|
|
hersen
27/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
|
Je trouve ce poème étonnant, innovant, dans ce qu'il joue des ombres et de la lumière, intimement mêlés pour donner une palette où l'intimité est transgressée, mais sans heurt, doucement.
"Dévêtue, l'avenue, devenue un couloir polisson,..." Ces vers reflètent, outre la lumière sur les ombres de la rue, une intimité qui sort de son trou, et donnent à penser que l'idée instillée de polisson se trouve dans la rue, de l'autre côté de la fenêtre, que c'est fugitif. "Beffrois, sous toit..." Quelle façon poétique architecturalement parlant de mettre les mansardes dans le jeu, qui font lever le regard du passant. le passant cherche la lumière, et la trouve, et l'imagine ! Une petite lumière de nuit, ce poème ! |
Ornicar
18/12/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
|
J'ai aimé ce tableau mouvant, nocturne et citadin. Entre chiens et loups.
Le lecteur assiste à de jolis et sensuels chassés-croisés entre "l'avenue" passante et personnalisée ("dévêtue, deve-nue...couloir polisson") et les lieux d'habitation sous l'éclat de leurs lustres. Le curieux n'est pas celui que l'on croit. On imagine volontiers le décor : derrière chaque fenêtre éclairée se cache, ou plutôt croit se cacher, une vie, une histoire singulière et son intimité que la venue du crépuscule et la fée électricité exposent au regard des piétons. C'est "Fenêtre sur cour" mais les rôles sont inversés. Le travail sur les sonorités, nombreuses allitérations, assonnances font briller ce texte de mille feux. Le titre ("chaussées d'intimité"), bien trouvé, rassemble ainsi chaque soir deux univers dissemblables et opposés (intérieur / extérieur) dans une étreinte poétique et photogénique parfaitement propices à la rêverie pour qui sait rêver. |
Eki
25/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
|
Une frontière sensible entre intérieur et extérieur...Les images vivantes se superposent, les états des lieux s'exposent.
Une douce quiétude émane de ces vers, une sensation de bien-être derrière les bises-brises... Par ce joli titre poétique, le cadre est déjà posé...intimité d'une confiance qui s'instaure. Les regards extérieurs sont invités à l'intérieur. Il y a ce jeu dans ce texte où Fanny brouille les limites avec raffinement comme un voilage brodé. C'est comme un cercle intime ouvert vers les autres...un poème original ! |
placebo
25/12/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
|
Je me rends compte, en lisant les commentateurs suite à ma première lecture, que j'ai besoin d'au moins deux lectures pour une poésie :)
Pour ma première, j'ai bien aimé le travail sur les sons et les rythmes. Sur la fin, j'ai trouvé les rimes internes à peine forcées et s’essoufflant "Sofa, rougeoie, tous lustres allumés", mais j'aurais du mal à expliciter ce ressenti. "ou pas" finalement ça me plaît bien que ce soit dans une poésie. "versicolore" je ne connaissais pas, merci. Bonne continuation, placebo |
Cyrill
26/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
|
Bonjour Fanny,
Un bien joli titre pour ce poème, où dès le départ je crois voir les rideaux prendre vie dans leur décision de descendre ou de s’en abstenir. Tout le poème est très visuel, d’ailleurs. Je me vois sur cette chaussée chaussant des lunettes Fannyesques pour contempler à ta manière. Et j’ai envie de suivre ces échos – écholalies – d’intimité comme m’y invitent les assonances et allitérations nombreuses des vers. Un peu comme s’il y avait deux réalités parallèles – celle du regard de la narratrice prenant le pas sur l’extérieure – qui s’enchevêtrent au fur et à mesure de la lecture. Ça donne au final un beau tableau surréaliste. Le ton est léger, sautillant de voyelle et voyelle, et l’effet miroir de ce « gala regardants regardés » est bien là. Je cite encore ce superbe et tellement musical « l’intimité puisant dehors le double écho de son décor ». nous sommes ici conviés à un spectacle complet ( ballet, musique, ombre et lumière ) dans lequel nous sommes autant protagonistes que spectateurs. Je dis : bravo ! |
Myndie
27/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
|
Quel bonheur ce poème !
