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Poésie contemporaine
EnnaLiarm : Le pianiste
 Publié le 30/10/18  -  10 commentaires  -  981 caractères  -  158 lectures    Autres textes du même auteur

Inspiré du film du même nom.


Le pianiste



La radio s’est tue.

Les ondes sont nues.

Nul mouvement n’entraîne la danse de l’ivoire.
Des décombres s’élève un soupir dérisoire.

Juste derrière le mur, la foule aveugle ignore
Qu’on cimente la haine en empilant les corps,
Qu’on paye de sa vie, quand la colère s’épanche,
Le prix de l’astre descendu orner une manche.

Elle croirait contempler une pièce surréaliste,
Une farce absurde montée par de cruels artistes,
Où les acteurs exsangues gisent dans les rues sales
Leurs valises dressées, telles des pierres tombales.

Quel futur à ce monde où la laideur est reine ?
Cet abyme glacé où sombre l’âme humaine ?
Mais la beauté palpite au cœur de l’infortune,
Comme une bête hirsute sous un rayon de lune.

La radio s’est tue.
Les ondes sont nues.
Mais les cris sont musique, et il n’est plus beau son
Aux oreilles des hommes sourds à la raison.


 
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   Gabrielle   
10/10/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Comment évoquer "Le pianiste" sans décrire cette atmosphère si pesante (et oppressante) caractéristique des états de guerre ?

L'auteur fait un tour d'horizon et nous plonge dans l'univers du film,
entre beauté et laideur.

Merci à vous.

   INGOA   
15/10/2018
 a aimé ce texte 
Un peu
Si le film m'avait marqué par l'interprétation magistrale de l'acteur principal et la force des images, je ne retrouve pas dans cette version le même ressort émotionnel et votre pianiste ne tient plus le premier rôle. Dès lors pourquoi ce titre et pas Le piano ?
Je pense que certains vers comme : Le prix de l'astre descendu orner une manche, sont peu équilibrés, sans musicalité et doivent être remaniés.
Quelques métaphores sont plaisantes.

   izabouille   
15/10/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
"Nul mouvement n'entraîne la danse de l'ivoire", ce que c'est beau...
"qu'on cimente la haine en empilant les corps" ça je ne sais pas si c'est beau mais c'est écrit de manière si émouvante que ça le rend beau.
"Leurs valises dressées, telles des pierres tombales", c'est écrit de manière subtile et juste.
Ce film magnifique et tragique vous a fort bien inspiré.
Merci, j'ai adoré.

   Absolue   
30/10/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↓
"Les ondes sont nues": j'aime cette métaphore.
Je peux voir la scène, en référence à ce film sublime qu'est "Le pianiste" et m'y replonger.
"Les valises dressées telles des pierres tombales", "Qu'on cimente la haine en empilant les corps", voici encore des vers qui me parlent.
Pour le reste, je trouve certains passages un peu lourds dans leur tournure (le prix de l'astre descendu orner une manche, aux oreilles des hommes sourds à la raison).
Avis un peu mitigé donc mais je peux apprécier l'ensemble.

   Vincent   
30/10/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
bonjour,

j'ai vu plusieurs fois ce chef-d'oeuvre

qui m'a littéralement ébranlé

et je vous comprends dans votre démarche

qui ne m'a pas laissé indifférent

vos images m'ont plu

et reflètent bien ce que vous avez pu ressentir

   Anonyme   
30/10/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

Un très beau texte que ce pianiste comme le film l'est tout autant.

Deux ou trois vers magnifiques ont affleuré de ma lecture :

Nul mouvement n’entraîne la danse de l’ivoire
Qu’on cimente la haine en empilant les corps
Leurs valises dressées, telles des pierres tombales.
Comme une bête hirsute sous un rayon de lune.

Ce poème aurait pu être un de plus sur cette horrible histoire
de la Terre s'il ne possédait pas ces quelques vers magnifiques.

   papipoete   
30/10/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour EnnaLiarm
Vous touchez une corde sensible du lecteur cinéphile que je suis ; " le pianiste ", que Adrien Brody interprète si merveilleusement !
Mais revenons à votre poème ; " nul mouvement n'entraîne la danse de l'ivoire " montre ces doigts qui ne jouent plus sur le piano qui égayait les ondes, et dehors on jurerait une scène de tournage avec tous ces figurants, tant ce que voient nos yeux semble irréel !
A travers ces vers " leurs valises dressées, telles des pierres tombales ", on songe ; comment cela put être possible monsieur Faurisson ?
L'auteur pose ses vers comme un délicat linceul, sur le spectacle de la rue, et nos paupières lourdes se ferment, pour penser ...
Dans le film, le couple de vieux, obligé de danser ...
Mais aussi, l'officier allemand qu'on arrive à prendre en sympathie ...
Votre texte est fort, avec des phrases toutes simples ; on ne peut s'empêcher de songer à la face du monde actuelle, avec l'élection présidentielle au Brésil, le premier ministre italien ...
Mais l'histoire de l'homme nous a montré bien des scénarios identiques au " pianiste ", et hélas savons qu'il s'en jouera encore de cette veine ...

   Anonyme   
30/10/2018
j'en connais le synopsis mais je n'ai pas visionné le film.
Je ne peux donc pas m'exprimer sur ce texte.

A vous lire une prochaine fois.

   TheDreamer   
30/10/2018
 a aimé ce texte 
Un peu
Beau film de Roman Polanski, justement récompensé... et puis tout le long la musique de Frédéric Chopin comme une évidence. L'histoire romancée du pianiste, compositeur et soliste de la radio polonaise, Wladyslaw Szpilman.

Une poésie contemporaine qui dit sans emphase excessive l'indicible. J'aime un peu.

   lucilius   
2/11/2018
 a aimé ce texte 
Un peu
Il est vrai qu'en vous inspirant d'un film phare, empli de violence mais aussi de poésie, vous ne vous êtes pas facilité la tâche. Et c'est ce qui manque pour moi dans votre texte, des transitions fortes, tantôt révoltantes, tantôt apaisantes. L'ensemble est tiède.


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