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Pouet
28/2/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Slt,
"sébile" et "cilice" deux mots à connotation "mystique" dont je confesse ici humblement l'ignorance. Jusqu'alors, bien évidemment. En tout cas j'ai trouvé que ce poème maniait le langage avec dextérité, j'ai particulièrement apprécié la deuxième partie de la première strophe (à partir de "entre mes épaules"), mais l'ensemble est "réjouissant" sur fond de désespérance. Le "mendiant" reste sur son tapis cloué au sol? Pas si sûr... Un angle pris pour traiter ce sujet fort intéressant avec ce qu'il faut à mon goût de décalé, d'ironie et d'absence de pathos. Je trouve que ce poème laisse sa marque après lecture, qu'il navigue fort bien entre les deux eaux du fond et de la forme. Pouet |
papipoete
13/3/2023
trouve l'écriture
très perfectible
et
n'aime pas
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bonjour EtienneNorvins
Je viens comme sous tous les textes ( souvent ) déposer mes impressions, mon ressenti. Tout ce que je retiens, c'est la main tendue, alors que la sébile du miséreux ne semble se remplir que de poussière d'étoile : " à vot' bon coeur m'sieudames ! " NB j'avoue, bien que l'histoire semble ne pas dépasser ce mètre-carré de trottoir, m'être cogné le nez à votre discours et avoir perdu le fil rapidement, tant votre poème m'apparait hermétique ! En outre, il vous arrive de ponctuer à la fin de la grande première strophe ? soit l'on ponctue régulièrement ou pas du tout ( toléré en versification libre ) Désolé de n'avoir pas accroché à votre récit, mais les amateurs du genre, viendront largement compenser ma défaveur ! |
jeanphi
13/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
n'aime pas
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Bonjour,
Il ne me semble pas que votre sujet traite de la mendicité au sens strict, dans son aspect nécessiteux. J'opterais afin de l'interpréter dans sa version la moins aggressante pour l'évocation d'un globe trotteur bohème, qui s'assied et jongle dans les capitales, dort chez les habitants, etc. Quelle idée judicieuse de traiter le sujet de l'individualisme en immersion d'intedépendance, si c'est bien le cas. En effet, je ne parviens pas à identifier dans votre personnage un soupçon de détresse physique ou morale, mais plutôt une sorte de nihilisme et un besoin de s'afficher dans une posture dominatrice et provoquante. La vision qui m'est proposée de ce tapis de mendiant parrait on ne peut plus idéaliste, mais à l'opposé de ma vision de l'idéal. Vous m'en voyez navré. |
Robot
13/3/2023
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Je n'ai probablement rien compris car voici mon interprétation:
C'est la possession de son tapis qui rend le mendiant repu et heureux ou affamé et sans joie ? C'est grâce aux tapis des mendiants que les passants font acte de contrition et de pénitence et peuvent se sentir absous par leur générosité ? Je sens que je suis à côté de la plaque sur ce texte dont je ne parviens pas à démêler le fil (du tapis) et la trame de l'écriture qui me reste incompréhensible. Je ne crois pas avoir lu un texte hermétique. Non ! C'est... je ne sais pas ce que c'est. |
Edgard
13/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Etienne,
J'ai lu 20 fois ton poème. (Juré!) Peut-être plus, il me faut me résoudre, je ne peux rien dire d'autre, hélas... Je le trouve magnifique. Magnifique d'images, de sensibilité, d'humanité. Qu'est-ce qu'on cherche dans la poésie, si ce n'est qu'elle entre en vous et vous relie au monde des humains par ce sentiment d'appartenance. Ce fil qui se déroule, tout au long du poème, qui peut tisser "tantôt suave soierie tantôt crin de cilice" ce fil dont on attrape parfois l'autre bout...oh si rarement hélas... "où s’effiloche et se perd l’autre bout de mon fil à broder l’offrande et la prière…" et qui peut devenir "toile obscure et scintillante" je crois bien qu'un brin s'est faufilé à merci de me yeux (plagiat!). "Ce ténu filament nous tient humains, passant : à toi salut ! fraternité ! si tu le tiens vivant" Merde alors! Lisez-le 20 fois ce poème, il vous arrachera des larmes. La langue est forte, imagée, simple, belle. Salut Fraternité...et bravo. |
