence.

Merci emilia. A vous lire bien vite.


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