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Poésie néo-classique
Fanch : Un fou...
 Publié le 12/08/10  -  4 commentaires  -  878 caractères  -  179 lectures    Autres textes du même auteur

La folie... révolte et lucidité ou dépression et marginalité ou encore tout à la fois... Y a-t-il un fou qui sommeille en nous ?


Un fou...



Je garderais d'un fou une tendre insolence
Offerte sans miroir au regard qu'elle dérange,
Restant sans complaisance et, de fait, sans nuance,
Serait-elle le reflet d'une vie de rechange ?

Il me faudrait alors isoler mes dérives
Pour en trouver les maux glissés à mon insu
Dans ce cœur décharné que nulle âme n'avive
Et qui sait les raisons de mes rêves déçus.

Et puiser à l'envi dans l'instant qui me leurre
Les désirs impuissants de vérités profondes,
Est-ce faire allégeance à la folie de l'heure
Ou vouloir espérer des farces de ce monde ?

Qu'importe le trajet d'une branche à la terre,
Ce qu'en dit Cyrano ne parle que d'un vol
Et s'il me faut chuter, en feuille d'éphémère,
À l'instar d'icelui, à l'approche d'un sol,

Je vivrai des mirages de ce fou qui m'altère…


 
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   brabant   
14/8/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Vision originale de ce fou, qui nourrit et désaltère, image à rebours où le fou donne faim et altère, proposant des mirages en devenant miroir.

Cette folie est la folie d'amour offerte quand l'amour a échoué.

Le fou comme autre moi, ce moi de rechange, ce moi solution.


Je ne peux rien isoler des trois premiers quatrains qui fonctionnent pour moi avec le dernier vers. Tout y est égal en fluidité. Tout y est égal en qualité.

La folie y est rêve de rechange.

Folie douce ? Non, douce folie !

:)


Je me demande un peu ce que Cyrano vient faire là qui est celui, bien scientifique quoique rêveur de l' "Histoire comique des Etats et Empires de la Lune". Il est vrai que c'est de lui qu'Edmond Rostand s'est inspiré. Vous jouez donc doublement, peut-être triplement, du nom de ce personnage un peu fou fou, beaucoup rêveur. Je n'aime pas trop cependant cette quatrième strophe trop austère.


Le reste m'a transporté d'aise et de vapeurs, m'a transporté dans cette Lune dont vous me fîtes, moi, tout comme vous, chuter.


Merci pour ce voyage lunatique ! Merci pour ces rivages alternatifs !

EDITION : Merci Fanch, pour l'image de cette chute qui a la grâce d'un vol, très poétique en effet. Le nez de Cyrano, coupable appendice, a dû me boucher cet horizon effectivement très éthéré restauré de facto par l'appendice ci-dessous.
Bravo à toi pour cette très belle poésie, sa dualité, voire sa trinité. La folie : l'être, le paraître et le jeu.

   Damy   
9/8/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Je ne connais pas bien les règles du néo-classique mais les 2 vers à 13 pieds dans le 1° quatrain et au final me dérangent...

Traitement un peu "soft" d'un sujet "hard". Je veux dire par là que la tendresse envers la folie qui émane du poème me laisse un peu pantois en regard de l'attente que j'en avais au vu de la phrase en exergue. La révolte du fou s'est probablement apaisée dans l'écrit...

   MarionTouvel   
12/8/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Bonjour,

Pour commencer, écho aux commentaires précédents, le reste viendra en vrac après.

- pourquoi Cyrano ?

- un vers irrégulier : "Est-ce faire allégeance à la folie de l'heure" (on vous pardonne ce fichu e muet, même si bon...)

- la folie, attention ! On va vous attendre au tournant si vous écrivez sur ce thème/quasi poncif de la poésie.

Au final, vous-vous en sortez pas trop mal, le fou comme celui qui porte un autre regard sur le monde. Un classique qui répond à l'aveugle clairvoyant. Bien.

Bonne ponctuation, bonne construction des quatrains (un quatrain, une phrase, ok).

J'aime l'utilisation d'un vers supplémentaire qui est de ce fait mis en valeur.

Problème néanmoins, le traitement du sujet est peut être un peu douceâtre ? ou, plutôt, difficile à cerner.

Je perçois le message à travers le premier quatrain, le dernier vers, et quelques vers de-ci de-là, mais j'éprouve une certaine difficulté à voir une dynamique, une cohérence, un enchainement fluide tout au long du texte.

Le dernier quatrain est le plus marquant de ce point de vue du fait de l'irruption de Cyrano.

Votre style est peut être un peu alambiquée (?).

Certains vers sont selon moi assez peu poétique :
"Restant sans complaisance et, de fait, sans nuance,
Serait-elle le reflet d'une vie de rechange ?"

L'apposition de "de fait" dans un vers, un sacré couac. C'est déjà pas particulièrement joli en prose...
"d'une vie de rechange", deux dentales et au milieu un e muet prononcé. C'est lourd, ou ça pète, c'est selon. Seulement c'est pour dire "une vie de rechange". Une vie, un pneu... Bref, c'est pas très beau.

Je ne comprends pas le "Je garderais" puis le "Je vivrai", pourquoi un conditionnel puis un futur ? On dirait une coquille... qu'on remarque particulièrement (premier vers, dernier vers mis en valeur).

Pour finir, ce qui m'ennuie le plus : je ne ressens, ni vois, ni imagine grand chose en vous lisant. Pour moi, ça manque peut être de métaphore, de portrait saisissant, de douceurs pour les oreilles ou de formules qu'on retient... Navré.

Cordialement.

   Fanch   
14/8/2010
une précision :

il ne s'agit pas de faire référence à Cyrano ou à Rostand, mais simplement de reprendre son idée, au moment ou il meurt, de la feuille qui veut dans son parcours de la branche à la terre que "sa chute ait la grâce d'un vol"

cela m'a semblé intéressant de reprendre l'image et de la mettre en rapport avec la ou les visions "folles" de Cyrano


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