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Poésie libre
Eskisse : Comme qui revient d’un pays d’épées
 Publié le 04/09/22  -  15 commentaires  -  827 caractères  -  250 lectures    Autres textes du même auteur

Le titre et le vers qui le reprend sont tirés du poème « Un adieu » de J.L.Borges. Ce vers inséré m'a servi de contrainte.


Comme qui revient d’un pays d’épées



Jour aux antres charismatiques farouchement éloignés de moi
qui n’a pas son pareil pour railler mes tentatives de ciel
jour pourvoyeur de vers endoloris et contrits
comme qui revient d’un pays d’épées, je suis revenue de tes lueurs.

Je ris de mes oripeaux
sens la guipure de mon esprit tomber sous un ciel de traîne.
Et c’est l’heure des grandes détresses dans le cortège de mots sans visage.

Je ris de n’avoir sous ma plume que l’amorce timide d’une parole vraie
évidée par mon aveuglement dans ces heures trouées de montagnes de verre.

Alors sous une lune propice
j’ose un abandon de velours noir
en toute impunité
et la nuit devient mon alibi
pour être un oiseau de feu
dans l’incandescence d’une page
affamée d’encres multicolores


 
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   Anonyme   
23/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

Je confesse ne pas avoir vraiment capté ce que cette poésie essaye de nous dire (peut-être une disgression sur le syndrome de la page blanche ou de l'éloignement de l'inspiration) en revanche, j'ai apprécié l'agencement des mots et des tournures avec notamment une préférence pour la première strophe et ce "jour pourvoyeur de vers endoloris et contrits."

Merci pour cette lecture agréable

Anna en EL

   Donaldo75   
30/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Voilà du très bon libre de chez inspiré comme je les aime ; déjà le titre m’a fait kiffer – eh oui, je parle le jeune – et la suite m’a emmené dans de la poésie. « Je ris de mes oripeaux » me dit le poème, ce que je veux bien croire parce que je suis dedans, que l’usage de la première personne du singulier fonctionne avec moi et que les images s’impriment dans mon cortex cérébral. Le découpage est également efficace, avec une première strophe introductive – même si je ne suis pas fan de vers commençant sans article, ce doit être mon côté saint-germanois – puis le « je » qui s’immisce en refrain. Et la fin, quelle fin, s’étale sur la page comme un feu d’artifice.

Bravo !

   Cyrill   
30/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J’ai trouvé à ce poème un souffle, de l’ampleur. Appuyé sur la contrainte d’un vers à la tonalité toute martiale, il me semble y déceler une tentative plutôt réussie de dévoiement vers la dérision.
Ça m’a plu, réjoui même. Alors j’avoue ne pas être certain de comprendre de quoi il est question, sans doute de l’acte d’écrire rendu insignifiant et pourtant investi de passion. Je lis l’opposition jour/nuit comme la différence entre la vanité des mots vus en peine lumière et les désirs dont la narratrice les affuble.
Je dois dire que je navigue un peu à vue dans ma lecture mais c’est ce que j’aime dans la poésie : qu’elle ne se laisse pas comprendre trop facilement et offre la possibilité d’interprétations personnelles, peut-être comme ici éloignées des intentions de l’auteur.

   Lariviere   
4/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Salut Eskisse,

J'ai beaucoup aimé ce poème

Déjà les vers libres sont un vrai délice tantôt trainant avec ses vers long comme dans les premières strophes ensuite plus percutant dans la dernière ou les vers rétrécissent... c'est un poème qui a du souffle, un souffle qui n'est pas bridé par le besoin de rimes... les images convoquées sont d'une belle tenue, le rythme est présent et l'ensemble sans tuteur prosodique est très musical...

Sur le fond, j'avoue que j'ai aimé l'opposition jour/nuit même si le sens profond m'échappe un peu (je vois un écrivain qui écrit la nuit devenu oiseau de feu c'est très beau) mais n'est ce pas aussi le charme de la poésie de n'entrevoir qu'un petit bout de l'histoire à chaque lecture...

Je ne relève pas de passages j'aime tout du début à la fin...

Merci pour cette lecture et bonne continuation

   papipoete   
4/9/2022
bonjour Eskisse
Un poème dont je ne saisis pas le thème, que j'imagine éclairant ceux qui savent, connaissent la littérature, et ce héros qui " revient d'un pays d'épées "
Je relis à haute voix, mais rien ne vient provoquer cet éclair, qui me ferait dire " mais c'est bien sûr ! "
Je ne veux pas noter, car ne puis dire que je n'aime pas ! Peut-être que sous un nouvel éclairage, je pourrais apprécier le sel de cette poésie ?
Désolé...

