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Poésie contemporaine
Eskisse : C'était le soir honni
 Publié le 31/08/24  -  8 commentaires  -  1134 caractères  -  154 lectures    Autres textes du même auteur


C'était le soir honni



Mon ours est déchiré, sa fourrure est en berne.
Il capture mon mal moi qui me suis raidi
Au fond d’un jeudi noir où mon cœur a bondi
Comme une mine enfouie au sol d’une caverne.

C’était le soir honni où maman est partie,
Partie pour l’au-delà, l’au-delà de la terre,
C’est à cause de moi, mais oui me suis-je dit,
Qu’elle s'en est allée tout droit vers les « éthers. »

Les « éthers » est un mot que j’ai soudain appris
À la cérémonie, un royaume de l’air
Où maman s’est enfuie en fusée solitaire.
Je la vois flotter haut, sans en être surpris.

Depuis je me dessine en altier capitaine
Pilotant les vaisseaux entre les icebergs.
Parfois, je ne suis plus qu’un noble touareg
Que le désert colore au pigment de ma peine.

Allant s’anesthésiant, mon ours devient pelote,
Il ne veut pas pleurer en me voyant au lit,
Les yeux tout grands-ouverts sur ma maman qui flotte
Dans l’air du lit de fleurs que je trouve joli.

___________________________________
Texte avec un mot changé avant publication.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   papipoete   
23/8/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
néo-classique
mon nounours me faisait la fête, lorsque je le rejoignais le soir, nous étions si heureux de nous retrouver...
mais depuis ce soir honni, je n'ai plus envie de le prendre contre moi ; il fait les frais de ma peine, depuis que Maman aux éthers, est partie...
NB ce compagnon, que nous eûmes tous plus ou moins, doudou ou poupon contre lequel on se blottissait ; lui confiant nos joies mais nos peines aussi, notre colère comme dans ce texte.
Par moments, je vous lis avec des yeux d'enfant, les yeux du héros qui a le coeur bien gros.
sa maman est morte ;
- c'est ma faute ; oui, je sais que à cause de moi !
J'aime bien la teneur de vos vers, à part le dernier " que je ne trouve pas à la hauteur de l'ensemble trop poli avec ce joli "
techniquement, nous ne sommes pas en " néo-classique " à cause de ;
partie/dit.......rime féminine/rime masculine
terre/éthers...rime féminine/rime masculine
le 8e vers mesure 13 pieds
la dernière strophe a ma préférence
papipoète

   Dameer   
31/8/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Hello Eskisse,

Ah ! Très beau poème, rempli d’émotions.
Maman est morte mais le mot n’est jamais prononcé.
Au lieu de cela, une image imposée récurrente, (par la religion, par l’entourage de l’enfant ?) celle des « éthers » :

- Partie pour l’au-delà, l’au-delà de la terre,
- Les « éthers » x2
- un royaume de l’air
- Je la vois flotter haut
- je me dessine en altier capitaine Pilotant les vaisseaux
- sur ma maman qui flotte Dans l’air du lit de fleurs

qui s’oppose au monde souterrain : Comme une mine enfouie au sol d’une caverne.

Le lit de fleurs peut représenter la tombe, mais l’enfant n’en perçoit que la surface, tout comme il s’imagine en touareg, autre très belle image, à la surface du désert :
- qu’un noble touareg Que le désert colore au pigment de ma peine.
(on sait que la couleur bleue des touaregs est due au pigment indigo de leur vêtement.)

L’ours, mentionné au début et à la fin, est là pour signifier le jeune âge de l’enfant, il lui sert de refuge et de consolation. L'enfant lui transfert ses propres sentiments et sa volonté de ne pas pleurer.

