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Poésie en prose
Eskisse : Narta
 Publié le 03/01/25  -  8 commentaires  -  1036 caractères  -  131 lectures    Autres textes du même auteur

À Luz et à Keanu.


Narta



Ma peau s’illumine de fête chaque fois que je sais où nous allons.
Nous sommes quatre, petites, virevoltantes.
Nous partons de la maison, suivons le chemin des armoises dont on ne voit pas le bout pour dévaler enfin dans notre terre aquatique : « Narta », notre hymne, notre théâtre, notre paradis secret.
Nous naissons, une seconde fois, du ruisseau.
Quelle magie nous prend lorsque nous prononçons « Nar-ta », les pieds nus, dans dix petits centimètres d’eau ? Sous l’ombre des arbres, le soleil en intermittence, nous lançons nos bras vers le ciel au milieu de ces deux syllabes. Comme si leur profération nous propulsait dans des allées élyséennes.
Les herbes, les plantes, se font talismans, accompagnent nos pas. L’eau, ce refuge, occultant sa source, offrant sa fraîcheur, nous cache du soleil de midi. Nos chants s’enroulent en bracelets sur nos chevilles. Nous lisons des récits murmurés par les eaux quand nos sauts de naïade embellissent le temps.
Le déjeuner est servi. On nous appelle.


 
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   Donaldo75   
26/12/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Dès le titre, je me suis dit que ce ne pouvait être une ode à un déodorant. L’appel au dieu Google m'a été alors nécessaire - je n'ai pas osé utiliser une intelligence artificielle car j'ai récemment vu un film avec Arnold Schwarzenneger et cela ne sentait pas bon alors autant ne pas prendre de risques inutiles comme disait ma logeuse - et il m'a trouvé une source plus proche de ce que j'ai lu:


"Le nom Narta' puiserait ses racines dans des traditions anciennes, où il serait étroitement lié à la culture et à l'histoire de certaines régions d'Europe de l'Est. En effet, dans certaines langues, il évoque des éléments de la nature, souvent en rapport avec des paysages sereins et paisibles. L'importance historique de Narta' est accentuée par son usage traditionnel dans des poèmes et des chansons populaires, soulignant des valeurs telles que la bravoure et la beauté. En termes d'étymologie, on trouve une consonance avec des mots qui signifient "luminosité" et "arôme", renforçant son association avec la lumière et l'élégance. Dans d'autres orientations culturelles, Narta' peut également incarner le concept de "voyage". Il est perçu comme un symbole de découverte et de curiosité, inspirant ceux qui le portent à explorer le monde avec passion et détermination."

Je ne sais pas si c’est l’intention de l’auteur mais ça colle avec ce que j’ai cru comprendre de cette poésie en prose, un genre pas facile je n’arrête pas de le dire quand je le commente ici sur Oniris et ailleurs dans le monde numérique infini et au-delà. Bon, je m’égare. En tout cas, c’est de la jolie poésie qui ne se prend pas la courge à essayer de me fourguer des mots valises, des images tordues du genre Salvador Dali pour les 7 à 77 ans, du signifiant perché dans du signifié par de la symbolique lacanienne emberlificotée, bref des effets de style qui parfois s’avèrent improductifs – merde, je parle comme Alain Juppé – en poésie. Ici, c’est frais, facile à visualiser sans pour autant tomber dans le raconté de chez descriptif.

Et j’aime bien la fin.

   Ornicar   
26/12/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Histoire vraie ? Souvenirs d'enfance et de vacances ?
J'ai aimé cette évocation fraîche et légère qui renvoie à ma propre enfance quand les "grandes vacances" étaient alors synonyme de légèreté et d'insouciance.
Tout cela est bien rendu dans ce texte qui montre la capacité de quatre gamines ("quatres petites") à réinventer tout un monde fantastique et merveilleux dans "dix petits centimètres d'eau". Mais hors de portée des adultes. Il suffit de connaître et de prononcer le mot magique qui fait passer de ce monde à un autre monde connue des seules initiées.

Petite remarque : drôle de titre tout de même ! Comme quoi, la publicité a bien colonisé mon cerveau alors que je fais tout pour limiter mon temps d'exposition.
Mais de quoi ce "Narta" est-il donc le nom dans l'esprit de la narratrice ?

   Pouet   
3/1/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Slt,

je ne suis pas allé chercher la signification de Narta, je l'ai pris comme un nom propre, peut-être la grand-mère de la narratrice. Mais peut-être est-ce un lieu ou autre chose, je préfère laisser planer le mystère.

Un chemin initiatique dans un lieu connu semble-t-il, un refuge pour l'aventure et les songes de l'enfance. L'eau, le soleil et les végétaux sont autant de complices pour le regard en quête d'onirisme.

