J'aime bien la métaphore filée du voyage maritime, mais trouve dans l'ensemble le poème assez creux pour son ton solennel. Qu'est-ce qui est dit, finalement ? Carpe diem, ne pas se prendre la tête par excès d'exaltation ou de dépression... Certes, mais enfin la manière de le dire me paraît bien affectée.
Ce côté m'as-tu-vu du poème me paraît atteindre son sommet dans le dernier quatrain, là où gîtent les consciences et où on vit dans l'ère des résiliences.
Les rimes sont soignées mais sans envolée, à mon avis.

Au total, un poème où, pour moi, les grands mots voilent un fond banal.

Très beau poème intimiste qui coule bien en toute harmonie.
Il est pourtant dangereux de commencer chaque quatrain par un verbe : celà crée une monotonie répétitive qui peut déranger la lecture, car trop appuyée.

La chute du poème est très réussie.

Je passerai sur les fautes de prosodie puisque nous sommes en néo-classique.

Une recherche de l'harmonie, de l'équilibre entre la forme et le fond qui illustre parfaitement le propos de l'auteur.

Une rigueur classique atténuée par l'e muet à l'hémistiche et la fragilité d'images qui sautent de "la puissance qu'un océan déchaîne" au "décor étale d'un repos mortuaire", toute la construction du poème nous pose en équilibre sur ce fil où on tangue tout au long de sa vie sans éviter, souvent, ces "larmes de fond" qui nous érodent.

Je me suis reconnue dans ce funambule que j'ai un peu lâché cependant dans le dernier quatrain

Socque a parfaitement exprimé mon ressenti dans son commentaire.
Je vois dans ce poème une mécanique bien huilée, des mots recherchés, des phrases travaillées, et pourtant, derrière, je n'ai pas trouvé grand-chose : ce n'est pas tant la vacuité du propos mais plutôt l'absence de toute émotion à la lecture qui m'a gêné. J'ai été étouffé par les tournures stylisées, parfois peu claires (notamment dans la strophe précédent le vers final).
En bref, un poème dans lequel je n'ai vu que le travail fourni par l'auteur, et pour lequel il me manque un supplément d'émotion. Dommage !

Sur la question du fond: j´ai beaucoup aimé le parallele entre le chant des horaires et l´écoulement de l´eau de la mer avec l´image des vagues.
Le poeme parle fort, il appelle le lecteur á se rendre compte de
l´évidence du temps qui passe.

Sur la question de la forme: doit-on lire ce poeme avec diéreses ou
synéreses ? Avec présence de la liaison des "e" ou pas ?
Si tel est le cas, il contients des vers de plus de 12 pieds ( le tout
premier, par exemple) mais il est fort possible que cette forme de vers soit admise en poésie non conventionelle.

Sur l´ensemble: j´ai franchement aimé, la seule chose qui me tracasse quelque peu est ce que j´ai mentionné ci-dessus au niveau de la forme mais sinon, c´est une poeme de belle et solide qualité et qui a quelque chose á dire.
Je vous souhaite bonne continuation !