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Poésie libre
Eskisse : Kukuxumusu [concours]
 Publié le 05/05/24  -  7 commentaires  -  1390 caractères  -  203 lectures    Autres textes du même auteur

Deux petits chaussons (poldutor)

Le titre, en basque : « bise de la puce », prononcer koukouchoumouchou.


Kukuxumusu [concours]



Ce texte est une participation au concours n° 35 : Arrêt sur image
(informations sur ce concours).





Tu ne pèses pas plus lourd qu’un nuage
tu les attendais
tes sauts de petite puce
satinés de rose
les rubans lacés de mesure et de fougue

Se hisser
sur les pointes
de l’insouciance
dans l’esquisse d’un surnom
gigantesque et minuscule : Kukuxumusu
paravent venu des genoux griffes de l’enfance
ricochet de « u » comme autant de baisers au front ou de sautillements
qui te protégeaient des aléas calcinés de la mort
tu avais la force des géants, la confiance agrippée à tes pas
tu t’entêtais dans les grands jetés de ta gaieté virevoltante…

Ce monde n’est plus visible : on l’a biffé
il n’y a plus de raison dans tes lignes de bras
plus les quatre saisons dans tes égarements
une faille a surgi comme un geyser immense
aveuglant l’infini de la roche ancienne
tu ne flotteras plus au-dessus de tes larmes
ni ne te jetteras dans les arceaux de l’air
l’onomastique ne peut rien
contre l’agonie
du Temps
un pas de deux
un adage
te ruinent
une sonate
peut te
briser


 
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   Polza   
20/4/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,

Rien que la prononciation de Kukuxumusu est poétique, je trouve.

La presque absence de ponctuation et la mise en page m’ont fait penser à Guillaume Apollinaire.

J’ai bien aimé la séparation du poème en deux parties distinctes. L’une que je qualifierais de « vie », qui va de peu de mots, phrases courtes, à des phrases de plus en plus longues. Et l’autre que par opposition je qualifierais de « mort », qui à l’inverse, va de longues phrases à un seul mot.

« Tu ne pèses pas plus lourd qu’un nuage » j’ai apprécié cette formule évocatrice.

« tes sauts de petite puce » cela n’engage que moi, mais j’ai trouvé le petite superflu, la redondance inutile.

« il n’y a plus de raison dans tes lignes de bras
plus les quatre saisons dans tes égarements » même si ça en change le sens, j’aurais préféré sans trop savoir expliquer pourquoi : « il n’y a plus de raison dans la ligne de tes bras/plus les quatre saisons dans tes égarements »

« tu ne flotteras plus au-dessus de tes larmes 
ni ne te jetteras dans les arceaux de l’air » je trouve que l’ellipse n’était pas forcément utile, « tu ne flotteras plus au-dessus de tes larmes 
tu ne te jetteras plus dans les arceaux de l’air » me semble plus fluide, mais ce n’est que mon simple ressenti.

« l’onomastique ne peut rien 
contre l’agonie » je n’ai pas compris le sens de cette formule, un autre mot qu’ « onomastique » m’aurait paru plus pertinent surement, mais je suis peut-être passé à côté de quelque chose.

Un poème d’une grande qualité avec quelques petits défauts, me suis-je dit, et une bien agréable lecture, merci pour le partage.




   Cristale   
21/4/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
L'écriture est belle, les images raffinées défilent avec élégance du sublime au déchirement.

"Ce monde n’est plus visible : on l’a biffé
il n’y a plus de raison dans tes lignes de bras
plus les quatre saisons dans tes égarements
une faille a surgi comme un geyser immense"

Tout avait si bien commencé, quel dommage, si je comprends bien l'histoire, que ce talent brisé.

   Pouet   
5/5/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Slt,

certainement qu'un titre fait beaucoup dans une poésie, l'onirisme de celui-ci a retenu mon attention.
Le texte est à la fois dense et aérien.
Ce poème est empli d'un mystère évident, il exprime les élans et les fêlures, les enfances et les arrêts. J'aime beaucoup ce poème parce qu'il me résiste, je demeure à l'orée de quelque chose. C'est parfois cette orée qui fait, pour moi, poésie. Je n'ai pas envie de m'étendre plus, merci pour la lecture.

   papipoete   
6/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour concurrent
surtout ne pas se précipiter sur le dictionnaire, pour chercher le sens de ces mots énigmatiques ( Kukuxumusu et onomastique ) pour laisser la poésie de ces vers agir...
on comprend bien que dans un premier chapitre, on suit ce " petit rat " dans ses gammes de danse, hissé sur ses chaussons, si gai
et la suite
tu ne danseras plus jamais...
accident ou même pire MORT ?
NB quand le vers libre se fait si aérien pour parler de la grâce personnifiée
et
plus lourd qu'enclume pour évoquer le drame, sans pathos mais...
J'ai beaucoup aimé ce " pas de deux " , rose et noir
tout est beau dans ces lignes, mais j'ai un faible pour la strophe " se hisser sur les pointes "

   Rosaura   
6/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Le titre déjà interpelle ! On dirait une langue indienne : "koukouchoumouchou"..."Machu Picchu..."
Ce dont une puce est capable...!
Quant au poème, il est superbe ! Rien de mieux à ajouter que ce que décrit fort justement Pouet : "dense et aérien "!
L écriture est élégante. Élancée comme les images qu'elle sous-tend.
De belles découvertes sur le site d'Oniris !

   Donaldo75   
10/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
J’aime bien le titre. Et puis j’aime bien le traitement du thème. La poésie est très prégnante, que ce soit dans le champ lexical, les images ou même le découpage. Il y a de la souffrance dans cette poésie libre, comme je suppose celle qu’inflige les chaussons de danse – je sais, ce n’est pas forcément le sujet stricto-sensu me diraient les supporters de l’hémisphère gauche – lors de la pratique de cette discipline. Le poème se lit d’une traite – presque mais c’est l’impression que m’a donné ma seconde lecture – sans respirer d’un coup d’un seul à la limite du manque d’oxygène et je recommande ce mode de lecture à celles et ceux pour qui la métrique est un absolu car la liberté amène des sensations différentes de celles du corset. Bref, c’est du libre dans toute sa splendeur, tous ses déchirements, un peu comme du Schönberg ou du Stravinsky joué au palais des glaces, un peu comme la craie sur le tableau noir, un peu comme la fraise chez le dentiste.

Bravo !

   Eki   
11/5/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Un titre énigmatique qui attire...J'ai poussé la porte.
Du mobile à l'immobile...Le poème est aérien comme un entrechat et lourd d'un rêve brisé...De la pointe à la plume, vous retracez avec élégance et émotion la fêlure d'une petite étoile plongée dans la nuit noire.


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