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Queribus
6/8/2021
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour,
Votre écrit me laisse un peu perplexe en ce qui concerne la forme: est-ce du néo-classique (il semblerait) mais certaines rimes me semblent quand même un peu "limites": oyats-déjà, délestés-abimés. Par ailleurs vous avez choisi l'absence de ponctuation mais vous mettez deux points après murmurant et encore entre guillemets. Votre texte comporte de très belles images poétiques: "Sur le coton de dune", "grands berceaux d'oyats", "De la vaste étendue de leurs cœurs abîmés", ""Ils marchent en cadence en épousant le vent", etc. mais le sens global du poème n'apparait guère à la première lecture. Peut-être qu'un peu plus de simplicité aurait été nécessaire mais, tel qu'il est, votre écrit se laisse lire sans déplaisir.. Bien à vous. |
Miguel
21/8/2021
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Cet hermétisme n'est guère ma tasse de thé. Ces images étranges ne m'évoquent rien de précis. Je ne vois pas pourquoi cette plage serait une sorte de route de la vie où marcheraient des gens malheureux (pourquoi ? ) dans la seule certitude de la mort. Les chants les plus désespérés ne sont pas toujours les plus beaux.
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Robot
21/8/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Un cheminement doux-amer pour ce poème poético-philosophique orné de belles images. Elles donnent l'impression de parcourir une plage en été accompagné par le vent et le soleil avec l'appui de la nature pour se sentir toujours vivant.
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Vincente
21/8/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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"Des noces…", un mariage donc, "…de silence", et l'on s'interroge sur l'assortiment insolite, presque contradictoire, de ces deux "manifestations" qui dès le titre marquent l'ambivalence situationnelle à venir. La première déclarant la "comm-union" invite à la fête des cœurs, des corps, alors qu'étonnamment la seconde suggère la discrétion, la sobriété, l'intériorisation. Voici un affichage sentimental qui s'annonce sans grande pompe, paradoxalement dans une sorte d'intimité, un mariage à échelle minimaliste dans l'apparence.
L'on découvrira au fil des vers que les impétrants sont marcheurs en nature, sur les sentiers de randonnée des dunes, et que le recueillement qui les mène les interroge également et les transportent en quelque sorte au fond d'eux-mêmes mais depuis ce que leur suggère la confrontation avec l'immensité ; inspiration dans l'opposition du gigantesque /au minuscule singulier). Le vent qui les fond ("Ils ne sont plus que corps fondus dans les aurores"), qui les fonde (comme l'évoque ce très beau vers "Ils marchent en cadence en épousant le vent") est un révélateur, un fluide les unissant. J'ai trouvé très accordée à son évocation la construction du poème en ce qui concerne le mouvement lent de la marche, et l'harmonie entre les individus et le cadre qu'ils épousent sans lui imprimer de heurts ou de dégâts ; leur amour pour cet environnement qu'ils aiment est tangible, l'on comprend combien il pourra leur servir de "recueillement", de lieu de réflexion, de lieu de résonance pour aider à ce qu'il les "mène à la fin de vos[leurs] doutes". Quant à l'atmosphère mélancolique qui draine la narration, elle me semble d'abord une étape dans l'assentiment au propos, elle s'en libère d'ailleurs dans sa fin salvatrice, cette sorte de libération du trouble qui habite l'esprit des marcheurs, alors qu'on pourrait les voir ternes et sans pensées, presque sans respirations… J'ai beaucoup aimé la fluidité et la teneur très inspiratrice de la première strophe, j'ai senti là une "suavité" très accompagnatrice pour entrer dans "Ces noces de silence" qui m'ont alors beaucoup parlé. |
Davide
21/8/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Eskisse,
