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Gemini
20/10/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime bien
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Pour commencer, sur la forme, je pense qu'on aurait pu se passer de ponctuation. Les majuscules remplacent les points, et les virgules ne sont pas vraiment nécessaires à la compréhension. Il en manque une toutefois, v11.
Pour les rimes, on voit que le texte était parti pour en rester à trois ("one", "ain", "ude"), et patatras, la fin passe sur des "ève" et "ace" qui est même redoublée au final. Ce n'est dérangeant qu'à l'oreille, et un peu visuellement ; il vaut mieux, pour moi, garder du sens que s'entêter sur des rimes improductives qui nous semblent taries. Pour le fond, on est sur le départ de quelqu'un : "l'âme d'une personne", "le retour d'un prochain", un parent peut-être : "face à ma solitude" … ou pas. Qu'importe, c'est le narrateur qui, exposant sa sensibilité et décrivant ses émotions devant cet évènement funeste, nous fait découvrir ce sentiment que l'on éprouve tous face à la mort : celui de la relier à la notre : "lors j'entends mon destin". La mort, quand on la touche de près, semble rôder dans les parages et aime bien se rappeler à nous. C'est d’ailleurs à cet instant précis que les rimes changent et restent féminines (pour illustrer la Faux sans doute). C'est peut-être voulu, et dans ce cas, bien fait. Sous des airs simples, et malgré quelques images peu évidentes : "le visage talonne la mémoire", "mes rêves s'emmurent / sous un plafond de glace"... ou tournures incertaines : "l'espoir abandonne" c'est nous qui abandonnons l'espoir, pas lui... j'ai trouvé ce poème assez consistant dans son propos. Je trouve toutefois le titre peu adapté. |
Donaldo75
20/10/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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J’ai bien aimé ce poème ; je lui trouve du rythme, de l’instantanéité dans l’expression. La position spatiale des vers sur la page, en longueur, le rend fluide, un peu comme si les mots se déversaient dans ma lecture, naturellement. Les rimes sont musicales et du coup je ne les vois pas comme une contrainte mais plutôt comme un appui à la mélodie. La tonalité qui en découle habille le thème – à cet égard, je trouve le titre particulièrement adapté – et rend la lecture plus habitée, plus incarnée. J'ai eu plaisir à relire ce poème à plusieurs reprises car sous une forme accessible il dit beaucoup, de manière spontanée et du coup je le reçois d'autant plus facilement. La forme n'inhibe pas le fond, bien au contraire.
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Marite
29/10/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
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Le thème est intéressant mais la forme choisie a neutralisé, pour moi, l'émotion transmise. Les vers courts et la répétition rapprochée des rimes ont fait qu'au lieu de me laisser pénétrer par le ressenti que l'auteur souhaitait sans doute transmettre, instinctivement au fil de la lecture je me suis focalisée sur les rimes répétitives. C'est dommage.
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Cyrill
29/10/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Lisant ce poème à voix haute j’ai l’impression d’entendre comme un écho. Peut-être celui du vivant contre le lapidaire, ou celui du glas contre les rêves emmurés. J’attribue cet effet aux trois rimes qui semblent tourner inlassablement.
Pourtant le lexique – silence, absence, vide – de la deuxième strophe dément en partie cette idée d’écho, à moins que le destin brisé dans l’espace en soit l’ultime harmonique. À cet égard, le changement de rimes et les sons choisis pour terminer le poème me paraissent tout à fait opportuns. Tout suggère l’impasse. Je n’ai pas une idée précise de l’affliction qui s’est emparé du locuteur ou de la locutrice, mais j’ai trouvé à ce texte beaucoup d’ ampleur dans l’expression de la désespérance et ces trois rimes l’enveloppent d’une atmosphère d’austérité musicale introduite dès le début par le glas. Merci et bravo, Fanny ! |
papipoete
30/10/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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bonjour fanny
Un poème qui parait fort à propos, alors que nous nous apprètons, à nous rendre sur les sépultures, dont l'âme a fui vers " ailleurs " Il n'est pas forcément obligé d'attendre la Toussaint, comme le fait l'auteure, pour se retrouver avec ce cher disparu, qui ne reviendra plus et lui parler sachant que son silence sera sa seule réponse... NB un dialogue qui peut être monologue, lorsque l'on dit comme le chante Louane - si t'étais là, tu ferais quoi ? tu dirais quoi ? Mais pour ma part, ceux qui me manquent me conseillent, me donnent du courage quand celui-ci vient à manquer... Il n'en est hélas pas question dans ces lignes, où le silence est Roi ; que des prières, jamais d'écho ! la seconde strophe a ma préférence, au milieu de ces hexasyllabes, dont je ne discerne point la faute, les poussant en "contemporain " ? |
Eki
30/10/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Deux belles strophes qui donnent le ton du poème.
