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Poésie libre
Eskisse : L'adagio d'un ciel
 Publié le 02/06/22  -  15 commentaires  -  611 caractères  -  284 lectures    Autres textes du même auteur

Poème inspiré d'une pièce du chorégraphe Yoann Bourgeois – Fugue sur une musique de Philip Glass, Metamorphosis II.


L'adagio d'un ciel



On a tué les oiseaux de sarcophages en lettres mortes
C’était la fin d’un matin

Ne reste que l’homme au complet noir
qui gesticule entre les souffles,
gravit les marches du presque rien, lesté de songes,
se jette du haut des incertitudes
bondissant sur la crête du jour
en suspension
sur la première mélancolie des offrandes de l’air

L’homme et ses vrilles de pacotille
insufflé d’ascendance, immiscé dans l’oubli

L’homme et ses vrilles de pacotille
expatrié dans le fantôme d’un piano

Jouant avec l’adagio d’un ciel


 
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   chVlu   
7/5/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une émotion personnelle qui s'écrit et se rend universelle, transcende les faits et la réalité matérielle voilà qui colle à ma sensibilité poétique.
Ici est une poésie à mon sens.
Si je devais citer mon passage préféré je ferais un copier coller de l'intégralité.
Les mots parlent d'objets impalpables, transmettent des émotions, sont habités et le texte en devient "mortellement " vivant.

Tout ceci étant dit je vais aussi faire une remarque. Le lecteur que je suis n'a pas toujours lu le texte écrit :

Sur ce passage
Ne reste que l’homme au complet noir
qui gesticule entre les souffles,
gravit les marches du presque rien, lesté de songes,

j'ai lu
reste l'homme au complet noir
gesticulant entre les souffles
gravit les marches du presque rien lesté de songes

L'absence de ponctuation du reste du texte me parait particulièrement adaptée à la musique et l'atmosphère de ce texte.
C'est une remarque de lecteur qui reçoit un cadeau et se l'approprie dans une lecture personnelle que je souhaite partager que l'auteur n'y perçoive aucune autre intention.

   Pouet   
7/5/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Slt,

beaucoup aimé ce poème aux élans surréalistes.

Comme un parfum de dérisoire beauté, de tourbillon de vacuité, de musique, de danse et de respiration.
Une bien belle envolée qui semble chatouiller l'azur d'un entrechat d'ivoire.

"Ne reste que l’homme au complet noir
qui gesticule entre les souffles" , très beau ça.

Bravo,

Pouet

   BlaseSaintLuc   
12/5/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Superbe musique des mots , pour imagé une chorégraphie, idée originale est réussi. Ça respire dans les nuages, aérien virevoltant,
La musique du ciel nous envoie du bleue de méthylène comme anti poison à la noirceur des temps.

   Vilmon   
13/5/2022
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Bonjour,
Je n’en sais vraiment rien…. Désolé, je n’ai pas de clé pour déchiffrer toutes ces expressions. J’y vois difficilement le fil conducteur, la référence temporelle diffère au long du texte, des assemblages de mots difficiles à imaginer dans l’ensemble du texte. J’ai tenté de faire le lien avec l’introduction à propos de la danse ou de la musique. Pour moi, c’est opaque et j’aime bien pouvoir comprendre ce que je lis.
Il faudrait à mon avis retravailler le texte pour avoir moins d’éclat d’incompatibilité et de chaos pour permettre un partage avec le lecteur.
Désolé, je n’ai pas pris contact avec ce texte.
Vilmon

   Donaldo75   
14/5/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
L’exergue donne bien la tonalité de ce poème ; il y a de l’imagerie presque « à la Magritte » dans ce poème dont la forme libre reste la juste expression. Je n’ai probablement pas compris grand-chose à ce texte et au sens qu'il essaie de délivrer au lecteur mais en l’occurrence c’est l’esthétique qui a primé dans ma lecture et de ce côté-là je n’ai pas à me plaindre. Donc je ne me plaindrai pas mais applaudirai des deux mains.

   Cyrill   
14/5/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
C’est fou comme dès les premiers vers je me suis senti happé par les images. Cet homme qui gesticule entre les souffles, gravit les marches du presque rien, comment dire ? C’est épatant, ça parle immédiatement à l’imaginaire.
Je ne connais ni la chorégraphie ni la musique qui l’a inspirée, mais ce n’est pas important. Je suis sensible à cet homme et ses vrilles de pacotille, je me les représente comme des mouvements du corps et de l’âme intimement mêlés. Ici, je sens également l’émotion de l’auteur, qui sait la transmettre en laissant au lecteur toute latitude pour la recevoir. Et se l’approprier.
Bien beau titre, de surcroît !

   Anonyme   
2/6/2022
Bonjour Eskisse,

Un peu envoutée par votre dernier poème (pour le concours) j'ai été nettement moins séduite par celui-ci. Reste quand même votre cachet mais cette première phrase qui ne veut rien dire m'a un peu oblitéré le sarcophage à piafs^^ Je vous fais grâce d'une quelconque notation. Et puis ce "gravit les marches du presque rien, lesté de songes." est tellement joli...