A la première lecture, j'ai tout de suite pensé à « Fenêtre sur cour » ou le bonheur d'un voyeur. Mais c'est bien plus que ça. C'est une vraie démarche poétique qui part du visuel, pour mieux s’en dissocier et repousse les frontières si vite dessinées par le réel. A te suivre, l’esprit s’évade et glisse avec délices dans un assemblage de tableaux gracieux avec tout ce qu'ils offrent de spontané, de condensé, et d'expressif. C'est vif, suggestif et colle vraiment très bien à l’immédiateté du regard d'un rêveur et à la fulgurance de ses attentions. La rue avec ses agitations,son « tendre enchevêtrement » n’est pas montrée telle qu’elle est mais sublimée par l'imagination, idéalisée par la rêverie. Il suffit d'un rien, d'une lumière éclairant un « intérieur familier », des fumets d'un souper qui « s'attardent aux fenêtres », d'un « ciel versicolore » ou de l'écho des passants mais c'est tellement fugace qu'il faut se dépêcher de mettre en mots ses sensations, avant qu'elle ne se délitent. Et c''est ce que tu as fait. Les allitérations et assonances font le rythme allègre et le ton un peu joueur du poème et les jolies trouvailles toutes plus poétiques les unes que les autres : « se sachant effleuré du doigt, tournoie en dessous dévoilés, s’octroie, de bonne foi, le trottoir et ses bas-côtés, » « le ciel versicolore, miroir des voilettes rangées, » lui apportent toute sa sensualité. Et surtout, ce qui me plaît le plus : le sens des mots s'efface presque qu profit des images. Et si tout monde pouvait s’émerveiller ainsi de tout ! Merci Fanny pour cette très jolie lecture. Myndie, familière des fenêtres ^^ |
Cristale
27/12/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
|
J'ai cru lire du Francis Ponge mais à la "sauce fanny"! Il faut le prendre pour un compliment car jongler avec les jeux sur les sonorités ("homéotéleutes" qu'ils disent chez les lettrés), les allitérations et assonances, les métaphores et comparaisons, les oxymores, se faire l’interprète des objets muets, les érotiser, les proétiser, est un art à part entière bien éloigné de la poésie versifiée où mon comprenoir est plus à l'aise.
"en (déshabillé) négligé de soi(ré)e." C'est la ouate qu'elle préfère :) Ok, je sors... ☛ ☛ ☛ Dorénavant je vais me méfier des intérieurs, des trottoirs, des rideaux, et que dire des couloirs polissons ... ^^ Et je me méfierai aussi de la puissance des mots de nos artistes : "Les rideaux des maisons descendaient aux fenêtres" chez Pieralun et "le ciel versicolore, miroir des voilettes rangées" chez Annick, vu leurs pouvoirs étranges sur la cérébralité de notre auteure. Bon, je n'ai pas pigé grand-chose bien que les choses s'avèrent très parlantes mais ma lecture m'ayant éjectée du confort de mes retranchements je ne puis qu'offrir des gommettes vertes et roses à cet écrit surprenant. Merci fanny. |
Louis
29/12/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
|
Une poésie musicale, très cadencée qui mêle rythmes binaire et ternaire.
Dans la première strophe qui ne compte que deux vers, s’entend déjà un « ou pas » scandé binaire. Le poème s’ouvre musicalement sur des… ouvertures : les fenêtres. Ouvertures sur un dedans, un intérieur ; ouvertures sur un dehors, un extérieur : elles confrontent vie intime personnelle et vie d’autrui. Les rideaux des fenêtres peuvent « descendre », ou restés levés. Baissés, ils instaurent une part d’opacité ; remontés, ils laissent place à la transparence, à condition qu’il y ait de la lumière, et le poème justement consacrera la mise en lumière dans le dévoilement des êtres. Les rideaux habillent les fenêtres des maisons, et dissimulent à peine leur dedans ou, selon l’orientation du regard, le dehors. Les rideaux ne sont pas des volets. Mais des voiles, des robes ou des jupes, ou ce qui sera nommé « déshabillé ». La deuxième strophe le précise : voile baissé, « ou pas », un regard d’en bas, dirigé de l’extérieur vers l’intérieur, permettra de « voir ». Du "dessous", voir un dedans intime, lui aussi un « dessous », qui apparaît sous le voile, sous la robe des maisons. Cette strophe est entonnée sur un rythme ternaire, dans lequel sont enchâssés des mots musicaux en un rythme binaire, qui accentuent la sonorité chantante du A, jouant de l’assonance : « D’en bas, c’est là, qu’on voit ». Ce rythme ternaire sera repris souvent dans cette strophe : « Beffrois, sous toits, ce choix / qui boit, chez toi, l’intérieur familier / s’octroie, de bonne foi, le trottoir et ses bas-côtés / passants, souriants, dans le consentement » C’est donc « d’en bas » que peuvent se voir « les pièces dénudées face rue s’exposer ». « Dénudées », ces pièces le sont, non pas en ce qu’elles seraient vides, non meublées, comme inhabitées, ou le logement d’une maison désaffectée, mais en ce qu’elles se donnent à voir, «s’exposent » dans leur