La première strophe par ces mots (glas, solitude, nuages chagrins, l'espoir abandonne) exprime sans pathos le deuil et ses abysses glacés où l'auteur est plongé. La deuxième strophe évoque le recueillement (l'absence entre les mots, le silence me donne l'absence) Vous faites de la déchirure du deuil une peine commune que porte le coeur, un peu comme si vos mots décrivaient une fin en soi. C'est ce que j'ai aimé dans ce "Lointain"....pas si loin. |
Provencao
1/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour fanny,
"les nuages chagrins prenant de l’amplitude tant l’espoir abandonne le retour d’un prochain." J'aime bien ces nuages chagrins qui seraient une longue route à travers le deuil, la peine sans que jamais soit restaurée la capacité de l'absence ni que s’éternisent les instants contemplatifs susceptibles d’éclairer le sens de la vie... Belle réflexion en vos vers. Au plaisir de vous lire Cordialement |
Myndie
2/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Fanny,
Vous m'avez offert une jolie mélodie aux vers courts, à la mélancolie majeure. Et quand je dis mélancolie, le mot est faible. J'aime cette écriture là et la façon que vous avez de faire passer les sentiments. Le rythme, le choix des mots qui font sens et donnent le ton (le glas par exemple), les images, tout concourt à l'effet recherché et dénote une grande sensibilité. Je trouve dans ces vers, tout ce qui fait le charme d'une poésie libre, un thème fort, grave, intime d'où émergent l'émotion, les sentiments : « Face à ma solitude son visage talonne la mémoire sans fin, » « l’absence entre les mains tordues par l’inquiétude » et surtout les trois derniers vers : « dont seul m’offre une trêve le vent qui entrelace brumes et temps qui passe. » Merci pour le partage Myndie |
Louis
2/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Le premier vers commence par ce qui s’entend :
« Pendant que le glas sonne » S’entend le son funèbre d’un glas, mais ce vers invite aussi à entendre les mots qui le désignent, et comment ceux-ci résonnent avec les autres parties constitutives du poème. On entend « glas » et on entend « son », et ce froid de la mort, et ce ‘gla-çon’ qui se retrouvent, en un glissement de pensée, dans la deuxième strophe : « sous un plafond de glace ». L’écoute glaçante, la mort annoncée quand sonne le glas, et déjà se prédit et se préfigure un caveau de glace, un cercueil où, encore vivants : « s’emmurent » les « rêves ». Le son du glas renvoie à une image, et ce qui se voit, le visible évoqué dans les vers suivants, par ses métaphores, pourvoit à de nouveaux sons qui alimentent de nouvelles images implicites. Sons des mots, poids des images. Ainsi : « Je regarde au lointain / nager en altitude / l’âme d’une personne » Une « âme », telle qu’elle est traditionnellement conçue, n’est pas perceptible par un regard, ne peut se voir par les yeux du corps. L’imaginaire domine donc dans ces vers, et semble soumis à la sonorité signifiante des mots. Là où l’on pouvait attendre un envol : une âme vole au ciel quand sonne le glas, on se trouve devant une nage : une âme « nage » en altitude. Cette natation de l’âme présuppose que « l’altitude » céleste n’est pas imaginairement perçue comme un « éther » ( qui lui-même n’est ni visible ni existant), mais comme une étendue liquide, une fusion de ciel et de mer, ou un fleuve céleste, voie lactée, ou surtout voie d’eau. Cette voie s’avère aussi une voix, ce qui s’entend et d’où naissent de nouvelles images implicites : celle du "tombeau" celle du "caveau". L’âme nage comme à l’intérieur d’un "tombeau". Cette vision de la mort se présente non comme un devenir "éthéré" de la personne, mais comme l’accomplissement d’un voyage dans une eau, non pas dormante, non pas évidemment de