Eskisse
13/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Etienne,
Le "tapis mendiant" fait d'emblée écho au tapis d'étoiles et un peu aussi à Rimbaud : " tendue ma sébile aux étoiles" / " j'ai tendu des cordes de clocher à clocher, des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d'or d'étoile à étoile, et je danse.”" et c'est un portrait parcellaire voire stellaire qui se dessine à travers le discours du protagoniste qui utilise une syntaxe étonnante, toute en éclats. Une sorte d'histrion circassien ( avec son manteau d'arlequin effiloché, avec le fil à broder qu'il capture, qu'il tend, qu'il suit ) Il brode ses initiales d'homme dans ce discours qui le peint comme pour conjurer l'anonymat. J'ai beaucoup aimé l'éventualité qui émane de : "Un brin s’en est-il ici faufilé à merci de tes yeux qu’on fascine à portée de tes mains menottées ?" comme si l'attention à autrui n'était effectivement pas dans notre ADN ou peut-être. Et cette invitation finale à saisir le fil qui devrait nous relier, nous humains, elle est sans effet moralisateur, un ton juste. Bravo pour ce poème riche et novateur dans l'approche du thème. |
Provencao
14/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour EtienneNorvins,
Un véritable coup de coeur pour moi, vous avez fort bien utilisé l'ironie, la dérision qui supposent toujours, en dévoilant l’injustice, le passe-droit qu’il existe des grandeurs intouchables, immuables et indissolubles. Ces grandeurs s’appuient sur des valeurs qui sont fermes, celles des vérités et des valeurs reconnues. Ou tout au moins, elles visent à réhabiliter une harmonie provisoirement abolie. J'ai aimé ce tapis mendiant de la vie contre le désordre des faux-semblants et des apparences. Au plaisir de vous lire Cordialement |
Catelena
14/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Une petite merveille du concentré de tout ce que j'aime en poésie : la métaphore qui file à en perdre haleine, jouant à volonté de l'inversion des mots qui quittent leurs places habituelles pour étoffer le souffle, le renforcer jusqu'à rendre flamboyantes les images qu'ils illuminent tant et plus.
Pour avoir aussi joué du fil au travers du chas de l'aiguille, je comprends la trame qui se dessine sous mes yeux en vous lisant ; je m'en saisis à pleins yeux, à pleins bras. Merci pour cette belle envolée en partage, EtienneNorvins |
Louis
16/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
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« tendue ma sébile aux étoiles » : le mendiant de ce poème implore le ciel avant d’implorer les hommes, mais l’implore pour les hommes.
Mendiant sublimé, mendiant métaphysique, quémandeur d’absolu, il est en quête d’un remède à une misère essentielle de désunion dans l’être solitaire. Il mendie aux étoiles. Au ciel étoilé, il est d’abord demandé une obole, irréductible à la nécessité de la survie. Mendiant céleste. Vagabond des nues, dénudées pour accorder un fil. Un fil musical, en effet, chute du ciel. Un brin de musique céleste. Une fibre de l’harmonie universelle : « de musique un fil est tombé » Grâce accordée, mais on ne sait pourtant quelle matière subtile constitue le bout de fil, « tombé par le chas d’une aiguille », à la fois sonore et fibre textile, et puis fil encore identique à celui des métaphores, qui tisse le poème en un tapis, où se dessine la figure du lien essentiel sur lequel peut reposer l’humanité. Si on ne sait précisément la matière du fil, mais on en connaît sa fonction : un fil « à couturer des pans ». Fil donc d’une couture, à relier, à tisser, à unifier des « pans ». Pans plurivoques et polysémiques d’une vaste polyphonie. « Pans » sonne d’abord comme une onomatopée, explicitée en «Bing bang », c’est-à-dire en éclats, en explosions, en résultats d’un déchaînement qui écartèle, déchire, dissémine. Le fil ainsi raccommode ce qui est