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Poésie libre
Evelit : Vestiges d’un amour
 Publié le 08/08/22  -  7 commentaires  -  1417 caractères  -  145 lectures    Autres textes du même auteur

Écrire sur les vestiges d’un amour… Est-ce raisonnable ?
Poésie sur les souvenirs d’une nuit (ou deux).


Vestiges d’un amour



Écrire alors que le clocher usé annonce onze heures
Alors que les rayons de soleil chatouillent les vitraux turquoise
Alors que les pigeons gras se perchent sur les grillages
Alors que le hêtre revêt son costume vert
Quand l’automne se pointera
Il se parera de rouge
Dans la penderie des arbres, quatre costumes
Un par saison, c’est la coutume
Écrire alors que les nuages partent en voyage
Où vont-ils sans passeport ni carte routière ?
Pour les nuages, pas de frontières ni d’hôtel
Je voudrais être un nuage ou une hirondelle
Écrire alors que les feuilles dansent le swing et la salsa
Moi aussi et je pense à toi
À tes cheveux gras entre lesquels j’ai passé mes doigts
À ta peau molle, à tes cils
Voleurs invisibles, les souvenirs de cette nuit rôdent
Ils s’asseyent face à moi, s’imposent
Réclament un thé
Je dis non, les souvenirs n’ont pas besoin de boire ni de manger
Contrariés, ils font la moue
Polis, ils rangent les chaises
Et s’envolent par la fenêtre entrouverte
À côté des pigeons gras sur les grillages, ils se perchent
Il me reste un souvenir
C’est celui de ton ventre mou
Je le plie en quatre, je le repasse
Et le range au fond d’un tiroir avec l’espoir de te revoir
Je les enferme à double tour
Je ne voudrais pas m’étendre
Sur les vestiges d’un amour


 
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   Anonyme   
21/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Ce qui sauve à mes yeux votre poème, en dépit de ce que j'estime la banalité de son sujet et les maladresses qui selon moi l'émaillent (j'y reviendrai plus tard), c'est cette vision qu'il m'apporte des souvenirs en visiteurs sans-gêne et contrariés lorsque le narrateur ou la narratrice refuse de les nourrir ; j'aime bien, d'une manière générale, le traitement par des images concrètes de notions abstraites.

Ce qui, à mon avis, plombe les bonnes idées (pour moi) du poème :
- une articulation grammaticale trop rigide, presque "comme en prose" (seule la ponctuation est quelque peu elliptique), alors que justement la catégorie où vous présentez votre texte vous permettrait de vous en affranchir et de rendre plus fluide l'ensemble ; typiquement, je trouve l'anaphore "Alors que" du début pénible ;
- la présence systématique de majuscules en début de vers ; vous affranchir de cette contrainte typographique non demandée en catégorie onirienne de"Poésie libre" vous permettrait de regrouper le propos en unités discursives (chacune introduite par une majuscule), ce qui apporterait de la souplesse et suppléerait en partie l'articulation grammaticale sur laquelle, selon moi, vous vous appuyez trop ;
- un recours (toujours à mon avis) à des facilités d'expression, un manque de recherche ; l'automne se pare de rouge, les feuilles dansent, sans blague ?
- une tendance que je crois percevoir à trop appuyer, à me mâcher le travail ; par exemple, la précision quatre costumes, un par saison, j'avais compris.

Mais j'ai bien aimé que les pigeons soient gras, comme les cheveux, le ventre et la peau mous. Je me dis qu'il y a quelque chose de poisseux, de sale, à la fois dans les souvenirs et dans l'environnement réel du narrateur ou de la narratrice, et que cette ambiance lourde, lasse, est bien rendue dans vos vers, sans que ce soit explicite : par la bande. J'apprécie.

   Anonyme   
9/8/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour,

Ah l’amour, l’amour, l’amour… Là c’est avec de gras cheveux et du gros bide ! Hyper glamour, j’adore ! Moi, j’y trouve un charme étrange à ce poème qui se moque bien des règles, et même un humour (je ne suis pas certaine qu’il soit intentionnel) qui me redresse la mèche folle et me donne envie de becqueter du pigeon dodu face à une église moisie. Pas de rimes (bonne pioche) ni de mots pour se la raconter (re-bonne pioche) Quand à plier le ventre mou, le repasser, et le ranger dans un tiroir, j’ai absolument kiffé.