vie, mais froide et glaciale, qui mène au loin, en un « lointain ». En « nage », en voyage, s’entend peut-être aussi l’âge de la « personne », un âge élevé, que figure l’altitude. C’est par contre avec certitude un voyage d’où l’âme « jamais ne revient ». Un aller sans jamais de retour. Un irréversible. C’est un départ douloureux. Il provoque une « solitude ». La « personne » était un(e) proche. Un(e) intime. Son visage hante la mémoire de l’âme solitaire, il la « talonne ». Ce verbe suggère que la mémoire cherche, par l’image qu’elle reproduit du défunt ou de la défunte, à la ramener sur terre, au niveau du sol, là où se posent les talons, dans un déni de sa nage, ou de son envol, de son départ qui l’éloigne à jamais. Elle rapproche ainsi la personne partie au loin, en ce que « talonner », c’est suivre d’au plus près. Mais une inversion s’est produite : « le visage » est placé en position de sujet du processus de talonnement, et non la mémoire. Il suggère l’idée que la présence du visage s’impose à la mémoire, qu’il la tire vers elle « sans fin ». Une « lassitude », comme fatigue, épuisement, naît de ce processus. « Lassitude » répond, fait écho phonétiquement à « l’altitude ». Mais si l’une est associée à l’élévation et aux nuages, l’autre à l’inverse ouvre sur les profondeurs d’une intériorité : « creusant ma lassitude ». Deux voies semblent alors se dissocier, pour devenir parallèles : l’une céleste ; l’autre en profondeur, en intériorité souterraine. La fin de la première strophe suit encore la voie céleste ; la deuxième strophe suivra l’autre voie. La voie céleste, celle de la personne défunte, s’avère tout autant une « voix ». Elle « sillonne les nuages chagrins ». Non seulement parcourt en tous sens le ciel nuageux, mais laisse des marques dans les nuages, comme des signes, comme des traces écrites. La voix céleste ne semble donc pas orale, mais écrite dans les « sillons » des nuages. Ainsi , dans toute cette première strophe, s’effectue un passage de ce qui s’entend à ce qui se voit et se lit, imaginairement. La deuxième strophe met en avant, non ce qui s’entend, mais le « silence ». Il y a cette « voix » céleste, pourtant. Mais elle n’est pas sonore. Mais elle est à déchiffrer, lointaine. S’impose le silence, et « l’absence ». La présence se manifeste par la parole vive, la voix vivante, mais aussi par le tangible, or le silence « donne l’absence entre les mains », l’absence qui est un vide entre les mains qui n’ont rien à saisir, rien à tenir, rien à serrer. Silence, absence, solitude. Le silence n’est pas complet : « Lors, j’entends mon destin / se briser » Un retour s'effectue à ce qui s’entend au cœur même du silence, en une écoute de l’inaudible : « résonne le vide » ; « mon destin se briser ». La ligne du temps se brise, celle qui mène du passé vers le futur. L’accès au futur, à l’avenir se trouve empêché par cette cassure de la ligne temporelle. Un avenir s’est fermé. Les rêves, tournés vers l’avenir, sont « emmurés » : prisonniers de la glace, figés, cryogénisés. Un grand glaçon serti de ces images immobiles que façonnent les songes. Rêves désormais en impossibilité de se "pro-jeter", dans la perspective de se réaliser. Le monde s’est resserré, tordu, comme ces « mains tordues d’inquiétude », courbé vers le passé, rivé au présent. Il advient en écho du froid et de la glace d’altitude, mais dans les limites d’un « plafond de glace ». La glace agit comme une barrière qui entrave l’accès à l’avenir ; le temps se réduit au passé, à la mémoire, et au présent. Le caveau des rêves s’avère une sépulture de glace. À l'intérieur de soi, une dimension a gelé quand a sonné le glas de la « personne » défunte. Subsiste pourtant une « trêve », trêve au gel des rêves, à la torsion douloureuse du temps sur le passé : « le vent qui entrelace brumes et temps qui passe ». Par définition passagère, la trêve n’offre que les « intermittences du cœur » comme écrivait joliment M. Proust, elle ne délivre pas de la douleur. Le temps ne réussit donc pas à jouer son rôle guérisseur. Ainsi ce poème montre avec sensibilité, dans l'écoute des mots et dans l'imaginaire, la difficulté d’un "travail du deuil" à s’opérer. Merci Fanny. |