Je connais l’attrait de l’auteure pour le désert et pour leurs dunes de sable… Ce poème m’est apparu comme une véritable déclaration d’amour pour cette immensité cotonneuse (le "coton des dunes", belle image d’entame), mais plus encore, un mariage de l’impalpable, où le silence habité des mots enlace ces marcheurs des contes bleus jusqu’au rivage des mondes infinis. Le regard de l’auteure et celui du lecteur se fondent entièrement dans cette scène, qui, descriptive d’abord, dans l’incertain des superbes "noces de silence", s’investit pas à pas d’une dimension métaphorique – philosophique, voire ontologique et spirituelle –, rappelant les pèlerins solitaires que nous sommes tous quelque part, porteurs d’infinis dans nos corps de chair bien limités. Et lorsque leur corps, à ces marcheurs, se fondent "dans les aurores", on comprend que leur existence se marie à celle du désert pour ne faire qu’un tout indissoluble, et nous sommes avec eux, nous sommes eux. J'ai ressenti un point de fuite éperonnant tout le poème, un lieu de convergence entre les mondes, porté par un impératif de transcendance avec ces noces de silence au creux des dunes, une quête de soi joliment imagée et inspirée. Oui, j’ai tout aimé dans cette marche alchimique, de ces "grands berceaux d’oyats" (point de départ et symbole d’une renaissance, peut-être) en passant par "l’acmé de leur vie" (qui dit tout de cette impériosité, de cette urgence, qui les anime au fond d’eux) jusqu’à cette émouvante certitude de "se savoir vivant sans autre route / Quelle celle qui vous mène à la fin de vos doutes" (ce "vous" à la tangente entre ces marcheurs endurcis et nous-mêmes, lecteurs, qui les regardons s’acheminer vers leur plus haute destinée : sommes-nous les mêmes qu’eux, sont-ils nous ?). Un poème-paysage qui m’a beaucoup plu, si juste, si prenant et plutôt saisissant dans tout ce qu'il a questionné en moi. |
papipoete
21/8/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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bonjour Eskisse
" Je t'aimerai toute ma vie ! - oh, redis-le moi ! - je t'aime tellement... Puis vient le temps où la bouche se tait, laissant les doux sentiments parler du regard... Et passe le temps, où l'on se rassure d'être toujours en vie, et profiter sans mot dire de cet or d'ensemble, marcher encore... NB Trois périodes de la vie en couple... pour toujours ; moins d'effusions, guère de tralala, mais quand bien même le silence ici devient le Roi, ces sujets mènent leur barque sans chahut, jusqu'au dernier embarquement. des dodécasyllabes aux rimes approximatives, interdisant la forme " néoclassique ", mais un texte bien agréable à lire... surtout quand la fin du chemin est en ligne de mire ! |
Provencao
22/8/2021
a aimé ce texte
Bien ↑
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" Ils marchent en cadence en épousant le vent
Leurs noces de silence enlacent le levant Ils ne sont plus que corps fondus dans les aurores Le sable leur allié leur murmurant « encore » " Mon préféré: où il me semble entendre le doute de la cadence et de la sincérité de révéler quelque chose d'eux même de leur vie...cette marche cadencée nous rend, lecteur très impuissant à ces noces de silence qui se font leur identité, se ficellent leurs corps fondus dans les aurores...et se construisent ce sable pour être à l'abri de leurs propres murmures. J'ai eu l'impression que ces noces de silence étaient un récit de leur vie et que faire ce récit de vie procédait d'un souhait d'ordre, de questionnement, de raison pour oter du hasard ce qui peut sembler à ce jour donner un sens à ces noces et à leurs pensées. Au plaisir de vous lire Cordialement |
Cyrill
22/8/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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J'ai beaucoup aimé cette atmosphère particulière qui semble évoquer des noces avec les éléments naturels.
Le premier vers me ravit déjà, et sans savoir exactement où l'auteur m'emmène, je me sens marcher aussi dans ce silence apaisant. Merci pour la lecture. |
Louis
24/8/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Ce beau poème, ces Noces de silence rappellent, par une inspiration voisine, d’autres Noces, celles écrites par Albert Camus, dans un recueil de quatre textes en prose : Noces à Tipasa ; Le vent à Djemila ; L’été à Alger et Le désert.
