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Poésie néo-classique
Eskisse : Monologue de la ballerine
 Publié le 02/07/23  -  12 commentaires  -  727 caractères  -  296 lectures    Autres textes du même auteur


Monologue de la ballerine



S’il faut un pas de deux pour répondre aux présages,
Une arabesque aussi pour égaler les dieux,
S’il faut qu’un entrechat au son mélodieux,
Sur la scène se pose, aisément, sans nuages,

S’il faut un grand jeté pour rendre un bel hommage
À ce fol chorégraphe, enchanteur radieux,
Je viendrai sagement, l’univers dans les yeux,
Exécuter sa danse au pas lent d’un roi mage.

Je créerai cette étoile au cœur qui s’affermit,
Ne serai que justesse et force et l’ennemi
Du trivial : des ciels mes adagios cèlent.

Ma souplesse inouïe enfantera des larmes.
Je servirai mon art : je lancerai des charmes
Qui viendront délivrer les âmes qui chancellent.


 
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   Pouet   
18/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Slt,

j'ai trouvé une vraie belle fluidité au dernier tercet qui commence par "souplesse" ce qui illustre bien mon point de vue. Je l'apprécie en son entier. D'autres vers m'ont bien parlé comme le neuvième par exemple. J'aime bien aussi "l'univers dans les yeux".

Il semblerait qu'ici, au-delà de l'hommage rendu à cet art, la danse soit aussi métaphore de l'amour ou de l'état amoureux, une sorte de parade en quelque sorte, enfin c'est ainsi que je l'entends. Ou alors comme une idée de "mouvement salvateur" , de ronde humaniste, un monologue adressé à l'universel autant qu'à l'intime.

Dans les moins (pour moi), le premier et le onzième vers que je ne trouve pas très mélodieux, l'emploi du mot "danse" dans le corps du poème, la répétition de "pas" et aussi des formules comme "je viendrai sagement" ou "enchanteur radieux" qui me sortent un peu du texte. La virgule après "mélodieux" au troisième vers ne me semble pas nécessaire. Tout ceci n'engageant que moi.

Mais dans l'ensemble j'ai lu avec plaisir, on ressent bien l'amour de la danse ou la danse de l'amour.

Pouet

   Geigei   
19/6/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
L'idée générale est séduisante. J'ai trébuché deux fois sur la scène.

"S’il faut qu’un entrechat au son mélodieux,". Les besoins de la prosodie ont laissé une ambigüité. Le "au" est ambivalent. Le "son" appartient-il à l"entrechat ? Bien sûr que non. Il vient d'ailleurs, il est là comme on dit "au son des trompettes". Mais à la lecture, quand je pensais lire vite, bon du moins de manière fluide, cela m'a ralenti. Mais ce n'est que moi sans doute.

"Du trivial : des ciels mes adagios cèlent." En lisant ce vers, j'ai sauté les deux suivants pour aller voir la rime. Ce vers ne coule pas de source. Enfin, pour moi.

   Edgard   
20/6/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime bien
C'est une bien belle idée que d'essayer de dire le rêve d'une ballerine. Je ne suis pas certain que le choix du sonnet en alexandrins soit le meilleur pour évoquer cette légèreté cette presque immatérialité de la danse.
Je n'arrive pas trop à imaginer "au pas lent d'un roi mage..." qui évoque plus pour moi une figure figée...mais je vois bien l'idée de l'étoile qui apparaît.
La troisième strophe a été difficile à lire pour moi:
"Ne serai que justesse et force et l’ennemi
Du trivial : des ciels mes adagios cèlent." A l'évidence, la contrainte de la rime ...
Ça gâche un peu la fluidité du poème, pour moi. Un peu plus de simplicité, de spontanéité étaient possibles.
Dans la dernière strophe, on évoque bien le charme ( au sens premier), de la danse.