AMitizix
10/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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J’ai bien aimé ce poème comme une petite chansonnette, une ritournelle qui sautille et virevolte, et dit parfois des choses qui interrogent, claquement de jambes, et en dit qui émeuvent, claquement de jambes, et en dit qui restent comme des images floues mais touchantes, claquement de jambes, et qui poursuit comme ça son petit rythme sautillant - claquement de jambes - jusqu’à finir sur une génuflexion.
Je ne sais pas si c’est l'intention de l’auteur, mais cela donne un rythme, un style bien particulier à la lecture, une lecture qui monte à la tête et qui est assez agréable, car le texte nous berce et nous guide sans jamais nous perdre : tout reste accessible et agréable. A ce propos, j'ai vraiment apprécié les rimes sonores et puissantes qui se rappellent au lecteur doucement, chaque fois, comme de petits éclats de lumière, qui structurent et "mélodisent" le texte. Pour les images, j'y ai été sensible : parfois, la métaphore et son sens s'imposent naturellement à l'esprit, auquel cas la formulation des sentiments, toujours nouvelle par rapport à ce que l'on a pu lire ailleurs, nous fait découvrir toujours un autre point de vue, une autre extension de l'émotion décrite. Parfois, les métaphores étaient plus floues, plus vagues : mais ici, cela m'a plutôt plus, car je sentais toujours confusément ce que l'auteur voulait dire. Et, parfois, peut-être est-ce encore mieux que de ressentir "trop" clairement. J'aime particulièrement la fin du poème, j'en reviens à ma ritournelle, comme celle d'une chanson qui, sans se prendre trop au sérieux, souligne quand même par différentes associations d'idée des phénomènes, des "imaginations" poétiques qui sont assemblées dans un même poème, dans un ensemble cohérent et fluide. Finalement, c'est ce qui m'a fait apprécié ce texte : des images, le plus souvent ambigües mais parlantes, qui se succèdent doucement et mélodieusement. Tout simplement... |
Cristale
11/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Quoi de plus angoissant que de ne pas savoir ?
Ce poème déroule ses pensées lourdes d'inquiétude comme une lettre écrite en tremblant mise dans une bouteille confiée à la mer. Un subtil jeu de rimes 3 sonorités alternées sur des hexasyllabes, changeantes sur les six derniers vers comme un long paraphe à l'encre rouge-douleur. C'est à peine si la trame se remarque...en fait non, je ne l'avais pas remarquée à mes premières lectures, j'ai juste entendue le chant lointain d'une sirène. Bravo ! L'ensemble de la poésie sublime, si je puis dire, une douleur latente avec beaucoup de délicatesse et de douceur. Mais la poésie c'est fait pour ça aussi... |
Vincendix
15/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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je me reconnais dans ces vers, ils correspondent à mes états d'âme actuels. Mes souvenirs sont devenus lointains et tellement présents dans ma mémoire sans fin.
Solitude, nuages chagrins, un vide qui résonne, que de mots qui font partie de mon quotidien. |
Nomad
7/12/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour
Les vers sont trés beaux. La musique est là et emporte l’émotion, les rimes en « onne » donnent une amplitude de vide qui va trés bien avec cette solitude. |