   Cristale   
4/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
La lumière du jour est bien trop froide, trop glaciale et bien plus encore si le soleil abat sa chappe de plomb, pour qu'une inspiration délivre la moindre idée géniale qui puisse revêtir LES mots de la poésie, l'horizon descend son lourd rideau infranchissable
La nuit elle, est propice, enveloppante, paradoxalement sans limite de ciel puisqu'elle a l'univers pour elle seule où toutes les couleurs d'encres s'offrent au poète pour habiller ses mots-poèmes.

Un poème libre sans nul doute écrit une nuit inspirante tant ses lignes sont légères et agréables en lecture.
J'aime beaucoup l'apothéose en vers plus courts, vifs, aux voyelles éclatantes.

Merci Eskisse pour cette plume si délicate.

Cristale

   StephTask   
5/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J’aime ce titre qui cite Jose Luis Borges. Ici les “lueurs” dans le 4e vers ont remplacé les larmes du vers original. L’esprit ultraïste est respecté, mais le style de ce poème libre s’inscrit dans une écriture délicate que j’aime beaucoup.

Tout d’abord décontenancé par ces deux parties, pour moi hétérogènes, j’ai fini (après plusieurs relectures) par déduire que dans la première le jour est prolixe, fait beaucoup de bruit pour rien et s’étale sans vérité. Dans la deuxième partie, la nuit, traitée dans des vers plus ramassés, est un moment d’inspiration et de vérité.

Borges écrit dans son poème “un adieu” : “Soir toujours vif comme un rêve parmi les autres soirs”. Ce vers a sans doute dû inspirer cet abandon “sous une lune propice”. En conclusion je préfère largement cette fin plus dense et incandescente au début du poème qui s’étale comme un ciel de traîne sans toucher à l’os.

   Provencao   
5/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Eskisse,

"Je ris de mes oripeaux
sens la guipure de mon esprit tomber sous un ciel de traîne.
Et c’est l’heure des grandes détresses dans le cortège de mots sans visage."


J'aime ce passage où vous donnez toute l'amplitude aux vers avec ce parfum et cette portée que peut avoir l'inspiration.


"j’ose un abandon de velours noir
en toute impunité
et la nuit devient mon alibi
pour être un oiseau de feu
dans l’incandescence d’une page
affamée d’encres multicolores"


Cet abandon osé par ce j' renforce l'idée d'être toujours en exil de l'inspiration. Comme si, il semblait difficile de la posséder, où tout simplement être à son écoute, où traversé par la nuit qui devient alibi....

Est -ce pour accoter son propre décentrement, sa propre carence?

J'attends votre regard éclairé sur cette poésie qui m'a littéralement emportée...

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Anonyme   
5/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je crois que lorsque l'on a besoin de lire les autres commentaires pour mieux comprendre de quoi il s'agit, on ne peut s'extasier complètement. Ce qui est mon cas pour les trois premières strophes.
C'est le poème en bas de votre poème qui me sauve la mise. Votre abandon de velours noir avec la nuit en alibi pour devenir oiseau de feu éclaire d'une fervente volonté votre poésie. Votre veine devient tout à coup plus franche. Je peux alors reprendre depuis le début et mieux apprécier vos envolées au pays des épées plumes à écrire.

   Anonyme   
9/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour ma copine.
Dis donc, elle est où ma référence aux Inconnus ^^ ?

Trève de hors sujet, j'apprécie - même si c'est encore trop joliment dit et trop peu écorché à mon goût (endolori, tu es toute choupette, dans le contexte d'un pays d'épées, que j'imagine à mi chemin entre le Throne de GOT et les campements de Robin des bois), parfois trop... oripeaux et guipure, même si je les comprends dans la strophe et que l'image au final est percutante, ça m'a laissée un peu perplexe en première lecture.

Et en fait, si j'y pense, c'est ce que tout le texte me laisse dans l'ensemble.

C'est beau, mais parfois j'ai un décalage tel entre le dit et l'image pour le dire que c'est un exercice pour moi de rentrer réellement dans la symbolique du locuteur.

Certes, le vers contrainte est un vers compliqué à insérer, et tu t'en sors drôlement bien.

En fait, j'aime les vers 1, 2 et tout à partir de la strophe 3 avec une préférence pour celle-là. Les heures trouées de montagnes de verre sont belles.

Merci pour ce partage, et au plaisir de te relire

   Lotier   
10/9/2022
La métamorphose est en cours : retour de guerre (intérieure ?), retour du pays des doutes, peu importe, la chenille devient papillon.
J'aime les éclaircies… même de nuit.