Juste un élément de phrase que je n’ai pas compris : "mais où me suis-je dit, Qu’elle s’en est allée" (à moi que "où que.." ne soit une façon enfantine de parler. )

   Robot   
31/8/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Nul doute que ce texte suscite de l'émotion et de l'empathie. Certaines tournures et images cependant me sont parues peu heureuses.
"Il capture mon mal MOI qui me suis raidi." Malmoi sonne bizarrement à la césure.
"Partie pour l’au-delà, l’au-delà de la terre," L'explication "l'au-delà de la terre est surfaite.
"Où maman s’est enfuie en fusée solitaire." l'image de la maman fusée est plutôt cocasse et cadre mal avec l'émotion.

Les deux quatrains finaux sont réussis. Peut être le dernier vers aurait-il pu apporter une sensation plus forte que l'adjectif joli.

   ALDO   
31/8/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
" Dans l’air du lit de fleurs que je trouve joli. "


Elle est là, la pépite !

Face au gouffre noir,

on peut se rattacher aux arbres comme Bonnefoy,
aux peluches,

à l'absolu des mots faussement poétiques, ceux des "grands" ( l'horrible "éthers")

fuir dans les rêves et les contes, ceux des touaregs...toutes choses consolantes ...

Mais toute cette "ménagerie" poétique est balayée par la puissance du simple
la puissance de l'émerveillement ( c'est pas le mot , je ne trouve pas, comme un reste de réflexe d'enfant devant le gouffre ), même dans l'horreur :

le mot " joli "

il a rarement été aussi cinglant, poignant...

Bravo

   Myndie   
1/9/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Eskisse,

J'ai lu ce poème en EL mais il m'a échappé, faute de temps pour le commenter. Malgré le « raidi » du vers 2, j'ai tout de suite reconnu la poétesse dont la plume s'emploie avec une constance admirable à nous plonger dans l'émotion.
L'ours est toujours là pour partager la souffrance de l'enfant (et celle-ci est bien la pire de toutes), à la fois exutoire au trop plein de douleur, de questionnement et de culpabilité et douce « pelote » réconfortante et rassurante.

Ta poésie,qui nous fait entrer de plein pied dans l'univers enfantin, avec ses rêves, ses rites, ses peurs et ses questionnements pleins d'angoisse se laisse déguster avec le même plaisir qu'un bonbon acidulé. L'écriture, c'est le langage de l'enfant, naturellement poétique. Nul besoin de fioritures pour suggérer sans dire, avec beaucoup de pudeur. L'effet recherché est atteint.

C'est simple et à nouveau très réussi.
Myndie, qui ne te remercie pas de lui coûter autant en mouchoirs ;)

   Provencao   
31/8/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Eskisse,

"Depuis je me dessine en altier capitaine
Pilotant les vaisseaux entre les icebergs.
Parfois, je ne suis plus qu’un noble touareg
Que le désert colore au pigment de ma peine."

J'aime beaucoup ce quatrain.
L'aruspice de la poésie, ce sont ces mots, vos mots, avec cette aura constitutive entre son, sens et illusion.

J'aime bien cette construction, celle qu'une pensée, un dessin à soi seul ne peut produire et qui lui paraît à la fois déconcertant et ignorant, précieux

On y rencontrerait presque la musique. Cette douce et sublime émotion poétique nous touche, me touche considérablement.

Un véritable coup de coeur.
Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Louis   
6/9/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
On retrouve dans ce poème l’ours en peluche présent déjà dans de précédents textes.
Comme à chaque fois, il est pour l’enfant un compagnon de douleur et de souffrance. Sur lui est projeté un désarroi insupportable pour l’enfant.

Dans le présent poème, l’ours apparaît « déchiré ». La locutrice, une petite fille, l’affirme d’emblée : « mon ours est déchiré ».
Cette image de la déchirure donnée par l’ours correspond bien au sentiment douloureux éprouvé par l’enfant qui vient de perdre sa maman, comme nous l’apprend la deuxième strophe.
La fillette devait être très liée à sa mère, unie avec elle, et la séparation, provoquée par le décès, se traduit dans l’image et le sentiment de déchirure.