À bientôt

Anna

   apierre   
2/6/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Eskisse,

J'ai beaucoup aimé votre poème.J' ai eu du mal avec les deux premiers vers ne sachant trop où m'embarquer mais la suite m'a subjugué.
Vos mots ont une grâce évanescente fort agréable.
J' ai revu Fred Astaire chanter et danser "I wanna be a dancing man " dans "The Belle of New-york" même s'il porte un complet blanc dans la scène !
https://www.youtube.com/watch?v=tLZ1GL-H8A4

Particulièrement aimé "l'homme et ses vrilles de pacotille "
merci et bravo !

   Miguel   
2/6/2022
De quoi est-il question ? Je n'ai rien compris d'un bout à l'autre ; l'exergue ne m'a guère aidé. Je ne saisis aucun rapport entre un mot et celui qui le suit. Il est vrai que cet hermétisme est la marque caractéristique de la poésie depuis maintenant un bon siècle. Je retarde donc beaucoup, tant pis pour moi. Aussi me garderai-je de dévaluer ce joyau par une appréciation de "has been".

   Anonyme   
2/6/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Eh bien merci, Eskisse.
J'ai un peu triché en écoutant la musique pendant la lecture.
Et je l'ai vu danser. J'ai vu tous les pas, les bonds, les jetés, les vrilles, les suspensions...
C'est bien vu, bien dit.
Merci.

   papipoete   
2/6/2022
bonjour Eskisse
Ce n'est pas le début de votre texte, qui peut m'aider à accrocher au wagon de " l'adagio d'un ciel "...
Comme ces phrases sont écrites de belle façon, je me doute que ce thème ravira les amateurs ? mais sur oniris, nous avons des gens lettrés, des quidams bien ordinaires et d'autres qui savent...
Voulant sortir de ma zone confortable, des octosyllabes, je me frotte à la poésie libre, tâte de la prose, et essaie de trouver du plaisir à lire toute écriture ; cet adagio me sonne les cloches et me laisse sans voix !
Même en lisant qui est ce Philipp Glass, le sésame ne m'apparait point... et ma notation restera mystérieuse.

   Davide   
2/6/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjours Eskisse,

La chorégraphie aérienne d’un Yoann Bourgeois et le minimalisme pianistique à la Philip Glass se marient magnifiquement ici pour nous offrir un vrai spectacle ; un spectacle innovant, poétique et aérien, respirant l’humilité.

À leur côté, ce poème cinématique, au titre si accordé, nous embarque dans un ailleurs tout aussi gracieux en déconstruisant l’image et le geste pour tenter de saisir, au moyen d’un onirisme plein de maitrise, l’inanité et la fugacité, et in fine la beauté fascinante, de l’instant suspendu. J’y ai beaucoup apprécié le découpage des vers, leur ondoiement léger et les images convoquées. Ma seule réserve : le distique en incipit, une entrée en matière « égarante », et détonante avec le reste, du fait des termes utilisés : « oiseaux de sarcophages » (?) ou « lettres mortes » (?) ; en effet, l’on ne comprend sa – nécessaire – fonction de prélude contextuel qu’après coup, et l’on peut regretter son manque de clarté.

Oui, sans doute aurait-on pu douter de l’intérêt d’adjoindre des mots à ce si beau diptyque. Force est de constater que ce triptyque – poésie, musique et chorégraphie – m’a vraiment plu. À mon sens, un écrit sensible et réussi.

   Mintaka   
2/6/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonsoir Eskisse,
C'est terrible pour notre propre estime que de lire ce type de poésie où revient cette fameuse question quasi existentielle: y-a-t-il quelque chose à comprendre ou est -ce moi qui n'est rien compris?
Je suis tout à fait capable de passer à côté, ce qui me rassure encore moins.
Certaines images sont intéressantes mais c'est surtoutb l'ensemble que je ne saisis pas.
Bien sûr qu'un poème se doit d'être davantage évocateur qu'explicatif, encore faut-il qu'il m'évoque quelque chose. Ce n'est pas le cas sans pour autant le condamner définitivement car il a quelque chose de joliment insolite par ailleurs.
Je note à l'inspiration.
Merci toutefois pour ce moment de réflexion suscitée.

   Myndie   
3/6/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Eskisse,

je salue ici la corrélation fort bien menée entre la musique, la danse et l'écriture.
L'atmosphère est bien rendue.
Tu as réussi à doubler la musique d'un beau texte suggestif et sensible à l'envi. Franchement, j'aurais du mal à sélectionner un vers en particulier, la poésie est partout.
Poésie du geste, poésie de la mélodie – je trouve d'ailleurs que les compositions de Philp Glass, à l'instar de celles de René Aubry, se prêtent admirablement à cet exercice. Encore fallait-il en avoir le désir et le talent.
La chorégraphie de ta plume nous emmène sur le chemin rêvé de ce que nous offrent les sens : grâce et sensualité, autant que questionnement et imagination.
Merci pour cette jolie lecture.

Myndie

   Eki   
6/6/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
L'adagio d'un ciel...le titre est déjà très engageant pour un plaisir de lecture.
Aérien, léger au bord de la gravité.
Eskisse, c'est vraiment ce que j'aime dans votre poésie.
Vous m'embarquez toujours avec élégance et j'aime être surprise par le ballet de votre plume, la musique de vos mots.

Eki au spectacle


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