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Poésie contemporaine
Famineur : Aigle noir
 Publié le 08/06/23  -  12 commentaires  -  831 caractères  -  304 lectures    Autres textes du même auteur

En écho à Barbara…


Aigle noir



Un aigle noir épie, et de son aile pure
fauche à la fois l’éclair et l’immobile blé.
Et voilà qu’il affole aussi ma chevelure
et se pose si près que mon cœur est ciblé.

De peur que mes cheveux n’aient l’allure d’un lièvre
je les coiffe autrement face à son bec armé,
quand il se met soudain à découdre ma lèvre
à la façon d’un homme ayant toujours aimé.

Et moi qui l’interroge avant qu’il ne m’achève :
« De quelle âme infinie es-tu le masque étroit,
de quelle éternité suis-je la marque brève
et d’où vient que nos cœurs battent au même endroit ? »

Mais demeurant muet, le voilà qui s’envole
et m’abandonne vierge au bord de la raison ;
ne sachant pas répondre, il s’enfuit sans parole
et laisse entre nous deux renaître l’horizon.


 
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   Lebarde   
26/5/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime bien
Un beau poème fluide en alexandrins bien rythmés et rimés, mais qui oublie les majuscules en tète de vers. Dommage.
Une forme fautive très facile à corriger si l'auteur(e) le veut.

La poésie classique sur Oniris a ses règles, fussent elles désuètes, critiquables et souvent critiquées, ce sont des règles!
Pourquoi diable les ignorer aussi superbement au risque d'un déclassement et de provoquer des polémiques stériles sur le sujet.

"En écho à Barbara" pour le titre "Aigle noir" sans doute, mais pas réellement dans le thème de la chanson que j'ai du mal à retrouver dans le propos , par ailleurs, parfois maladroit et obscur:
" l’immobile blé", " De peur que mes cheveux n’aient l’allure d’un lièvre"...

Un joli poème néanmoins, plein d'élégance et de poésie, même si mon ressenti reste mitigé et mon appréciation difficile à exprimer.

En EL

Lebarde embarrassé.

   pieralun   
31/5/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime beaucoup
Un beau poème.

Le fond est bien évidemment inspiré de Barbara, mais bien traité.

La forme est rythmée, fluide, et l’auteur nous fait cadeau de quelques très beaux vers: j’ai adoré le dernier.

Mais pourquoi diable la rime vous en impose au point que la coiffure de la dame ( je suppose) « ait l’allure d’un lièvre », le tout pour rimer avec lèvre: pardonnez moi mais j’ai trouvé cette comparaison proche du ridicule.
C’est extrêmement dommage car le reste est de grande qualité.

   jeanphi   
1/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Superbe forme classique. Je ne saurais rien dire de l'aspect technique. Style romantique, particulièrement au quatrième verset. Il y a quelque chose de désuet et de mécanique dans les tournures et les rythmes, exactement ce que j'aime en poésie classique. Un rythme un peu archaïque dont on attend que de grandes vérités émergent à nos pauvres esprits. Bien sûr, ces paroles soulèvent un non-dit dérangeant. On retrouve le thème de Barbara de manière plus explicite, l'abus. On sent un être extrêmement vulnérable en proie à un aigle grandiose et attachant.

   Asrya   
1/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Je lis rarement des poèmes en espace de lecture, mais celui-ci m'a happé par son titre.
La référence à Barbara était celle que j'attendais, alors je me suis laissé prendre au jeu et me suis glissé dans ces différents vers.

Ici, l'apparence classique du poème est bien exécuté (selon moi), dans le sens où ce côté "classique" qui pourrait paraître suranné dans certaines œuvres en devient presque d'une contemporanéité savoureuse.
Ceci-dit, je ne peux m'empêcher de lui trouver quelques disgrâces, tant la volonté de coller à la versification me semble ternir la qualité du poème.

Exemple :
-Le "Mais" qui commence le premier vers du dernier quatrain me paraît surfait et ne m'apparaît être là que pour combler une lacune rythmique

-ou alors "et m’abandonne vierge au bord de la raison" ; "m'abandonnant vierge au bord de la raison" me paraît plus avisé (malgré la perte d'un pied).

Moins emballé également par le troisième quatrain dont la partie "parler" me paraît peu spontané et manqué de fluidité dans l'œuvre complète.