C'est une sorte de symbiose, un corps à corps entre rêve et réalité.

Il y a peut-être aussi une idée de " source de jouvence. "

C'est un texte "rafraîchissant "

   Lebarde   
3/1/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Souvenirs d’enfance et de vacances? de quatre fillettes heureuses qui savourent des plaisirs simples, dans une nature complice. Des jeux d’enfants, les pieds dans l’eau fraîche d’un ruisseau à chanter …le bonheur de vivre.
Joli texte tout en élégance. Belle écriture délicate, douce et rafraîchissante.
J’aime bien

Lebarde

   papipoete   
3/1/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour Eskisse
Quatre petites nous sommes, et quand nous vient l'envie de profiter de la vie, à pleins poumons nous partons vers notre jardin secret, où une fois arrivées, les pieds dans 10 cm d'eau, lançons la formule magique
" Nar-ta "
et le bonheur nous envahit !
NB non point un laisser-passer, ni quelque monnaie en écus, mais cette onomatopée Nar-ta, qui me semble connue que par cette petite équipe, et me rappelle " patte blanche " que gamins nous instaurions, comme sésame d'entrée dans notre bande...
ce récit sent bon l'enfance, lorsque trois fois rien suffisait à notre bonheur, sans " game " ni autre aïephone !!!
c'est très frais, comme l'onde douce qui fait " s'enrouler les chants en bracelets sur les chevilles "

   EtienneNorvins   
3/1/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
J’avais hésité à commenter ce texte en EL, ayant cru en reconnaître l’auteure. Mais non. J’avoue que j’avais aussi buté sur ce qui évoquait irrésistiblement une publicité… Merci à Don d’en avoir fait l’exégèse, mais à relire ce matin – il suffit que ce sésame « Narta » évoque par ses sonorités « Narnia », et voici une jolie évocation de l’enfance, où la réalité et l’imaginaire semblent se fondre l’une dans l’autre dans la magie d’un rite secret partagé entre amies.

Chaque élément naturel (eau, arbres, soleil, herbes, plantes) devient lyrique – et lustral : « Nous naissons, une seconde fois ». La touche de sensualité ajoute le sentiment qu’il y a peut être là une future Mnasidika et sa Bilitis ? C’est surtout une nouvelle célébration du pouvoir émerveillant des mots, qui semblent jaillir ici de l’eau – dans un univers qui n’est pas hors du temps mais comme plus intensément en lui, avant le retour au quotidien et à ses nominations « réglementaires ».

Seul petit bémol : mon plaisir de lecteur est estompé sur la fin par ces phrases un peu tarabiscotées, sinon précieuses, du moins verbeuses. Tout à coup, la magie de l’enfance sonne un peu « factice »…

   Volontaire   
3/1/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Bonjour,
Il me semble que ce poème évoque très bien une sorte de mysticité de certains jeux d'enfant, quand on va trouver un coin secret coupé du quotidien, qu'on y invente des rituels, qu'on dote les éléments de la nature de propriétés magiques et qu'on devient prêtresses le temps de quelques après-midi.

La forme me semble très bien transmettre la fraîcheur du petit ruisseau et les mouvements des gamines qui galopent dedans. Je n'arrive pas à savoir à quoi cela tient stylistiquement mais le rythme du texte me semble en tout cas beaucoup correspondre à son sujet.

Une petite réserve personnelle: les expressions "profération" "allées élyséennes" et "sauts de naïades". Elles ne sont pas plus éloignées d'un vocabulaire enfantin que d'autres mais elles attirent beaucoup mon attention à la lecture et me sortent un peu du texte.

Merci pour cette lecture :)

   Luz   
6/1/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Je ne sais pas si je peux commenter étant donné que ce poème m’est dédié ainsi qu’à Keanu...
Bon, et bien je commente quand même l’écriture du bonheur…
L’objectif est atteint, car on ressent d’emblée cette plénitude du retour à la source, le retour vers ce petit ruisseau « pieds nus dans moins de dix centimètres d’eau », avec les arbres, le ciel, le soleil…
Le bonheur c’est : « ma peau s’illumine de fête », « terre aquatique » (terraqué), « naître du ruisseau », « nos chants (l’eau) s’enroulent en bracelets sur nos chevilles », « récits murmurés par les eaux »…
La poésie en prose est très difficile à maîtriser en général, je trouve, car le texte n’est alors pas « protégé » ou « sublimé » par les vers et leurs éventuelles rimes ou assonances. Donc l’exercice de Narta est d’autant plus méritoire ici, la prose rend parfaitement le « murmure des eaux ».
Bravo !


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