Bravo !

Anna

   Provencao   
8/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Evelit,


"À tes cheveux gras entre lesquels j’ai passé mes doigts
À ta peau molle, à tes cils
Voleurs invisibles, les souvenirs de cette nuit rôdent
Ils s’asseyent face à moi, s’imposent
Réclament un thé
Je dis non, les souvenirs n’ont pas besoin de boire ni de manger
Contrariés, ils font la moue"



En-deçà de la réflexion "Est-ce-raisonnable?", de ces vestiges d'un amour et même de la perception braque, je suis plongée dans un « je-ne-sais-quoi » qui a un frissonnement bien particulier, accommodant , divisé , modéré ou ébranlé .

Même l'apparent regard anodin de ces vestiges d'un amour est en réalité déjà pris dans une aura originale : celle qui se fait passer pour hors-ambiance, mais qui est en réalité réelle et accordée et parfois un peu lourde.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   papipoete   
8/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Evelit
La nature fait comme si de rien n'était, et s'habille selon les saisons, trouvant dans la penderie des arbres, la tenue de circonstance... Moi, je suis vêtu de gris depuis que tu es partie... Je voudrais tout oublier de toi, mais ton ventre, tes cheveux gras se rappellent encore et encore à moi !
NB " mon histoire, c'est l'histoire d'un amour... " chantait Dalida, une complainte que nous susurre l'auteur, à travers ce portrait qu'il ne parvient pas à ranger tout-au fond d'un tiroir... c'est plus fort que lui, il la chasse de son coeur, elle revient encore plus présente que jamais !
De belles tirades, comme celle où le héros " plie ce ventre mou en quatre, le repasse et le range... "
La nature, elle s'en fout, a même l'air heureuse ( il put la jalouser... je connus ce sentiment )
Je tique sur " tes cheveux gras " qui écornent ce poème d'amour ( je sais ; tes blonds cheveux firent trop parfait "
le passage " voleurs invisibles, les souvenirs... " est mon passage préféré !

   EtienneNorvins   
8/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Comme dans En catimini, je trouve épatante cette juxtaposition de trivial et d'inattendu. C'est à la fois éculé et plein de trouvailles qui 'ne se la racontent pas' ("Dans la penderie des arbres"...) comme indiqué par AnnaPanizzi.

Au point de me demander si les lourdeurs stylistiques relevées par Socque ne sont pas intentionnelles, pour insister sur le poisseux, gras-du-bide, de l'histoire, et mettre mieux en valeur encore les petites pépites de simplicité...

Mais ce que je retiens au final, c'est la délicatesse avec laquelle les souvenirs de cette histoire sont congédiés : 'Polis, ils rangent les chaises / Et s’envolent par la fenêtre entrouverte' après avoir espéré un 'thé'...

Car il y a tant de choses, en effet, plus importantes que ces importuns "voleurs invisibles', par les fenêtres de cette chapelle aux souvenirs ("...chatouillent les vitraux turquoise") et la conclusion s'impose comme d'elle-même, au-delà d'un espoir qui semble quand même bien fragile :
"Je les enferme à double tour / Je ne voudrais pas m’étendre /
Sur les vestiges d’un amour"...

Vers d'autres poèmes ?

A les lire bientôt, peut-être...
Merci du partage !

   senglar   
8/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Evelitt,


Difficile de s'étendre sur ce sujet vu que la poétesse s'y est elle-même déjà bien étendue.
Elégie d'un amour humain qui montre que dans la vraie vie il faut se contenter du moins tout en sachant que ce moins est un vrai plus.
Il y a beaucoup de sagesse dans ce souvenir qu'éventuellement on voudrait peut-être répéter.
"Et le range au fond d'un tiroir avec l'espoir de te revoir"

Je dirais qu'on a ici une sorte de Carpe Diem rétrospectif du pauvre, qu'à la limite "Vestiges" pourrait rimer avec 'prestige', c'est dans les vieux pots qu'on...

Belle écriture !

   Miguel   
8/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un très beau texte avec de vraies trouvailles comme la penderie des arbres ou la personnification des souvenirs.
Trouvaille aussi que cette dévalorisation de l'être aimé (cheveux gras, ventre mou... ) qu'on a tendance ordinairement à magnifier et à évoquer dans ce qu'il peut avoir de désirable. De belles images, des couleurs, de la musicalité. Un vrai poème.


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