Comme les textes de Camus, ce poème invite le lecteur à des noces avec le monde, pour en tirer une précieuse leçon de vie. Le 1er quatrain évoque des marcheurs et un paysage ; des marcheurs et le lieu de leur pérégrination. Les flâneurs ne sont pas mis en avant ; au paysage est donné la préséance dans les premiers vers. D’emblée est affirmée l’importance du lieu, un primat de la nature, là où déambulent les humains. Dans un paysage de dunes au bord d’un océan, ce qu’indique la présence des « oyats », plage ou désert, vastes étendues de sable et d’eau, avancent des marcheurs. Dans un espace de sable, comme figé pour une éternité dans un immuable, s’effectue un déplacement, se réalise un mouvement. C’est le fait d’êtres humains. Le poème ne dit rien, de façon explicite, sur leur identité, non plus que du lieu d’où ils viennent, et de là où ils vont. Il attire d’abord l’attention du lecteur sur leur avancée, leur déplacement, leur marche en avant, et dans l’espace et dans le temps. Leur marche est une traversée. Le monde qui les environne n’est pas celui où l’on s’attarde, où l’on demeure, où l’on réside. Il se présente comme une immensité vide et inhospitalière. Mais ils auront sans doute beaucoup à apprendre de cette traversée, semblable à celle d’un désert. On sent pourtant que les flâneurs retrouveront, en un remarquable paradoxe, dans le franchissement de cet inhumain environnement, leur humaine condition. On sait quelque chose toutefois, par l’implicite du texte, de là où viennent les marcheurs. Ils arrivent d’un lieu de douleur, d’une vie souffrante, du monde des « cœurs abîmés ». Mais là, dans ces dunes et sur le sable, ils sont « sereins ». Ils ont beaucoup souffert, mais ils avancent désormais délivrés de leur chagrin, déchargés du poids de leurs tourments : « délestés / De la vaste étendue de leurs cœurs abîmés ». « Vaste étendue » : l’expression appliquée à la vie intérieure, celle du cœur, peut s’appliquer aussi au paysage extérieur. La subjectivité des marcheurs se trouve projetée dans l’extériorité, projetée hors d’eux-mêmes dans la vaste étendue de sable et d’eau, projetée et sublimée comme en une création artistique. Le paysage joue alors le rôle d’une catharsis, et le plaisir esthétique se substitue à la peine. Le monde qui les environne soulage leur douleur, leur paraît plus doux, moins âpre, moins abrupt. Les dunes cotonneuses : « coton de dune » soignent et adoucissent les blessures. La nature se fait douce médecine. La subjectivité douloureuse représentée hors de soi, l’homme peut enfin se sentir libre face à elle, opposée à lui comme une objectivité. Le paysage ne se réduit pas pourtant à un simple état d’âme. La traversée apparaît comme un "voyage de noces'', voyage pendant lequel une union est célébrée. Ce mariage n’est pas celui des humains entre eux, mais celui des hommes et de la nature, celui des hommes et de la partie non humaine de la nature. Le paysage naturel, au-delà du paysage état d’âme, naît au confluent de ces deux instances que sont l‘individu percevant, déterminé par sa subjectivité et l‘espace naturel, perçu objectif. Ainsi les marcheurs et le monde ne restent pas extérieurs l’un à l’autre. Mais sont en fusion. Noces fusionnelles : sourires en « demi-lune », « épousant le vent », ils « enlacent le levant », « corps fondus dans les aurores » Ils ne font qu’un avec le vent, ne font qu’un avec le levant : et « le vent » se confond avec « levant ». Ils mêlent leur souffle à celui du vent, respirent avec le paysage de dune et de sable, ils sont cette respiration des grandes et vastes étendues. Unis au vent, ils reprennent souffle. Ils respirent à nouveau. Ils revivent. Ils sont en résilience. Liés à ce qui se lève, se relève, au mouvement naturel de ce qui sans cesse, dans une régularité infinie se lève ; amants de l’aurore. Ainsi s’effacent les limites entre l’homme et le monde, ainsi parviennent-ils à « cette entente amoureuse de la terre et de l’homme délivré de l’humain » comme dit Camus dans Le vent à Djemila. Ils puisent ainsi dans la nature une force nouvelle, le rajeunissement de tout leur être. Cette union parfaite de l'homme et de la nature est source de bonheur et l’instrument d'une véritable renaissance dans les «grands berceaux d’oyats » Ces noces sont « de silence » ; d’or et de silence. L’entente avec la nature est silencieuse. Elle ne passe pas par le discursif, mais par l’évidence intuitive, par l’intuition telle que Bergson la définit dans La pensée et le mouvant : « Nous appelons ici intuition la sympathie par laquelle on se transporte à l'intérieur d'un objet pour coïncider avec ce qu'il a d'unique et par conséquent d'inexprimable » Le silence ici est une