intériorité, sans cérémonie, sans soumission aux convenances, sans "tralala" : elles ne sont pas "revêtues" de tout un apparat de réception, mais se présentent dans leur quotidien, à nu, sans habillage social. « en bas » : ne désigne pas seulement un emplacement spatial, mais ce niveau vécu du quotidien, quand il ne cherche pas à se distinguer, à se préoccuper de bienséance, ou à se tenir élevé dans les hauteurs de la vie en société. Les pièces « s’exposent », se donnent à voir, dans cette intimité qui justement ne se vit que dans un rapport à soi, quand on n’est pas visible, et donc non tenu aux exigences du paraître. Ainsi se donne à voir ce qui n’est pas destiné à être vu par autrui ; et se donne à voir en partage pourtant, les volets ne sont pas clos, et ce n’est pas par négligence. Elles s’ex-posent, oui en ce qu’elles donnent à voir à l’extérieur de soi ce qui est intime, intérieur à soi, dans son "foyer" comme aux tréfonds de l’âme. Dans l’appartement visible du bas de la rue, du bas de la vie, se révèle : « la présence d’un être / en déshabillé négligé de soirée » Cet « être », homme ou femme, en correspondance avec son lieu de résidence, se découvre en tenue « négligée », sans égards pour les convenances sociales, se présente en « déshabillé ». Pas d’habits sociaux pour le couvrir ; sans égards pour les convenances en présence d’autrui, il est un être "à nu", dans la spontanéité de sa nature aux limites de son éducation en seconde nature. Les regards se multiplient, et les points de vue. Au regard « d’en bas» vient s’ajouter et s’y « enlacer » un « regard élevé », un regard d’en haut, en même temps que la direction en est inversée, du dedans vers le dehors. Mais l’opposition entre dedans et dehors semble s’estomper, et l’un pénétrer dans l’autre. Le dedans intime se répand sur la « chaussée», « quotidien éclairé décorant la chaussée », qui s’en revêt, ou plutôt qui s’en chausse, chez les « passants » qui arpentent les trottoirs, sans plus être tout à fait des étrangers, l’intimité en partage. Et s’en vont dans une nuit "jamais tombée » en charge et décharge d’intimité. La troisième strophe reprend en rythme tertiaire, et fait entendre le « nu » : « Dévêtue, l’avenue, devenue » La nudité du dévoilement n’est plus seulement du côté de l’intérieur, mais aussi dans celui extérieur. S’instaure un « gala regardants regardés » quand « de discrètes communions s’attardent aux fenêtres ». Celles-ci n’ouvrent pas sur l’étranger, mais retrouvent au dehors une part de soi, de son intimité. « Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée, écrivait déjà Baudelaire, poursuivant : Il n’est pas d’objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu’une fenêtre éclairée d’une chandelle. Ce qu’on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie » (Baudelaire. Fenêtres) Une communication s’établit entre le spectateur et autrui par le regard. Non pas par plaisir voyeuriste, mais par celui de "voyant" dans une « communion » en laquelle l’âme, comme l’écrit encore Baudelaire : « se donne tout entière, poésie et charité, à l’imprévu qui se montre, à l’inconnu qui passe » Un jeu de reflets et correspondances s’instaure entre le dedans et le dehors, « intimité puisant dehors le double écho de son décor » » La fenêtre s’avère un "prisme" où le monde existant et l’imagination convergent. L’étendue de la « cité » se mue en intensité de l’être intime. Par ces correspondances se compose une musique, tout un « opéra » en lequel se répondent monde du dedans et monde du dehors, la lumière et les regards, "acteurs" de la rue et spectateurs des "fenêtres », les paroles et la poésie, pour une réfraction de « l’image de soi ». Merci Fanny |
papipoete
31/12/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
|
bonjour fanny
entrer chez la voisine d'en face, sans même frapper à la porte ; savoir à quelle heure commence le " spectacle " en Négligé-de-Soie qu'à travers les vitres cet intérieur nous convie... NB comment, quand tombe la nuit, une chambre expose sa maîtresse, aux regards épieurs ou simplement étonnés ! me souvenir d'en plein-jour, rangeant mon auto pour, y déballer des affaires dans cet endroit y livrer... et constater, interloqué qu'une femme allait et venait, devant sa fenêtre grande-ouverte de rien vêtue, et repasser ostensiblement ! Bien sûr que ce poème évoque ce thème... poétiquement ; " d'en bas, c'est là qu'on voit les pièces dénudées " et leurs habitants ; ils savent bien qu'au-dessus d'eux, sans le vouloir on les voit ! Devrait-on fermer notre volet, pour ne pas s'imposer cet impudique ballet ? certes, je viens commenter... au bout de quelques jours d'abstinence et derrière LOUIS qui loua peut-être votre prose ? mais vos lignes m'apparaissent fort alambiquées, pour dire de belle façon " y'a quelqu'un qui parait à sa fenêtre tout nu... " et |