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Poésie néo-classique
Fanch : Je m'en irai…
 Publié le 21/01/12  -  4 commentaires  -  913 caractères  -  207 lectures    Autres textes du même auteur

Doit-on "s'en aller" de notre humanité qui est le pire et le meilleur ?…


Je m'en irai…



Je m'en irai peut-être, loin du cœur et de l'âme,
Chercher en un pays aux fortunes primales
La sérénité rare que nulle pensée n'entame
Quand on la sait acquise aux causes animales.

Je m'en irai ainsi, grégaire et sans émois
Autres qu'un piètre instinct de rester au troupeau
Pour vivre dans l'espoir de demeurer sans loi
Mais à jamais nourri, au couvert de l'enclos.

Je m'en irai du temps et des choses humaines
Qui supplicient sans fin nos génies dérisoires
Sur l'autel de consciences épuisées et si vaines
Qu'elles s'offrent au veau d'or en rachat d'illusoire.

Je m'en irai demain des raisons qui me firent,
Ignorant, vieillissant, quels besoins me dirigent,
Espérant qu'il m'advienne avant que je n'expire,
En lisière de vie dont l'absence m'afflige,

D'être le fils prodigue, qu'à cette heure, elle désire…


 
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   Charivari   
21/1/2012
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour.
L'idée est intéressante... Décrire une espèce de catharsis qui fait qu'on ne ressent plus les émotions, qu'on est comme étranger à sa propre vie...
La métempsychose, je crois qu'on appelle ça, la migration de l'âme...

Mais le problème, à mon avis, c'est qu'en lisant votre texte, on n'a pas cette sensation pesante, déprimée, décrite par le texte. Le poème est plutôt bien écrit, en alexandrins plutôt bien balancés, mais le tout m'a semblé très monotone, rigide, sans vraie originalité. Je n'ai pas réussi à "sentir" ce narrateur, ni ce vide existentiel. Désolé.

   Brisemarine   
21/1/2012
 a aimé ce texte 
Un peu
Pour ce qui est de la forme, rien à dire sur la prosodie de ce texte , qui me semble bien menée.
J'ai aimé la progression du poème:
Je m'en irai peut-être :incertitude ou souhait
Je m'en irai ainsi : état
Je m'en irai du temps: état
Je m'en irai demain : quasi certitude

Le traitement, par contre, me laisse une impression mitigée: le texte dépeint bien ces sensations spleenétiques, ce vouloir de s'en échapper, à la recherche d'un ailleurs qui offrirait la sérénité à l'âme et à la pensée, mais ne parvient pas à communiquer les émotions décrites. C'est bien ciselé, mais ça ne m'émeut pas! Peut-être est-ce là l'objectif de l'auteur, cette sensation de froid, d'écran entre le texte et le lecteur pour bien rendre compte de cet état de solitude existentielle, glaciale et affreusement inhumaine du narrateur?
Brisemarine

   funambule   
21/1/2012
 a aimé ce texte 
Bien
J’émétrais toujours la même réserve lorsque je m'adresse à un poète, lorsque je commente un "genre" poétique... Suis-je dedans ou à côté? Mes remarques sont à prendre avec cette réserve là!

Le douzième vers ne comporte-t-il point un pied de trop?

Le troisième vers me semble légèrement bancal... ou à dire avec des demi-élisions.

Le fond me parle en sa résignation non dépourvue d'états d'âmes... assortie du vague espoir, chevillé au temps qui passe, de...

J'aimerais quelque chose de plus fort par moments mais je crains que mon esprit "chanson" en quête de "formules" plus populaires ne m'égare.

Plusieurs lectures cependant me font entrer peu à peu dans le texte, y trouver ses raisons.

   David   
25/1/2012
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour Fanch,

Dans ce passage :

"Je m'en irai demain des raisons qui me firent,
Ignorant, vieillissant, quels besoins me dirigent,"

Il me semble que la virgule de fin du premier vers sème le doute inutilement, la "raison" ne fait pas "vieillir" ; "ignorant" et "vieillissant" ne sont pas égaux comme le laisseraient croire leurs incises.

Le premier vers, comme la strophe d'ailleurs, semblent évoquer le rapport au corps comme "animalité", comme troisième partie du trio avec l'âme et le cœur, pour l'esprit et les sentiments, qui ne suffiraient pas à faire l'humain, le fils prodigue" de la toute fin.

C'est comme des mots de fantôme tendre rêvant de rejoindre les vivants même parmi les animaux. Il y a des images (un pays, un troupeau) mais pas de visions, de sons, d'odeurs, de sens en action en fait, la "sensibilité" ne serait là que comme qualité de cœur et pas du tout dans son sens propre, mais cela fait sans doute partie de ce que recouvre cette animalité dont il est question, bien qu'alors les réduire à un instinct grégaire serait un peu exagéré. J'ai plutôt l'impression qu'il s'agit d'une rupture entre le concret, les sens, le corps, et l'abstrait, le cœur et l'âme, qu'entre l'humain et l'animal.

Je me trompe peut-être mais j'ai trouvé que le poème passait à côté de son sujet.


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