Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie libre
Eskisse : Après les réverbères
 Publié le 23/04/25  -  6 commentaires  -  1127 caractères  -  115 lectures    Autres textes du même auteur


Après les réverbères



Les réverbères s’envolaient
elle courait de brume et de larmes

Sa joie courtisait les hauteurs
festonnant le jour, égarant les mots

Et dans l’affleurement de la peine
l’échancrure du matin s’avança


Sur un matelas gris couturé de menaces
elle s’agite et gigote
personne pour expliquer
la pièce vide et dans le dérisoire espace
les yeux noirs sur elle rivés

De ces yeux qui la noient dans un huis clos étrange
au-delà de la vitre, la fixant, la défiant
comme autant d’ennemis arrimés à l’instant

C’est sa nuit qui s’affole
elle sombre dans l’ombre


Et elle flotte indolente autour de silhouettes
un théâtre muet, de masques marionnettes
une scène inconnue baignée de soleil vert

Tout est silencieux, même celui qui bouge
dans le pavillon rouge

L’un ramasse le sol, l’autre armé d’un pinceau
voit son ombre mêlée aux lubies d’un oiseau

Dans la salle à manger
aux angles de travers
il n’y a plus de visages
que des âmes à l’envers


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Myndie   
7/4/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Magnifique ! Cette poésie là me touche profondément, autant par ses belles trouvailles d'écriture que par la tendresse mélancolique, triste même qui l'imprègne.
En vérité, j'ai bien une idée de son cheminement, j'imagine à quelles sources souterraines elle s'est abreuvée pour m'offrir une telle émotion.
Pour ce qu'elle m'apporte de souvenirs, la dernière strophe est une apothéose.

Que dire d'autre à part vous gratifier d'un « passionnément ++ » et vous dire merci infiniment pour ce poème vibrant de sensibilité et de délicatesse.

   Cyrill   
16/4/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Je ne vais pas prétendre avoir su interpréter cet ensemble d’images surréalistes, mais je salue l’art de la mise en scène à l’œuvre ici.
Hermétique, sans être pour autant brumeux comme dans certains poèmes où je ne lis que de la dentelle et pas d’ouvrage, ce poème-là ne se paie pas de mots. Il accouche d’un scénario inquiétant, de douleurs sublimes ou sublimées. Il souffle le chaud et le froid des couleurs : un « soleil vert », un « pavillon rouge ». Il me transporte autant qu’il me déroute et me tourmente.
La scansion est soutenue par les dodécasyllabes qui reviennent réguliers, en maîtres des images, le film en déroule de superbes :
« L’un ramasse le sol, l’autre armé d’un pinceau
voit son ombre mêlée aux lubies d’un oiseau »
l’auteur(e) nous dira peut-être de quoi il retourne, mais pour ma part, les masques d’un théâtre muet me conviennent et assouvissent ma quête poétique.

   Provencao   
23/4/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Eskisse,

Ce n’est pas vers les réverbères qu'elle courait... Ce n’est pas une vision du matelas gris couturé de menaces que le silence impose. Son regard n’est même pas tourné vers elle-même. Elle  flotte...Un silence. Plus de visages. Des âmes dont le regard est sourd....

Est-ce celà l’ultime nuit qui s'affole? Le prix que l’un, consent à payer – l'ombre mêlée aux lubies d'un oiseau qu’il consent à ramasser – pour continuer un instant de se croire libre...

J'ai beaucoup aimé lire cette profondeur dans ces émotions que je qualifierai de spirituelles.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

 

   papipoete   
23/4/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Eskisse
Lorsque de ma prosaïque écriture, je lis ailleurs où il faut imaginer, se faire une idée ; parfois pour qui est érudit voir tout de suite, la patte la signature le trait au fusain d'une oeuvre si connue...rien de tout cela chez moi, alors je tâche d'interpréter ce que mon esprit semble vouloir me dire.
" Après les réverbères " et leur lueur blafarde, sa joie du jour, sur un matelas gigote, et des yeux noirs qui fixent elle...je ne peux m'empêcher de fredonner la chanson de Barbara
l'aigle noir
qui me fait haïr " qui peut faire du mal à un enfant " et lui souhaiter aucune réinsertion sociale possible, après qu'il ait payé au centuple, ne serait-ce que l'idée d'y songer.
NB je m'égare sûrement, mais pour une fois ne serait pas coutume, je crois à la véracité de mon scénario ?
c'est sûr que tout ce que vous tracez, à l'encre de votre plume originale ( si j'ai juste ), je l'aurais écrit avec rage et noirceur ; dans vos lignes, rien de tout cela mais un silence, des silhouettes, des gestes méticuleux dans leur tragédie.
Sur un matelas gris... est mon passage préféré
" dans le pavillon rouge " ? m'expliquerez-vous ?

ne m'en veuillez point si je suis " à l'Ouest ", mais je suis venu, j'ai lu, ce me plut.

   ALDO   
23/4/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Après plusieurs lectures je ne sais toujours pas comment exprimer mon malaise.

Il se dégage de ce texte une angoisse, une terreur ...
Et je ne suis pas sûr de vouloir savoir la vérité de ce pavillon rouge,
de ce matelas et de cette vitre qui me rappellent
un hôpital...
De ce retour vide à la salle à manger vide.

Eskisse, vous avez du talent puisque vous faites peur ...

très aboutie / ne sait pas encore ...ne saura jamais vraiment...

Mais le sol ramassé l'emporte ...

   Cristale   
23/4/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Eskisse,

Mon impression est forte d'un drame qui se déroule en huis-clos.
L'innocence assassinée ?

Ces premiers vers d'entame empreints d'une naïve liberté, au bon sens du terme, s'enfoncent dans des lignes faussement méandreuses mais au contraire parfaitement organisées sur un tempo en douze-six allant crescendo, comme des roulements de tambour, des échos de rimes comme des coups.

Le final bref, impersonnel, pareil à une vision extra-corporelle, semble ne plus respirer, seul un drame suspendu, glacial, clôt le poème.

Voilà ce que j'ai entendu de ma lecture.

Merci beaucoup Eskisse.


Oniris Copyright © 2007-2025