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Poésie néo-classique
Fanch : Je suis d'un ordinaire
 Publié le 25/11/09  -  10 commentaires  -  893 caractères  -  204 lectures    Autres textes du même auteur

Ordinaire d'une vie, simple ou banale ?... mais avec toutes les questions qu'un être se pose...


Je suis d'un ordinaire



Je suis d'un ordinaire fait de chair et de sang
Et mon âme secrète à l'offrande timide
Se promit à l'amour comme l'on se suicide
Et ce qui m'était cher, à ce jour, je suis sans.

Je suis d'un ordinaire fait d'heures et de nuits
Et j'arrête parfois le cours d'une seconde
Pour épurer sans fin l'ordonnance du monde
De tout ce qui me leurre et de ce qui me nuit.

Je suis d'un ordinaire fait de gestes et mots
Qui s'agitent à présent au gré des rémanences
Et disent qu'aux jardins prodigues de l'enfance
Il n'était d'indigeste que l'idée de ses maux.

Je suis d'un ordinaire fait de cœur et de temps
Et la vie doucement me vieillit en silence,
Je sais dans un mouroir que flétrit l'existence
Et d'archanges déjà, c'est le chœur que j'entends…

… Las, est-il d'un ailleurs ou encore des vivants…?


 
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   LEVENARD   
25/11/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
On dira ce que l'on voudra, mais un texte classique bien torché, ça demeure un bijou !

C'est peut-être de la paille, mais c'est drôlement bien tressé !

En plus c'est intelligent, et ça nous rend intelligent, parce ça nous demande de l'être, d'avoir de la finesse, et qu'on est bien content d'y parvenir.

Cela m'enlève tout envie de pinailler, la musique de ces phrases étant si évidente, et l'on n'a pas envie d'arrêter tout l'orchestre sous prétexte qu'on aurait souhaité un violon de plus ( ou de moins !) ( de plus !) (de moins !) (de plus !).

Voyez où ça mène de pinailler !

   shanne   
25/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

Je suis d'un ordinaire...mes émotions et moi, je m'arrête par moment, je pense au monde mais, je reviens à moi avec mes souffrances. La vie passe et je ne réagis pas, j'entends déjà l'appel de l'au-delà, mais, je ne sais plus, est -il d'un ailleurs ou encore des vivants ?
Nous traversons tous ces périodes de questionnement, oui, je suis comme tout le monde, un être ordinaire
j'ai lu avec plaisir ce texte et je vous dis merci

   domi   
26/11/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
vraiment magnifique, chantant, profond et original malgré "l'ordinaire"...

   Anonyme   
26/11/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'aime beaucoup ce poème, interrogation sur soi, sur la vie, tout en finesse ... sur un rythme "alexandrin", et avec de jolies tournures ! Notamment le deuxième quatrain, mon préféré ; ou encore les deux derniers vers du troisième quatrain ; ou encore "Et la vie doucement me vieillit en silence", simple et délectable.
J'aime assez l'idée du dernier vers, détaché, mais sa formulation ne me paraît pas des plus gracieuses, dommage.
Merci pour ces délicats questionnements !

   Anonyme   
26/11/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Très beau poème, plein de profondeur.
On y sent une angoisse diffuse, un questionnement sans réponse...

Un peu gêné par les vers de 13 pieds (à moins d'adopter une prononciation où les e muets ne s'entendent pas ?)

   bulle   
26/11/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un ordinaire accommodé judicieusement, dans le sens de la profondeur réflexive..

J'ai buté un peu sur les "Et" trop rapprochés, mais ce n'est qu'un détail, rajouté à l'autre détail de devoir l'entendre en néo-classique.. Une fois les notes rajustées au style, la musique est élégante..

Le deuxième quatrain m'est un must dans le tout, tout comme ce vers-ci "Et la vie doucement me vieillit en silence," qui paraît scander tout l'ensemble, en filigrane discret..

   Arielle   
26/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Beaucoup d'élégance dans ces réflexions sur une vie qui paraît à son terme. Une résignation pleine de noblesse. Je ne suis pas sûre qu'il s'agisse là d'une lucidité ordinaire même si le refrain tente de nous en convaincre.
Tout nous dit par ailleurs que le détachement n'est pas si facile. J'aime beaucoup ce double langage dont la dernière phrase est l'exacte métaphore bien qu'elle me semble un peu maladroite dans sa formulation.

   Chene   
26/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Franch

J'apprécie l'ensemble de ton poème pour son sens général et quelques belles tournures poétiques (en particulier : "Et la vie doucement me vieillit en silence").

Cependant certaines répétitions des conjonctions de coordination viennent amoindrir la formulation de certains vers, alors qu'il me semble assez simple d'y remédier. De même l'élision des "e" aux césures...Exemple :

Je suis d'un ordinaire fait de gestes et mots
Qui s'agitent à présent au gré des rémanences


pourraient devenir :

Je suis d'un ordinaire où mes gestes et mots
S'agitent à présent au gré des rémanences...

Sans pour autant altérer le sens et en apportant plus de fluidité (et on y gagne une formulation classique sans ambiguïté), mais un tel choix remet en cause, il est vrai, le leitmotiv du début de chaque quatrain...
Il y a un choix à faire entre la fluidité sans altérer le sens et un leitmotiv" sans véritable fluidité.


Voilà pour quelques éléments de réflexion, Fanch.

à une prochaine lecture et kenavo

Chene

   jaimme   
27/11/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une musicalité d'exception!
"Et mon âme secrète à l'offrande timide
Se promit à l'amour comme l'on se suicide
Et ce qui m'était cher, à ce jour, je suis sans.": c'est splendide! Des mots simples et des sentiments extrêmes.

Mais l'âge et le temps... Jusqu'au dernier on est vivant, non? Cueille le jour, jusqu'au dernier, c'est ce que j'ai envie de crier quand je lis de si beaux vers, si tristes.
Il n'y a que deux vers qui ne sont pas à la hauteur des autres, à mon goût: "Et la vie doucement me vieillit en silence,
Je sais dans un mouroir que flétrit l'existence".

Forte lecture.
Merci Fanch.

   lotus   
7/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Nous sommes tous des êtres ordinaires à la recherche de nos propres originalités. Mais au bout du compte, nous sommes bien peu de choses et voués à la même fin.
J'apprécie la lucidité de tes propos, livrés en toute simplicité.
Ce texte mène à la réflexion, à la visite de notre monde intérieur.
La musicalité m'a guidée jusqu'à la fin.Sujet bien traité et intéressant.


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