   Donaldo75   
22/6/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
J’ai trouvé ce poème inégal mais quand même réussi. Il rend bien hommage à la danse. La forme employée, à savoir un sonnet, permet la progression dans l’expression du thème. Ce n’est pas simple de rendre poétique ce pour quoi nous sommes passionnés parce que souvent, en tant qu’auteur, nous avons peur d’ne faire des tonnes, de surcharger la barque, au détriment de lecteur et même de la poésie. Et le risque, dans ce cas d’autocensure, c’est de ne pas lâcher les chevaux alors que justement la passion, ici pour la danse, est ce qui nous a conduit à écrire le poème en question.

   Vincent   
2/7/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Eskisse

Jai adoré votre texte

J'ai tout de suite pensé à Manet, comme je suis plus "artiste" que littéraire

Mais j'ai beaucoup aimé aussi la cadence et l'écriture

Magnifique sonnet sur un beau sujet : la danse

   Cristale   
2/7/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime beaucoup
Bonjour Eskisse,

Ma première impression a été de voir une plume onduler sous chaque ligne, autant dire un ressenti musical agréable à la lecture.

Techniquement, les alexandrins sont parfaits, les rimes sonnent bien à l'oreille. Concernant les finales des deux quatrains, un choix tout singulier ou tout pluriel aurait mieux convenu pour un sonnet, ainsi que l'accord final des deux premiers vers du premier tercet. Diérèses et synérèses se répondent aux rimes masculines des quatrains, c'est plutôt joli.
Petite cacophonie : "égaler-les " é-ga-lé-lé

Certaines inversions me semblent un peu laborieuses et nuisent à la fluidité de l'ensemble : vers 4 : "Sur la scène se pose, aisément..." pourquoi inverser alors que "Se pose sur la scène, aisément..." coulait facilement ? Le vers 11 aurait besoin d'un petit leafting ^^

Le poème laisse une impression de légèreté induite par les images aériennes des pas de danse classique qui me font penser à Anna Pavlova dans "La mort du cygne".

Un sonnet "pour rendre hommage à ce fol chorégraphe" : quel joli cadeau. Fasse le ciel que la magie de la danse des mots et la gracieuseté de la voix poétique l'enchantent.

   BlaseSaintLuc   
2/7/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
J'ai du mal à savoir ce que veut le plus la ballerine, séduire le chorégraphe, ou bien servir son art ?

Le roi mage est masculin, confusion des genres donc également...

Pourtant, on sent un souffle, une conviction, porté la ballerine ver le plus haut.

Quelques faux pas, si le roi mage parle du chorégraphe

Alors le rêve de la ballerine n'est il pas de s'envoler ?

Ici, le poème fait le job, on est sur scène, la ballerine virevolte pour enchanter le public, la danse est réussi, la musique des fausses notes. (mais ai-je l'oreille musicale ?)

   Eki   
2/7/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
L'art de tout donner...

"Ma souplesse inouïe enfantera des larmes"
Vous exprimez là toute la persévérance et la rigueur qu'il faut pour pratiquer cette discipline.

"Exécuter, servir"

Je trouve que le sujet de votre texte est davantage axé sur ces actions citées ci-dessus.
Ils ont un peu effacé la passion, le feu sacré, l'émotion, l'enchantement, la magie...Tout ce qui anime, habite une prima ballerina.

Probablement, ai-je trop d'engouement pour cet art...

C'est un joli texte, Eskisse, mais je vous préfère dans d'autres formes poétiques.

Eki vous retrouvera

   Provencao   
2/7/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Eskisse,

Une vérité se superposant à l’autre, un pas de deux, je lancerais des larmes reviennent. Et la ballerine de finir son voyage en robe légère dans un grand aplat de lumière.....

