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Poésie libre
fabrice : Pas de vent [Sélection GL]
 Publié le 05/08/20  -  10 commentaires  -  339 caractères  -  155 lectures    Autres textes du même auteur

Poésie libre qui évoque une certaine qualité du monde contemporain : de la rigueur et de l'orthogonalité des structures techniques, des restes de nature.


Pas de vent [Sélection GL]



à la serpe, aux éclats,
aux rayons

parmi les structures et les heures
rien que d'angle
et sans entrave

les colonnes
les règles
et les statuts

géométrie
structure et théorie
sans aspérité ni contour
inhabitée
pure

pas d’horizon
pas de vent


 
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   Anonyme   
17/7/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Un poème surprenant, qui mérite d'être découvert.

Je ne suis pas sûre que j'aurais saisi le sujet ( le projet de l'auteur) sans l'exergue.
Peu de mots composent ce texte, le lecteur scrute alors chacun d'eux avec curiosité.
Le texte n'est pas totalement désincarné, cependant ; sont évoquées "les heures", "le vent".
Le mot "pure" détaché sur sa ligne me parait primordial.
Le vocabulaire est en phase avec le sujet.

Je me mets à rêver que ce texte présente une forme géométrique, justement, convient pourtant que l'humain l'a écrit, avec ses "rondeurs irrégulières" dans une nature aux contours plus ou moins calculés par elle-même.

Merci du partage,
Éclaircie

   Luz   
19/7/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Je trouve que c'est bien vu, le monde actuel, de toujours même, avec les lois qui le régissent.
Je ne comprends pas le "sans entrave". S'il y a un angle, c'est une fermeture. L'absence d'angle peut permettre un degré de liberté, l'espoir d'une ouverture quelque part...
Merci.

Luz

   Anonyme   
20/7/2020
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Sans la présentation, je n'aurais sans doute pas du tout compris le poème. Le contraste n'est selon moi pas assez net entre la géométrie impitoyable de la modernité et la liberté de la nature.

C'est le début qui m'embrouille :
à la serpe, aux éclats,
aux rayons
parce que la serpe est un outil rural, donc m'évoque la nature. Transformée certes, exploitée, mais enfin reconnaissable encore. Du coup, le mot "rayons" me fait penser aux rayons de miel et non à ceux des supermarchés...

Ensuite ça va mieux, à partir des colonnes les choses me deviennent plus nettes et j'apprécie les notes de regret de la fin ainsi que la sobriété de ces quelques mots. Mais vu la brièveté du texte, il me suffit de deux vers à mes yeux ambigus pour altérer l'impression d'ensemble.

   Stephane   
5/8/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ah, un poème qui sort du lot avec cette géométrie de la ville à angles morts peut-être, si bien qu'on s'y perdrait.

Les vers suivants :

pas d'horizon
pas de vent

m'ont transcendé

Une belle géométrie variable, merci.

Stéphane

   Provencao   
5/8/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
" géométrie
structure et théorie
sans aspérité ni contour
inhabitée
pure

pas d’horizon
pas de vent "


J'ai bien aimé cette intention guidée par la curiosité ainsi présentée, de relever la structure ou l'heure sans entrave et qui nous invite, je l'ai ressenti ainsi, à ignorer ou à craindre..

Cette curiosité nous fait chercher...et j'ai aimé cette simple présentation sur les choses.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   papipoete   
5/8/2020
 a aimé ce texte 
Pas
bonjour fabrice
même en lisant l'incipit de votre poème, je peine à suivre pas à pas ce vent qui ne souffle pas !
je crois deviner que l'existence se doit pour être vécue, de ne comporter ni biais, ni zigzag, que des droites où ne s'échoue l'horizon ?
NB j'aurais sûrement pu traiter ce sujet, mais songeant : pas le moindre bruissement de feuillage, le coq immobile en haut du clocher, et la fumée d'un feu montant tout droit aux nues...
désolé de ce commentaire, que le vent renaissant pourra emporter si loin...

   Atom   
5/8/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime bien l'aspect épuré et froid de ce poème.
En tenant compte de l'incipit, j'ai l'impression que l'on évoque ici une ville et ses architectures aux formes figées (taillées à la serpe), sans nuances et où rien ne semble vivre réellement. Le tout faisant rempart à l'horizon et au vent.
D'où la strophe de conclusion.

   Davide   
5/8/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour fabrice,

Vision acérée, tranchant des mots, performance de l'évocation...
Les mots heurtent, les mots font mal, car "l'orthogonalité" prive le monde contemporain (ici dépeint) de toute sa substance, de toute son essence (cf. "inhabitée").

Juste des angles, des coups de "serpe", des "éclats" de mots, des "rayons" qui blessent, des "heures" (ne sont-ce pas des "heurts" ?), des abstractions "pures", "règles" et "structures" sans "aspérités" (jusqu'à la statue, qui, perdant ses contours et sa matière, se transforme en "statut", quelque chose d'encore plus froid que le marbre !).

Une petite réserve sur l'étrange formulation de la deuxième strophe, vers 4 et 5 :
"rien que d'angle
et sans entrave"

J'aime beaucoup les vers finaux, car l'horizon, seule échappatoire à ce monde angulaire, lui aussi, a hélas perdu sa ligne. Donc pas "de vent" (pas "devant") puisqu'il n'y a plus de directions. Le vent s'éteint. Un poème efficace, mais dont je regrette qu'il soit aussi sommaire.

   ANIMAL   
5/8/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je trouve ce poème reposant de simplicité bien qu'il ouvre sur tout un univers.

Ce monde fait de règles, de statuts, de théories, paraît froid, voire hostile, et pourtant on y découvre de la pureté. Il n'est que contraintes mais il semble paisible.

Une très belle narration, une structure légère, font de ce texte un beau moment de lecture.

   fabrice   
28/9/2020
Ce poême est dédié, a posteriori, à l'innocence du feu.


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