en éclats : séparé, désuni, désaccordé. « Bing Bang » s’entend en écho du ‘Big bang’ qui est au principe de l’univers qui se dilate. Fil ainsi puis puissant que la gravité, plus efficace contre l’énergie sombre d’une dilatation, celle de l’expansion de tout l’univers et de son infini déchirement. Contre le feu « d’artifice » céleste d’une dissémination d’astres, du feu 'artifi-ciel', se tisse un « manteau » d’univers dans l’étoffe raccommodée des mondes ; par le fil musical des liaisons harmoniques, se tisse un « manteau d’arlequin » Le fil de tissu autant que le fil musical permettent de tisser un manteau fait de pièces diverses, qui unit donc une diversité, joint des différences : manteau d’arlequin. Le fil musical renvoie encore à « pan », l’instrument de musique, et la divinité grecque : Pan. La syrinx fut d’abord le nom d’une nymphe aimée par Pan. L’instrument en est le substitut. Ainsi peut-on dire que le fil sonore de pan est un fil d’amour. L’amour semble ainsi constituer la force cosmique liante, comme puissance de liaison. Bien qu’il ne s’agisse pas d’Eros, ni de philia, mais plutôt d’agapè. Pan : ce mot est aussi la racine du latin pānus le « fil », et du grec ancien pênê : la « trame, le tissu, la toile ». Une ‘pénélope’ a tissé la toile dans la nuit, pour un Ulysse mendiant et vagabond. Mais « pan » est encore la racine du mot latin panis : le pain. S’unissent les sens d’un lien et du pain, et c’est bien cela que quémande le mendiant : un lien qui nourrit. Le manteau habille le mendiant « de cap en pied », dans un inversion de l’expression : « de pied en cap », justifiée de ce que le manteau vient d’en haut, du ‘cap’ et que la couture se fait de haut en bas, plutôt que l’inverse. « jeté sur la peau de mes os » : ajoute le mendiant-poète, dans une reprise littérale de l’expression « n’avoir que la peau sur les os ». Ce manteau s’avère alors être un tissu intérieur, qui ne couvre pas le dessus du corps, mais son intériorité, sa « peau » intérieure, autrement dit sa vie, et son âme ; ce manteau protège d’un froid du dedans, lutte contre le froid d’un hiver intérieur. Le froid est associé à la dénudation, au dénuement, à la pauvreté, il conduit à la révélation des «matières nues, élémentaires» écrit Phiippe Jaccottet, qui évoque encore : « un froid qui atteint le foyer de l’être au sein même de l’été, le froid de ceux que le soleil ne parvient pas à réchauffer, qui marchent dans l’été comme une frêle brassée d’os» Le mendiant recueille donc le tissu d’un lien d’univers, se met en charge de cette union quasi mystique avec le cosmos, porteur de toiles et d’étoiles, et ce qu’il ‘porte’ est éprouvé : « Tantôt suave soierie Tantôt crin de cilice » Ambivalence de douceur et de raideur, du soyeux et du rugueux. À la fois pénitence et récompense, ce poids des choses engendre une angoisse, une : « Boule de monde avec son souffle au ventre » Angoisse de « la boule au ventre », mais liée à une autre idée, celle de « boule du monde ». Le mendiant n’est pas un affamé au ventre creux, le monde a été avalé. Il a ses nourritures terrestres et cosmiques. Une fusion s’est opérée entre lui et le cosmos, il ne fait qu’un avec l’univers, dans une union quasi mystique. La poésie opère bien souvent l’invention d’un espace qui est à la fois intérieur et extérieur, intime et absolu, personnel et transcendant. « Il pleure dans mon cœur/Comme il pleut sur la ville », écrivait Verlaine dans ses Romances sans paroles. Dans le rapport étroit, sinon fusionnel, entre le sujet et le monde, il advient en quelque sorte une ‘réversion’ du dehors dans le dedans. Boule au ventre : il a désormais la ‘bobine’ de l’univers dans ce qui le tient lié, contre tout déchirement destructeur. Cette boule « enfle », comme une émotion qui le submerge, dans ce double mouvement d’union avec le Tout de l’univers, en un sens d’intériorisation du Tout dans la « boule », la sphère d'univers, et une dilatation de soi à la mesure du Tout : « à nous péter la panse », avec ce « nous » étonnant qui implique déjà autrui. Dans ce double