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   papipoete   
2/7/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime beaucoup
bonjour Eskisse
Comme votre pseudo va bien à cette poésie !
" Pour lui, je serais capable de voler jusqu'aux cieux, telle une plume de cygne portée par un timide zéphyr : Vous me regarderiez évoluer, danseuse étoile, petit rat devenue grand...
Que ne ferais-je de mes pas, pour vous être agréable..."
NB je ne sais qui est ce " fol chorégraphe ", mais j'espère que même fictif, il sourit devant cette toile de coton.
Marie-Agnès Gillot que j'admire, pourrait être la ballerine de ce charmant poème... ( à quelques bémols près ) dont la première strophe a ma préférence.
Enjambement n'est pas mon ami ( ennemi/du trivial ) et l'inversion du 3e vers dans ce tercet, froisse la lecture.
Les singuliers/pluriels bannissent la forme classique, mais ce néo-classique est bel hommage poétique à la ballerine.
Il me semble voir dans ce sonnet, comme un " exercice pratique " du maître des vers, à sa talentueuse élève...

   AMitizix   
3/7/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
J’aime plutôt bien ce sonnet.

Les rimes sont mélodieuses et sonores, agréables à l’oreille. L’alexandrin se lit facilement et fluidement. Je cependant n’aime pas beaucoup le rejet du vers 11 : je trouve qu’il s’inscrit mal dans le poème en général, dans le sens où il rompt avec le rythme « dansant » et ample du reste du texte. Mis à part ce vers, le reste de la poésie (pour le rythme) m’a plutôt bien fait sentir la souplesse et la grâce de la danse, sans m’emporter complètement.

En ce qui concerne les images mises en vers, il y en a que j’aime assez bien. J’apprécie notamment l’idée, dans la deuxième strophe, de mettre en évidence le lien entre le chorégraphe et la danseuse, qui n’est « que » la talentueuse exécutrice du dessin du chorégraphe, « enchanteur radieux », qui déverse sa magie dans la danse et dans la salle à travers la danseuse. Pareillement, le vers 3 m’a bien plu, dans son idée d’associer étroitement la danse et la musique qui l’accompagne, avec le « au » qui « fond » dans un même ensemble les deux arts. Vraiment, ça m’a beaucoup plu, je trouve presque dommage que cette idée d’associer les sens (ici, vue et ouïe) ne soit pas plus développée dans le reste du poème. Je suis très sensible à la synesthésie, et la danse peut être une très bonne occasion de l’employer. Un véritable exercice de style !

En revanche, il y a d’autres formules qui m’ont semblées plus « creuses » et peu puissantes : par exemple, « pour égaler les dieux » ou « Ne serai que justesse et force et l’ennemi/Du trivial », me semblent peu poétiques (quel terme subjectif !) et ne me touchent pas. Par ailleurs, je cherche encore ce que peut bien signifier le vers 11.

En résumé, j’aime plutôt bien ce poème, mais il ne m’a pas assez touché à mon goût. Peut-être la forme du sonnet, très contraignante, a-t-elle pris le pas sur l’imagination poétique par moment (et seulement par moment, heureusement), ce qui fait que je reste un peu sur ma faim. Mais globalement, je suis content de ma lecture.

PS : J’avais cru pendant ma première lecture que cette « ballerine » était une chaussure… Faire monologuer cet accessoire si emblématique me semblait une idée très poétique et tendre, elle aussi ! En tout cas, le titre et particulièrement bien réussi : évocateur, et, à mes yeux, déjà enchanteur…

   Absolue   
4/7/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Bonjour Eskisse,
J'aime le thème et l'atmosphère générale.
Le dernier tercet est particulièrement réussi, fluide et souple.
Je trouve aussi que les deux premiers vers sonnent bien.
A partir du son mélodieux, je me sens bloquée dans la lecture à cause du découpage de mé-lo-di-eux, qui pour le coup ne l'est pas. Je sais que ça fait partie des règles du néo-classique mais lu à haute voix, ça accroche. Idem pour ra-di-eux.
Dans l'ensemble j'aime bien, sans être trop "pointilleuse".


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