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Chansons et Slams
Evelit : Quand tu es parti
 Publié le 11/08/24  -  7 commentaires  -  1646 caractères  -  93 lectures    Autres textes du même auteur

Texte sur une séparation, un départ, un chien.


Quand tu es parti



Quand tu es parti
J'ai posé mon sac à main
J'ai lâché le paquet de mouchoirs
J'ai regardé Jules, notre chien
Je lui ai dit : « Il s'en va »
Je t'ai regardé fuir
Vers les montagnes enneigées
Couvertes de bleuets, l'été
J'ai attendu que tu disparaisses
Tache violette au bout du chemin
J'ai dit : « Là-bas, il sera bien »
Jules a aboyé
Il m'a léché la main
Il a enfoui son museau au creux de ma taille
Ce qui a déclenché
Un raz-de-marée de larmes
Tsunami à Rio !
Les météorologues ont dit
Lorsque tu es parti
Ce qu'ils ne savaient pas
C'est que c'était moi la coupable, la criminelle
L'auteure de cette catastrophe naturelle
Quand mes larmes se sont tues
J'ai fait demi-tour
Mes pas étaient lourds
J'ai marché vers celle qui était
Notre antre, notre maisonnée
Je me suis assise face au feu de bois
Celui que tu n'allumeras plus
Celui à qui tu manqueras à tout jamais
J'ai siroté un thé menthe fraîche
J'ai dégusté une gaufrette
Jules a bondi
Sur mes genoux
Ce chien adore le feu !
C'est ce que tu disais souvent
Automne, hiver, printemps
C'est ce que tu disais
Quand on pensait aux prénoms
De nos futurs enfants
Jules s'est blotti
Contre mon cœur flétri
Contre mon flanc, ravi
Il sait qu'il a toute la place
Mes genoux juste pour lui
Vu que tu n'es plus ici
J'ai caressé son pelage doux
Blanc et roux
En lui chantant une berceuse
Celle que tu me lisais
Les soirs d'été
Celle que j'aimais


 
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   Annick   
5/8/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Les paroles expriment avec beaucoup de sensibilité des émotions vraies. Peu de métaphores. Pas d'artifice. On est dans le vécu.
Jules, le chien, symbolise le réconfort, la fidélité, la loyauté. En cela, il constraste avec celui qui est parti. Le texte est rempli de détails qui traduisent les pensées de la narratrice. Ce sont eux qui forment un tout très émouvant.

Le pronom personnel "je" est répété de nombreuses fois. Il vient scander les paroles comme un leitmotiv qui accentue la perception de la tristesse et la soudaineté du départ, de l'absence.
Le texte est fluide et les mots sont simples et vrais. La narratrice est enfermée dans sa solitude sans une note d'espoir. Elle se remémore les moments de tension mais aussi les projets du couple et les petits détails du quotidien qui consolidaien la relation.

Plus que la poésie, l'émotion, comme "un raz de marée" de larmes, tient une place importante dans ce texte touchant.

   Cyrill   
11/8/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Evelit,
Ce texte exerce une sorte de consolation en même temps qu’il se dit, se lit. La narratrice semble chercher du réconfort dans le souvenir de ce qui n’est plus pareil mais continue de vivre sans son compagnon. Ainsi la maisonnée, véritable personnage, ainsi le thé, ainsi le chien enfin qui désire continuer à vivre et être aimé. En tous ces objets de compensation la narratrice trouve à cicatriser sa plaie en même temps qu’elle la dit.
Je verrais bien ce texte dit en sprechgesang, dans la mesure où la rythmique n’est pas régulière comme pour une chanson traditionnelle.
J’ai bien aimé cette plainte, une litanie tournée vers l’avenir.

   Provencao   
11/8/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Evelit,

"Vu que tu n'es plus ici
J'ai caressé son pelage doux
Blanc et roux
En lui chantant une berceuse
Celle que tu me lisais
Les soirs d'été
Celle que j'aimais"

Très belle et délicieuse écriture du désespoir, de la peine : véritable écho prenant sens pour moi perçant les voies de l'impalpable et frôlant le sacré .

Cet écho annonçant ces soirs d'été, en un délicat souvenir offert à l'imaginaire et aux beaux rêves.....

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   papipoete   
11/8/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
bonjour Evelit
Il est parti pour un autre toit, une autre moi
m'a laissée, t'a laissé aussi Jules mon bon chien...
NB reste à prier que son absence ne m'abatte pas ; je t'ai toi mon Jules mais je ne te promet pas de ne point pleurer !
j'essaierai de me cacher lorsque ce sera bien trop cruel, pour que toi aussi mon chien ne pleures pas...
un style résolument libéré, mais des lignes qui chantent à la manière d'un fado...en français.
Je crois comprendre que la " responsable " du tsunami familial, serait l'héroïne éplorée ( quand on pensait aux prénoms, de nos futurs enfants ) qu'elle ne put mettre au monde ?
si c'est le cas, il y a d'autres solutions... pour ne pas saborder un couple ?
ou bien cette criminelle... d'avoir trompé ce compagnon qui s'en va ?
une énigme équivoque, avec bien de la casse !

   Skender   
11/8/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Evelit,

C'est un très joli poème que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire. Le ton général est faussement léger mais revient à intervalles plus ou moins réguliers et comme un letimotiv cette douleur de la séparation et les différentes émotions par lesquelles elle nous fait passer, tour à tour la culpabilité ("C'est que c'était moi la coupable, la criminelle, L'auteure de cette catastrophe naturelle"), le chagrin ("Celui que tu n'allumeras plus, Celui à qui tu manqueras à tout jamais") ou le regret et la mélancolie ("C'est ce que tu disais, Quand on pensait aux prénoms, De nos futurs enfants"). Je le redis mais j'ai beaucoup apprécié ce contraste entre la légèreté du ton (la description du cadre plutôt bucolique, le chien, les expressions comme "Tsunami à Rio !") et quelques vers d'une grande force et qui dépeignent la douleur avec beaucoup de pudeur et de justesse. J'ai aussi trouvé le rythme du poème très intéressant ce qui le rend agréable à lire. Un beau moment de lecture pour moi, merci. Skender.

   Eskisse   
11/8/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Evelit,

Ce poème m'a interpelée à travers l'évocation de la désolation, mais aussi à travers celle du quotidien qui "masque" la douleur et qui m'a rappelé Déjeuner du matin, dans le ton, le temps verbal choisi et la simplicité lexicale.
L'émotion étouffée est présente , une certaine pudeur est créée avec la présence et les mouvements du chien.

   MadameRosa   
12/8/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,
Votre poème est visuellement très parlant , plus qu'émotionnellement pour moi.
Je l'ai lu et reçu un peu comme un court métrage. J'ai été spectatrice d'un évènement distant.


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