figure de la complicité avec la nature ; il prolonge l’immersion dans la sérénité de l’espace. Le sentiment d’alliance avec le cosmos relève d’une forme de sacré intime à la merci du moindre bavardage, et ce recueillement dans la nature ne peut se concilier avec une parole qui le dissipe par l’attention qu’elle provoque. Le dialogue, comme toute parole, et même toute sonorité, est alors arrachement au paysage, infidélité à l’union fusionnelle, plutôt satisfaction donnée aux normes sociales et manières conventionnelles de se rassurer. Ces noces s’accompagnent d’une musique du silence : « Ils marchent en cadence » en cadence dans un mouvement réglé du pas, en harmonie, comme en musique, comme dans une danse. Leurs pas légers semblent s’accorder à une mélodie, à un rythme qu’eux seuls entendent, à la musique du monde. Les marcheurs en osmose avec la nature, ont des semelles de vent, et d’or ; leurs pas « recréent un or précieux », leurs noces produisent un trésor exposé dans le troisième et dernier quatrain, sous forme d’un savoir, conscience aiguë d’être « vivant ». Il a fallu s’oublier soi, se fondre dans la nature, pour se retrouver soi. Dans un état de grâce. C’est un bonheur de se savoir de nouveau vivant. Il y a un bonheur dans l’acceptation sans résignation de la vie. Nous sommes ces marcheurs sur le sable. Les derniers vers du poème englobent le lecteur parmi ceux-là, et affirme qu’il n’y a d’autre route sereine que celle qui mène à une certitude, « la fin de vos doutes » : la certitude d’être vivant et mortel. Guetté par la mort et sa fin inéluctable, les hommes ne peuvent trouver leur bonheur que dans l’accord avec la nature, qui se ramène à un accord avec son existence propre, un accord avec sa vie. Comme pour Camus, il ne s’agit de renoncer à aucune beauté, aucune œuvre de la nature, aucun plaisir naturel, bien que ces jouissances soient éphémères et que tout passe. Les « noces » sont un grand oui muet à la vie, pour le meilleur et pour le pire, et l’acceptation de sa condition, vivante et mortelle. Il faut que les noces se renouvellent sans cesse, pour que l’amour soit toujours neuf, toujours vif, toujours jeune : l’amour de la nature, l’amour de la vie, mais aussi l’amour de soi, et celui pour un autre que soi, tout humain. |
Myo
24/8/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Un moment de communion avec la nature puissante et protectrice à la fois. Un moment hors du temps et libre de toutes entraves.
Quelques pas qui s'impriment sur le sable dans ce silence tellement riche de toute une vie. J'aime beaucoup la magie de l'instant, d'une grande pureté. Merci du partage Myo |
Cristale
25/8/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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J'ai aimé ce poème de forme contemporaine comme un tableau animé lentement devant mes yeux.
Des silhouettes floutées par le vent qui fait flotter leurs vêtements et le sable qui se creuse sous leurs pieds et puis recouvre doucement leurs pas. J'ai entendu le silence de cette communion avec la nature que les randonneurs connaissent bien. Entre autres, ce très joli vers : "Leurs noces de silence enlacent le levant" J'ai également entendu les échos au coeur des deux premiers vers des deux premiers quatrains, rythmés comme pour marquer le pas d'abord hésitant du départ et s'assurant par la suite en marche lente et régulière. Merci pour ce joli partage. |
Donaldo75
26/8/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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Salut Eskisse,
J'ai beaucoup aimé ce poème. Je ne sais pas si c'est sa tonalité, c'est-à-dire le son qui s'en dégage quand je le lis à voix haute, ou les images qu'il instille dans mon cortex cérébral mais autant le dire tout de go il ne me laisse pas indifférent. Le premier quatrain livre une promesse que ne vole pas le suivant et j'aime beaucoup le dernier pour ces deux vers de fin, une forme de point d'orgue symbolique. Et vu que le champ lexical est riche et subtil, la poésie n'en est que plus fine. Bravo ! |
Anonyme
27/8/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Eskisse,
J’enfile les sabots de Donaldo qui fait remonter des anciens textes pour leur donner une seconde vie. Je ne saurais trop le remercier (car le catalogue Oniris est trop vaste pour que je m’y retrouve), ce poème est un petit joyau de finesse, à la fluidité limpide et quelque peu insaisissable dans ses images propices à une rêverie éthérée. Tous les vers sont ciselés avec talent, mais je kiffe ceux-ci : « Ils ne sont plus que corps fondus dans les aurores Le sable leur allié leur murmurant « encore » De surcroît, le titre est très beau. Anna en silence |