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Mokhtar
14/7/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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D’esprit obtus, je suis souvent rebuté par ces textes en libre dont l’hermétisme impose des recherches pour trouver du sens là où il n’y en a pas toujours. J’apprécie peu, moi lecteur, de faire le boulot. J’aime recevoir sans m’impliquer, et m’abandonner à la prestation comme lorsque je savoure un morceau de musique.
Eh bien, je me demande si je ne suis pas en train de virer ma cuti. La faute à ce texte rutilant. Lequel il est vrai s’appuie sur un spectacle ébouriffant , qui est pour moi de danse pure, et qui me subjugue à chaque fois que je le revois. Partant, après la vision de l’exhibition, le lecteur encore sous le coup de l’exhibition aborde le texte avec ses émotions récentes, comme pour les partager avec l’auteur. Dégager des fragments de ce texte est délicat, car tous sont d’égal intérêt. Il n’est pas une phrase qui ne m’ait fait dire : « Bravo, bien vu, bien dit ». « Il vacille dans le ballet de ses bras appuyés sur l’invisible cille et va dans le consentement de l’air ». Belle description qui pourrait convenir à la danse en général, quand elle est à son plus haut niveau. Et qui me rappelle cette citation de JL Barrault : « Danser, c’est lutter contre tout ce qui retient, tout ce qui enfonce, tout ce qui pèse et alourdit, c’est découvrir avec son corps l’essence, l’âme de la vie, c’est entrer en contact physique avec la liberté ». J’aime aussi la comparaison du centre du texte, celle avec un mobile, un automate dont les mouvements saccadés, en éclair, sont comparables à ceux du danseur chaque fois qu’il jaillit de son trempoline. Et dont l’assujettissement aux fils rappelle celui du destin qui le manie. « (Dans ce qui le souvient » : excellent). Enfin, le dernier vers souligne l’adéquation entre les bonds répétitifs qui relancent, et le genre musical de l’Ostinato. Mais peut aussi suggérer l’image des rebonds face aux aléas de la vie. Bref, je ne cache pas mon enthousiasme pour ce texte de haut niveau. Enthousiasme de converti ? Non, je pense que nombreux seront ceux qui se feront encenseurs de cette lecture. Mokhtar, en EL |
Myndie
23/7/2023
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Bonjour Eskisse
Quel ravissement ! Je ne sais pas ce qui m'a le plus éblouie, du texte, de la douceur mélancolique du piano ou de la grâce féline et aérienne de l'homme-oiseau-marionnette. Tu as réussi à merveille à entrelacer les trois avec les délicats filaments que sont tes mots et je suis soufflée par l'émotion qui se dégage de ton poème. Comment citer tout ce qui m'atteint au plus profond, l'harmonieux mariage de la musique, la danse et la poésie, la beauté de l'ensemble, sans recopier tout le texte ? « Il glisse sur l’escalier des notes » « l’étonnement des stigmates d'horizon » « Feu follet fantomatique enferrant l’impalpable » (pour la musique de l'allitération) … Un bouquet de plumes amplement mérité pour ton poème ! Et moi, je te remercie pour ce rayon de soleil matinal. Myndie |
Cristale
23/7/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Voilà exactement ce que j’aime de la danse musicale des lignes d’Eskisse qui font de sa poésie libre un ballet gracieux.
Comme le pinceau d’un peintre, ici la plume trace arabesques, glissés, élancés, rebonds, vrilles, et cette image fidèle aux scènes du ballet : « Il glisse sur l’escalier des notes » est vraiment belle d'autant plus qu'elle est fidèle à cet escalier qui jouxte le trampoline dans la vidéo où le danseur esquisse des pas en montant et descendant les marches. Ce poème est un miroir où les mots reflètent les mouvements du danseur, où l’onde reproduit l’écho de la musique, je salue la performance d’y adjoindre en filigrane la pensée de celui-ci en même temps que le regard de la narratrice décrit ce qu’il voit, et l’oreille ce qu’elle entend. Un poème écrit avec grand soin où les allitérations et les assonances accompagnent le mouvement et la musique quasiment à chaque vers. J’avais commencé à les énumérer mais la partition prendrait trop de place ici. « les fils du passé tissés pour le suspendre » ça c’est...waouh ! Si ce Pierrot apprivoise le vide, Eskisse apprivoise l’espace poétique d'un trait de plume raffiné et c’est beau. |
Eki
23/7/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Comme un souffle suspendu...
Quelle merveille ce texte ! Votre plume et vos mots nous convient à ce pas de deux élégant, raffiné. Des images aériennes comme celles-ci mais il est difficile de choisir puisqu'elles sont toutes belles. "Les arabesques au dos du vide montent sur le ciel hospitalier" "Feu follet fantomatique enferrant l’impalpable Pierrot agité d’un trouble du toc et de la beauté" "Noces d’opale élidées de leurs parures" Il y a du rythme dû aux espaces que permet la poésie libre. Au lecteur de prendre les pauses et les respirations qui lui permettent d'entrer pleinement dans ce solo que vous nous présentez. Eki a adoré |
Provencao
23/7/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Eskisse,
" Il glisse sur l’escalier des notes chaque marche de confiance tintinnabule un destin de lune Les arabesques au dos du vide montent sur le ciel hospitalier " Ainsi la parole poétique et la parole musicale se rejoignent-elles, au souffle de l’esprit, pour saisir l’être même comme destin de lune. L’appel de cet escalier de notes résonne comme l’appel à une vrille. Que demeure présent ce feston au dos du vide, tel est le pensum le plus haut confié au poète, gardien de la grâce et de la beauté. Au plaisir de vous lire Cordialement |
fanny
23/7/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Deux belles performances, écrites et dansées, "une vrille pour abandon" et un vrai travail d'amorti des plus infimes chutes des protagonistes, danseur et auteure pour un instant "tissé dans tous les fils du passé pour se suspendre".
Un très beau moment de poésie. |