Le processus psychologique de « projection », qui va de la fillette vers sa peluche, est inversé par l’enfant qui présuppose une vie de l’ours, et se le représente comme une « capture » qui va de la peluche vers la fillette.

La jeune fille fait ensuite une opposition très nette entre sa position et celle de sa maman. Elle ne retient pas du tout l’idée d’une mère enterrée, désormais sous terre. Non, la position souterraine, c’est elle désormais qui l’occupe : « au fond d’un jeudi noir », « mine enfouie », « au sol d’une caverne ». Sa mère, à l’inverse, occupe une position céleste et lumineuse : « au-delà de la terre », dans les « éthers », « au royaume de l’air ».
La petite fille s’enfonce dans le sol, quand la mer s’élève dans le ciel comme une « fusée ».

Le "départ" de la mère, ainsi la mort est-elle habituellement présentée, - il ou elle « nous a quitté », dit-on -, ce départ apparaît à l’enfant comme une "fuite" : « un royaume de l’air / où maman s’est enfuie » et donc un abandon. Sa mère l’a abandonnée. Mais dans l’esprit de l’enfant, la mère aimante ne peut avoir décidé de fuir et de l’abandonner sans raison ; elle ne peut être coupable d’un abandon, alors il doit y avoir une raison à son départ, et croit la trouver en elle-même, elle culpabilise ; si sa maman est partie, a fui, c’est sa faute, elle en est responsable : « C’est à cause de moi, mais oui, me suis-je dit / Qu’elle s’en est allée… »

Dans ses dessins, elle se représente depuis l’événement funeste, isolée et solitaire. Solitaire en « altier capitaine », à qui il faut seul diriger sa vie, se frayer un chemin entre les obstacles de l’existence, rendus par les images des « icebergs » sur le dangereux océan de la vie. Dans l’expression « altier capitaine », le qualificatif « altier » a son importance, qui désigne par son étymologie ce qui est haut, élevé. Le capitaine « altier » s’élève fièrement au niveau de la mère, à cette hauteur où elle se situe.
Parfois, c’est en « noble touareg » qu’elle se dessine et représente. Le touareg connote le désert, ce désert de la solitude, ce lieu vide où Elle manque.
Le célèbre vers de Lamartine revient en mémoire : « Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé ».
« Touareg / Que le désert colore au pigment de ma peine » ajoute la jeune fille. Bleu du Touareg, bleu ou blues de la peine.

Dans le titre paraît un terme peu enfantin : « honni ». Mais il est bien choisi en ce que sonne en lui, dans son côté signifiant, la négation dans le « ni », celui du déni, du refus de cette soirée quand la mère est "partie", trop difficile à accepter.
La dernière strophe émeut par ses « jolies » images.

Des traits bien vus de la psychologie de l’enfant et de belles images dans un ensemble qui évite le "mélo".

Merci Eskisse.

   tentacule_du48   
6/9/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
ouwi quel poème ! Il nous emmène dans un monde étrange où les ours sont des héros et les mamans s’envolent dans les éthers !!!... les images sont vraiment originales et la façon dont vous décrivez la douleur et la fantaisie est fascinante, MAAAIS...

JE dois avouer que j’ai eu un peu de mal à m’accrocher, peut-être que mon cœur n’a pas réussi à suivre les voyages interstellaires et les ours qui se transforment en capitaine... hhh mon propre ours en peluche a préféré rester bien tranquille dans son coin, ( je suis jaloux ? )... non

AAH, j’ai eu un peu de mal à m’immerger complètement dans votre texte... les images sont fascinantes, mais le chemin entre la déchirure de l’ours et les voyages interstellaires semble parfois un peu chaotique... on dirait que le poème cherche à explorer tellement de concepts à la fois qu’il perd un peu de sa clarté... genre le fil conducteur semble se perdre dans un oulalala de métaphores... cela donne une impression de confusion, où les symboles et les références s’accumulent... et certaines phrases semblent un peu forcées...

j'aime bien le poème mais ... :)

Merci

j'avais une question mais je l'ai oublié , haha


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