Malgré tout, ici vous nous proposez un texte de belle qualité, et je retiendrai ces deux vers dont la qualité rédactionnelle m'ont subjugué :

"quand il se met soudain à découdre ma lèvre
à la façon d’un homme ayant toujours aimé."

Merci beaucoup pour le partage,
Au plaisir de vous lire à nouveau.

   BlaseSaintLuc   
1/6/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime un peu
C'est bien écrit, c'est indéniable, mais quand bien même, il faut être sacrément habile pour s'écarter du modèle ( l'aigle noir) tout en étant proche.
Le texte en dit beaucoup, bavard,il efface (un peu) la poésie.
J'ai beaucoup de mal à donner une appréciation.
Je crois qu'ici les mots ,se la raconte un peu.,.. beaucoup.

   papipoete   
8/6/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Famineur
Il n'y a pas si longtemps, que je découvris ce qu'était " l'aigle noir " que chantait Barbara... aussi, à vous lire je vois ce même oiseau " de mauvais augure " ( pas l'aigle que je vénère ) tourmenter sa virginale proie, et sans que l'on sache pourquoi, à une supplique qui le laisse coi, abandonne son funeste voeu, épargne l'agneau qu'il allait sacrifier.
NB votre texte est assurément plus explicite que la célèbre chanson ; mais cet ogre qui cesse son horrible tâche, me fait penser à ;
un lion attrape une petite gazelle, et quand il pourrait lui porter ses crocs dans la gorge, se met à la câliner et la protège des autres félins... la laisse rejoindre sa mère ( cette scène fit le tour du monde en vidéo )
La 3r strophe est celle qui foudroie le monstre, et me touche particulièrement !
je ne vois pas ce qui s'oppose au " néo-classique "

   fanny   
8/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Les interprétations divergent en ce qui concerne cette magnifique chanson, pas d'hésitation en ce qui concerne la votre : l'inceste.

Je trouve que c'est particulièrement bien formulé, dans un beau poème très expressif, dont vous arrivez à maintenir l'équilibre difficile à tenir sur un pareil thème, malheureusement toujours d'actualité.

   Vincente   
8/6/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime beaucoup
Poème très touchant par son thème abordé à la première personne, et par son phrasé chargé d'authenticité, de force révoltée et de fragilité qui fuitent de la sincérité de l'expression. C'est comme si la tentative de maîtrise du verbe avouait par ses faiblesses, qui transparaissent ça et là, que la situation de l'écriture échappe parfois à celui qui tente de garder la main sur la situation ; posture de défense plus que d'attaque, elle prend corps dans une véracité émotionnelle assez évidente. J'ai trouvé que ce texte avait su imprimer l'atmosphère très prenante, envahissante, accaparante des sentiments ambivalents qu'il évoque.

Tout ceci s'avère donc "très juste", malgré ses faiblesses qui en justifieraient le réalisme.
J'ai ainsi tiqué un peu à "affole ma chevelure".
Puis ai été franchement rebuté par "De peur que mes cheveux n'aient l'allure d'un lièvre" ; heureusement que ce vers au lièvre improbable soit demeuré une exception…
Dans le troisième quatrain, j'ai été un peu étonné que le présent de narration de l'ensemble se trouve ici plutôt présent direct de l'écriture, où le locuteur adulte s'exprime avec recul. Ce décalage situationnel est troublant, même si l'on peut l'attribuer au fait que, dans le temps de l'écriture, la plongée soit si prégnante, qu'elle "s'interroge" en direct. Mais bon, je suis sorti à ce passage-là du regard sur le petit oiseau abusé par le grand rapace sombre et amoureux.

Les deux vers les plus aboutis sont à mon sens :
"quand il se met soudain à découdre ma lèvre
à la façon d'un homme ayant toujours aimé.
"

Et puis d'autres sont aussi de très belle facture :

"fauche à la fois l'éclair et l'immobile blé"

"Et moi qui l'interroge avant qu'il ne m'achève"

"et laisse entre nous deux renaître l'horizon". Très beau !

   Provencao   
8/6/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Famineur et bienvenue,

De l’instant personnel vécu dans la peur et l’intimité de l’être à l’instant poétique jailli de l’ajustement des mots dans le texte et de toutes les convergences d'écho et de bouleversement qui y trouvent leur point d’élaboration – un tel passage, une telle interprétation , une telle souffrance, c’est là toute l’art d’écriture, pour le poète et pour le lecteur qui l’assiste comme son ombre...