   Anonyme   
14/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Eskisse,

encore et toujours de la dentelle, de guipure ou de traîne.
Le mot-clé que je choisis dans ce poème est "timide".
À la lumière, la narratrice s'imagine raillée. C'est ce qu'elle ressent. Ses vers "contrits" seraient coupables s'ils s'écrivaient, s'ils se couchaient sur la page.
Or, la nuit accorde l'impunité. Disparue la culpabilité.

Oserai-je, j'ose, comparer l'impunité de ce texte avec la désinhibition qu'accorde la nuit aux corps qui s'unissent dans des danses qu'ils n'oseraient jamais à la lumière du jour. Il faut avoir connu les discothèques en matinée, à cause d'un couvre-feu, pour savoir que ça n'a rien à voir.
La nuit, c'est mieux !

Merci pour cette dentelle. Ces dentelles ?

   EtienneNorvins   
2/11/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Une dentelle s’abolit
Dans le doute du Jeu suprême...

Je suis toujours émerveillé par votre capacité à faire sentir en filigrane le mystère de la création, sa force ("antres charismatiques"), ses mirages aussi (cette superbe image : "heures trouées de montagnes de verre"), les doutes qui l'accompagnent aussi (" grandes détresses dans le cortège de mots sans visage"), ou son aspect très charnel (un abandon de velours noir /
en toute impunité)...

Et que tout cela coule avec une telle précision dans la formule, simple mais intense et distanciée ("Je ris"), et si MUSICALE (là je voudrais mettre en gras mille fois souligné...) !!

C'est un enchantement, dans tous les sens du terme, ... et presque de tous les sens.

Bravo et merci.

   Pouet   
16/12/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Slt,

un poème qui m'aura échappé et qui me parle vraiment bien.

Il est me semble-t-il question d'écriture ou d'inspiration, et de recherche de "véracité " peut-être sur soi-même ou autre chose.

Un poème en obscur-clair où la parole s'effrite, où l'ironie peut-être se mêle au désabusement d'où semble poindre l'espoir.

Demeure quelque chose de l'intime qui rejoint l'universalité de l'instant, une forme de "véracité" qui finalement est la recherche.

   jfmoods   
18/8/2024
"Il y a deux âges pour le poète : l'âge durant lequel la poésie, à tous égards, le maltraite, et celui où elle se laisse follement embrasser. Mais aucun n'est entièrement défini. Et le second n'est pas souverain." ("Feuillets d'Hypnos", René Char)

Le lexique de l'écriture, et plus particulièrement de l'écriture poétique, innerve le texte ("vers", "mots", "ma plume", "parole vraie", "page"), les "encres multicolores" éveillant le souvenir des "Voyelles" de Rimbaud.

Le thème de l'inspiration s'impose, brossant un paysage état d'âme aux lignes de force bien marquées. L'adverbe temporel ("Alors") signale ce basculement entre les deux parties du poème.

L'écriture obéit à des conditions bien précises d'élévation spirituelle.

Or le jour "pèse comme un couvercle", pour reprendre la formulation baudelairienne. Aucune trouée qui nous fasse quitter le sol, espérer un envol vers des clartés stellaires ("antres charismatiques farouchement éloignés de moi", "qui n'a pas son pareil pour railler mes tentatives de ciel", "je suis revenue de tes lueurs", "Je [...] sens la guipure de mon esprit tomber sous un ciel de traîne"), aucun habit de lumière à l'horizon ("mes oripeaux"). Englué dans le prosaïsme du quotidien, le jour coupe les ailes de la poétesse ("pourvoyeur de vers endoloris et contrits", "n'avoir que l'amorce timide d'une parole vraie", "l'heure des grandes détresses dans le cortège de mots sans visage", "évidée par mon aveuglement dans ces heures trouées de montagne de verre"). Merveilleuse métaphore que ces "montagnes de verre" ! Car le lecteur pressent bien, derrière l'exigence ascensionnelle répétée de l'écriture, la fragilité extrême de celle qui se voit privée de l'équipement adéquat pour entamer son escalade ! "Je ris [...] Je ris...", mais c'est le rire jaune, désabusé de celle qui, à l'instar de Don Quichotte, se bat contre des moulins à vents. L'intertextualité borgésienne, qui donne son titre au poème, met on ne peut mieux en relief cette lutte incessante et vaine pour accéder à la musique des mots.

La nuit, elle, offre une tout autre perspective. Elle manifeste sa bienveillance ("sous la lune propice"), assure la protection de la poétesse ("devient mon alibi"), la libère des contraintes qui lui étaient imposées le jour durant ("en toute impunité"), taille le somptueux habit de lumière qu'elle va revêtir ("j'ose un abandon de velours noir"), crée les conditions optimales pour cet envol tant espéré vers l'inspiration ("pour être un oiseau de feu/dans l'incandescence d'une page/affamée d'encres multicolores").

Merci pour ce partage !


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