mouvement, dehors et dedans finissent par se confondre. L’angoisse est bien présente, comme chez B. Pascal liée à une disproportion, une démesure. Le mendiant devient porteur d’infini : « ô voile sans fin déferlée ». Tout se répand, déborde de cette toile qui le couvre, de cette voile avec laquelle il ne fait qu’un. Tout « s’effiloche » : la toile s’est tissée, partiellement tissée, le manteau n’est pas ‘fini’ : pas de finition, pas de finitude. Une toile infinie. Une interrogation surgit sur ce « vent » qui entraîne le mouvement de débordement au-delà de soi, vers un infini. Du divin ? Dieu n’est-il pas avant tout cette puissance d’infini ? Pour avoir recueilli le don des étoiles, le mendiant est désormais le passeur, passeur de fil. Il lui faut intégrer autrui dans la toile qui tisse toutes choses existantes. L’angoisse de la « boule au ventre » semble aussi être due à la crainte de briser le fil, de le perdre ; crainte de trouver des « mains menottées » Alors qu’il faut le transmettre, qu’il faut réaliser le lien. N’est-il pas le passeur, le chas d’une aiguille à couturer non seulement l’homme à l’univers, mais aussi les hommes entre eux ? Il se reconnaît fil à broder l’une et l’autre :« offrande et prière » ; dans sa mendicité, il lui faut autant donner ( offrande) que demander et recevoir ( prière). Il est passeur du "menu filament" qui "nous tient humains", du fil «faufilé ». Lorsqu’enfin il tend aux passants sa sébile, il leur tend un fil, donne pour recevoir, donne ce fil qui tient humain, tant il est vrai que la vérité de l’homme n’est pas l’isolement et la séparation, mais le lien et la communauté. Tant l’humanité est dans la relation à l’autre, relation au monde et à autrui, dans l’union, la solidarité universelle ; dans les fibres d’un même tapis qui enveloppe l’infinité ; dans le lien de « fraternité », par lequel les hommes peuvent devenir « compagnons », ceux avec lesquels on partage le ‘pan’, étymologiquement aussi le ‘pain’ ; quand l’autre devient ‘co- pain’. |
EtienneNorvins
18/3/2023
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Malitorne
21/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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La moindre des politesses après avoir perturbé les suites de votre poème, c’était d’aller y jeter un œil. Sans parti pris ni idées préconçues, avec un regard le plus sincère possible. Le premier constat qui me vient en tête et ne date pas d’hier, c’est que la poésie hautement abstraite n’est pas pour moi. J’ai un esprit simple et je me perds vite dans l’emberlificotage de la pensée, des détours tortueux pour figurer quelque chose. Je comprends que l’on puisse aimer ce type d’expression poétique qui autorise maintes interprétations, où chacun peut déposer un peu de son histoire, moi elle me rejette le plus souvent à la périphérie. Je ne peux que glaner de ci de là quelques belles images, d’heureuses tournures, mais dont le sens global me demeure bien éloigné.
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Yannblev
1/4/2023
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Bonjour EtienneNorvins,
J’ai toujours personnellement autant de difficultés avec l’écriture qui « va à la ligne » sans que je puisse m’expliquer : pourquoi ? Je pense que c’est cette mise en forme « décomposée » qui m’empêche d’apprécier comme il faudrait ce qu’on me propose à lire. D’autant quand une certaine abstraction maquille un peu trop la métaphore. J’ai dû relire ici plusieurs fois cependant je crains et regrette d’être passé à côté de l’essentiel que je pressens pourtant… quand la forme m’échappe je ne retiens pas le fond. Merci du partage. |
Eki
6/1/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Quelque chose se fait et se défait ici avec poésie.
La présence d'un éclat...j'ai pris le fil avec délicatesse, ne rien casser, dérouler comme ruban de satin qui laisse miroiter sa trame... Comme un trait d'union entre les hommes... J'ai aimé le rythme, les métaphores, la douceur et le message fraternel, ce qui touche à la fraternité... |