Merci pour fêter Barbara

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Dimou   
9/6/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Fabienne


Très bonne idée votre pseudo "Famineur", les deux premières lettres de votre prénom associées, j'ai l'impression, à un clin d'oeil à votre passion de mineuse de charbon ?

Mais vous avez raison, la chasse est également très divertissante.


"aigle / pure / fauche" : vous avez commencé à vous attaquer à des proies redoutables, les "aigles" ne sont pas faciles à viser et à "faucher". Des sensations "pures" comme le disait la publicité pour les produits laitiers, jolie référence Fabienne.

"mon coeur est ciblé" : je suis pas sûr que les sangliers visent le coeur quand ils chargent sur les chasseurs, plutôt les testicules. Mais je n'ai jamais chassé donc je peux me tromper.

"l'allure d'un lièvre / armé" : vous gardez le trait poétique, rendez hommage à "l'allure" de votre proie, mais nous rappelez que, "armé", le chasseur n'a qu'un seul but. Vous semblez être une personne très en accord avec la nature Fabienne ; et très douce, vos écrits en temoignent.

"découdre / lèvre / toujours aimé" : Ha ! Pardon ! Je n'avais pas très bien compris à quel type de chasseuse j'avais affaire. Vous découpez les "lèvres" des animaux, et vous avez "toujours aimé" ça. Que faites vous des morceaux de cadavres après ? Vous les cuisinez ? J'espère que vous m'inviterez à diner un jour, j'apporterai du fromage de tête pour l'apéritif.

"interroge / âme / étroit" : vos collègues chasseurs vous posent des questions sur vos methodes de chasse, ils ont "l'âme étroite", ils ne comprennent pas les tortures légitimes que vous infligez aux animaux de la forêt. Mais vous serez acceptée telle que vous êtes sur Oniris Fabienne, pas d'inquiétude.

"demeurant muet" : votre plume a fourché il me semble, ne vouliez-vous pas dire plutôt : "deux mourants muets" ? Après avoir arraché les lèvres des animaux, ils agonisent jusqu'au trépas, mais ne peuvent plus émettre de sons. C'est si joliment dit. Cette poésie qui émane de vous est comme du cérumen pour l'esprit.

"Vierge / de la raison" : vous n'êtes pas vierge de toute raison Fabienne, la torture est utilisée depuis les premières civilisations. Oui à l'époque c'était pour punir les assassins et vous c'est pour le plaisir, mais ne dit-on pas que les poètes ont le droit de tout oser ?


Bravo pour votre première publication Fabienne et merci d'avoir partagé cette jolie partie de chasse avec nous !

Bienvenue sur Oniris !

   ferrandeix   
13/6/2023
J'avoue rester très sceptique à la lecture de ce poème. Tout d'abord, son écriture me paraît très artificielle, ce que j'impute à la nécessité de la rime. Cela atteint même le niveau de la loufoquerie - qu'on ne sent pas intentionnelle. Néanmoins, des potentialités pourraient apparaître: un symbolisme par exemple. Sous l'aspect actuel, aucune interprétation symbolique claire ne me semble évidente. Le questionnement de la personne attaquée par l'aigle pourrait être le point de départ de ce symbolisme possible. Le dernier quatrain n'apporte aucune réponse. Sur le plan du langage, ce poème conserve une certaine tenue. On y sent surtout le désir de satisfaire aux règles de la prosodie poétique.

   Famineur   
4/8/2023
Concernant la source d’inspiration (la chanson de Barbara), je connais bien sûr la thèse relative à l’inceste, mais j’ai quant à moi composé mon texte avec l’idée que l’aigle était un homme métamorphosé – peut-être un amant défunt revenant sous cette forme. L’aigle parvient, le temps d’une étreinte, à faire illusion, avant que les interrogations de la narratrice ne rompent le charme et ne mettent un terme à l’apparition.

La présence du lièvre a paru « improbable », « ridicule », etc. La narratrice est si apeurée par l’arrivée de l’aigle qu’elle craint que ses cheveux (« affolés ») n’aient l’allure d’un lièvre, proie naturelle du prédateur…

Ce poème a été dit par Louis Latourre, créateur du Théâtre d’Art :
https://www.youtube.com/watch?v=5RmCVZOJQFM

Retour sur "Aigle noir" : http://www.oniris.be/forum/retour-sur-aigle-noir-t31287s0.html


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